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Évangiles du mois 2021-2022-C

Septembre-Octobre 2022: Évangile du dimanche 4 septembre (23ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (14, 25-33)

En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus; il se retourna et leur dit : «Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout? Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui: ‘Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !’
Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix.
Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »

Méditation

Alors que les foules le suivent en masse, séduites par son charisme, Jésus pointe dans ce passage de l’Évangile deux éléments importants qui me parlent particulièrement : la nécessité du renoncement et le devoir de s’asseoir.

Alors que le réchauffement climatique et ses conséquences dramatiques pour la planète et tous ses habitants font toujours davantage la Une de l’actualité, il m’apparaît de plus en plus urgent de mettre en pratique ces deux recommandations afin de tenter, si faire encore se peut, de ‘renverser la vapeur’, ou du moins de limiter au mieux les dégâts.
S’il semble évident et communément admis depuis plusieurs décennies que cela passe par une réduction drastique de notre fameuse empreinte carbone, et donc par une modification radicale de nos modes de vie et habitudes de consommation, force est de constater que globalement, le monde continue à fonctionner comme si de rien n’était, moi la première…

Et il faut reconnaître que la problématique n’est pas simple: si la consommation baisse fortement sans contrepartie, l’économie risque de s’écrouler, générant d’autres drames humains – les récentes crises, sanitaire et autres, nous en ont donné un aperçu –, et c’est ici que le devoir de s’asseoir, de prendre le temps de réfléchir à la façon de procéder pour faire au mieux – ou au moins pire…, prend toute son importance.

En ce temps de ‘rentrée’ propice aux bonnes résolutions et aux petits ou grands changements, puissions-nous, à titre personnel et dans nos milieux familiaux, professionnels,  paroissial, de loisir…, avoir à cœur de prendre au sérieux ces conseils de sagesse que nous donne Jésus et que relaie le pape François dans son encyclique ‘Laudato Si’.

Seigneur,
tout en désirant ardemment contribuer de mon mieux à l’immense défi que représente la sauvegarde – le sauvetage – de notre maison commune, je me sens bien petite et bien impuissante, et ma détermination est souvent bien fragile…
Puisses-tu inspirer nos dirigeants afin qu’ils adoptent les politiques les plus adéquates, et aide-moi, à mon petit niveau, à réfléchir à ce que je peux faire, et à avoir le courage de mes résolutions.

Annick Sauvage

Juillet-Août 2022: Évangile du dimanche 3 juillet (14ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (10, 1-12; 17-20)

En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore 72, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’ S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : ‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ » Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites : ‘Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché.’ Je vous le déclare : au dernier jour, Sodome sera mieux traitée que cette ville. »
Les 72 disciples revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. »
Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi :
absolument rien ne pourra vous nuire. Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

Méditation

Tandis que j’écris cette réflexion, nombreux sommes-nous à penser vacances et à préparer nos valises. Depuis plusieurs semaines, le but est fixé et déjà nous sentons la douce caresse du soleil. Ces vacances, nous les avons bien méritées, n’est-ce pas, et pas grand-chose pourrait nous en détourner.  Et voilà que l’évangile de ce premier dimanche des grandes vacances nous invite à un tout autre programme. C’est le Christ lui-même qui nous interpelle: «savez-vous que les ouvriers sont peu nombreux. Alors allez, partez, je vous envoie, vous êtes mobilisés pour annoncer ma Bonne Nouvelle ».

Une fois de plus, nos préoccupations du moment semblent être en contradiction ou en tout cas fort éloignées de l’appel qui nous est lancé.

Je me souviens qu’au catéchisme, il nous était demandé de prier pour les vocations. Naïvement lorsque je lisais ce passage de l’évangile de Luc, j’étais persuadé que lorsque Jésus parlait d’un manque d’ouvriers, il évoquait l’absence de prêtres.  Et Dieu sait si en ce XXIème siècle la question est d’une actualité saisissante. Mais à y regarder de plus près, il me semble que nous avons à prendre au sérieux cette injonction, non pas seulement pour les autres, mais pour nous-mêmes. Voilà qui complique un peu les choses. Je rêvais d’une vie religieuse bourgeoise, sans heurts, sans ennemis, sans tribulations mais Jésus nous prévient: la religion est vie et la vie est un combat. Les loups existent, ils résistent, proposent d’autres alternatives, ils refusent d’accepter que l’amour soit vainqueur. Ces loups-là se terrent dans l’égoïsme de l’orgueil, le chacun pour soi. Un autre passage de l’évangile de Luc éclaire les béatitudes par la même opposition: «Bienheureux les pauvres, les doux, les humbles, les purs … ! Malheur aux riches, aux révoltés, aux orgueilleux, aux sensuels … ! »

