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Edito de Bonne Nouvelle

MARS-AVRIL 2024: DU MERCREDI DES CENDRES À LA NUIT PASCALE :
LITURGIE DE LA NOUVELLE CRÉATION DANS LE CHRIST.

Chères lectrices, chers lecteurs,

Depuis le 14 février 2024, L’Eglise Catholique a entrepris le cheminement vers la célébration de la Pâques du Seigneur, à travers l’imposition des Cendres. Le buis du dimanche des Rameaux de l’année précédente a été brûlé, afin de constituer de nouvelles cendres que les fidèles se font imposer le jour de l’entrée en Carême, c’est-à-dire le Mercredi des Cendres.

Le Carême est un « voyage » qui dure 40 quarante jours ; le décompte se fait à partir du mercredi des Cendres et se termine le jeudi saint, à l’occasion de la messe de la dernière Cène de Jésus avec ses Apôtres. Le chiffre 40 renvoie à un symbolisme de l’Ancien Testament dont il convient d’appréhender le sens pour la suite des événements que Pâques célèbre. Les événements cultuels et historiques deviennent des actes de foi. En relisant ces derniers à la lumière de la foi, l’on comprend la plénitude de leur sens durant la nuit pascale.

La célébration de la Pâques du Seigneur commence concrètement avec la Liturgie de la dernière Cène. Auparavant, les prêtres auront célébré autour de l’évêque l’unité du Presbyterium à travers la Messe Chrismale, au cours de laquelle il consacre le Saint Chrême et bénit les autres huiles. Les cloches sonnent pour la dernière fois, jusqu’à l’annonce de la Pâques du Seigneur, le samedi saint.

La liturgie du Vendredi est sobre. L’Eglise ne célèbre pas l’Eucharistie ce jour-là ; elle invite plutôt les fidèles à commémorer la Passion du Seigneur dans le silence par respect pour le Christ mort sur la croix. La croix est par ailleurs adorée par les fidèles en signe de confiance et de reconnaissance que le Seigneur est mort pour nos péchés.

La liturgie de la nuit pascale est immense : elle est jonchée de rites qui rappellent l’Histoire du Salut de l’Humanité, depuis Abraham jusqu’au dernier chrétien qui professe la foi dans le Ressuscité. Le rassemblement autour du feu nouveau, la procession dans la pénombre, l’annonce du Christ comme « Lumière du monde » et l’annonce de la Pâques à travers le Chant de « L’Exultet » sont des prémices qui annoncent au Peuple de Dieu : Celui que l’on a crucifié est Ressuscité. Le Cierge pascal allumé au préalable dans le nouveau feu, est placé en hauteur pour chaque chrétien soit illuminé par la nouvelle lumière du Ressuscité. La longue liturgie de la Parole, huit lectures au total [on peut omettre certaines], mais il y en a qu’il faudrait absolument lire, car elles donnent un sens aux rites liturgiques qui suivent, notamment, la bénédiction de l’eau, le renouvellement de notre baptême et le Repas avec le Ressuscité.

Qu’est-ce qui fait de nous, un Peuple nouveau, lequel se renouvelle chaque année dans la Pâques du Seigneur ? Eh bien c’est l’eau que le célébrant bénit et dont nous sommes aspergés dans la suite. L’eau tue le péché en nous, quand nous y sommes plongés. Et dans le contexte liturgique, nous sommes mis au tombeau avec le Christ, et nous en ressortons tout « neufs ». Après une bonne douche, nous avons l’impression de renaître de nouveau. Le prêtre nous asperge avec cette « eau nouvelle » pour nous rappeler sans cesse l’Alliance scellée avec Lui à l’occasion de notre Baptême. Voilà pourquoi Saint Paul considère que les baptisés sont « des êtres nouveaux » qui ont revêtu le Christ.
L’Eucharistie de la nuit pascale est vraiment le « repas des sauvés ». C’est le motif de la joie pascale qui nous fait dire avec le Psalmiste : « Non, je ne mourrai, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur » (PS 117, 16 -17). Moi, la petite pierre que le monde rejette, sans aucune considération, à travers le baptême, il fait de moi « la pierre d’angle : c’est l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.

Chers Fidèles du Christ, vous aurez certainement compris pourquoi Pâques est le « cœur même de la vie chrétienne. » Si le Christ n’était pas ressuscité, si je n’avais pas reçu le baptême, si je n’avais pas répondu à son appel pour le service, je ne serais pas au milieu de vous.

J’ai voulu reparcourir les grands moments de la prochaine célébration de la Pâques pour que chacun de nous
comprenne le sens réel des rites accomplis et assumés par la Liturgie de l’Eglise. Évidemment, si nous n’y mettons
pas la Foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour notre salut, Pâques 2024 sera un autre rendez-vous manqué
avec l’amour de Dieu.

Je souhaite à chacune et à chacun une féconde montée vers Pâques.
« Si vous avez la foi, vous verrez des choses plus grandes encore »

Votre Curé
Abbé Nicodème BIOUMLA

JANVIER-FÉVRIER 2024: UNE ANNÉE EST FINIE, UNE AUTRE COMMENCE

Chères lectrices, chers lecteurs,

Les rideaux se sont refermés sur l’année 2023. Nous voici au début de 2024. C’est peut-être l’occasion de faire le bilan et de nous projeter dans le futur.

La vie dans notre société n’a pas été un fleuve tranquille durant l’année qui vient de s’achever. La violence humaine a atteint son paroxysme. La guerre en Ukraine continue à faire des ravages. Très récemment encore le conflit israélo-palestinien nous inonde tous les jours des horreurs épouvantables. Le réchauffement de la planète entraîne avec lui des phénomènes douloureux tel que les inondations, les tremblements de terre, des incendies, des sécheresses, des famines, des épidémies…

L’angoisse et la peur habitent nos cœurs au seuil de cette année nouvelle. Nous avons des appréhensions, même si nous échangeons des souhaits de bonne année. Cependant, n’oublions pas qu’en tant que chrétiens, Jésus nous a déjà
prévenus : « On verra se dresser une nation contre une nation, un royaume contre un autre. Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies séviront ; des phénomènes terrifiants se produiront et, dans le ciel, des signes extraordinaires apparaîtront. Ces choses vous arriveront pour vous donner l’occasion d’apporter un témoignage… » (Lc 21, 11.13).

Le Seigneur nous invite donc à une certaine sérénité qui témoignera de notre espérance. Jésus nous demande d’ailleurs de nous montrer courageux : « Quand ces événements commenceront à se produire, levez la tête et prenez courage, car alors votre délivrance sera proche » ( Lc 21, 28).

Ces paroles de Jésus nous renvoient à notre foi, une conscience permanente que nous ne sommes pas seuls devant l’adversité du monde. Chaque année nous aurons à traverser ces événements malheureux qui viennent ternir le désir de bonheur qui habite le cœur humain. C’est dans cette espérance que nous sommes appelés à entrer dans la nouvelle année : « On lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous » (Mt1, 23). Dieu est toujours avec nous.

Nous espérons et nous souhaitons que l’année nouvelle nous apporte beaucoup de bonheur, surtout celui de marcher ensemble et en présence de Dieu, dans l’Annonce de la Bonne Nouvelle.

Une belle et heureuse année à chacun et à chacune.

Votre Curé
Abbé Nicodème BIOUMLA

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2023: RENTRÉE PASTORALE DANS UNE AMBIANCE SYNODALE

Chères lectrices, chers lecteurs,

Cette année pastorale s’ouvre dans un climat particulier : l’Assemblée Générale du synode des évêques de toute l’Eglise. Elle a été inaugurée par le pape François le 4 octobre dernier. En effet, dans son discours préliminaire, le pape a insisté sur le fait de « marcher ensemble sous le regard de Jésus, qui bénit le Père et accueille tous ceux qui sont fatigués et opprimés »

C’est dans cette mouvance que nous relançons aussi notre projet pastoral, continuer à renforcer l’esprit d’unité dans notre entité pastorale de la Vallée du Geer. C’est ensemble, dans une dynamique synodale, sous le regard de Jésus que nous parviendrons à atteindre nos objectifs. Pour entrer un peu plus avant dans la compréhension de ce qu’est une « dynamique synodale » rappelons ce qu’écrivait le Pape François: Le Saint-Esprit a besoin de nous. Écoutez-le en vous écoutant mutuellement. Ne laissez personne dehors ou en arrière. (Rome, 18 octobre 2021).

Le début de l’année pastorale, très riche en célébrations, nous donnera l’occasion de nous retrouver ensemble à l’écoute de Jésus. Nous allons célébrer la Toussaint, fête de toutes celles et ceux qui ont su dire «oui» à Dieu et désormais contemplent éternellement son visage. Le lendemain, 2 novembre, nous commémorerons les fidèles défunts.

Nous entrerons ensuite dans le temps de l’Avent qui nous prépare à la grande fête de Noël.

N’oublions pas ce qui est désormais devenu le pivot central de la vie de l’Eglise dans le diocèse de Liège: les catéchèses communautaires. Ce sont des temps forts de vie synodale. Les autres aspects de la mission vont se déployer dans la même dynamique (marcher ensemble à l’écoute de Jésus). Il s’agit des catéchèses spécifiques, de la prière et de la liturgie sans oublier notre engagement caritatif, c’est à dire le soucis des faibles et des pauvres.

Nous mettrons l’accent sur l’accueil des personnes et des différentes demandes qui nous sont adressées. Ce sera une manière pour nous d’être attentifs aux périphéries comme nous y exhorte notre pape.

Enfin, ces mots du pape illustrent davantage la place de chaque membre du peuple de Dieu dans cette marche d’ensemble qu’est le synode : « Les pasteurs marchent avec le peuple : nous pasteurs marchons avec le peuple, parfois devant, parfois au milieu, parfois derrière. Le bon pasteur doit se mouvoir ainsi : devant pour guider, au milieu pour encourager et ne pas oublier l’odeur du troupeau, derrière car le peuple a aussi du « flair ». Il a le flair pour trouver de nouveaux chemins pour avancer, ou pour retrouver la route perdue. ( Pape François – Rome, 18 octobre 2021).

Bonnes fêtes de fin d’année.

Votre Curé
Abbé Nicodème BIOUMLA

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2023: LE BONHEUR DE CHEMINER ENSEMBLE

Chers lecteurs, chères lectrices,
L’actualité catholique a été dominée en ce mois d’août par la célébration des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, capitale du Portugal. Des milliers de jeunes, accompagnés et encadrés par des évêques, des prêtres, des religieux et religieuses, des responsables d’associations, ont répondu présents à l’appel du Pape François.

Environ 1500 jeunes de notre Diocèse, issus de paroisses et du milieu associatif, accompagnés par Mgr Jean-Pierre Delville, avaient fait le déplacement. Pendant six jours (du 1er au 6 août), Lisbonne est devenue la capitale «de la joie» à travers l’enthousiasme des jeunes venus de tous les continents. Grâce à la Télévision KTO et la radio RCF, nous avons pu vivre les grands moments de cet événement mémorable et nous espérons que son succès tangible aidera les jeunes à en prolonger l’expérience merveilleuse dans leur vie personnelle et, par le biais d’activités locales, dans l’engagement à suivre le Christ.

En répondant aux multiples interviews de KTO et de RCF radio, de nombreux jeunes ont exprimé les sentiments positifs qu’ils ont éprouvés en vivant l’expérience des JMJ: la fraternité universelle, le sentiment de ne pas vivre une foi isolée, la joie dans la diversité des membres de l’Église ainsi que la beauté des charismes reçus et partagés. Notons qu’à Lisbonne, il y avait une multitude d’associations, de familles religieuses, une armée de bénévoles… Ces «disciples » témoignaient d’une Église «toile», œuvre d’art tissée de l’engagement de tous et de chacun. L’Église devient une belle toile lorsque chacun y investit le charisme qu’il a reçu de l’Esprit Saint. Elle est alors vraiment «Famille de Dieu».

Les jeunes de Lisbonne 2023 ont envoyé à nos communautés chrétiennes un message fort: ils nous invitent à nous sentir «frères et sœurs » dans le Christ et nous placent devant l’urgence à travailler ensemble afin de construire de belles communautés chrétiennes, animées par une joie contagieuse capable d’embraser tous les secteurs de la vie paroissiale.

Notre Unité pastorale de la Vallée du Geer s’est engagée, depuis deux ans déjà, à rendre vivant et efficace ce modèle pastoral avec pour objectif que chaque fidèle se sente impliqué personnellement dans la communauté. Qu’un élan nouveau nous propulse vers une conversion solidaire à même de nous mener à une prise de conscience des enjeux et
des défis que nous aurons à affronter avec courage et détermination au cours de la prochaine année pastorale.

C’est pourquoi, il devient urgent que nous nous impliquions efficacement dans la méthode synodale, rendue visible à travers le succès des JMJ de Lisbonne, en partageant de façon solidaire les charismes reçus et en les mettant au service de la communauté. Notre Unité Pastorale est riche de «talents »; peut-être avons-nous peur de nous engager, de dédier un peu de notre temps aux autres!

Notre Unité pastorale est un chantier ouvert à tous; chacun peut y trouver sa place; chacun peut apporter de son expérience, de sa joie pour que, comme nos jeunes à Lisbonne, nous parvenions à tisser avec patience, mais avec plus de détermination, notre toile paroissiale. Le Pape François le rappelait aux jeunes à Lisbonne, en le soulignant avec force: «Dans l’Église, il y a de la place pour tout le monde et personne n’est superflu, pour celui qui fait des erreurs, pour celui qui tombe». Alors notre toile paroissiale ne sera belle qu’à partir des couleurs que chacun y ajoutera. Pour y arriver, il faudra apprendre à travailler ensemble, à discuter, à dialoguer, à trouver des compromis. C’est l’une des tâches de l’Équipe pastorale. Notre Unité ne pourra être qu’à l’image de ce que nous sommes, à travers la qualité de notre foi, de notre sincérité et de notre courage évangélique.

Dans l’attente des prochaines retrouvailles qui lanceront l’année pastorale 2023-2024, je souhaite à toutes et à tous un serein retour aux activités, en espérant que les vacances auront eu le mérite «d’assainir » votre âme et votre corps en vue d’affronter avec foi et courage les défis qui s’annoncent.

Abbé Gaston Yamb,
Vicaire sortant

JUILLET-AOÛT 2023: LA SYNODALITÉ EN ACTES

Chères lectrices, chers lecteurs,

Le mois de juin sonne la fin des activités paroissiales et de l’année pastorale dans notre Diocèse. Les acteurs pastoraux s’activent à dresser les bilans sur tous les plans. L’Unité pastorale de la Vallée du Geer n’y fait pas exception. Elle ne connaîtra pas de changement majeur pour la prochaine année en ce qui concerne ses agents pastoraux de premier rang : les prêtres et les équipes continueront leur fidèle engagement dans la Vigne du Seigneur.

Je saisis cette occasion pour remercier tous ceux et celles qui se sont donnés corps et âme durant l’année qui s’achève afin que toutes nos activités se terminent dans les meilleures conditions. L’engagement des uns et des autres, dans des équipes de travail, nous a permis d’expérimenter dès à présent les richesses de la synodalité à laquelle l’Église est invitée à réfléchir depuis l’an dernier et qui doit désormais se traduire en actes concrets dans nos paroisses.

Les événements paroissiaux que nous avons célébrés avec enthousiasme ont traduit à la fois la nécessité et le besoin de travailler ensemble, main dans la main, pour que la foi soit toujours perçue comme une « bonne nouvelle » partagée et vécue par tous. Les retrouvailles lors des différentes rencontres de l’Unité pastorale témoignent de la vitalité de notre communauté appelée à se renouveler en permanence sous la mouvance du Saint-Esprit.

Comment ne pas nous réjouir du sacrifice des catéchistes qui nous ont offert, une fois de plus cette année, de belles cérémonies, soit à la Profession de Foi soit aux Premières Communions célébrées à l’église de Boirs ! Que dire des réunions de l’équipe pastorale, du CUP, et de tous les autres groupes, des célébrations dans les écoles, etc. ! Autant de lieux d’apprentissage du travail communautaire dans lesquels chacun donne ce qu’il a reçu comme « talents » et reçoit des autres des expériences qui ne s’acquièrent que dans l’écoute réciproque et le respect mutuel.

En nous projetant d’ores et déjà vers la prochaine rentrée pastorale de septembre, nous gardons tous l’optimisme des « disciples de la foi » convaincus que l’Église est une construction harmonieuse qui ne peut refléter que la beauté et la bonne volonté de ceux qui la construisent au quotidien. Selon cette idée de l’Apôtre Paul aux romains quand il leur dit : « le Royaume de Dieu […] est justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint » (Rm 14, 17), nous avancerons toujours en apprenant de nos erreurs, de nos hésitations, mais sans jamais nous laisser abattre par la « peur du vide ».

Notre Unité pastorale est et restera toujours une « maison ouverte » qui accueille tous : « les aveugles, les boiteux, les estropiés et les laissés-pour-compte » (Mt 22, 9). « Recherchons donc ce qui contribue à la paix et ce qui nous associe les uns les autres en vue de la même construction » (Rm 14, 19).

En clôturant cette année pastorale, je voudrais souhaiter à tous et à chacun un bon repos et de belles vacances. Profitons de ce temps de répit pour nous reposer physiquement, dans l’espoir de nous retrouver, tout souriants, au début de l’année pastorale 2023-2024, prêts à relever de nouveaux défis avec courage et détermination.

« Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » (Mc 6, 31)

Bon repos et bonnes vacances à tous !

Votre Curé
Abbé Nicodème BIOUMLA

MAI-JUIN 2023: BIENTÔT LES VACANCES!

Chères lectrices, chers lecteurs,

À peine venons-nous de quitter l’octave pascale que se profile déjà la fête de la Pentecôte et qu’il nous faut penser à nos vacances d’été. Peut-être vous demandez-vous encore : « Que faire cette année ? Où aller ? Que prévoir pour que ces semaines me permettent de « prendre soin de moi », comme cette injonction si souvent entendue nous y invite. Prendre soin de soi ? Oui ! Et soin des autres aussi, tant qu’à faire, comme nous y entraîne l’Évangile. Besoin de repos bien légitime, d’un ailleurs, de lâcher-prise, d’un temps pour soi agrémenté, pourquoi pas, d’un rien d’aventure et d’inattendus positifs : bref, de quoi restaurer notre santé dans ses composantes physiques et psychologiques. Cependant, vous êtes-vous déjà posé la question suivante : « Quel temps vais-je consacrer à ma santé spirituelle (alors que je regrette si souvent de ne pas avoir assez de temps pour prier ou pour faire le point sur ma relation avec le Seigneur) ? »

Ne nous y trompons pas : sans que nous ne nous en rendions toujours bien compte, notre santé spirituelle et sa vitalité sont le socle de notre « bien-être global ». Et c’est là que l’Église nous offre une occasion, source de tant de grâces et de profond ressourcement : le pèlerinage !

Laissons résonner en nous cet appel intérieur de Dieu qui nous attend, chacun de nous personnellement, avec la patience d’un Amour sans limite. « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père pour le pays que je t’indiquerai… » (Genèse 12, 1). Devenir pèlerin d’un jour ou plus, c’est rompre avec le quotidien, laisser ses habitudes, son confort et toutes sortes de futilités dont le plus souvent nous sommes esclaves pour se laisser rencontrer par Jésus qui nous dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » (Jn 14, 6) Les différentes formules de pèlerinage (en marchant vers un lieu où le ciel et la terre se rencontrent, tels les sanctuaires de Banneux et de Lourdes, ou en utilisant les moyens de transport pour suivre un périple de découverte, comme en Terre Sainte, seul ou en groupe, etc.) permettent à chacun de répondre selon ses moyens à cet appel, à cette invitation à la rencontre intime. Prendre la route pour redonner sens à sa vie, pour se rendre compte que toutes les réalités de celle-ci sont destinées à être spiritualisées car Dieu nous est toujours totalement présent. Rupture d’avec le quotidien, intériorité, fraternité, voilà quelques éléments-clés de cette aventure à laquelle nous sommes tous invités, quel que soit notre âge ou l’endroit où nous nous trouvons sur le chemin de la Foi car, soyons-en sûrs, le Seigneur nous devance et nous y attend déjà. Une des découvertes du pèlerin « débutant », c’est qu’il lui est presque conseillé de s’engager sur ce chemin sans attente bien précise, avec pour seul bagage du cœur le désir d’« en être ». C’est là où commence le lâcher-prise. Bien sûr, il nous est permis d’emporter avec nous des intentions brûlantes, pour la guérison d’une personne malade, une réussite, un désir de réconciliation… mais n’ayons pas peur d’y aller comme un pauvre qui n’a pas même les mots pour dire ses besoins ou remercier pour les grâces reçues. Ne soyez pas étonnés alors d’y trouver même ce que vous ne cherchiez pas, ce dont vous n’osiez même pas rêver ! L’inattendu de Dieu sait toujours nous surprendre et nous émerveiller par sa créative et profuse générosité, faisant éclater les limites de nos demandes parfois maladroitement balbutiées. S’il n’en n’est pas la seule occasion, le pèlerinage en est un des lieux et temps privilégiés.

Pour terminer, laissons Mgr Delville décrire l’effet du pèlerinage et ce qu’on en attend aujourd’hui : « Il s’agit toujours d’une guérison, mais intérieure, grâce aux mérites du Christ et des saints. Ceci continue à l’époque moderne ; mais fera place à la recherche de guérison totale au 19e siècle, à la volonté de contact avec le sacré dans un monde matérialiste. Cela débouchera sur la recherche d’épanouissement personnel et spirituel que l’on voit dans les pèlerinages actuels ou sur la formation et l’approfondissement de la foi par la rencontre avec les autres. »

Si j’osais, j’aurais l’audace de vous encourager à organiser vos vacances autour des dates ou de la date de « votre pèlerinage ». Vous pourriez ainsi répondre à qui vous inviterait à ce moment-là : « Désolée, impossible : cette année, j’ai pélé ! » Et pourquoi pas, d’ajouter : « Tu viens avec moi ? ».

Abbé Nicodème Bioumla

MARS-AVRIL 2023: CARÊME et PÂQUES 

L’itinéraire de la vie chrétienne

Chères lectrices, chers lecteurs,

Depuis le 22 février dernier, l’Église a entrepris, comme chaque année, la longue montée vers Pâques, le sommet de notre foi chrétienne. Une période de préparation de quarante jours appelée « carême » précède ce temps. Ce dernier culmine par une semaine au cours de laquelle, le peuple de Dieu célèbre des événements fondateurs puisant pour la plupart leur symbolisme dans l’ancienne pâques juive.

En effet, pendant la semaine Sainte, le peuple de Dieu célèbre la dernière Cène de Jésus avec ses apôtres, à l’image du dernier repas des hébreux avant leur sortie d’Égypte ; il lève les yeux vers le Crucifié, comme les hébreux sur le serpent de bronze au désert pour échapper à la mort ; enfin ce peuple célèbre dans la joie la Résurrection du Christ, passage de la mort à la vie. Tout comme les hébreux traversèrent la Mer rouge à pieds secs laissant derrière eux les égyptiens s’engloutir dans les eaux furieuses, passant de l’esclavage à la liberté, de la mort à la vie ; le peuple de Dieu passe de la mort à la vie, de l’esclavage à la liberté. Il célèbre sa libération définitive de ce qui entraînait à la mort pour le « don » anticipé de la vie éternelle.

Au cours de la même semaine sainte, l’Église diocésaine réunie autour de l’évêque pour la messe chrismale, célèbre son unité, manifestant ainsi le signe prophétique de la fraternité universelle qui porte déjà dès ici bas, le rassemblement éternel dans la maison du Père à la fin des temps.

Vous l’aurez compris : le carême symbolise la longue marche du peuple de Dieu vers la liberté et son entrée dans la vraie vie à travers la mort et la résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Cette marche douloureuse et parfois incertaine est la métaphore de la détresse de notre temps présent.

La dernière catastrophe du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, qui a fait plus de quarante mille morts, la guerre et les violences qui continuent à dicter leur loi en Ukraine, le changement climatique et les dégâts qu’il provoque à travers la planète sont autant de « chaînes d’esclavage » qui entravent encore notre liberté et sèment le doute dans notre désir de profiter de la vie.

Le Carême qui conduit à Pâques exige de nous un dernier effort : celui d’une solidarité urgente et agissante pour nous faire passer à pieds secs autant de « mers rouges » du temps présent afin d’entrer dans la vraie vie : celle que le Christ ressuscité inaugure en invitant ses disciples à le rejoindre en Galilée, c’est à dire à opter pour une vie nouvelle qui est : « paix et joie » dans le Seigneur.

Je souhaite à toutes et à tous une féconde montée vers Pâques et une merveilleuse fête de la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Abbé Nicodème Bioumla, curé.

JANVIER-FÉVRIER 2023: UNE NOUVELLE ANNÉE EST LÀ !

Les rideaux sont tombés sur l’année 2022. Nous saluons définitivement cette année qui laisse des sentiments mitigés dans nos esprits. A ses débuts, nous nous sommes échangé des vœux et des souhaits de santé et de bonheur dans nos familles respectives. Mais 2022 a-t-elle rempli ses promesses ? A chacun de répondre.
Si à ses débuts, nous espérions une année de sérénité, 2022 a malheureusement été plombée par des évènements malheureux. Nous fêtions à peine la trêve du COVID-19 qu’une nouvelle angoisse s’est installée : la guerre en Ukraine avec son lot de morts et de destructions ; des images qui défilent avec désinvolture sous nos yeux à travers la télévision. Évidemment cette guerre bien éloignée de nous territorialement nous est si proche au travers des conséquences socio-économiques qui en découlent. Les pénuries observées depuis le début de la guerre, l’inflation galopante, le coût élevé des carburants, les déplacements de populations fuyant la guerre et que notre pays a accueillies avec une générosité débordante : tous ces événements tristes et bien d’autres ont déjoué nos pronostics.

Sur le plan personnel, 2022 nous a peut-être arraché un être cher, notre santé ne s’est peut-être pas améliorée par rapport à nos attentes. Nous n’arrivons plus à joindre les deux bouts, à cause de l’inflation que l’action politique peine à maîtriser. Nos pronostics, justes ou erronés prouvent que seul Dieu est Maître de l’histoire et que c’est lui seul qui la conduit.

Mais cette année n’aura pas été que tristesse et désespoir, certaines familles de notre Unité Pastorale ont peut-être accueilli un nouveau-né, des couples se sont constitués à travers la bénédiction sacramentelle, des familles se sont retrouvées ou même réconciliées. Nous ne pouvons pas oublier les joies des fêtes estivales qui ont égayé nos différents villages, apportant ainsi un démenti au pessimisme des jours sombres de la guerre.

Notre Unité Pastorale a vécu 2022 avec courage et détermination. Si nous nous sommes fixés des objectifs à ses débuts, nous n’avions jamais eu la prétention de conduire notre «barque » tout seuls, sans l’aide du Seigneur. Nous pouvons nous satisfaire d’avoir réalisé ce qui était dans nos possibilités : de nouveaux visages sont apparus à l’Accueil, quelques volontaires se sont joints à nous dans l’Equipe pastorale, la nouvelle secrétaire nous offre des satisfactions légitimes après le départ d’Isabelle.

En clôturant 2022 par la fête de Noël, l’Eglise nous invite à prendre conscience de la présence de Dieu dans notre quotidien. C’est à la fin d’une année civile que nous pouvons faire la relecture de l’action de Dieu dans nos vies et au sein de nos communautés. Avec Dieu à nos côtés, nous pouvons tout construire avec patience et humilité. Ce sont les vœux que je formule pour chacun de vous ; ce sont aussi les vœux de l’Equipe pastorale à toutes les familles de notre territoire pastoral. Que la simplicité de la Crèche de Jésus nous aide à tout programmer dans l’humilité, ainsi nos yeux et notre cœur ne se dirigeront que vers ce qui est essentiel.

Je vous souhaite une Joyeuse Fête de Noël et une nouvelle année 2023 pleine de grands espoirs

Abbé Nicodème Bioumla, curé

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2022: SUR LES PAS DE CEUX QUI NOUS ONT PRÉCÉDÉS

Chers lecteurs, chères lectrices,

Le mois de novembre s’ouvre sur la Toussaint, fête de toutes celles et ceux qui, femmes et hommes ordinaires, ont su dire « oui » à Dieu. Un « oui » qui les a impliqués entièrement, à chaque moment de leur vie et de laquelle ils ont offert l’essentiel à notre Père en tant que des témoins lumineux du Christ. Dieu seul est saint et, fait extraordinaire et merveilleux, Jésus offre à tous les croyants de participer à la sainteté de Dieu en participant à sa vie même ! Comme le dit saint Jean : « Nous lui serons semblables parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jn 3, 2). En ces temps où s’accumulent tant de raisons de se laisser gagner par le découragement, voire le désespoir, n’est-ce pas là une merveilleuse nouvelle !? Comme nous y encourage le très beau chant « L’Esprit saint qui nous est donné » : « N´ayons pas peur d´être des saints. Puisque le Christ nous a aimés, ouvrons les portes à l´espérance, soyons des témoins de sa paix ! ».

Le lendemain de la fête de Toussaint, nous commémorerons les fidèles défunts. Ce sera sans doute pour nous l’occasion d’orner la tombe de ceux de nos proches qui nous ont quittés. Peut-être saviez-vous que la tradition d’y déposer des chrysanthèmes ne date que de l’année 1919. Il était alors question d’honorer les soldats morts au front. Les textes de la liturgie de ce jour nous rappelleront que le Christ vainqueur de la mort fait jaillir en ses disciples une vie impérissable et chacun de nous est appelé à la recevoir. Notre mort en ce monde ne sera dès lors que passage vers la Vie.

Le dimanche 27 novembre, nous entrerons dans la période de l’Avent (du latin : adventus, avènement, ce qui vient). Temps d’attente qui se termine le 24 décembre. Peut-être confectionnerez-vous une couronne ornée de quatre bougies qui seront allumées progressivement chaque dimanche. Ces bougies symbolisent les grandes étapes du salut et par leur présence au sein de nos foyers, nous rappellent de nous mettre en chemin, comme le Peuple de Dieu de l’Ancien Testament jusqu’ au jour où Dieu se révéla et se révèle encore parmi les siens en Jésus-Christ. Le 1er dimanche : la 1ère bougie symbolise le pardon accordé à Adam et Eve. Ils mourront sur la terre mais ils vivront en Dieu. Le deuxième dimanche, la 2ème bougie symbolise la foi des patriarches. Ils croient au don de la Terre promise. Le troisième dimanche, la 3ème bougie symbolise la joie de David. Il célèbre l’Alliance et sa pérennité. Le quatrième dimanche, la bougie symbolise l’enseignement des prophètes. Ils annoncent un règne de paix et de justice ?

« Règne de paix et de justice » … ce dernier symbole de notre cheminement aura sans doute une couleur toute particulière en cette année qui se termine sur leur absence criante sous tant de latitudes !

Que vienne alors le temps de Noël. Noël est aujourd’hui, pour beaucoup, une fête de l’enfance et des retrouvailles familiales, de la tendresse. Pour les chrétiens, cette tendresse trouve son origine en Dieu qui manifeste son Amour par l’Incarnation, amour qui dépasse tout et qui appelle tous les hommes à l’amour. Fêter Noël, pour nous chrétiens, c’est accepter de recevoir et de donner cet amour. Mais, surtout, n’attendons pas cette fête pour être, d’ores et déjà, des témoins joyeux et « contagieux » de l’ Amour de notre Maître et Seigneur Jésus-Christ !

Bonnes fêtes de fin d’année à tous !

Abbé Nicodème Bioumla, curé.

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2022: LA RENTRÉE À NOS PORTES

Chers lecteurs, chères lectrices,
Le mois de septembre marque habituellement la reprise des activités dans les paroisses du Diocèse. C’est le mois de nouveaux départs, de nouvelles initiatives, des expérimentations audacieuses dans certains domaines de la vie paroissiale. Bref, septembre apparaît toujours comme la rencontre entre «l’ancien» et «le nouveau», dans la continuité des services que nous offrons à ceux et à celles qui nous sollicitent au long de l’année pastorale.
Comme saint Paul qui se sépare avec regret d’Onésime, «son enfant qu’il a engendré dans la foi» (Philémon,10-13), nous saluons avec grande estime, Mme Isabelle HERMAN, notre assistante paroissiale, appelée à partir de ce mois de septembre à d’autres fonctions dans les services centraux du diocèse à LIÈGE. Après plusieurs années au service des paroisses de la Vallée du Geer, il convient qu’elle soit remerciée pour tout ce qu’elle a vécu et construit dans cette unité pastorale. Nous lui souhaitons beaucoup de succès dans ses nouvelles missions. Nous invitons toute la communauté chrétienne de la vallée à la messe de la rentrée pastorale présidée par notre doyen, l’abbé José GIERKENS le samedi 10 septembre à 18h à l’église de GLONS, célébration au cours de laquelle nous dirons officiellement au revoir à notre chère Isabelle.
Beaucoup se demandent comment allons-nous faire sans Isabelle ?
Nous accueillons avec foi Mme Sandrine MACHUROT déjà secrétaire à l’unité pastorale «Les Douze», donc pétrie d’expérience dans la gestion administrative; elle travaillera au secrétariat à temps partiel, et pour une durée déterminée. Elle vous rendra service avec un grand dévouement.

Sandrine Machurot

C’est dans le même ordre idée que je remercie d’avance la nouvelle équipe de bénévoles qui collaborera avec la nouvelle secrétaire afin d’offrir à tous nos paroissiens, un meilleur accueil et une sereine écoute. Les horaires de permanence au secrétariat subiront de légères modifications (cf pages Accueil et Contacts); les communications par téléphone ou par mail restent aussi des moyens importants pour demander ou recevoir des informations sollicitées.
Si les changements font souvent peur à cause des habitudes et des comportements qui se sont déjà enracinés dans le temps, ils demeurent inévitables si nous voulons affronter les nouveaux défis que nous impose le dynamisme rénovateur que nous recherchons dans nos communautés paroissiales. Avec humilité, nous voulons «bâtir notre tour en commençant par nous asseoir pour calculer la dépense et voir si nous avons de quoi aller jusqu’au bout» (évangile du 23ème dimanche, année «C»).
En cheminant ensemble tout au long de cette nouvelle année pastorale qui commence, nous voulons renouveler l’esprit synodal qui exige de nous une collaboration participative et efficace. Nous le vivrons aussi dans la liturgie en nous alignant dès le début de la prochaine année liturgique à la nouvelle traduction du Missel, au cours des célébrations eucharistiques, en communion avec l’Église universelle.
À toutes et à tous, je souhaite une bonne rentrée et une bonne reprise de vos activités respectives.
Que le «Seigneur nous apprenne la vraie mesure de nos jours: que nos cœurs pénètrent la sagesse» (Ps. 90).

Abbé Nicodème BIOUMLA, curé.

JUILLET-AOÛT 2022

Chers lecteurs, chères lectrices,
Nous voici arrivés à la fin de notre année pastorale.
Notre première attitude est une action de grâce envers notre Dieu, notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ et l’Esprit-Saint qui habite en nos cœurs.
Nous remercions le Seigneur pour tout ce que nous avons vécu dans notre unité pastorale, des événements heureux et malheureux; des rencontres conviviales et des moins agréables; de belles célébrations ainsi que de moins belles. Tout cela traduit le fait que nous sommes un peuple en marche, un peuple qui vit, mais aussi un peuple qui a besoin de repos.
Dans notre société, les choses n’ont pas été faciles: la crise sanitaire, la guerre en Ukraine avec ses conséquences mondialisées, les grèves sociales à répétition… Mais aussi bien souvent les soucis familiaux et les deuils, la suractivité ou tout simplement la routine des jours qui a lentement épuisé notre dynamisme. Nous avons besoin de repos.
Jésus dit à ses disciples : «venez à l’écart, dans un endroit désert et reposez vous un peu» (Mc. 6, 31).
En cette période, beaucoup d’entre nous vont effectivement marquer un temps d’arrêt appelé vacances. Cette invitation de l’Évangile à trouver le repos résonne en nous comme une véritable sollicitude de Jésus. Ces paroles, loin d’être un appel à une simple évasion, signifient concrètement une coupure, un temps de repos et de ressourcement pour être capable d’affronter de nouveaux défis dans cette même mission que nous accomplissons en tant que chrétiens. Nous avons besoin de repos.
En ces mois de juillet-août qui pointent à l’horizon, nous souhaitons à tous et toutes de belles et reposantes vacances.

Abbé Nicodème BIOUMLA,
 curé.

MAI-JUIN 2022: ALLÉLUIA, JÉSUS EST RESSUSCITÉ ! 

Chers lecteurs,
Chères lectrices,

Nous venons de célébrer, dans un contexte de violence et de tension, la plus grande fête de la foi chrétienne. Pâques nous rappelle chaque année que nous avons été sauvés par la mort et la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Pâques est cette fête de l’espérance qu’un nouveau monde est possible : l’innocent assassiné injustement est vivant, les humains peuvent être frères, plutôt que d’être des ennemis.

La résurrection de Jésus est la victoire de Dieu sur les forces du mal et de la mort. C’est cela la bonne nouvelle, celle qui nous apporte la joie. Saint Léon le Grand disait qu’au jour de Pâques, personne ne doit être triste, même pas le plus grand pécheur. Notre plus grande pauvreté, la mort est ainsi vaincue. Saint Paul l’affirme avec une très grande conviction : « si les morts ne ressuscitent pas, c’est que Christ non plus n’est pas ressuscité ».

Pendant plusieurs semaines, nous allons vivre le temps pascal. Ce dernier est ponctué par des temps forts que sont l’Ascension et la Pentecôte qui clôt cette période importante de l’année liturgique.

Dans notre unité pastorale, nous aurons d’importantes célébrations. Nos jeunes qui se
sont préparés à faire cette démarche diront leur profession de foi le dimanche 8 mai à 11h à BOIRS. Les plus jeunes recevront leur première communion le dimanche 5 juin à 11h à GLONS.

Ces cérémonies sont l’occasion de rendre grâce à Dieu pour le don de la foi qu’il fait à ceux qui veulent entrer en alliance avec lui.
C’est aussi par ces cérémonies que nous clôturerons notre année pastorale.
Restons unis dans la Croix et la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ.

Fructueux temps pascal à toutes et à tous!

Abbé Nicodème BIOUMLA,
curé.

MARS-AVRIL 2022: NOTRE NOUVEAU LOGO FAIT SON ENTRÉE!

De très belles propositions de logo nous sont parvenues et nous en remercions publiquement tous les créateurs ! Après délibération, les membres de l’équipe pastorale ont choisi de retenir le logo réalisé par l’abbé Franck, bientôt vicaire dans notre Unité pastorale et par ailleurs graphiste à ses heures. Le voici, ce logo, accompagné de la description de son auteur.

D’abord une forme globale, en croix. Toute croix évoque bien entendu le don que le Christ a fait de sa vie par amour pour tous les hommes. Celle-ci, par sa forme, évoque rassemblement et envoi : le Christ nous appelle, nous réunit puis nous envoie vers autrui. Les lignes qui traversent l’ensemble, courbes et élancées, renforcent ce double mouvement.

La croix se dessine en vitrail : notre communauté est appelée à être traversée, transformée par la foi en Jésus-Christ à l’instar de vitraux transfigurés par la lumière qui les traverse.