Revenons à l’évangile: Curieusement Jésus nous propose de commencer par prier. C’est sans doute dans la prière que nous comprendrons que c’est possible de nous mettre en route à sa suite et être témoin de la victoire de son amour. Mais Jésus nous avertit que l’épreuve ne nous sera pas épargnée. Oui, le serviteur n’est pas naïf, il est conscient du mal qui est dans le monde. Les merveilles de l’ordre global qui règne dans la nature ne l’empêchent pas d’y voir aussi les désordres qui l’abîment: les millions d’êtres humains qui meurent de faim, des catastrophes collectives de plus en plus nombreuses, des guerres qui éclatent même sur notre propre continent, des non-respects de l’environnement jusqu’à dans notre commune, la pandémie, les maladies, la mort… Le drame, c’est que la souffrance puisse nous faire douter de Dieu.  «Prie puis mets-toi en route là où tu es, avec les moyens qui sont les tiens car la moisson à faire est grande et il y a peu, si peu, d’ouvriers ».

Mais alors une autre question se pose à nous : jusqu’à quel point, avons-nous le désir de la moisson, à savoir le salut des hommes dans l’amour infini ? Jusqu’à quel point sommes-nous prêts à nous engager, devenir des serviteurs en l’Église ?

Comme Jean Sulivan, je rêve d’une Église nomade, plus proche, imprévisible. Moins de gens à se croire propriétaires mais davantage serviteurs sans étendard. Une Église en mouvance, certes une mais en mille morceaux, forte de ses faiblesses. Elle vit sur les routes et dans l’herbe qui se dresse, dans le chant d’un oiseau, sous l’aile d’une colombe. Elle a une tête solide mais guérie de ses représentations. L’hérésie s’élimine d’elle-même, comme les arbres morts des forêts. Une Église qui a cassé ses chaînes, elle crée, invente. Elle n’a pas trop besoin de savoir ce qui viendra après. Une Église qui invite : prie puis pars ! 

Prière

Seigneur Jésus, tu nous dis en route, ne nous laisse pas suivre de mauvais chemins mais que l’Esprit Saint ait de l’emprise sur nous.
Qu’Il nous conduise sur des chemins de paix et que ta parole guide les ouvriers de la moisson.
Donne-nous assez d’humilité pour vivre ta Bonne Nouvelle et assez de curiosité pour trouver ton Royaume.
Soutiens-nous donc, donne-nous la force de ne pas nous détourner de toi quand tu viens à notre rencontre.
Libère-nous de nos tentations.
Nous le savons, tu veux, par notre intermédiaire, donner un souffle nouveau à ce monde, tu veux allumer un feu d’amour en chaque femme et en chaque homme.
Tu nous convoques pour être ton Église et nous t’en remercions avec les paroles que tu as toi-même semées en nous.
Puissions-nous, conduits par l’Esprit, chercher la vérité, respecter ta parole et trouver ce qu’il y a d’ouvrier en nous.

Jean-Claude Simon

Mai-Juin 2022: Évangile du dimanche 22 mai (6ème de Pâques)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (14, 23-29)

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez. »

Méditation

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix »

En ces temps troublés où la guerre sévit à nos portes, comme en d’autres circonstances pénibles vécues, ces paroles de Jésus proclamées lors de chaque célébration de l’Eucharistie, peuvent être difficiles à entendre car la paix nous semble alors si loin, et il peut nous sembler illusoire de prononcer à notre tour: «la paix du Christ soit avec toi » …
Pourtant Jésus le précise bien, il ne nous donne pas la paix à la manière du monde. La paix qu’il donne ne dépend pas du contexte, des circonstances, et heureusement, car ce genre de paix est fragile.
La paix qu’il donne, comme il le dit dans le début de ce passage, est intérieure à nous-mêmes. Elle se nourrit de la méditation quotidienne de la Parole de Dieu, et vient de la promesse qu’il nous fait de demeurer en nous, de ne jamais nous abandonner en nous envoyant l’Esprit Saint qui ‘nous enseignera tout et nous fera souvenir de tout ce qu’Il nous a dit’
Ces mots peuvent sembler énigmatiques. Pourtant, à plusieurs reprises lors de situations difficiles, le simple fait de me mettre en prière a fait resurgir en moi telle ou telle parole de l’écriture racontant d’invraisemblables faits du passé, dont je me demandais jusque-là en quoi elle pourrait bien me concerner, et qui tout à coup paraissait ’faite sur mesure’ pour la situation vécue, et semblait éclairer mon chemin.
En ces moments j’ai vraiment eu conscience d’expérimenter la réalisation concrète de cette promesse que Dieu me fait de demeurer en moi, et l’assurance de cette Présence m’a procuré une paix profonde malgré les difficultés qui bien évidemment n’avaient pas disparu comme par enchantement.

Seigneur, merci pour Ta Parole de Vie, merci pour Ta Présence en moi, merci pour la Paix que Tu me donnes et que Tu n’as de cesse de me renouveler chaque fois que je T’invoque.
Afin de pouvoir bénéficier de cette Paix, aide-moi à rester fidèle et assidue à la méditation de Ta Parole, à la prière et aux Sacrements, en particulier l’Eucharistie.

Annick Sauvage

Mars-Avril 2022: Évangile du dimanche 6 mars (1er de Carême)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (4, 1-13)

En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. » Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

Réflexion

À l’occasion de mon soixantième anniversaire, ma famille et mes amis m’offrirent une semaine de traversée dans le désert du Sinaï. Je n’ai pas eu faim mais ce fut, pour moi, une expérience riche et singulière. Ce fut une semaine de solitude qui a créé en moi le désir d’être ce que j’étais, avec mes défauts et mes peurs, avec mes joies et mes qualités. J’ai appris à rechercher l’essentiel et à me méfier de tout le superflu dans ma vie. Avec un groupe restreint, accompagnés de Bédouins, nous avons marché une semaine durant, nous arrêtant seulement pour manger et dormir à la belle étoile. Le désert du Sinaï est un lieu sacré, berceau et rencontre des trois religions monothéistes. Mes pas ont touché le sable foulé jadis par tant d’hommes et de femmes à la recherche d’une terre promise qui est pourtant à l’intérieur de nous-mêmes.
Quand Jésus entame cette démarche, je l’imagine dans le même état d’esprit: «qui suis-je?». Issu d’un milieu modeste, ce jeune homme exerce avec son père le métier de charpentier. Mais voilà qu’il se sent poussé par sa mission et, après son baptême
par Jean, son cousin, il entame un parcours initiatique sur lui-même et sur ce qu’il a à accomplir. Le récit de la tentation, placé au début des évangiles synoptiques, éclaire un aspect crucial de la vie de Jésus. Tout au long de celle-ci, il sera soumis, tant de la part de ses détracteurs que de ses disciples, à une tentation continuelle: «si tu es le messie, donne-nous des signes». Ses disciples, les premiers, l’ont continuellement mis à l’épreuve par leur désir d’un messianisme terrestre et politique, visible et palpable. N’ira-t-il pas dire à Pierre qui tente de le distraire de sa vocation: «arrière Satan!». Et Judas, n’est-ce pas pour le mettre à l’épreuve, qu’il se fait complice de son arrestation ?
Jésus se retire dans le désert. Le désert est conçu comme le lieu idéal de la rencontre de l’homme avec son Dieu. Les tentations évoquées par Luc indiquent les choix que Jésus aura à faire tout au long de sa mission: refuser le pouvoir, la vantardise, l’orgueil, … jusqu’à en mourir.
Oui, dans le désert Jésus redécouvre la Parole, le doux murmure de ce Dieu qu’il va appeler «Père» et nous inviter à faire de même. Il va y découvrir et se forger une vraie liberté qui va changer la sombre nuit de toutes les tentations en un avenir d’espérance, en une bonne nouvelle pour toute l’humanité.
Ce n’est pas par hasard si l’Église a choisi cet évangile pour nous introduire dans le parcours de carême. Nous sommes invités à nous laisser toucher par la grâce de Dieu et emboiter les pas du Seigneur. Nos chemins à tous, compte tenu de notre âge, culture, sensibilité, tentations, … seront multiples. L’essentiel, comme le dit la chanson, c’est qu’ils nous conduisent à Celui qui a dit: «Je suis le chemin, la vérité et la vie».
Mon désir de réaliser quelque chose durant ce carême est sans doute sincère. Et pourtant je sais que, malgré ce désir-là, le tentateur (et il prend de multiples visages) se servira de tout, ambiance extérieure, penchants intimes et bien d’autres … pour me faire préférer la grandeur illusoire d’une vie confortable, non engagée à la grandeur réelle et profonde d’une période de dépassement à laquelle nous sommes tous invités.