À travers les bras de la croix, d’une ligne courbe et de zones vertes, se dessine un vallon et au milieu de celui-ci, venant du spectateur, du pied de cette croix, s’écoule une rivière : le Geer et sa vallée. Ces lignes étaient en fait présentes dès le début de mes croquis. Tout s’est déployé à partir d’elles !

À l’horizon, un soleil se lève, rayonnant, un soleil qui annonce le meilleur pour la suite, un soleil qui évoque surtout le Ressuscité, Soleil Levant. Au matin de Pâques, le tombeau était vide, Christ était Vivant. Cet événement est au cœur de notre foi et la source de notre espérance.

Prenez ce soleil, ajoutez le ciel rougeoyant et vous verrez une colombe se dessiner, une colombe plongeante. C’est la colombe de l’Esprit-Saint qui descendit du ciel lors du baptême du Christ. C’est la flamme de l’Esprit qui, après l’événement de la résurrection, descendit sur les disciples réunis au Cénacle autour de la Vierge Marie : nous souhaitons la venue de l’Esprit de Pentecôte sur notre communauté et nous voulons vivre de ses dons.

L’avantage d’une réalisation symbolique, c’est qu’elle est ouverte à l’interprétation de ceux qui la découvrent… C’est dire que ce logo s’offre aussi simplement à votre propre imagination. Peut-être une forme, une ligne, une couleur vous parlera-t-elle !

En nous souhaitant une belle unité en Christ, une unité qui est plus que symbolisée, plus que symbolique!

Abbé Ludovic Franck,
vicaire

JANVIER-FÉVRIER 2022: FAIRE ROUTE ENSEMBLE EN ANNONÇANT L’ÉVANGILE – POUR UNE ÉGLISE SYNODALE

Chers lecteurs, chères lectrices,

Notre pape François invite toute l’Église à préparer une nouvelle rencontre des évêques appelée synode. Elle se tiendra à ROME au mois d’octobre 2023. Ce genre de rassemblements, né à la fin du Concile Vatican II et institué par le pape Paul VI, a pour objectif de faire avancer l’Annonce de la Bonne Nouvelle dans notre monde. À chaque occasion, un ou plusieurs thèmes concernant l’Église tout entière sont abordés.

Pour le prochain synode, le pape propose que le peuple de Dieu réfléchisse sur la synodalité. Ce mot peut paraître rébarbatif, mais il signifie tout simplement marcher ensemble.

Le thème : Pour une Église synodale, est une façon de s’interroger sur comment la communauté chrétienne peut marcher ensemble aujourd’hui afin de susciter un renouveau dans la nature même de l’Église. Ce thème sera décliné en trois sous-thèmes : communion, participation et mission.

Le lancement de la démarche préparatoire à cette grande rencontre de l’Église universelle a eu lieu dans notre diocèse le 17 octobre dernier. L’invitation à participer à ce processus de réflexion est adressée à tous les fidèles. Nous sommes alors appelés, chacun et chacune, à apporter notre pierre à l’édifice. Une vaste consultation a été lancée en vue de la participation de tous dans un esprit d’écoute et de communion.

Nous verrons dans notre unité pastorale comment mettre en œuvre notre contribution à cette démarche synodale. Un questionnaire est proposé et nous allons nous organiser dans nos différentes équipes pour y répondre.

Pour l’immédiat, tout le monde s’attèle à préparer la fin d’année, et l’entrée dans le nouvel an. Au nom de toute l’unité pastorale, je vous souhaite à tous et à chacun une heureuse année 2022! Meilleurs Vœux !

Abbé Nicodème BIOUMLA,
curé.

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2021: ANNÉE PASTORALE 2021-2022: C’EST LANCÉ!

Chers lecteurs, chères lectrices,

L’Unité Pastorale de la Vallée du Geer vient de célébrer le 10 octobre dernier, dans la joie et l’allégresse, la messe solennelle de la rentrée pastorale. Cette cérémonie a particulièrement été marquée par l’installation d’un nouveau curé en la personne de l’abbé Nicodème Bioumla.

C’est dans la continuité de l’action pastorale portée par les prêtres prédécesseurs et différentes équipes que le travail de l’annonce de la Bonne Nouvelle va avancer dans cette belle région. Nous sommes sans ignorer que la mission d’évangélisation dans le contexte actuel de la non-évidence de Dieu est le lieu où se posent d’énormes défis ; le tout dernier étant celui de la pandémie qui n’a pas encore dit son dernier mot. Nous espérons tout de même qu’avec l’aide du Seigneur, nous contribuerons, chacun et chacune avec ses talents, à faire advenir le Règne de Dieu dans notre unité pastorale.

À cet effet, des rencontres se succèdent avec divers groupes dans les domaines de l’annonce de la parole de Dieu, de la célébration liturgique et de l’action caritative. Les événements et fêtes religieuses de la fin d’année approchent aussi à grands pas. Nous aurons ainsi à célébrer bientôt la Toussaint le 1er novembre, l’entrée dans le temps de l’Avent ainsi que la solennité de la Nativité de Notre Seigneur Jésus à Noël. Tous ces moments intenses de la vie chrétienne nous mettent déjà la joie au cœur et entretiennent notre espérance.

Nous souhaitons alors entamer cette année pastorale dans un esprit de synodalité. Ce thème a été proposé par notre pape François et sera traité dans la prochaine assemblée des évêques de l’Église universelle. Il s’agit d’un appel à cheminer ensemble, à développer un sentiment d’unité et d’appartenance à un seul corps qui a besoin de faire usage de tous ses membres et organes afin que notre mission soit féconde dans cette localité.

Dans ce nouveau numéro, nous aurons le programme des prochaines célébrations, les rubriques habituelles ainsi qu’une réflexion sur le sens de la prière pour les morts à l’occasion de la commémoration de tous les fidèles défunts du 02 novembre.

Bonne lecture à tous !

Abbé Nicodème Bioumla, curé.

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2021: DRAME DES INONDATIONS: MÉDITATION

Au moment où la troisième vague de la pandémie du Covid-19 se retirait grâce aux vaccinations, un nouveau coup dur du destin a frappé notre diocèse. Le long des rivières qu’on avait soupçonnées inoffensives, les pluies incessantes ont provoqué une catastrophe humanitaire et matérielle.

Mais les flots avaient à peine terminé leur travail dévastateur qu’une autre vague a mis du baume sur les plaies béantes. Nous avions l’impression que les confinements successifs depuis mars 2020 avaient éloigné et isolé les personnes, notamment en raison des fameuses règles de distanciation «sociale» (je préfère l’expression «physique» !). Et voilà qu’un mouvement de solidarité incroyable s’est déployé un peu partout dans les zones sinistrées! Des voisins qui, jusque-là, se connaissaient à peine s’entraidaient. Des inconnus sont venus rejoindre le rang de ceux qui se sont efforcés dès les premiers jours d’effacer les traces du désastre. Les appels au soutien financier par toute une série d’organisations humanitaires, dont les catholiques de Caritas ou des Saint-Vincent-de-Paul, ont recueilli des sommes importantes. Des lieux de prière comme Banneux ont ouvert leurs portes pour loger de nombreux sinistrés. Cette aide admirable ne redonnera pas la vie à ceux qui ont succombé dans les flots, mais elle est le signe que notre pays est loin d’être marqué complètement par l’individualisme.

Néanmoins, cette situation pose aussi des questions qui sont loin d’être résolues. La première est évidemment celle du changement climatique dont les inondations ont été une expression. Que ferons-nous pour affronter les menaces futures qui ne manqueront pas d’arriver? Renforcer les infrastructures, chercher des techniques pour une meilleure évacuation de l’eau? Ou bien sommes-nous prêts à changer nos habitudes de vie pour que le réchauffement de la planète cesse de dérégler la nature? Cela voudrait dire aussi que nous devons renoncer à une partie de notre confort…

Autre question: la tragédie des inondations nous a révélé l’importance de nous montrer solidaires de ceux qui sont frappés par le destin. Sans l’entraide, l’accueil mutuel et le souci des plus vulnérables, notre société ne pourra pas fonctionner correctement. Mais changerons-nous aussi de regard par rapport à ceux qui ont perdu leur maison et les bases de leur existence à cause d’une guerre, d’une famine, d’une persécution religieuse et qu’on appelle communément «réfugiés»? Ils sont là depuis des années, sans nécessairement susciter notre intérêt. Au contraire, ils nous dérangent et provoquent parfois des réactions hostiles. La solidarité vis-à-vis de nos «proches» aura-t-elle des répercussions sur la solidarité avec ces «prochains» dont Jésus parle dans l’évangile du Bon Samaritain, ceux qui ne parlent pas nécessairement notre langue, n’appartiennent pas à notre culture et viennent souvent de très loin pour trouver chez nous un refuge ?

Je me souviendrai longtemps de cette vieille dame qui me confiait un billet de 50€ en me disant: «J’aimerais bien que vous utilisiez cet argent pour les migrants. Pendant la guerre, moi et ma famille, nous avons dû fuir les Allemands, et nous avons été reçus par des gens qui nous ont cachés pendant plusieurs mois. Je sais ce que souffrent les gens qui ont dû tout quitter…»

Que cette épreuve traversée par une bonne partie de la population nous rende tous plus forts et nous ouvre au vrai accueil mutuel !

Ralph Schmeder,
responsable du Service de Presse du diocèse de Liège

JUILLET-AOÛT: GRANDE NOUVELLE: UN NOUVEAU CURÉ À BASSENGE!

Depuis septembre 2013, nous n’avions plus de curé habitant au sein de l’unité pastorale puisque successivement, les abbés Joseph Desonay et José Gierkens étaient également curé de l’UP de Visé et doyen et à ce titre, résidaient à Visé.

Après près de trois ans pendant lesquels Isabelle a assuré la fonction de coordinatrice pastorale, en collaboration avec nos célébrants José Collinet et Lucien Vanstipelen, nous aurons à nouveau la joie d’accueillir un curé dans le presbytère de Bassenge.

Évidemment, cela va bousculer nos habitudes et demandera de l’ajustement de la part de chacun mais cela reste profondément une bonne nouvelle, et nous sommes ravis d’accueillir, dès le mois de septembre, l’abbé Nicodème Bioumla qui fête cette année ses 25 ans de sacerdoce.

Abbé Nicodème Bioumla

Laissons-le se présenter dans un article écrit à l’occasion de son anniversaire sacerdotal:

‘Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.’
(Ac. 20, 35c)

Les paroles de Jésus, relayées par saint Paul dans le livre des Actes des Apôtres, constituent ma devise d’ordination sacerdotale.

Ordonné prêtre le 13 avril 1996, dans la paroisse Marie Immaculée de Bot-Makak, diocèse d’Eséka au Cameroun, je me réjouis de célébrer cette année mes 25 ans de service du Seigneur.

Cette année que notre pape François a bien voulu dédiée à saint Joseph, le patron de l’Église, m’est également providentielle afin que le père de la Sainte Famille continue à veiller sur mon ministère pour les années qui viennent. Cette action de grâce est l’occasion pour moi de jeter un regard rétrospectif sur la mission accomplie jusqu’ici.

Juillet 1996, trois mois après mon ordination, j’étais nommé curé de la paroisse Saint-Paul de Ngog-Mapubi, une commune rurale de 10 000 habitants et aumônier de l’association des dames apostoliques du diocèse d’Eséka.

Juillet 1999, j’étais nommé directeur du collège catholique Le Mailloux de Bot-Makak, dans ma paroisse d’origine et aumônier des forces armées et de la police.

Juillet 2000, sur proposition de mon évêque, j’étais nommé par le ministre de l’éducation nationale du Cameroun, directeur diocésain et secrétaire à l’éducation catholique du diocèse d’Eséka. J’ai cumulé cette fonction avec celle de curé de la paroisse Christ Ressuscité d’Eséka II, celle d’aumônier des forces armées et de la police, celle d’aumônier de la prison et celle du chargé de la communication du diocèse.

Juillet 2004, j’étais nommé curé de la paroisse Saint-Étienne de Hegba, une localité rurale de 2 000 habitants.

Septembre 2007, j’ai entrepris une deuxième phase de ma vie sacerdotale.

Il s’agit de la spécialisation en théologie pratique en Belgique.

2007-2009: Institut International Lumen Vitae de Bruxelles et Katolieke Universiteit de Leuven. J’obtiens en 2009, le diplôme d’études spécialisées en pastorale liturgique et catéchèse; en septembre de la même année, un Master en théologie pratique, dans le domaine de la formation des formateurs.

À partir d’octobre 2008, j’étais co-responsable dans l’Unité pastorale de Molenbeek-Centre (doyenné de Bruxelles-Ouest).

2009-2010: école Supérieure de pédagogie de Bruxelles.

2010-2012: Université catholique de Louvain-la-Neuve, j’obtiens un Master en théologie pratique dans le domaine de l’initiation catéchétique et une Licence canonique.

2013-2014: formation en agrégation de l’enseignement religieux à l’Université de Louvain-la-Neuve.

Novembre 2014, j’étais nommé vicaire de l’Unité pastorale de Verviers-Sud (Magnificat) – diocèse de Liège.

Août 2015, je suis affecté à l’Unité pastorale Les Douze.

Septembre 2015, inscription au doctorat professionnel en théologie pratique de l’Université Laval à Québec.

Au vu de ces innombrables bienfaits que le Seigneur a accomplis par ma modeste personne dans le peuple des fidèles rencontrés depuis un quart de siècle, il ne peut jaillir de mon cœur que cette interrogation priante du psalmiste: ‘Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait?’ (Ps 115,12). En me reconnaissant comme un simple et même indigne bénéficiaire de la grâce de Dieu, je fais encore mienne cette réponse du psalmiste ‘J’élèverai la coupe du salut et j’invoquerai le nom du Seigneur.’ (Ps 115, 13).

Pour dire merci au Seigneur, je continuerai donc d’élever avec vous la coupe eucharistique en invoquant toujours son Nom.

À notre Mère la Sainte Vierge, nous disons:

V/ Priez pour nous Sainte Mère de Dieu,
R/ Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Merci pour votre soutien et vos prières.

Abbé Nicodème Bioumla.

MAI-JUIN: MÉDITATION : ICI, MAINTENANT, AUJOURD’HUI

Une religion qui ne regarde que le passé (même beau): cela ne m’intéresse guère. Un sermon qui me donne l’explication (!) d’un événement vécu il y a deux mille ans: cela ne
comble que ma curiosité. Une foi qui ne me proposerait que des morts à admirer: cela ne
m’aiderait pas beaucoup. Une seule chose compte pour moi: AUJOURD’HUI!
Dans la première homélie de sa vie de pasteur, Jésus ne dit rien d’autre: «Ce vieux texte
que je viens de lire, il se réalise aujourd’hui.» Oui, c’est maintenant que, grâce à nous, les
aveugles vont voir, les paralysés se mettre en route, les pauvres recevoir enfin une part de bonheur. Maintenant. Ici. Tout de suite. Aujourd’hui.
Pour nous, aujourd’hui, est-il encore possible de trouver des traces de ce Vivant ? Est-il possible de découvrir des mains tendues, rayonnantes de paix, un côté ouvert, un cœur accessible ?
Les communautés croyantes, en dépit de leurs misères, de leurs égoïsmes, sont le corps visible de Jésus. En regardant les chrétiens, tout homme devrait avoir la révélation, le signe manifeste de Jésus vivant. Tout homme devrait comprendre ce qu’est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur de l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, comme dit saint Paul.
Ce qui manque à tant de gens qui cherchent Jésus vivant, c’est cela: des communautés rayonnantes où l’on partage le pain, où l’on se sent responsables des autres («Voici que je
vous envoie … »), où l’on connaît la joie («En voyant le Seigneur, ils furent remplis de joie»).
Il dépend de nous que Jésus soit vraiment vivant. Il dépend de nous que nos contemporains puissent toucher du doigt une vraie Église, un milieu où le chrétien soit ressuscité, où son amour soit visible, un groupe d’hommes qui s’aiment et qui aiment les autres. «Si quelqu’un m’aime, avait dit Jésus, mon Père et moi, nous viendrons chez lui et nous établirons chez lui notre demeure. ».
Croire en quelqu’un, c’est se sentir bien près de lui, sans raison, sans argument, à cause d’une impression ressentie à un niveau tel que Dieu seul peut agir à une telle profondeur.
La foi comporte des gestes quotidiens. Jadis, on allait même jusqu’à dire: «Quand on oublie sa prière du soir, on ne croit plus en Dieu». Ça c’est trop fort! On ne peut quand même pas réduire la religion à des traditions pieuses! Non, évidemment. Mais il reste qu’une tendre dévotion attentive et régulière, signifie un attachement intense. Quand on aime, tout est affaire de fidélité et de complicité. Les habitudes sont de ce genre-là. Avant de m’endormir, je veux te dire: «Bonsoir, Seigneur.» Et demain, c’est promis, je recommencerai.
Une routine fatiguée? Non! Mais infiniment mieux.

Les semailles du Père Loup. ‘Dimanche’ n°8

MARS-AVRIL: MÉDITATION À PROPOS DU CARÊME

Connaissez-vous le syndrome de la pâte à crêpes ? Quand on la laisse reposer, les grumeaux remontent à la surface. C’est peut-être pour cela que nous nous agitons autant au lieu de prier: pour ne pas avoir à affronter les grumeaux de notre vie.

«Mais c’est compliqué de prier!» Alors rendons les choses simples: prenons un rendez-vous quotidien avec le Seigneur dans notre agenda, trouvons un beau lieu, promettons-lui une durée raisonnable et parlons-lui de notre vie, comme un ami parle à un ami.

«Je n’ai pas le temps.» Nous savons prendre du temps pour une personne que nous aimons. Dieu n’est-Il pas le maître du temps? En lui donnant 15 minutes, 1 % de ma journée, ne va-t-il pas me rendre au centuple, comme promis, pour tout faire?

«Je préfère agir! Je ne suis pas contemplatif.» La prière ne dispense pas d’agir: elle me permettra de durer sans durcir. C’est donc l’acte le plus important de ma vie, car elle transforme mon cœur et l’élargit.

«Mais je n’arrive pas à faire le vide en moi.» Tant mieux ! Il ne s’agit pas de vide, mais de plein: se remplir d’amour pour en déborder tout le jour. Si nous avons des distractions, confions-les au Seigneur pour qu’il les remette à leur juste place. L’enjeu n’est pas de méditer seul avec soi-même, mais d’oser parler au Seigneur. Et, en lisant la Bible, de l’écouter.

«Mais je m’ennuie! » Tant mieux ! Se rendre compte que le monde tourne sans moi est une bonne nouvelle. Au lieu de courir vers nulle part, comme un hamster dans sa roue, j’apprends à marcher vers le Ciel.

Alors le silence et la contemplation prendront tout leur sens: nous apprendre à aimer.

Ma vie est dévorée par les écrans. Pour garder un certain ton contemplatif, il me faut en permanence reconquérir l’espace que l’informatique occupe. Du coup, pendant le Carême, je m’octroie des heures sans connexion: je ressors un vieux réveil et je mets mon smartphone au coin le plus éloigné pour le charger; je me fixe les périodes où je ne répondrai pas aux messages; je limite le temps que je passerai sur les réseaux – ne serait-ce que pour répondre aux commentaires du Carême dans la Ville *!

Frère Pavel Syssoev

* Cette méditation vous a plu? Vous pouvez suivre ‘Carême dans la Ville 2021’, la retraite en ligne des Dominicains. Vivez un carême dynamique grâce à cette retraite en ligne adaptée à tous les formats et à tous les écrans. Vous recevez chaque jour un mail de méditation sur la Parole de Dieu, avec l’office des vêpres chanté par les sœurs dominicaines de Beaufort. Chaque samedi, vous recevrez une vidéo sur saint Dominique. Inscription gratuite via ‘careme.retraitedanslaville.org’

JANVIER-FÉVRIER: UNE ANNÉE BONNE!