Prière

Seigneur Dieu, tu n’es pas celui qui nous attend au virage,
pour nous faire perdre pied, nous tenter, aggraver nos angoisses.
Tu n’as été et tu ne seras jamais un Dieu qui punit, qui humilie,
mais une Présence aimante, un encouragement, un réconfort.
Afin que nous ne tombions pas en tentation,
et que nous ne soyons pas attirés par de mauvais choix,
tu es là à nos côtés, à cheminer avec nous.
Notre chemin de vie est parfois obscur et nous nous sentons perdus
quand les épreuves brouillent les pistes qui conduisent à toi.
La pandémie que nous subissons n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Ta Parole vient nous éclairer et nous redonne des forces pour traverser
ce qui nous semblait encore impossible.
Tu déplaces les montagnes de nos appréhensions.
Comme au désert, nous avons besoin d’eau vive pour continuer à marcher, à tenir bon,
à ne pas dériver vers les mirages qui nous assaillent de partout.
Que ce temps de carême nous libère de toutes nos servitudes
et dessine pour nous l’horizon de ton Royaume !

Jean-Claude SIMON

Janvier-Février 2022: Évangile du dimanche 2 janvier (Épiphanie du Seigneur)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (2, 1-12)

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui.» En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète: Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui.» Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents: de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Méditation

Le mois dernier, avec l’entrée dans le temps de l’Avent commençait dans notre vallée comme pour les chrétiens du monde entier la période de préparation à la fête de Noël. Achats des cadeaux, montage du sapin et de la crèche, décoration de la maison, composition des menus, organisation du réveillon et du jour de Noël, réservations chez le traiteur, envoi des cartes de vœux et préparation spirituelle, chacun, qu’il soit chrétien pratiquant ou plus ou moins éloigné de l’Église avait à cœur de préparer au mieux cette belle fête, d’en faire une réussite qui viendrait apporter lumière, paix et joie dans ce décembre bien gris…

Au même moment s’ouvrait à GLONS le centre d’accueil Fedasil pour réfugiés, déclenchant dans la population et chez les responsables communaux un tollé de réactions très souvent basées sur la crainte et faites de rejet – ‘le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui’

«Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent: ‘Où est-il?’ »
Certes, les personnes hébergées ne sont sans doute pour la plupart pas des ‘mages’, mais beaucoup viennent d’orient et même de régions que Jésus et ses disciples ont arpentées il y a tout juste deux mille ans. Alors que nous venons de fêter la venue de l’enfant de la crèche, le trouveront-ils chez nous? Peuvent-ils espérer rencontrer en nous croisant dans les rues des regards de bienveillance et ‘se réjouir d’une très grande joie’ en recevant nos gestes et mots d’accueil, ou devront-ils ‘rentrer chez eux par un autre chemin’, s’exposant à de périlleuses tribulations ne menant qu’à la désolation ? Il est de notre responsabilité à tous de leur permettre, entrant dans la maison, de voir l’enfant.

Alors l’Épiphanie que nous fêtons aujourd’hui à grands renforts de galettes, fèves et couronnes sera pour eux une réalité concrète faite de repas chauds, de locaux confortables et, surtout, de fraternité.

Et si nous osons ce pas, nous les découvrirons capables de nous offrir leurs présents : l’or de leur culture, l’encens de leur simplicité et de leur gratitude, la myrrhe de leur humaine chaleur.

Annick Sauvage

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