Il est parfois étonnant de constater l’impact que l’inversion des mots peut avoir sur leur sens. Depuis quelques semaines, à grands cris, on se souhaite sans doute une «bonne année». Mais qu’est-ce qu’on se souhaite au juste? Sans doute les grands classiques: la santé, pas de gros soucis d’argent, pas trop de mauvaises nouvelles… Constatons que ces grands standards sont plutôt individuels – comme si je pouvais être heureux si les autres ne le sont pas – et plutôt hasardeux – comme si ces heureux vœux allaient me tomber dessus.

À suivre cette logique, difficile de parler de 2020 comme d’une «bonne année». La santé – physique et psychique – de beaucoup trop de personnes a été mise en péril. Le ralentissement de l’économie a plongé de nombreux citoyens dans la pauvreté. Quant aux mauvaises nouvelles, elles sont pratiquement devenues la norme.

Et si on changeait de regard? Et si, au lieu de se souhaiter une «bonne année», on se souhaitait une «année bonne». Un peu comme lorsque, à l’aube du grand départ, on prend le temps de regarder dans le rétro, et de se demander si l’on a mené «une vie bonne». La perspective est différente. Car la vie bonne ne se caractérise pas d’abord par les biens objectifs ou les résultats. Bien davantage, elle est une manière de vivre. Une façon de rechercher ce qui est bon. De déployer ses talents. De viser l’épanouissement humain – le sien et celui des autres.

De ce point de vue, 2020 n’a peut-être pas été un échec. On a vu des personnes offrir ce qu’elles avaient de meilleur. Se mettre au service. Panser des blessures. Penser un monde nouveau. S’engager en faveur d’une société plus juste. Il y eut, en 2020, des vies offertes et des cœurs transformés. Il y eut, en 2020, des instants d’éternité et des avant-goûts du Royaume.

C’est dans cet esprit qu’avec  CathoBel et Dimanche, nous désirons vous souhaiter une «année bonne». Une année qui vous permette de déployer vos ailes. De gagner en humanité. De grandir en fraternité. Une année qui vous permette de prendre soin, de servir, d’aimer et de vous laisser aimer. En formulant ces vœux, nous ignorons de quoi l’avenir sera fait. Mais nous savons que, quelles que soient les pandémies qui nous tomberont dessus, nous pourrons, dans un an, nous arrêter un instant. Et constater que 2021 aura été une «année bonne».

D’après Vincent DELCORPS
Journal ‘Dimanche’
Janvier 2021

NOVEMBRE-DÉCEMBRE: TOUSSAINT: QUAND J’ATTEINDRAI L’AUTRE RIVE

Quand j’atteindrai l’autre rive,
Aurai-je été assez pauvre de cœur
pour avoir eu besoin de Toi ?
Aurai-je laissé mes vaines richesses
pour m’ouvrir à ta Parole ?

Quand j’atteindrai l’autre rive,
Aurai-je été assez doux et miséricordieux
pour pardonner,
Pour ne pas me venger
de celui qui m’a blessé,
Pour ne pas juger trop vite
celui qui n’est pas comme moi ?

Quand j’atteindrai l’autre rive,
Aurai-je assez pleuré sur le sort
d’une partie de l’humanité ?
Aurai-je été assez persécuté
pour la justice ?
Aurai-je assez tenté
d’ajuster notre monde
à ce que Tu attends de lui ?
Aurai-je été insulté
pour Te défendre ?

Quand j’atteindrai l’autre rive,
Aurai-je gardé un cœur pur, droit,
sans hypocrisie,
Qui observe ta loi d’amour et
qui ne cherche pas à se sauver
sur le dos des autres ?

Quand j’atteindrai l’autre rive,
Aurai-je été un instrument de paix,
Pas un partisan de la paix,
Pas quelqu’un qui seulement condamne la guerre,
Mais qui construit la paix autour de soi,
Dans la famille, le boulot, le quartier, le pays ?

Ferai-je partie du cortège des Saints ?
Aurai-je part à Ton royaume ?
La question est ouverte.
D’une part, je ne me sens pas encore saint,
Pas encore prêt,
Trop loin encore de ce programme que Tu m’as fixé,
Mais d’autre part je connais ta bonté
Je sais que Tu nous veux tous avec Toi
Et je Te prie.

La vie devant moi est encore longue,
Ou courte, je ne sais pas,
Mais Tu peux me donner ton aide
Pour être un peu plus pauvre, doux,
pacifique, pur, miséricordieux.
Bref, j’ai besoin de Toi,
Ajuste moi à tes vues.
Soutiens mes efforts.
Si Tu entres dans ma vie dès aujourd’hui,
Je sais que mes chances seront plus grandes
D’habiter un jour avec Toi

Groupe de prière Jérusalem

SEPTEMBRE-OCTOBRE: UNE RENTRÉE PARTICULIÈRE

Septembre marque habituellement la période où nous ressentons que l’été est vite passé et qu’il faudra un certain temps pour se réadapter à la rentrée, son changement de rythme et ses diverses reprises. Cette année, avec la crise covid qui se prolonge, osons espérer que la rentrée scolaire ramène un peu de ‘normalité’ dans nos vies, et nous permette de retrouver des repères rassurants.
Même si nous sommes globalement favorisés de vivre cette période à la campagne, nous prenons progressivement conscience que la prolongation de la situation modifie insidieusement nos comportements.
Si certains, moins tactiles ou en conflit, profitent de l’écran des mesures sanitaires pour masquer leurs dissensions ou plus communément ne pas être ‘obligés’ d’embrasser ou de saluer ceux qu’ils préféreraient éviter, d’autres, apparemment plus nombreux, sont frustrés de ce manque de contact, voire vraiment en souffrance. Les cellules d’aide psychologiques croulent sous les appels, de personnes isolées, de parents déboussolés, de personnes en difficultés financières, d’employés mis sous pression pour assurer le travail ‘le plus normalement possible’ etc…. Le quotidien des personnes isolées, des couples et des familles est profondément bouleversé, des enfants sont en décrochage scolaire et que dire de nos aînés dont les visites en maison de repos sont
toujours limitées… Il est encore difficile d’évaluer cet impact psychologique à long terme.
Pas facile de savoir la bonne attitude à adopter dans cette situation jusqu’à présent inédite d’autant plus qu’ au-delà d’un rebond du covid, certains nous annoncent d’autres épidémies. Le principe de précaution prévaut généralement lors d’une situation inconnue. Mais comment conserver des liens de fraternité essentiels entre nous ? Certains vivent les prescriptions sanitaires comme une atteinte à nos libertés, d’autres stigmatisent les imprudences. Quoi qu’il en soit, n’oublions pas, comme dit Florent PAGNY dans un tout autre contexte, qu’il nous restera toujours notre ‘liberté de penser’. Soyons créatifs pour retisser du lien social et illuminer nos vies et celle de ceux qui nous entourent. Répandre la bonne nouvelle et l’espérance fait aussi partie de notre mission de baptisé. À chacun de trouver sa propre réponse.
N’hésitez à partager vos astuces pour un mieux vivre généralisé. Nous nous en ferons l’écho avec plaisir.

Isabelle

JUILLET-AOÛT: LE MOMENT ‘CADEAU’

Retrouver d’anciennes photos à l’occasion d’un rangement de saison, d’un déménagement ou suite à un décès, est toujours un moment particulier. Entre nostalgie, tristesse et joie, nous nous replongeons dans l’événement avec plus ou moins d’intensité. C’est naturel et bon… si nous n’y consacrons pas toutes nos journées.

À d’autres moments, nous fourmillons de projets ou de tâches à faire et nous avons beaucoup de mal à rester en place car nous manquons de temps. Il est vrai que la ’simple’ gestion du quotidien, autrefois brièvement caricaturée par le ’métro-boulot-dodo’ est bien plus complexe qu’autrefois. Les embouteillages peuvent augmenter considérablement les heures consacrées au travail, les propositions d’activités sont plus nombreuses, les ’to do list’ en tout genre pleuvent augmentant la pression… etc. etc.

Entre les deux, le jour présent paraît bien petit, insignifiant, trop court, filant ou surchargé, oppressant… Et pourtant… prenons-nous assez conscience que ‘présent’ est synonyme de ‘cadeau’? Qu’en faisons-nous?

Il ne s’agit évidemment pas de tomber dans la futilité, de vivre de façon écervelée, d’abandonner tout projet, toute réflexion ou pire encore de rejeter toute forme de solidarité en se repliant sur soi ou ses proches de façon fermée, égoïste.

Mais d’apprécier, sans culpabilité, le moment présent et tout ce qui nous est offert dont la profusion de la nature. Il suffit, en cours de route, d’apercevoir un beau paysage, un arc-en-ciel, un papillon, d’apprécier la chaleur d’un rayon de soleil, la caresse du vent, d’entendre le bruit d’une source, d’entrevoir une scène de retrouvailles, de saluer un voisin pour se réjouir vraiment le cœur en profondeur et graver ce bonheur en soi.

Cela peut être très bref mais peut nous nourrir réellement et tant mieux si nous avons la possibilité d’en profiter plus longuement. Réjouissons-nous!

Les dernières semaines aux possibilités de contacts très réduites, devraient nous permettre d’apprécier davantage encore nos plus proches, en les voyant eux aussi comme des présents inestimables. C’est ce que je vous souhaite au cours des prochaines semaines, dans cette période estivale habituellement moins chargée. Que vous puissiez ainsi recharger vos batteries, apprécier chaque moment et traverser au mieux les inévitables difficultés et épreuves de la vie.

Je suis persuadée que le fait de prendre soin de son intériorité, de consacrer du temps à la contemplation et à la prière pour ceux qui sont croyants, aide non seulement à vivre mais ouvre notre cœur sur le monde et ceux qui nous entourent.

Hélas… nous ne sommes pas parfaits et entre le désir même sincère et la réalité avec ses nombreuses injonctions, il y a bien souvent de la marge… Il est nécessaire de saisir toutes les occasions de s’arrêter pour se redire cet essentiel. Comme l’eau qui ruisselle, s’infiltre et prend des années pour se purifier, permettre la vie et nous désaltérer, nous nous allégerons progressivement de nos ’impuretés’ Patience, nous sommes en route…

Isabelle

MAI-JUIN: ET DEMAIN?

Depuis plusieurs semaines, nous vivons une situation inédite qui bouleverse notre quotidien et nous inquiète. L’isolement forcé est pénible à vivre, peut susciter angoisse et peurs et il est difficile de se projeter dans l’avenir les projets étant suspendus.
Dans ce contexte, nous sommes en communion avec les malades, leur entourage et les familles endeuillées. Les mesures sanitaires nécessaires rendent le deuil encore plus douloureux sans le soutien des proches, a fortiori sans avoir pu accompagner le défunt et pour certains sans avoir pu le revoir.
Toutes les autres célébrations ont été annulées ou reportées qu’il s’agisse des mariages et noces d’or, des baptêmes, des confirmations, de l’onction des malades et de nos eucharisties dominicales.
Qui aurait imaginé vivre une telle semaine sainte ? Il a fallu du temps pour prendre la réelle mesure de ce qui se passait et que oui, nous n’allions pas uniquement être spectateurs plus ou moins concernés par ce que vivaient des personnes à l’autre bout du monde mais que cela allait nous impacter également.
Combien de personnes sont encore dans l’attente ; les jeunes fiancés, les nombreux animateurs et jeunes des mouvements de jeunesse, des stages…, les marchands ambulants, les artistes, les professionnels dits non essentiels (!)…
Je me rappelle un édito de notre doyen et ancien curé, José Gierkens explicitant le terme chinois (!) ‘Way-Djî’ traduit communément par crise et signifiant à la fois une notion de danger mais aussi d’opportunité.
Effectivement, cette pandémie révèle à la fois le pire et le meilleur de l’être humain; à côté des stockages égoïstes, des critiques aisées, des délations,… il y a heureusement tellement de personnes qui en plus de tous ceux qui n’ont pas cessé leur métier de service, veillent sur leurs voisins, se mobilisent discrètement pour réaliser des masques et des blouses, faire des courses ou conduire des personnes isolées, font de leur mieux pour conjuguer télétravail et travaux des enfants, prennent chaque jour le temps d’appeler ou d’écrire à une ou deux personnes, portent leurs frères et sœurs dans la prière…
Merci pour tous ces gestes de fraternité et de bienveillance!
C’est aussi l’occasion, si nous en avons la possibilité, de planifier des activités longtemps reportées, de prendre du temps pour soi, de ralentir le rythme, de réfléchir aux actes posés, aux achats, de pouvoir déterminer ce qui est vraiment essentiel…
Car demain, que ferons-nous de tout cela ?
Considérerons-nous ce temps comme une parenthèse à vite oublier ?
Savourerons-nous les petits moments qui nous ont tant manqué ?
Prendrons-nous conscience que nous avons des choix à faire ?
À chacun de déterminer sa propre réponse.
Au plaisir de vous retrouver dès que possible.

Isabelle

MARS-AVRIL: DU CARNAVAL AU CARÊME

Nous avons souvent tendance à catégoriser les éléments de façon binaire mais liées, comme les deux faces d’une même pièce: bien/mal, bon/mauvais, joie/tristesse….

Est-ce ainsi qu’il faut considérer le temps qui nous mène du carnaval au carême, exultation/restriction avant la fête de Pâques et la mort/résurrection ?

À l’origine, le carnaval n’était pas une fête, mais un rituel qui célébrait le réveil de la terre. Les anciens croyaient qu’avant toute nouvelle création, le monde devait retourner au chaos primordial pour se ressourcer. Ce chaos était représenté par le carnaval au cours duquel les individualités disparaissaient sous les masques et le maquillage, permettant ainsi la confusion qui symbolise le chaos. Grâce aux déguisements, chacun peut changer de condition: les hommes se déguisent en femmes, les enfants s’octroient des droits d’adultes… La réserve qui régit habituellement les rapports sociaux disparaît.

Nous aussi, ne portons-nous pas parfois, des masques au quotidien dans nos relations aux autres, à Dieu, voire à nous-mêmes? Du visage souriant ou impassible pour cacher nos émotions ou nos difficultés au masque faussement plein d’assurance, voire agressif, ‘masque’ de protection, de circonstances… nous en avons une grande variété à disposition… Arrivons-nous à ne pas nous perdre, à garder un équilibre proche de ce que nous sommes profondément, en vérité?

Le climat associé au carême est souvent celui de l’austérité. Il rappelle les quarante années passées au désert par le peuple d’Israël (entre la sortie d’Égypte et l’entrée en terre promise) et le récit biblique des quarante jours que Jésus passa dans le désert.

Et si cette période était une opportunité qui nous est offerte pour nous recentrer sur l’essentiel? Nous sommes invités à nous donner des moyens concrets, dans le contact avec la nature, la déconnexion, la prière, le silence, une vie plus simple, tournée vers les autres, pour nous aider à discerner les priorités dans notre vie. C’est une invitation à nous mettre en retrait pour faire silence et être réceptif à la Parole de Dieu. Il ne s’agit pas de faire des efforts par nos propres forces humaines mais plutôt de laisser le Christ nous habiter et nous laisser guider par l’Esprit.

En ce sens, carnaval et carême sont associés à des moments de préparation vers de nouveaux commencements, symboles de renouveau ou temps de conversion.

Notre ‘pâte’ humaine a bien du mal à répondre à ces appels qui nous bousculent, nous invitent à sortir de nos habitudes… Réjouissons-nous qu’ils nous soient offerts chaque année, pas pour les reporter à plus tard mais pour nous modeler toujours un peu plus en profondeur, en vue de la grande fête de Pâques, notre futur grand passage, victoire éternelle de la Vie sur la Mort.

Isabelle

(source historique : https://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/UVLibre/0001/bin59/scarna.htm)

JANVIER-FÉVRIER: PRIÈRE DU NOUVEL AN PAR UN FERMIER SUD-AMÉRICAIN

Seigneur, alors qu’une année vient de s’achever, à l’aube de celle qui commence, je tiens à te remercier pour tout ce que j’ai reçu de toi.

Merci pour la vie et l’amour, pour les fleurs, l’air et le soleil, pour le bonheur et le chagrin, pour ce qui a été possible et ce qui n’a pas pu l’être.

Je te donne tout ce que j’ai fait l’année passée : le travail que j’ai effectué, les choses qui sont passées entre mes mains et ce que j’ai pu construire avec.

Je t’offre les personnes qui m’aiment et que j’ai toujours aimées, mes nouvelles amitiés, les gens proches de moi, ceux qui sont partis loin, ceux qui ont quitté cette vie, ceux qui m’ont demandé de l’aide et ceux que j’ai pu aider, ainsi que ceux avec qui j’ai partagé ma vie, mes tâches, mes peines et mes joies.

Aujourd’hui, Seigneur, je veux te demander pardon pour le temps que j’ai mal utilisé, pour l’argent que j’ai dépensé imprudemment, pour les paroles inutiles que j’ai dites et pour l’amour que j’ai dédaigné. Je demande pardon pour mes œuvres inutiles, pour mes travaux mal faits, pour avoir vécu sans enthousiasme, pour le temps que je n’ai pas consacré à la prière, pour mes omissions et mes silences. J’implore humblement ton par-don, Seigneur du temps et de l’éternité, du temps présent, du passé et de l’avenir.

À l’aube de cette nouvelle année, j’arrête ma vie devant le calendrier et je t’offre, une fois pour toutes, tous les jours que toi tu sais que je vivrai.

Aujourd’hui, je te demande pour moi et pour mes proches la paix, le bonheur, la force, la prudence, la charité et la sa-gesse. Je veux vivre chaque jour avec optimisme et gentillesse.

Préserve mes oreilles des commérages, mes lèvres des propos mensongers et égoïstes ou susceptibles de blesser les autres.

Au lieu de cela, ouvre mon être à tout ce qui est bon afin que mon esprit ne soit rempli que de bénédictions que je puisse répandre tout autour de moi.

Remplis-moi de bonté et de joie pour que ceux qui vivent avec moi puissent trouver dans ma vie quelque chose de toi.

Seigneur, donne-moi une bonne année et enseigne-moi à répandre tes béatitudes à travers ma vie.

Je te le demande au nom de Jésus. Amen

Arley TUBERQUIA

NOVEMBRE-DÉCEMBRE: DE NOËL À PÂQUES, TOUT VA PAR DEUX

Tout commence par une salle commune. Elle est bruyante. Aux odeurs de caravane. On y refuse du monde. Même une jeune maman qui vient de perdre les eaux. «Allez donc voir ailleurs, les amis ! Au bout du village, une cabane à vaches pourrait vous convenir.» L’autre salle, celle de tes dernières heures terrestres, est secrète, habillée d’intimité et de confidences. Un repas d’adieux, lourd de tristesse et de recommandations, s’achève. On y entend des «au-revoir» et des supplications: «Surtout ne perdez pas mémoire de moi… » De Noël à Pâques, tout va par deux. Il y a aussi deux draps tout blancs. Le premier s’appelle un lange. Il est chargé de tendresse, de sommeil et de pleurs. Il est chaleureux, enveloppant comme les bras des mamans : c’est pourquoi on le nomme «brassière». L’autre drap est beaucoup plus large. Immense et froid comme la pierre d’un caveau. Avec quelques taches de sang et de sueurs funèbres. C’est un vêtement provisoire. Il cache une autre vie en lumière et en éternité. De Noël à Pâques, tout va par deux. On trouve encore deux lits en bois de pin. L’un est mignon, à la mesure d’un bébé. Il ressemble à ce panier d’osier qu’on emporte au potager pour y mettre des oignons et des poireaux. On dit parfois un «Moïse». Le second lit est beaucoup plus long. Un homme fort, dans la trentaine, pourrait facilement s’y coucher. Mais il est si étroit que le gisant en tomberait s’il n’y était attaché. Au besoin avec des clous. De Noël à Pâques, tout va par deux. Tout au long de ce récit, on devine tes deux visages. Deux faces très semblables et très différentes. L’une où s’élargit un sourire étincelant de bonheur. L’autre où perle souvent une larme de pitié. Ton regard attentif décèle toutes les détresses humaines; à moins qu’il ne soit «ailleurs», distrait (dirait-on) par une présence tenace. Quelqu’un, «un papa», dis-tu, te suggère sans ces-se des «Vas-y ! Continue! ». Tes lèvres sont chargées de tendres pardons et, parfois, elles grondent avec des mots exigeants et graves. De Noël à Pâques, tout va par deux : la vie qui commence et celle qui ne finira jamais; le profil humain du cœur de Dieu et la face divine de la tendresse humaine. Toi, Jésus, tu es tout cela, en parfait unisson. À nous de chanter en chœur le Gloria de Noël et l’Alléluia de Pâques. À nous d’être des Jésus ! Puisque tout va par deux…..

Post-scriptum
J’en ai assez d’entendre répéter autour de moi : «Noël, c’est du commercial! De la senti-mentalité pour école maternelle! Des souvenirs d’enfance pour remplir les églises». Eh bien non ! Ce n’est pas vrai. Les gens ne sont pas aussi stupides. Me ferait-on croire qu’après un bon repas, ils quitteraient, au milieu de la nuit, leur doux cocon musical pour rejoindre une église pas très confortable, avec des chants pas très réussis et un curé pas très marrant. Ils feraient donc cela ? Mais, jamais de la vie ! Ce qui les conduit chez toi, à la crèche, est telle-ment plus sérieux, plus profond. Ils veulent effacer, pour un temps, leurs tristesses et leurs déceptions, leurs ruptures et leurs regrets. Ils savent depuis des lunes que les dindes et les bûches n’apportent que des pesanteurs d’estomac. Leur faim de toi est beaucoup plus intense. Alors, ils cherchent un refuge. Le plus petit possible. Pour s’y blottir. Une chapelle enfin à leur mesure où chacun se sentira chez soi. Pour recommencer demain, il leur faut, près d’eux, quelqu’un. Quelqu’un en qui ils pourront croire. Un infini de tendresse. Une espérance immense et minuscule comme un bébé. Comme toi, Jésus, qu’on peut prendre dans nos bras. Et puis, plus tard, ils grandiront avec toi. Sans doute ne tarderont-ils pas à retrouver, dans leur rue, les murs de l’indifférence et les gifles des mauvaises langues. Mais ils garderont aussi, en eux, la présence rayonnante de celui qui leur a dit, un soir de Noël «Je suis avec toi, tu sais! N’aie pas peur! » et ils finiront bien par te ressembler. Te gardant tout près d’eux, leur cœur battra immanquablement au rythme de ton cœur. Le 25 décembre, il y aura une divine naissance. Comme au jour de Pâques, une vie qui ne finira pas.

Les semailles de Père Loup,
Dimanche n°46, décembre 2018

SEPTEMBRE-OCTOBRE: MÉDITATION: PASSÉ – PRÉSENT – AVENIR…

Immortaliser, fixer l’instant, être présent, ne rien rater de l’événement. Voilà ce qui anime bien des personnes qui prennent avec frénésie des photos et autres selfies, en toutes circonstances (…)! Souvent, il arrive que le futur souvenir – que représente la prise de photo – prenne le pas sur l’instant. C’est comme si la photo-souvenir devenait plus importante que l’instant-présent… Aujourd’hui on ne contemple plus une œuvre, un événement. On l’immortalise… On ne lui laisse plus être ce qu’il est! Mais à force de vouloir conserver notre passé pour le futur, vivons-nous vraiment le présent?
L’être humain aime se tourner vers son passé, ses souvenirs, son histoire. Par devoir de mémoire – lorsque le passé est un passif – il nous arrive de revisiter certains événements douloureux de nos histoires. Il y a aussi chez certains d’entre nous une tendance à dire “c’était mieux avant” par peur de se confronter aux réels défis. Il peut nous arriver de nous enterrer littéralement dans le passé des morts par crainte de nous tourner vers l’avenir des vivants. Ce passé sera chez certains une histoire heureuse, qui ne se reproduira plus jamais; pour d’autres une relation dont on ne peut faire le deuil; pour d’autres encore un projet qui a échoué, une entreprise sans succès, sans succession… Qu’il est difficile pour l’humain de faire des deuils féconds, de mourir à ce qu’il n’est plus, pour renaître à ce qu’il est réellement!
Dans l’Évangile (…), à plusieurs reprises, Jésus nous invite à nous libérer de cette prison du temps. Pour cela, il nous convie à un réel travail de deuil sur nous-mêmes. Par des petites phrases tranchantes – qu’il est pour certains si difficile à entendre – Jésus nous invite à vivre plus intensément notre vie, au quotidien.
“Le fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête”;
c.à.d.,Ne cherche pas à fixer, à immortaliser l’instant.
“Laisse les morts enterrer les morts”
c.à.d., Ne te replie pas sur ce passé à jamais dépassé.
“Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume
c.à.d. Ne te réfugie pas dans tes sécurités, tes droits acquis. Vis ta vie en allant de l’avant.
Les réponses de Jésus sont cinglantes, incompréhensibles à première vue. Et pourtant … Voilà une sagesse qui nous rappelle que l’existence ne se vit pleinement que dans l’épaisseur du présent, avec ses incertitudes, sa fragilité et ses surprises. Il ne s’agit pas de se couper de ses racines, mais de discerner un avenir toujours possible ! Ne te réfugie pas dans tes certitudes, dans tes lieux de confort, où tu peux te terrer, et bien vite t’enfermer. L’annonce de l’Évangile, du Royaume, c’est mettre de la Vie dans la vie, quelles que soient nos blessures …
Jésus, alors que sa fin est proche, vit sa vie jusqu’au bout. Il se tourne résolument vers son avenir. Il envoie devant lui des messagers pour préparer sa venue. Alors, si dans notre culture, on parle beaucoup du devoir de mémoire, Jésus nous confronte dans l’Évangile à un «devoir d’avenir».
Il est urgent, frères et sœurs, que les chrétiens d’aujourd’hui cessent d’être nostalgiques de leur passé, de leurs églises, de leur tradition, mais qu’ils soient créateurs d’avenir. Pour cela, il y a un réel deuil à faire de beaucoup de nos entreprises et nos structures. Mais il y a surtout un travail de construction, d’avenir, un chantier à l’image de cette église qui renaît ! Oui, soyons ces messagers envoyés pour préparer la venue du Christ. Laissons les combats dépassés s’enterrer d’eux-mêmes. Laissons les morts enterrer les morts. Mais mettons la main à la charrue, sans fuir en avant. Sans remettre à plus tard les vrais enjeux. À chacun de regarder devant, lucidement et sans idéologie, pour offrir du courage à notre monde qui en a tant besoin. Comment?Il s’agit d’avancer selon la liberté de l’Évangile, car nous sommes tous des êtres en devenir, jamais atteints, toujours en évolution, quel que soit notre âge. Si le Christ, nous dit saint Paul, nous a libérés, c’est bien pour que nous soyons réellement libres.
Alors, laissons vraiment les morts enterrer ce qui est mort en nous. Ne nous enfermons pas dans nos échecs, dans nos errances. Intégrons au contraire nos chemins respectifs et reconnaissons qu’ils constituent la richesse de ce que nous sommes devenus. Oui, dans l’espérance, nous sommes invités à être « fidèles à notre avenir», à oser croire, envers et contre tout, en ce Dieu qui nous accompagne sans cesse et nous ouvre la voie du Royaume.
Car, quand on laisse derrière soi son chez-soi et ses propres sécurités, on découvre, devant soi une terre nouvelle, inespérée, insoupçonnée. Celle du Royaume de l’Évangile, qui offre de l’avenir, de la joie au quotidien.
Amen.
Frère Didier CROONENBERGHS,
Homélie de la messe du 30 juin 2019 à Vodelée
(merci, Irène)

JUILLET-AOÛT 2019: AU-DELÀ DES APPARENCES…

C’est un constat; on se fie le plus souvent aux apparences. Le monde tourne autour de l’apparence. Ce n’est pas un phénomène de mode, encore qu’accentué par l’arrivée de l’image, de la télévision dans l’histoire de notre société humaine, c’est un fait lié à l’utilisation de nos sens.
Pourtant le vieux proverbe nous met en garde :
«Les apparences sont souvent trompeuses» !
Il faut sauver les apparences : «Les apparences sont donc bien en péril puisqu’il s’agit toujours de les sauver! » (Nathalie CLIFFORD BARNEY).
Et tous les penseurs nous ont avertis.
….
Il n’est nul besoin de beaucoup d’exemples pour illustrer que nous
ne nous attardons qu’à la surface des choses et des êtres, nous en sommes tous victimes et nous avons tous succombé à cette légèreté.
….
Bref, nous survolons à toute vitesse alors que nous devrions parcourir ce paysage médiatique à pied, flâner, humer, comprendre, apprécier ! Le résultat est que nous ne connaissons que peu de choses en profondeur. C’est la couleur du décor, la coiffure de l’interlocutrice, la reliure d’un livre qui président à nos jugements ! Ce n’est alors que provisoire et superficiel.
….
Et avec humour Marcel PAGNOL dit : «Si l’on jugeait les choses sur les apparences, personne n’aurait jamais voulu manger un oursin. »
….
L’amour est une façon de dépasser les apparences, on le sait. À propos du regard que l’homme pose sur la femme, Victor HUGO dans «Post-scriptum de ma vie» avait noté avec justesse, faisant fi des apparences : «La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l’apparence de la faiblesse.»
Plus proche de nous, Christiane SINGER déclare : «L’amour est visionnaire. Il voit la divine perfection de l’être aimé au-delà des apparences auxquelles le regard des autres s’arrête. »
Jacques MERCIER
Paru dans ‘L’écho du P’tit Lourdais’ n°92
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Au cours de ces mois d’été, pendant lesquels le rythme est généralement ralenti, nous vous souhaitons de prendre du temps pour vous, pour les autres et pour Dieu.
De descendre en profondeur, de faire ou démarrer des activités longtemps reportées ou justement de ne rien faire, d’aller voir un voisin, un ami perdu de vue, un malade…
De prendre le temps de lire, de se déconnecter de tous les écrans, de prier, d’écouter le chant des oiseaux, d’admirer la nature…
De parler vraiment et d’écouter votre conjoint, vos enfants, vos proches, de vous exprimer en vérité, de faire le point…
Prenez soin de vous!
Isabelle

MAI-JUIN 2019: EN PASSANT PAR LES 3 MATINS, NOUS IRONS LOIN!

Le premier, c’est le matin de Pâques. Pas si lumineux que cela et même un peu blafard. C’est le matin des yeux remplis de larmes. Le matin d’une rumeur incroyable et – soi-disant – des radotages de femmes. Le matin des peurs, matin des doutes, matin des résistances. C’est le matin de la foi timide et de la joie fragile. Matin que nous connaissons bien. Matin que nous connaissons trop.

Le second, c’est le matin de l’Ascension. Déjà plus clair. Du moins
pour les apôtres. Jésus s’est donné à voir. Discrètement, humblement comme toujours. Juste assez pour que leurs yeux s’ouvrent et se reconnaissent. Juste assez pour faire fondre les doutes les plus grands. C’est le matin où la foi accède à la majorité: celle de pouvoir croire sans voir; celle de le savoir assez présent au cœur pour qu’il puisse disparaître aux regards. Tenez: c’est comme s’il était le premier de cordée. Disparu derrière le rocher mais bien là. Pour m’assurer. Me conseiller. Me donner le goût du sommet. Grâce à lui, je sais par où passer pour aller plus haut. Même s’il me faut encore peiner, dépasser les moments de vertige. Je sais comme lui qu’il ne suffit pas de regarder le ciel pour l’atteindre.

Et le troisième, c’est celui de la Pentecôte. Le plus éclatant des trois. Scintillant comme la flamme faite au jeu du vent. C’est le matin de l’irruption de l’Esprit. Du plus beau des cadeaux que le Père et le Fils puissent nous faire. Esprit, notre force à nos heures de faiblesse. Esprit, vent du temps des lassitudes. Esprit, feu aux moments de tiédeur. Esprit, joie quand nous devenons tristes…

Viens Esprit Saint sur ton peuple !
En passant par les trois matins,
nous irons loin !

François GARNIER – Archevêque de CAMBRAI

MARS-AVRIL 2019: L’AVENIR DE NOTRE UNITÉ PASTORALE

Cf article du même titre 

JANVIER – FÉVRIER 2019: LA BONNE NOUVELLE DE L’ÉPIPHANIE

Les origines de la fête le montrent bien. Jésus n’est pas plus né un 25 décembre que les mages ne sont arrivés le 6 janvier !
Ces deux dates correspondent à deux fêtes païennes en Occident et en Orient, où on célébrait la victoire du soleil sur la nuit, le solstice d’hiver. Les chrétiens y ont opposé la fête du Soleil levant, Jésus, et ont fêté en Occident le 25 décembre, en Orient le 6 janvier, la naissance de celui qui est la «lumière du monde».
Que Jésus soit la Lumière des nations, c’est déjà ce que l’évangéliste Matthieu avait voulu montrer quand il composait l’histoire de Mages. Ils viennent de l’Orient où se lève le soleil ; ils sont des «étrangers» et la Bonne Nouvelle est pour eux parce qu’ils accueillent la bonne nouvelle révélée ; ils adorent l’Enfant en
reconnaissant déjà en lui le Seigneur ressuscité.
Toutes les nations sont conviées à la fête de l’Alliance accomplie. Au fond, l’Épiphanie est une fête de Pâques auprès de l’Enfant et préfigure déjà la Pentecôte lorsque Mèdes, Parthes et Élamites, Arabes et Crétois entendront proclamer en leur langue les merveilles de Dieu.

Provocation de la liturgie

La fête n’est pas seulement plongée dans le Mystère, elle est aussi toujours provocation à une conversion. L’Épiphanie, manifestation du Sauveur aux nations, n’inviterait-elle pas à une
certaine utopie ?

Je rêve d’une Église des rois de l’Épiphanie.

Celle de ceux qui sont venus de loin, d’ailleurs, des confins, celle des «étrangers» et peut-être même des «étranges». L’Église de l’Épiphanie serait celle où l’originalité n’est pas tolérée mais souhaitée, où la marginalité n’y est pas scandale mais force, une Église où tous ensemble ne font qu’un.

Je rêve d’une Église des rois de l’Épiphanie.

Celle de ceux qui scrutent les signes des temps, des chercheurs de sens. Je rêve d’une Église où, humblement, chacun avouerait ne pas tout savoir, ne pas tout posséder. Où personne n’aurait l’audace de dire qu’il connait Dieu, mais tout au plus comment il l’imagine.

Je rêve d’une Église des rois de l’Épiphanie.

Une Église où on se souviendrait que Dieu est si grand qu’on ne peut le saisir, son amour si profond qu’on ne peut le sonder. Où on se souviendrait que les fanatismes ne seront jamais détruits pas d’autres fanatismes, mais par la force de l’amour.

Je rêve d’une Église des rois de l’Épiphanie.

Celle de BETHLÉEM, dont le nom signifie «Maison du pain», celle du quotidien, de «la vie au jour de jour», de l’humble aujourd’hui, une Église sans prétention. Une Église dont l’autorité vient de ce qu’elle aura compris les hommes pour leur livrer ce qu’elle aura reçu par grâce.

Je rêve d’une Église des rois de l’Épiphanie.

Mais il me faudra encore longuement me laisser convertir par la grâce à la Manifestation puisque je devrai, peut-être, emprunter d’autres chemins pour de nouveaux départs, autres que les chemins rêvés.

Michel TEHEUX.

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2018: ÉVÉNEMENT : TRANSMETTEZ LA LUMIÈRE…

… de BETHLÉEM jusque chez nous!

La “Lumière de la Paix de BETHLÉEM” est un événement scout chrétien qui se déroule depuis 1985 pendant la période de l’Avent. Allumée dans la grotte de la Nativité à BETHLÉEM, la lumière est apportée à la Cathédrale de VIENNE, puis transmise de main en main partout en Europe. Cette initiative autrichienne est relayée par de nombreux mouvements européens de scoutisme et autres qui se sont faits ‘porteurs de lumière’ depuis de nombreuses années. Elle constitue un symbole de paix, que l’on peut diffuser, recevoir ou encore porter à un proche. Chacun peut donc participer à la transmission de la Lumière de la Paix de BETHLÉEM.

Comme l’an dernier, nous souhaitons également transmettre la lumière de BETHLÉEM chez nous dans la Vallée du Geer. Elle voyagera de communauté en communauté jusqu’à Noël selon l’itinéraire et aux horaires que vous trouverez ci-dessous.

Nous pourrons l’emporter, (nous pouvons venir avec une lanterne, un bocal avec une bougie.. Quelques veilleuses à un prix modique seront disponibles sur place si vous n’avez rien prévu) pour se la partager en famille, avec les voisins, des croyants d’autres confessions religieuses ou avec toute personne souffrant de solitude. On peut également la diffuser dans les hôpitaux, les maisons de repos, les prisons, les écoles, auprès d’une personne malade, en deuil…en tous les lieux où l’espérance est nécessaire.

Nous nous mobilisons en Unité Pastorale pour transmettre cette flamme de BETHLÉEM à un maximum d’autres personnes, de manière à ce que toutes nos communautés en soient illuminées à l’approche de Noël.

N’hésitons donc pas à nous faire «porteurs de lumière» en venant chercher cette Lumière de la Paix : (dans l’ordre chronologique)

  •  à l’église de BOIRS: lors de la réconciliation du mardi 11 décembre à 19h
  • à GLONS: dimanche 16 décembre après l’eucharistie de 11h
  • à EMAEL: lundi 17 décembre après l’eucharistie de 18h
  • à WONCK: mercredi 19 décembre après l’eucharistie de 18h
  • à l’église d’EBEN: jeudi 20 décembre après l’eucharistie de 18h
  • à la chapelle du Petit Lourdes à BASSENGE: vendredi 21 décembre à l’issue de l’eucharistie de 18h
  • à ROCLENGE: samedi 22 décembre à 15h à l’église suivie d’une procession pour distribuer la lumière depuis le kiosque sur la place

Durant toute cette période, en journée,
une lanterne sera accessible
dans la chapelle du Petit Lourdes à BASSENGE
afin de permettre à ceux qui le souhaitent
d’aller chercher la lumière
pour la diffuser autour d’eux.

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2018: MÉDITATION: NOTRE PÈRE D’UN ENSEIGNANT

Notre Père qui es aux cieux et aussi avec nous, nous commençons en ta présence cette année de travail dans un esprit fraternel, parce que tu es notre Père.
Tu nous accompagnes, comme nous accompagne le soleil, à l’horizon de ce nouveau jour donné par toi pour que nous soyons une lumière sur le chemin de tes enfants, et pour que nous découvrions avec eux que le ciel est en nous, déjà.
Que ton nom soit sanctifié, que nos élèves te louent et qu’ils te bénissent en voyant notre travail, qu’ils te découvrent et se reconnaissent comme tes enfants quand ton amour de Père les aura rejoints et se sera révélé dans notre amour de frères. Que ton nom, Père, devienne visible dans la vie de famille de nos communautés éducatives.
Que ton règne vienne, le règne que Jésus a annoncé et commencé. Le Règne de la Paix et de l’Amour dans la Justice et la Liberté. Le règne dont tu as confié l’édification à chacun de nous. Que nos salles de classe soient le chemin d’une société renouvelée par la convivialité fraternelle.
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel, que tous les hommes la découvrent et qu’ils la réalisent partout dans le monde.
Et si parfois nous n’arrivons plus à la saisir, garde-nous dans la confiance, avec la certitude que Tu es avec nous sur tous nos chemins.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, donne-nous la patience qui nous fait défaut, l’amour dont nous ne sommes plus capables, pour que nous puissions, à notre tour, donner à chaque élève l’attention dont il a besoin pour grandir et avancer vers Toi.
Pardonne-nous nos offenses, pardonne nous les offenses faites à nos élèves, à nos collègues, qui t’atteignent et te blessent comme si elles t’étaient destinées. Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. À commencer par ces mêmes élèves et collègues. Et quand nous n’arrivons plus à pardonner, à donner malgré tout, viens à notre secours, que ta grâce supplée à notre faiblesse, pour que nous soyons, toujours et malgré nous, des témoins de Ta Miséricorde.
Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre nous du mal. Délivre-nous de tout ce qui nous éloigne des collègues que Tu as mis à nos côtés, des élèves que Tu nous as confiés, brûle en nous l’orgueil qui nous rend aveugles et sourds, que nous ayons enfin la simplicité nécessaire pour Te reconnaître en chacun d’eux.
Amen.

Source: Prier.be

ÉTÉ 2018: MÉDITATION: SAVEZ-VOUS QUE C’EST JÉSUS QUI A INVENTÉ LE FOOTBALL?

Déjà, sur les plages du lac de Tibériade, il avait pris deux rames qu’il avait plantées dans le sol ; il avait tendu un filet de pêche entre les deux rames : il venait d’inventer le premier goal !

Le terrain était beaucoup plus grand que maintenant : son terrain, c’était le monde entier ! Bien sûr, pour des raisons de commodité, on a réduit les limites à celles qu’on connaît actuellement. Mais quelque chose de très important est resté : qu’y a-t-il au beau milieu du terrain ? Quelque chose de grand, de très beau : un grand cercle blanc… une alliance… l’alliance entre Dieu et les hommes.

Jésus ne jouait pas, il était l’entraîneur, le coach, le guide. Et il avait une équipe de 12 apôtres. Son rôle était de les guider. Hélas, un des apôtres a voulu jouer tout seul, faire bande à part, il s’est exclu lui-même de l’équipe. Ils restèrent à 11. C’est pour cela que, depuis lors, sur tous les terrains de foot du monde, les équipes sont composées de 11 joueurs !

Au début, la progression était belle. Bien sûr, ils recevaient des coups, mais ça ne les empêchait pas de gagner du terrain. Puis, il y eut un coup d’arrêt : la mi-temps. On leur enleva Jésus. Les disciples se cachèrent, rentrèrent au vestiaire, s’isolèrent. Mais Jésus leur fit bien comprendre qu’il continuait à être avec eux, mais «autrement». Il leur donna bien toutes les consignes.

Il faut être collectif. Si on veut partir tout seul, être personnel, ne penser qu’à soi, c’est sûr, on ne va pas gagner. Si vous voulez partir tout seul, vous allez être « hors-jeu ». Il faut faire circuler le ballon, ce qui voulait dire : faire circuler l’amour de Dieu entre vous ; ne le gardez pas pour vous, vous allez le perdre. Faites-le circuler le plus possible, donnez-le le plus souvent possible.

Et ils ressortirent, ils remontèrent sur le terrain pour une deuxième mi-temps beaucoup plus longue que la première, plus dure aussi. Être toujours attentifs : voilà une autre consigne. Ne jamais croire que c’est gagné. Ne pas se déconcentrer… Pardonnez les erreurs des autres, continuez à faire équipe avec eux, et redonnez-leur la chance de pouvoir faire mieux. Mettez-vous toujours au service de l’équipe.

Et enfin, qu’est-ce qui fait qu’une équipe gagne ? C’est parce qu’elle a « l’esprit d’équipe ». Et cet esprit, pour une équipe de chrétiens, c’est bien sûr… l’Esprit-Saint. Aujourd’hui, c’est nous qui sommes sur le terrain pour faire circuler l’amour de Dieu. C’est à nous de donner le meilleur de nous-mêmes en suivant les consignes de Dieu.

Ah oui, vraiment, c’est sûr : c’est Dieu qui a inventé le football ! Le message est passé. Il reste à le vivre !

Extrait d’une homélie prononcée par un prêtre lors d’une célébration de Profession de foi à STEENKERQUE, près de BRAINE-LE-COMTE, en juin 2000

J. GIERKENS

JUIN 2018: L’ÉTRANGER

Quelques années avant ma naissance, mon père connut un étranger récemment arrivé dans notre village. Depuis le début, mon père fut subjugué par ce personnage, si bien que nous en arrivâmes à l’inviter à demeurer chez nous. L’étranger accepta et depuis lors il fit partie de la famille. Moi je grandissais, je n’ai jamais demandé d’où il venait, tout me paraissait évident. Mes parents étaient enseignants: ma maman m’apprit ce qu’était le bien et ce qu’était le mal et mon père m’apprit l’obéissance. Mais l’étranger, c’était un conteur, un enjôleur. Il nous maintenait, pendant des heures, fascinés par ses histoires mystérieuses ou rigolotes. Il avait la réponse à tout ce qui concernait la politique, l’histoire ou les sciences. Il connaissait tout du passé, du présent, il aurait presque pu parler du futur! Il fit même assister ma famille à une partie de football pour la première fois. Il me faisait rire et il me faisait pleurer. L’étranger n’arrêtait jamais de parler, ça ne dérangeait pas ma maman. Parfois elle se levait, sans prévenir, pendant que nous continuions à boire ses paroles, je pense qu’en réalité, elle était partie à la cuisine pour avoir un peu de tranquillité.(Maintenant je me demande si elle n’espérait pas avec impatience qu’il s’en aille.) Mon père avait ses convictions morales, mais elles ne semblaient pas concerner l’étranger. Les blasphèmes, les mauvaises paroles, par exemple, personne chez nous, ni voisins, ni amis, s’y seraient permis. Ce n’était pas le cas de l’étranger qui se permettait tout, offusquant mon père et faisant rougir ma maman. Mon père nous avait totalement interdit l’alcool. Lui, l’étranger il nous incitait à en boire souvent. Il nous affirmait que les cigarettes étaient fraîches et inoffensives, et que pipes et cigares faisaient distingués. Il parlait librement (peut-être trop) du sexe. Ses commentaires étaient évidents, suggestifs, et souvent dévergondés. Maintenant je sais que mes relations ont été grandement influencées par cet étranger pendant mon adolescence. Nous le critiquions, il ne faisait aucun cas de la valeur de mes parents, et malgré cela, il était toujours là! Cinquante ans sont passés depuis notre départ du foyer paternel. Et depuis lors beaucoup de choses ont changé: nous n’avons plus cette fascination. Il n’empêche que, si vous pouviez pénétrer chez mes parents, vous le retrouveriez quand même dans un coin, attendant que quelqu’un vienne écouter ses parlotes ou lui consacrer son temps libre…. Voulez-vous connaître son nom ?? Il s’appelle “Téléviseur” il a une épouse: “Ordinateur”, un fils: “Portable” et un neveu pire que tous: “Smartphone” (à utiliser avec modération ; ) )

MAI 2018: JE TE SALUE, MARIE!

Je te salue, Marie ! Marie, c’est un nom ordinaire. Un nom tout simple, un nom qu’on chuchote. Marie, fais ceci; Marie, fais cela. Marie toujours servante. Marie, tellement discrète. Marie ! Myriam de Galilée ! Je te salue, Marie, pleine de grâce. Marie fleur et Marie fruit. Je te salue, Marie, pleine de vie, pleine de joie, pleine de santé. Pleine de printemps, pleine d’été, pleine d’automne. Pleine d’hiver aussi, au pied de la croix de l’agonie. Marie qui rit à Cana, Marie de la fête. Marie effondrée au Golgotha, Marie à la douleur immense. Je te salue, Marie, pleine d’amour. Marie des simples et des petits et Marie priant avec les apôtres. Je te salue, Marie, pleine de Dieu. Le Seigneur est avec toi. Elle est choisie par Dieu, elle est l’élue de Dieu, l’Eve parfaite. Mais croyezvous que c’était facile de porter l’enfant-Dieu quand les portes étaient closes et qu’il fallait se contenter d’une mangeoire d’animaux ? Puis partir avec le nouveau-né, à la hâte, en Égypte ? Marie inquiète devant son enfant qui ne rentre pas du pèlerinage. Avec toi, Marie, le Seigneur nourrit la foi de son peuple. Tu es bénie entre toutes les femmes. Oui, bénie entre les femmes des villes et des campagnes, entre toutes les femmes au puits éloigné, au four qui ne sera pas chaud, à la pâte qui ne veut pas monter. Entre les femmes qui dansent, qui chantent, sages ou folles. Marie, tu es bénie entre les jeunes filles, les mamans, les dames ridées mais ouvertes à la confiance et à l’espé- rance. Simplement entre toutes les femmes. Une parmi les autres, perdue dans la foule, tellement unique, tellement à sa place. Et Jésus, le fruit de ton sein est béni. Marie tendresse pour le Fils de Dieu. Les mains qui ont porté le Prince de la Paix sont bénies, les mains usées par les corvées, le ménage, la lessive. Les mains jointes pour la prière: ”Mon cœur chante la grandeur du Seigneur. Dieu est mon Sauveur ! Oui, il a levé les yeux vers sa petite servante. Il a fait pour moi des choses étonnantes. Il ne reprend pas sa tendresse, il a pitié de l’homme pécheur. Les petites gens, les simples d’esprit et de cœur sont ses préférés”. Cette prière n’a pu jaillir que du profond du cœur de Marie. Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Ton cœur, Marie, est plein de pitié. Tu es préoccupée avec ceux qui ont des soucis, heureuse avec ceux qui sont dans la joie. Tu es toujours là pour intervenir auprès de ton Fils quand les hommes en ont besoin. Bénie, sois-tu, Marie, pour tes “oui” sans frontières qui montrent les chemins de l’amour, de la joie, de la liberté. Apprends-nous à redire ton “oui” dans nos cœurs.

Hubert SPITZ

AVRIL 2018: LE MOT DU CURÉ

Ayant grand ouvert mes oreilles ce mois-ci aux quatre coins de notre Unité Pastorale, il me semblait urgent de vous proposer cette petite histoire…

«Il avait été annoncé que le diable allait se retirer des affaires et mettre ses outils en vente. Le jour de la vente, les outils étaient exposés d’une façon attrayante – malice, haine, envie, jalousie, sensualité, fourberie… – tous les instruments du mal étaient là, chacun marqué à son prix. Il y avait un outil en apparence inoffensif, très usé, mais dont le prix était supérieur à tous les autres. Quelqu’un demandait au diable ce que c’était.
C’est le découragement, répondit-il.
– Pourquoi le vendez-vous aussi cher?
– Parce qu’il est plus utile que n’importe quel autre. Avec ça, je peux entrer dans n’importe quel homme, et une fois à l’intérieur, le manœuvrer de la manière qui me convient le mieux.
– Pourquoi est-il si usé?
Parce que je l’emploie avec presque tout le monde. Mais très peu de gens savent qu’il m’appartient.
Le prix fixé pour le découragement était si élevé que l’instrument n’a jamais été vendu. Le diable en est toujours le propriétaire et il continue de l’utiliser… »

Pâques: Où est-il le Ressuscité ?

Où donc verra-t-on le Christ sinon à travers des communautés rassemblées pour célébrer sa mort et sa R é s u r r e c t i o n et la joie qui en jaillit pour le monde ?
Où donc entendra-t-on le Christ sinon à travers des communautés qui annoncent sa parole de libération à travers des actes de pardon et de paix ?
Où donc brillera le visage du Christ sinon à travers des communautés vivant concrètement selon son Esprit et pratiquant chaque jour son Évangile ?
Seigneur Jésus, envoie-nous sur les chemins quotidiens! Envoie-nous donner notre bienveillance, accorder notre attention, engager notre solidarité, travailler pour la dignité, prendre du temps pour la prière, et qu’ainsi à travers notre existence menée selon l’Évangile, apparaisse le Visage du Christ pour nos frères de ce temps ! (source: Prier.be/)

José GIERKENS, curé

MARS 2018: RELOOKING PASCAL 

«Nouveau look pour une nouvelle vie». Loin de moi l’idée de jouer les Kristina CORDULA pour aborder le carême et la montée vers Pâques, mais il faut bien avouer que la «reine du relooking» télévisuel a un certain talent pour redonner confiance et joie de vivre à ceux qui ne sont pas très à l’aise avec leur image, qui ont peu d’estime d’eux-mêmes ou qui simplement se cherchent une personnalité. Son secret? Travailler, transformer «l’enveloppe extérieure», les vêtements, la coiffure et le maquillage en osant bousculer les habitudes des uns et des autres et révéler, avec un regard bienveillant, une beauté bien trop souvent insoupçonnée. Magnifaaaïk !
On pourrait aisément rêver aussi d’un tel chamboulement, d’une telle transformation pour ce qui touche à notre vie intérieure, ce moteur invisible qui anime le corps, fait vibrer les émotions et allume les neurones, tout ce qui nous rend vivants, sensibles et conscients.. Bon nombre de gens ont soif de cette vie intérieure, d’un art de vivre plus complet que l’enchaînement stressé des événements de la vie quotidienne. Une soif de quelque chose de «plus, de mieux, de plus grand». Il y a aussi les moments de fatigue, de lassitude, voire d’épuisement…
Le relooking Pascal revient chaque année, le dimanche qui suit la première pleine lune de printemps: un… premier avril cette année. Et avant cela, ce bienheureux temps de carême, où il faut, si nous l’acceptons, nous laisser habiller progressivement de neuf, laissant derrière soi, jour après jour, les vêtements anciens, lourds d’ actes manqués, déchirés parfois… Le secret ? Se laisser travailler, transformer, en osant se laisser bousculer dans nos habitudes.
Ce secret qui nous est proposé pour cette montée vers Pâques, dans nos églises et nos communautés, tient en peu de choses finalement : un regard et une Parole.
D’abord le regard. Se convertir est effectivement une question de «changement de regard». Notre regard trop souvent fixé sur nos manquements et sur nos peurs y croise, dans la liturgie et jusque dans la semaine Sainte, le regard de Dieu, empreint de tendresse, de respect et de miséricorde. Il aime à en mourir et Il n’a pas attendu que nous l’aimions pour nous le montrer. Notre regard se porte aussi sur les autres, et spécialement les plus petits, les plus fragiles, d’ici et d’ailleurs: les campagnes et les collectes d’Entraide et Fraternité, le projet Cameroun, sont des «ouvre cœurs» libérant des trésors d’amour et de générosité.
La Parole «Majuscule», la Parole de Dieu, sera au cœur du chemin. La mi-mars nous invitera à nous y plonger intensément à travers les multiples propositions des paroisses de notre doyenné.
Un festival original pour redécouvrir le trésor des mots de Dieu. (Cliquez ici pour voir le  programme détaillé)
C’est donc l’instant “Photoshop” de notre cœur et de notre vie qui est devant nous: rotation à 360°,recadrage, transparence et surtout luminosité ! Le relooking sera fulgurant pour certains, plus long et laborieux pour d’autres… mais le résultat lui, est 100% garanti !
Seulement, pour y arriver, il faudra apprendre à nous laisser regarder, toucher, consoler et réconcilier. Pas de demi-mesure. Accepter d’être aimé pour ce que nous sommes ! Après cela les choses iront de soi : un parfum, une fois le flacon ouvert, se répand irrésistiblement sans qu’on puisse le remettre dans le récipient. Heureux chemin vers Pâques!

José GIERKENS, curé

FÉVRIER 2018: LE MOT DU CURÉ 

Il me semble que bien des souffrances pourraient être facilement évitées dans les familles, dans les couples, dans les groupes, les communautés, si dans nos vies nous prenions d’abord quelques décisions un peu radicales : En effet, même si entrer en relation avec les autres est relativement simple… la suite ne l’est pas toujours.
Mieux on se connaît, plus il est difficile parfois d’accepter que l’autre soit différent de nous dans sa manière d’être, d’agir, de réagir. Alors la relation risque vite de se dégrader, devenant insupportable jusqu’à mener malheureusement à la rupture.
Les quelques conseils qui suivent proviennent de vieux sages d’Amérique latine dont nous pourrions tous nous inspirer et pourquoi pas dès aujourd’hui…

Que votre parole soit impeccable.
Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez. N’utilisez pas la parole contre vous-même, ni pour médire sur autrui.
Ne réagissez à rien de façon personnelle.
Ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité, de leur rêve. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n’êtes plus victime de souffrances inutiles.
Ne faites aucune supposition.
Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames. N’essayez pas d’interpréter ce que l’autre a fait, a dit ou n’a pas fait ou n’a pas dit: vous êtes toujours pratiquement sûr de vous tromper!
Faites toujours de votre mieux.
Votre “mieux” change d’instant en instant. Quelles que soient les circonstances, faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger, de vous culpabiliser et d’avoir des regrets.
(D’après les Accords toltèques de Don Miguel RUIZ)

‘Pour 2 Chips chez nous’:

Il y a quelques jours, plusieurs familles de la région étaient au Sénégal à la rencontre des jeunes qu’ils parrainent depuis plusieurs années. Un petit E-mail m’est parvenu ce matin… En ce temps de Carême, je vous en livre deux extraits. À méditer…

«Nous vivons à nouveau des moments étonnants. Notre guide qui est catholique devait nous quitter à 14h, car à 15h, tous les vendredis du Carême, il y a chemin de croix, il y a tellement de monde qu’une deuxième célébration est faite à 18h.(…) Notre foi prend deux baffes. » «Lundi, nous avons fait la connaissance du frère de Yacine qui est en 4ème secondaire. Il se bat pour continuer ses études, il rêve d’être professeur. Mais Il lui manquait 3000 CFA (moins de 3€) pour la semaine prochaine pour un livre indispensable afin de continuer son second semestre. Guillaume (12 ans) était scotché. Il m’a dit : «T’imagine, maman, il doit arrêter ses études pour 2 chips chez nous! ».

José GIERKENS, curé

JANVIER 2018: NEVE SHALOM, l’art de faire naître la paix

Donald TRUMP ne rêve pas de la même manière que Bruno HUSSAR… Si personne n’ignore plus qui est le premier, peu d’entre nous connaissent le fondateur de «l’Oasis de la paix» en Terre Sainte. Dans quelques mois plusieurs d’entre nous feront halte à “NEVÉ SHALOM – WAHAT AS-SALAM” – “Oasis de Paix” en hébreu et en arabe – un village établi conjointement par des Juifs et des Arabes palestiniens, chrétiens et musulmans, tous citoyens d’Israël. Ce village a en effet été “rêvé” puis fondé par le frère dominicain Bruno HUSSAR, juif d’origine, en 1966.

L’activité principale du village est le travail éducatif pour la paix, l’égalité et la compréhension entre les deux peuples. Situé sur une colline entre JÉRUSALEM et TEL AVIV, le village regroupe aujourd’hui 60 familles. Elles ont choisi de vivre ensemble dans l’égalité et l’amitié, convaincues que leurs différences, loin d’être causes de conflits, peuvent être, au contraire, sources d’enrichissement.

Leur volonté est de démontrer ainsi qu’une coexistence est possible quand elle est fondée sur l’acceptation mutuelle, le respect et la coopération dans la vie quotidienne. Dieu sait pourtant si le «vivre ensemble» est bien difficile, chez nous aussi. La peur de l’autre, la peur des autres cultures, d’autres religions ou convictions, entraîne souvent un repli sur soi qui ne peut qu’accentuer cette difficulté. Faire naître la paix et la maintenir est tout un art. Et l’art, quel qu’il soit, demande toujours patience, créativité, volonté, application.

Vous me direz que tout cela ne nous concerne pas. A-t-on besoin de «NEVE SHALOM» dans la Vallée du Geer? À ceux qui me poseraient la question je répondrais: «Pas dans la vallée du Geer, mais partout!» En effet, sommes-nous si sûrs de ne pas avoir d’efforts à faire pour mieux vivre ensemble? Entre nos villages, nos paroisses, nos communautés, n’y a-t-il pas encore trop de frontières invisibles, de replis sur soi et de préjugés? Quels efforts ferons-nous en cette année nouvelle pour nous enrichir des différences? Comment serons-nous créatifs et audacieux pour que le monde tourne un peu plus juste? N’attendons pas que la paix vienne d’ailleurs: à nous d’en être les artisans en 2018! C’est le meilleur que j’espère pour tous!

José GIERKENS, curé

DÉCEMBRE 2017:  Événement : Transmettez la lumière

De BETHLÉEM jusque chez nous!

La “Lumière de la Paix de BETHLÉEM” est un événement scout chrétien qui se déroule depuis 1985 pendant la période de l’Avent. Allumée dans la grotte de la Nativité à BETHLÉEM, la lumière est apportée à la Cathédrale de VIENNE, puis transmise de main en main partout en Europe. Cette lumière y est attendue par des centaines d’autres scouts qui la partagent et l’emportent avec eux dans leur pays , où elle sera partagée de bougie en bougie. Cette initiative autrichienne est relayée par de nombreux mouvements européens de scoutisme et autres qui se sont faits ‘porteurs de lumière’ depuis de nombreuses années. Elle constitue un symbole de paix, que l’on peut diffuser, recevoir ou encore porter à un proche. Chacun peut donc participer à la transmission de la Lumière de la Paix de BETHLÉEM.

Cette année, la lumière de BETHLÉEM arrivera chez nous dans la Vallée du Geer le dimanche 11 décembre. Elle voyagera d’église en église jusqu’à Noël selon l’itinéraire et aux horaires que vous trouverez ci-dessous.

Nous pourrons l’emporter, (des veilleuses à un prix modique seront disponibles sur place, mais nous pouvons venir avec une lanterne, un bocal avec une bougie..) pour se la partager en famille, avec les voisins, des croyants d’autres confessions religieuses ou avec toute personne souffrant de solitude. On peut également la diffuser dans les hôpitaux, les maisons de repos, les prisons, les écoles…en tous les lieux où l’espérance est nécessaire.

Ici, nous nous mobilisons en Unité Pastorale pour transmettre cette flamme de BETHLÉEM à un maximum d’autres personnes, de manière à ce que toutes nos communautés en soient illuminées à l’approche de Noël.

N’hésitons donc pas à nous faire «porteurs de lumière» en venant chercher cette Lumière de la Paix : (dans l’ordre chronologique)

  • à l’église de GLONS: dimanche 10 décembre à 17h
  • à l’église d’EMAEL: lundi 11 décembre à l’issue de l’eucharistie de 18h
  • à l’église de BOIRS: lors de la réconciliation du mardi 12 décembre à 19h30
  • à l’église de WONCK : mercredi 13 décembre à l’issue de l’eucharistie de 18h
  • à l’église d’EBEN: jeudi 14 décembre à l’issue de l’eucharistie de 18h
  • à la chapelle du Petit Lourdes à BASSENGE: vendredi 15 décembre à l’issue de l’eucharistie de 18h
  • à l’église de BASSENGE: samedi de 14h à 16h
  • à l’église de ROCLENGE : samedi 16 décembre à 15h

Durant toute la semaine, en journée, une lanterne sera accessible dans la chapelle du Petit Lourdes à Bassenge afin de permettre à ceux qui le souhaitent d’aller chercher la lumière pour la diffuser autour d’eux.

NOVEMBRE 2017:  TOUSSAINT : LITANIE DES SAINT ANONYMES 

Saints et saintes de Dieu qui n’avez pas trouvé de date dans nos calendriers, mais qui avez reçu de Dieu une place éternelle, priez pour nous.

Vous les humbles laboureurs de la terre, qui avez accueilli les fruits de la Création, priez pour nous.

Vous les femmes de ménage, cuisinières et bonnes d’enfant, qui, jour après jour, avez semé la tendresse, priez pour nous.

Et vous, travailleurs dans les usines obscures ou à la chaîne, toujours attentifs aux autres, priez pour nous.

Vous les artistes, et vous, les gens du spectacle, qui avez apporté un peu de la beauté et de la joie de Dieu sur notre terre, priez pour nous.

Et vous qui avez prêté une oreille attentive à toute solitude et avez toujours accueilli les désespérés, priez pour nous.

Vous, les simples prêtres de paroisse et les religieuses de couvent, qui fidèlement avez servi Dieu et témoigné de Lui, priez pour nous.

Vous, les parents, parfois incompris, qui, à la sueur de votre front, avez travaillé pour vos enfants, priez pour nous.

Vous, grands-parents, qui avez enveloppé de tendresse vos petits-enfants, après avoir éduqué leurs parents, priez pour nous.

Vous, les éducateurs, qui avez voulu communiquer votre foi et votre espérance, vous qui avez veillé sur les jeunes pousses de notre humanité, priez pour nous.

Et vous, les enfants morts trop jeunes, qui avez égayé la terre de vos balbutiements et offert votre voix juvénile, vous qui avez suscité tant de larmes d’amour, priez pour nous.

Vous, les missionnaires partis porter l’Évangile jusqu’au bout du monde, priez pour nous.

Vous, les apôtres de nos campagnes et de nos villes, après avoir parcouru routes et chemins pour inviter à la conversion, priez pour nous.

Vous dont les noms ne seront jamais inscrits sur une tombe, anonymes des charniers et des guerres sans merci, priez pour nous.

Et vous qui avez connu la gloire humaine, mais êtes toujours restés pauvres de cœur, priez pour nous.

Vous tous, saints et saintes, bienheureux enfants de Dieu, faites monter notre louange vers le Père, par le Fils, dans l’Esprit Saint.

Amen.

Charles DELHEZ

OCTOBRE 2017:  TOUT N’EST PAS PERDU!

Ainsi s’exprime le pape François dans sa lettre encyclique «Laudato si». Tout n’est pas perdu même si, dit-il «La situation actuelle du monde engendre un sentiment de précarité et d’insécurité qui à son tour, nourrit des formes d’égoïsme collectif». Certaines réactions, même chez nous, à propos des migrants, en sont parfois un horrible exemple. S’y ajoutent parfois presque inconsciemment les peurs liées au terrorisme, aux crises économiques et sociales. Vivre ensemble semble devenu bien compliqué… On n’est bien qu’avec soi-même. (D’ailleurs les selfies sur Facebook ne montrent-ils pas que des gens heureux?) Alors, désespérant tout cela? Non ! affirme avec force, le pape François: «Tout n’est pas perdu, parce que les êtres humains, capables de se dégrader à l’extrême, peuvent aussi se surpasser, opter de nouveau pour le bien». Et cela passe par des choix, un style de vie différent où il y a un peu plus d’humilité et de sobriété.
«Il faudra aussi reprendre conscience que nous avons besoin les uns des autres, que nous avons tous une responsabilité vis-à-vis des autres et du monde, que cela vaut la peine d’être bons et honnêtes». Irréaliste, diront certains, urgent diront d’autres. Cela ne vaut-il pourtant pas la peine que chacun, quel que soit son âge ou sa condition, dans la Vallée du Geer et ailleurs, se pose la question: Que puis-je faire pour que ce monde soit un peu meilleur? Nous pouvons tous opter pour le bien! Je le crois.

Des projets?
Il m’est souvent arrivé, depuis mon arrivée en Basse-Meuse, d’être questionné sur mes projets et/ou ceux de l’Unité Pastorale pour les mois à venir.
S’attendait-on à ce que je sorte de mon chapeau quelque idée révolutionnaire, quelque trouvaille de génie qui métamorphoserait d’un clic la vie de nos communautés ? Il met plus simple et plus prometteur de répondre: je souhaite, avec le plus grand nombre, essayer de mettre en œuvre un projet pastoral. Non pas un projet qui englobe tous les aspects de la vie de notre UP mais un fruit raisonné et prié des aspirations de nos communautés, qui nous montrerait le chemin pour les années à venir.
Plusieurs groupes se sont mis à rêver, à prier, à discerner et se sont mis en route… Mais les réflexions (et la prière) de chacun sont bienvenues! De toute façon, très bientôt, on en reparle !

José GIERKENS, Curé-Doyen

SEPTEMBRE 2017: LE CHOCOLAT CHAUD

Le vieil instituteur avait pris sa retraite depuis quelques années déjà. Un groupe d’anciens élèves, ayant tous une brillante carrière, a décidé de lui rendre visite. Pendant la visite, la conversation des jeunes s’allongeait en lamentations sur le stress immense qui avait envahi leur vie et leur travail.

Le retraité ne fit aucun commentaire sur ce sujet et leur demanda s’ils désiraient prendre une tasse de chocolat chaud.

Tous se montrèrent intéressés et notre instituteur se dirigea vers la cuisine d’où il revient plusieurs minutes plus tard avec une grande bouilloire et une grande quantité de tasses, toutes différentes – en porcelaine fine et en terre cuite rustique, en simple verre ou en cristal, les unes d’aspect ordinaire et les autres très chères. Il proposa seulement aux jeunes de se servir à volonté. Quand tous avaient une tasse de chocolat chaud dans la main, il leur dit :«Regardez comme vous avez tous cherché à choisir les tasses les plus jolies et chères en laissant les plus ordinaires et bon marché… Bien qu’il soit normal que chacun désire le meilleur pour lui-même, ceci est l’origine de vos problèmes et de votre stress. La tasse dans laquelle vous buvez n’apporte rien de plus à la qualité du chocolat chaud. Dans la plupart des cas, c’est seulement une tasse plus raffinée et certaines ne permettent même pas de voir ce que vous buvez. Ce que vous vouliez réellement c’était du chocolat chaud, pas la tasse; mais vous vous êtes dirigés inconsciemment vers les meilleures tasses… »

Tandis que tous, plus ou moins embarrassés, confirmaient l’observation de leur ancien maître, celui-ci continua : «Considérez maintenant la chose suivante: la vie est le chocolat chaud; l’argent et la position sociale sont les tasses. Celles-ci sont seulement des moyens de contenir et de servir la vie. La tasse que chacun possède ne définit et n’altère pas la qualité de votre vie. Parfois, en se concentrant seulement sur la tasse, on finit par ne pas apprécier le chocolat chaud. Les personnes les plus heureuses ne possèdent pas toujours le meilleur de tout, elles savent seulement profiter  au maximum de tout ce qu’elles ont.

Vivez en toute simplicité. Aimez généreusement. Aidez-vous les uns les autres avec ardeur. Parlez avec gentillesse… et appréciez votre chocolat chaud. »

ÉTÉ 2017: REPOSE-TOI BON DIEU!

Contempler les heures de lumière, regarder le soleil qui se lève ou qui se couche, s’arrêter de courir, prendre le temps de regarder, d’écouter, de respirer. S’émerveiller d’entendre les enfants tout proches rire et jouer. Marcher seul sous un ciel étoilé, partir entre amis à l’assaut d’une montagne, retourner voir la famille et les amis au pays, empoigner un outil au jardin, couper l’herbe sauvage ou humer le parfum des fleurs, plonger au cœur des vagues du bord de mer, admirer les visages aimés, visiter la chapelle d’un village de campagne, goûter à son silence et à sa fraîcheur, prier pour ceux qu’on aime, pour ceux qui sont seuls…

Repose-toi! Pas seulement pour refaire tes forces, mais aussi pour réapprendre à goûter la vie dans ce qu’elle a de simple et de beau. Repose-toi, «recueille-toi» pour mieux accueillir la Vie qu’il t’est donné de vivre. Chacun d’entre nous a sans doute aussi dans un coin de sa tête, le souvenir et le nom d’un lieu, d’un coin enchanteur et de moments délicieux qui, lorsqu’on y pense, nous font un bien fou: des paysages devant lesquels on s’est émerveillé, des moments en famille, un camp Patro, un voyage…

Ce sont comme des petites vacances dont nous pouvons profiter à tout moment, rien qu’en nous en souvenant; un peu comme Marie dans l’Évangile dont on dit «qu’elle gardait tous ces événements dans son cœur». «Marie», «Notre Dame», «Sainte Marèye», nous y invite en ces mois d’été. Et si on consacrait un tout petit bout de nos vacances à la rejoindre?

Bel été à tous!

José GIERKENS, Curé-Doyen

JUIN 2017: À Y PERDRE SON LATIN

C’est à y perdre son latin. Une phrase d’une des prières majeures de la religion catholique est en passe d’être modifiée. Ainsi à partir de la fête de la Pentecôte, dans les églises, les prêtres et les fidèles ne diront plus “Et ne nous soumets pas à la tentation”, mais “Et ne nous laisse pas entrer en tentation”. Le feu vert pour cette traduction avait déjà été donné pour la publication d’une nouvelle traduction française de la Bible (dont la dernière version date de 1993). «Il a fallu longtemps pour régulariser ce passage», confie le spécialiste du Vatican, Christophe DICKÈS. «Tout le monde savait qu’il était faux d’insinuer que le Christ pouvait nous soumettre à la tentation. Le Notre Père montre précisément la liberté de choisir entre le bien et le mal. Et demande au Christ, dans cette tentation, la grâce pour ne pas y succomber.” Voilà une querelle byzantine qui bizarrement n’est tranchée que tardivement… En réalité, la confusion date des années 1960, époque durant laquelle l’Église catholique entreprend de nombreuses modifications liturgiques. C’est à ce moment-là, par exemple, qu’on introduit le tutoiement à la place du vouvoiement, que l’expression “que ton règne arrive” devient “que ton règne vienne” et que “ne nous laissez pas succomber à la tentation” se transforme étrangement en “ne nous soumets pas à la tentation”. Parmi tous les changements, on ne fait guère attention à l’erreur de traduction du passage incriminé aujourd’hui. Car c’est là le véritable problème auquel est confrontée l’Église catholique: comment vérifier que la traduction reste bien fidèle au concept, dans toutes les langues? Le compte Twitter du pape, dont les tweets sont publiés en huit langues, dont l’arabe, nécessiterait à lui seul, des heures de vérifications… La sixième demande du Notre Père ne sera donc plus : «Et ne nous soumets pas à la tentation» mais : «Et ne nous laisse pas entrer en tentation». Comme les communautés catholiques néerlandophones de Belgique et celles des Pays-Bas, utilisent déjà depuis 2016 une nouvelle version du Notre Père, la décision a été prise pour la Belgique francophone d’adopter cette nouvelle formulation. La voici donc. À utiliser dès maintenant… sans modération !

Notre Père qui es aux cieux,
Que ton Nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite,
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi,
À ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mal
Amen

José GIERKENS, Curé-Doyen

MAI 2017: VOIR, JUGER, AGIR

Qui s’en souvient? Né en 1882 dans une famille modeste, Joseph CARDIJN découvre enfant le quotidien des ouvriers qui défilent devant la maison familiale pour se rendre à l’usine. Il est marqué par leur entrée précoce au travail et par la dureté de leurs conditions de vie et de travail. Sa vocation se précise : il veut être «un prêtre des travailleurs, surtout des jeunes … le jeune travailleur, la jeune travailleuse, vaut plus que tout l’or du monde». En ce début du 20ème siècle, leur situation dramatique et en particulier celle des jeunes l’interpelle. Il comprend que les systèmes d’assistance au monde du travail ne sont que des palliatifs, que l’Église n’est pas présente au côté des ouvriers et que l’encyclique sociale ‘Rerum Novarum’ de 1891 n’est pas mise en pratique. Il constate que la tâche d’éducation est un enjeu majeur pour la responsabilisation des ouvriers «entre eux, par eux, pour eux» pour riposter face aux excès du capitalisme: pas d’action sans éducation des masses et de leurs élites, former des acteurs est fondamental. Mais le point de départ essentiel de la vraie formation, c’est la vie… à transformer: le fameux «Voir-Juger-Agir». Cette méthode est révolutionnaire: elle part des constatations du terrain (le «Voir»), elle analyse ces situations à la lumière de l’évangile, de la vie de Jésus et d’instruments de travail social (le «Juger»), puis elle débouche sur l’action (l’ «Agir»). Elle est une méthode communautaire qui crée progressivement la conscience claire, la conviction, l’amitié et la solidarité dans l’action. CARDIJN s’est mobilisé et a mobilisé des milliers de jeunes pour un projet de justice sociale et de défense des travailleurs. Le pape François aujourd’hui est lui aussi un grand mobilisateur d’énergies et un éveilleur de consciences qui ouvre un nouvel horizon pour le futur. Cardijn avait compris l’importance de la jeunesse comme acteur de changement. Cette conviction est fondamentale aujourd’hui plus que jamais. Dans un monde qui change beaucoup à cause des technologies nouvelles, les jeunes sont aux premières places pour être les acteurs des changements. La méthode Voir-Juger-Agir reste pour tous un fabuleux outil de ré- flexion pour nos choix personnels, pour les décisions que nous avons à prendre mais aussi comme « détonateur» d’engagements pour plus de justice. La commémoration le 1er mai du cinquantième anniversaire de la mort du Cardinal Joseph CARDIJN est peut-être l’occasion pour chacun, d’une prise de conscience renouvelée et pourquoi pas, d’une indignation qui nous met en mouvement… Voyez, jugez, et surtout agissons…

D’après diverses sources
pour cette commémoration,
José GIERKENS, Curé-Doyen

AVRIL 2017: PÂQUES, ÇÀ DÉCHIRE GRAVE!

Les grands froids sont derrière nous. Les fleurs du printemps ont chassé la morosité de l’hiver et annoncent que le meilleur est à venir. Dans les jardins de la vallée, de GLONS à EMAEL, c’est une nouvelle naissance! C’est un miracle permanent, toujours aussi inattendu que surprenant et qui d’année en année ne cesse de se reproduire devant nos yeux! Pourtant, il y a quelques semaines, tout semblait mort, triste et sombre. Heureux printemps qui nous permet donc de réactiver notre acte de foi en la vie! Un grand feu. Voilà comment les chrétiens ouvrent les célébrations de Pâques! D’année en année, la veille de la fête, ils s’obstinent à se rassembler au début de la nuit et à allumer un grand feu. Drôle d’idée, direz-vous? Peut-être pas. Nous le savons, le feu évoque pour beaucoup et dans bien des actualités, drames et malheurs: feu des bombes en Irak ou en Syrie, coups de feu assassins à LONDRES, attentats, feu et sang mêlés… Et j’en passe. Et parfois, ce qui fait encore plus mal, c’est la brûlure de la maladie, d’un échec ou de la mort d’un proche. Pourtant, sous peine de passer pour de grands naïfs ou de doux rêveurs, gentils et inoffensifs, les chrétiens, envers et contre tout continuent à “allumer le feu” et croire à ce qui, pour le monde semble impossible… Et lorsque, à Pâques, dans toutes les églises du monde, ils entreront en procession, porteurs de flambeaux et de cierges allumés, ce sont d’abord leurs visages qui s’en trouveront éclairés ; parce qu’il savent qu’il suffit d’un peu de lumière et de chaleur pour tout changer. Ils voudront tout simplement « déchirer » la nuit et redire à tous que leur foi en la Résurrection les pousse à “déchirer” toutes les ténèbres, toutes les violences, tous les désespoirs, toutes les morts. Ces cierges allumés, ces petits bouts de feu, sont un signe tout simple de la folle espérance que tout n’est pas perdu, qu’il y a un avenir plus lumineux que le sombre présent. Ces étincelles de lumière brillent sur le visage de bien de ceux que nous rencontrons, dans nos familles, dans nos quartiers, dans nos communautés, et leur seule arme, c’est l’al’amour. Puissions-nous en ce temps de Pâques, nous “amuser” à les repérer, et pourquoi pas à nous en inspirer. Car, oui, vraiment Pâques, çà déchire grave! À tous ceux pour qui c’est difficile de croire en la vie, pour ceux dont les perspectives de vie sont bouchées, je souhaite simplement de «s’exercer à vivre Pâques» en apprenant à contempler les victoires de la vie, en repoussant tous les messages négatifs qui traversent nos existences. À ceux qui avaient toutes les raisons de désespérer, le Christ ressuscité n’a rien dit d’autre: « C’est ta foi qui t’a sauvé!» À toutes et à tous, bonne fête de Pâques!

José GIERKENS, Curé

MARS 2017: « Way-Djî », 40 jours pour changer

Rassurez-vous. Ne cherchez pas dans ce titre une quelconque expression en wallon qui serait mal écrite à tel point que personne ne pourrait la comprendre. Way-Djî : vous allez me dire «pour moi, c’est du chinois» et… vous auriez raison. En effet derrière cette étrange expression, on retrouve la traduction d’un mot auquel nos oreilles sont malheureusement habituées: le mot «crise». Et s’il faut deux mots pour en parler à PÉKIN, c’est simplement parce que ce mot a une double définition: «crise» signifie en effet en même temps «danger» mais aussi «opportunité». Cela fait déjà quarante ans qu’on nous parle de crise, preuve que ce n’en est pas une. Il serait peut être temps de cesser de rêver à un «après-crise» qui ressemblerait à ce qui existait «avant la crise». Nous sommes entrés, qu’on le veuille ou non dans une profonde mutation de nos sociétés: une véritable révolution, technologique et culturelle. Le moindre petit smartphone, permet de communiquer avec le monde entier, d’accéder à toutes les bibliothèques du monde, de recevoir ou d’envoyer en direct les images et les sons en direct de millions d’événements. Cela peut faire peur et certains crient avec raison «danger!». Le monde semble tourner un peu fou: «des innovations constantes changent nos modes de vie. L’ordinateur et le téléphone portable ont révolutionné la vie quotidienne sur tous les continents. Mais cela entraîne une concurrence constante entre technologies nouvelles, une robotisation incontrôlée de notre monde et une exclusion de beaucoup de personnes par rapport aux progrès technologiques». Danger. Et si ce qu’on appelle «crises» était une opportunité? Le film «Demain» a mis en lumière des merveilles et des trésors d’imagination développés pour que le monde soit plus beau et surtout plus juste. Cela exige un nouveau regard, une nouvelle compréhension des choses. De même que le regard de Jésus a été le point de départ de bien des guérisons ainsi un nouveau regard doit-il être porté sur le monde hérité de la technique pour sortir de la spirale de l’exclusion. Nous pensons que ce regard est celui de la justice sociale et donc de la solidarité. Beaucoup ont saisi à bras le corps cette opportunité d’un discours neuf, d’attitudes neuves, de nouvelles solidarités, d’initiatives inédites. Pensons aux groupements d’achats entre voisins, aux potagers collectifs, aux épiceries sociales, aux trocs, aux voitures partagées, aux habitats groupés, etc… Comme cela est rappelé chaque année à l’occasion du Carême, nous avons 40 jours pour changer. Et pourquoi pas en vivant l’expérience d’un jeûne libérateur, car il débarrasse de tout ce qui est superflu. Ce serait une forme de contestation et de protestation contre une culture qui nous provoque à croire que le sens de la vie est de posséder. Devenir plus humain, plus solidaire et plus soucieux de notre terre. C’est vivre selon une éthique de la sobriété qui crée un espace pour le bien vivre. 40 jours pour changer, retourner à la simplicité et devenir plus solidaire : Cela vaut la peine d’essayer, non?

José GIERKENS, Curé

(En italique : Extraits de Populorum Communio,
Mars 2017, Les évêques de Belgique)

FÉVRIER 2017: Puisque Louis de Funès l’a dit!

Nous l’avons tous vu dans «Le gendarme de Saint-Tropez», en «Rabbi Jacob» ou encore dans «Le corniaud» ou «La grande vadrouille». Son visage et ses mimiques font partie du patrimoine cinématographique et comique français. Un jour qu’il était en tournage en Espagne («La folie des grandeurs»), son épouse qui l’accompagnait lui fit remarquer combien depuis qu’ils avaient quitté la France, il avait l’air particulièrement paisible et joyeux. Réfléchissant à cet heureux état de fait, il parvint à la conclusion qu’il ne pouvait y avoir qu’une seule raison à cela : Ne comprenant pas un traître mot d’espagnol, il n’écoutait plus les nouvelles à la radio ou à la télévision et ne lisait plus la presse locale. Sa vie et son humeur avaient radicalement changé depuis le jour où il avait cessé de tourner le bouton du «poste» à l’affût des nouvelles du matin… Et en fait de nouvelles, il avait vite compris qu’on pouvait très bien vivre sans connaître l’évolution du dernier procès d’assises à sensation, sans rien savoir du décompte indécent du nombre de victimes de la dernière catastrophe, et sans être au courant des «petites phrases assassines» proclamées la veille par un politicien connu. Oh, cela ne signifiait nullement qu’il se désintéressait de la marche du monde, et de son cortège de joies et de malheurs, non. C’était pour lui une simple désintoxication de l’esprit… N’est-il pas vrai que l’habitude de se nourrir abondamment dès le matin de ce que l’humanité, ou notre pays ou notre région, recèlent de drames, de conflits, de procès et autres misères, constitue une sorte de drogue particulièrement nocive pour notre espérance. Il est bien difficile d’échapper à la tentation de «ne pas écouter» tant les médias nous pressent. Bien sûr, tout n’est pas rose, tout le monde n’est pas beau et gentil. Mais nous sommes libres, nous avons le choix de fermer nos oreilles à ce qui détruit, blesse, abîme, pour apprendre vraiment à ouvrir les yeux et à attendrir notre cœur. Une petite dose d’Évangile, un psaume ou un «Notre Père» pour ouvrir nos lèvres au réveil; une piqûre de rappel d’Espérance avec un «je vous salue Marie» en cours de journée, les moyens sont nombreux. La prière des moines, comme celle si bien traduite dans le film «Des hommes et des dieux» rythme les heures et les jours : C’est là, la source de communion, de force et de paix. Ne pouvons-nous pas y voir une interpellation pour nous? Le mois de février nous sort peu à peu de l’obscurité de l’hiver. N’est-il pas temps déjà de ranimer aussi en nous la chaleur et la lumière en posant des gestes décisifs? Et pas seulement parce que Louis de Funès l’a dit!

José GIERKENS, curé

JANVIER 2017: Insupportable violence

Ce matin, au moment de relever le courrier dans ma boîte aux lettres, mon voisin m’a interpellé. Le journal sous le bras, les yeux et le cœur remplis de tristesse et de colère mêlées, ses premiers mots me disent l’insupportable. Oui, les images des journaux lui sont devenues insupportables: ALEP, la Syrie, enfants, hommes et femmes tués, familles persécutées, chrétiens chassés, assassinés… Chaque jour, un flot continu de destructions, de massacres, inonde les journaux télévisés… La violence semble s’être déchaînée partout… On terrorise à tour de bras. Est-ce donc si difficile de vivre ensemble? Est-ce donc si compliqué d’accepter que les autres soient différents de nous? Est-ce donc impossible de respecter ceux qui ne pensent pas comme moi? Est-ce donc si difficile de faire un pas vers l’autre? Est-ce donc impensable de chercher ensemble le bonheur et la paix? Et ne croyons pas que ces questions ne s’adressent qu’aux pays où règne la guerre. Cette insupportable violence est déjà en germe dans bien des paroles, en bien des attitudes…chez nous. Dans nos quartiers, dans nos familles, sur la route, les mots et les comportements ont parfois quelque chose de profondément destructeur. On a l’impression parfois que «l’autre», le « différent », presque par principe, me gêne. On en arriverait à dire qu’il n’aurait même pas simplement le droit d’exister, sinon hors de ma vue, sous prétexte qu’il m’empêche d’être heureux. Est-ce ce bonheur-là dont nous rêvons? Le pape François, loin d’être naïf, propose sa recette de «grand-père» pour vivre plus heureux et partager cette envie de bonheur. Parmi les ingrédients qu’il nous invite «à cuisiner» j’en relève trois: «Oublier rapidement le négatif» car le besoin de dire du mal de l’autre est la marque d’une faible estime de soi, et au lieu de se relever, on abaisse l’autre. «Respecter ceux qui pensent différemment» en osant le dialogue et en progressant dans ce dialogue. Et enfin, «Rechercher activement la paix» car la guerre détruit, et l’appel à la paix a besoin d’être crié! La paix n’est jamais la quiétude: c’est toujours une paix active! Voilà, en ce début d’année 2017, une belle recette pour devenir un «Top-Chef» de la paix ou un «Meilleur Pâtissier» du vivre ensemble… La violence n’aura pas le dernier mot et cela dépend aussi un petit peu…de nous.

José GIERKENS, curé

DÉCEMBRE 2016: RJUKAN, long hiver, petit moral

On a l’habitude de se plaindre du manque de luminosité de la Belgique, mais voilà qui n’est rien face à l’ensoleillement limité de certaines régions des pays scandinaves. RJUKAN est une petite ville norvégienne située à 150 km d’OSLO. Enfouie dans la vallée, son agglomération n’avait jamais connu le soleil en hiver. De septembre à mars en effet, les rayons du soleil étant trop bas pour surplomber la chaîne de montagnes à laquelle est adossée la ville, RJUKAN ne recevait pas une seule minute d’ensoleillement durant sept mois. Un hiver beaucoup trop long pour le moral de ses habitants! Pour sortir le village des ténèbres et ses habitants de la déprime, des ingénieurs ont réfléchi et ont décidé de placer d’immenses miroirs sur la montagne d’en face pour renvoyer les rayons du soleil au fond de la vallée. Et le miracle s’est produit! La vie des villageois a radicalement changé: le centre ville est devenu un lieu de rencontre ensoleillé où maintenant les enfants jouent tous ensemble. Et si Noël c’était d’abord cela, une longue attente récompensée et un plein de «lumière» qui change la vie… comme la naissance d’un enfant. Parfois, avouons-le, notre moral est bien petit, et l’hiver est si long, le ciel du monde souvent si gris… Alors, le plus beau cadeau qui nous est fait à Noël dans la crèche au pied du sapin n’est-il pas qu’un nouveau-né se donne à contempler ? Cet enfant est un miroir : regardez-le! Cet enfant, « l’Emmanuel » rayonne l’amour fou de Dieu pour nous. La lumière qu’il renvoie : essayez-la! Et… vous verrez! Heureuses fêtes à tous !

José GIERKENS, curé

NOVEMBRE 2016: Bonne nouvelle

Mais qu’est-ce que c’est ?

edito-2016-11

Un «mots croisés»? Bizarre…

Une œuvre d’art? étrange…

Un labyrinthe? Surprenant…

Un nouveau jeu? étonnant..

Un motif de décoration? Spécial…

Une énigme à décoder? Peut-être…

Alors pour en savoir plus, demandez autour de vous, à vos enfants, petits-enfants…

Mystère…

En tout cas, on peut dire qu’il en est un peu de même avec la Parole de Dieu…

Elle est accessible à tous, elle est destinée à tous, mais pour en percevoir toute la richesse et la profondeur,  il est nécessaire d’être… un peu équipé… et d’être… accompagné.

Notre équipement?
Un cœur disponible et ouvert, une raison en éveil, une soif d’en savoir plus…

Notre accompagnement?
Des frères et sœurs, une communauté chrétienne, un réseau de «chercheurs de Dieu».

Avons-nous une Bible à la maison? L’ouvrons-nous? Serions-nous intéressés de la lire avec d’autres?

Nous nous posons  parfois la question de savoir s’il reste du pain pour le repas du soir… pour nourrir nos corps. Et qu’en est-il pour la nourriture du cœur ? Avons-nous faim d’un «plus», d’un «mieux», d’un «autrement»?

Pourquoi à nouveau redire cela? Pas simplement parce que nous arrivons à la fin de l’année de la Miséricorde, (où tant de grâces ont été vécues à la Porte Sainte du Petit Lourdes !), mais tout simplement  parce qu’en ce temps nous sentons bien qu’il est nécessaire d’ «encore plus» dilater  et fortifier l’espérance, et cela, quelles que soient nos conditions de vie, nos difficultés de santé, quels que soient nos âges, nos questions et nos doutes. Tout simplement, parce que  «Dieu sauve», et qu’en ce monde si souvent troublé, qu’en nos vies parfois ô combien bousculées, nous avons bien besoin d’une Parole qui relève, encourage, apaise et réjouit, guérit et met en route ! Alors cette Parole (ou cette Bible), faites-nous cette joie de la demander !

                                                                        José Gierkens, curé

OCTOBRE 2016: Nous avons un trésor à transmettre

Je voudrais d’abord en ces pages exprimer ma reconnaissance à mon prédécesseur, l’abbé Joseph DESONAY.

Avec tout son cœur, son intelligence et sa foi profonde, il a œuvré, essayant, comme il le disait, de vivre au mieux ce qu’il avait à vivre, convaincu d’être un simple instrument entre les mains de Dieu, comme un «semeur itinérant» d’une Parole qui nous dépasse.

En arrivant ainsi dans ces Unités Pastorales de la Vallée du Geer et de Visé-Basse-Meuse, je reprendrai volontiers à mon compte aussi ce qu’il nous partageait; «La tâche qui nous est confiée est tellement importante qu’elle est quasi impossible; mais on ne me demande pas de sauver le monde; on me demande de faire ce que je peux et, dans la foi, je me dis que c’est Dieu qui sauve le monde ».

À vous tous, lecteurs de « BONNE NOUVELLE», je dis ma joie d’arriver au milieu de vous, chez vous, pour vous, humblement serviteur de ce trésor, comme le dit l’apôtre Paul, que nous portons dans un vase d’argile.

Au fil du temps, nous apprendrons à nous connaître, mais vous savez bien que l’arrivée d’un nouveau curé, d’un nouveau Doyen dans une paroisse ou un doyenné suscite souvent craintes et espérances: certains s’inquiètent (“Pourvu que rien ne change!“), d’autres aspirent à de nouvelles initiatives, un nouveau souffle (“Enfin un peu de sang neuf!“), d’autres enfin restent spectateurs (“Attendons et voyons! »).

Comme nous y invite le pape François, il y a à imaginer sans doute des choix missionnaires capables de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure devienne un canal adéquat pour le trésor que nous avons à transmettre.

Le message de l’évangile n’est-il pas avant tout une Bonne Nouvelle qui nous incite à aller toujours de l’avant, à ne pas nous installer, à être cette église «en sortie» vers les périphéries? Alors, avec vous, j’ose dire : « Allez ! en avant ! ».

José GIERKENS, curé-doyen

SEPTEMBRE 2016: apprends-moi à bien user du temps

Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler et à bien l’employer sans rien en perdre.

Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge.

Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l’oeuvre sans me désoler si elle jaillit autrement.

Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.

Aide-moi au départ de l’ouvrage, là où je suis le plus faible.

Aide-moi au coeur du labeur à tenir serré le fil de l’attention.

Et surtout comble Toi-même les vides de mon oeuvre.

Seigneur, dans tout labeur de mes mains, laisse une grâce de Toi pour parler aux autres et un défaut de moi pour me parler à moi-même.

Garde en moi l’espérance de la perfection, sans quoi je perdrais coeur.

Garde-moi dans l’impuissance de la perfection, sans quoi je me perdrais d’orgueil.

Purifie mon regard : quand je fais mal, il n’est pas sûr que ce soit mal et quand je fais bien, il n’est pas sûr que ce soit bien. Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain.

Et que tout travail est vide sauf là où il y a amour.

Et que tout amour est creux qui ne me lie pas à moi-même et aux autres et à Toi Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces.

Rappelle-moi que l’ouvrage de ma main t’appartient et qu’il m’appartient de te le rendre en le donnant.

Que si je fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l’automne.

Que si je fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l’herbe, je fanerai au soir.

Mais si je fais pour l’amour du bien, je demeurerai dans le bien.

Et le temps de faire bien et à ta gloire, c’est tout de suite.

Prière des bâtisseurs de cathédrales (13ème siècle).

ÉTÉ 2016: JUILLET-AOÛT…

Mois des vacances. C’est-à-dire un temps où les activités sont allégées. Cela nous donne l’occasion de vivre d’autres situations. Partir en voyage à la rencontre d’autres personnes, lier des contacts. Nous pouvons découvrir de beaux bâtiments et de beaux paysages. C’est l’occasion d’admirer et de rendre grâce à Dieu pour la nature et le génie de l’homme. Temps de repos durant lequel nous pouvons lire, faire le point, nous détendre. C’est aussi un moment qui nous est donné pour nous retirer, prendre du temps avec Dieu, faire une retraite.

C’est l’occasion de rendre visite à des personnes seules, malades, mais aussi de rendre l’un ou l’autre service.

Il est important aussi de prendre du temps pour la famille, savoir se détendre, s’amuser ensemble, mais encore aménager la maison, terminer une construction.

Les vacances seront agréables et fructueuses si elles sont remplies d’occupations agréables et d’ouverture aux autres.

Bonnes vacances!

Comme vous le savez probablement, Mgr l’Évêque m’a déchargé de mes charges de curé et de doyen à partir du 1er septembre. C’est l’abbé José GIERKENS qui me remplacera. Je voudrais profiter de cet édito pour vous dire « au revoir ». Je regrette de ne pas avoir pu être plus présent chez vous durant ces trois ans. Je tiens à remercier plus particulièrement les membres de l’équipe pastorale qui ont porté, avec Isabelle notre assistante pastorale, la vie des communautés, leur organisation, et, pas à pas, les réformes nécessaires pour l’avenir.

Merci à toutes les équipes qui d’une manière ou d’une autre les entourent.

Merci à tous ceux qui de façon cachée participent à rendre les églises ouvertes et accueillantes pour tous.

Un merci particulier à Lucien et à José pour leur présence, leur disponibilité, qui ont permis de vivre toutes les célébrations.

En vous souhaitant le meilleur pour l’avenir, je vous invite à accueillir dans la joie votre nouveau curé-doyen José GIERKENS.

J. DESONAY, curé.

JUIN 2016: AMMA RACONTE UNE HISTOIRE

Un roi complètement chauve avait le désir profond d’avoir la tête couverte de cheveux noirs et épais. Il était si sensible au sujet de sa calvitie qu’il portait toujours un turban. Il tenta plusieurs types de médicaments et de traitements, mais aucun ne fut efficace. Triste et désespéré, il finit par convoquer le médecin le plus renommé et le plus éminent du pays et lui ordonna d’inventer un médicament pour faire pousser les cheveux. «Si tu échoues, menaça le roi, tu seras décapité».

Devant un tel ordre émanant du roi, le médecin fut plongé dans un grand dilemme. Bien qu’il sût qu’il n’existait aucun médicament contre la calvitie, il ne pouvait le dire au roi. S’il le disait, ce serait la fin de sa vie. Le médecin décida donc d’aborder le problème de manière diplomatique, espérant qu’il pourrait d’une manière ou d’une autre sauver sa vie. S’inclinant très bas et avec humilité devant le roi, il répondit «Votre Altesse, je considère comme un très grand privilège de préparer ce médicament pour vous. Je suis honoré. Mais, Sire, soyez assez bon pour m’accorder deux semaines afin de mettre au point ce médicament très rare». Comme ce délai ne lui semblait pas trop long, le roi donna son accord.

Deux semaines plus tard, le médecin se présenta avec le médicament spécialement préparé. Quand il se trouva dans les appartements privés du roi, il l’offrit au roi. Le roi fut très content. Il se dit que son rêve d’avoir la tête couverte de cheveux noirs et épais était finalement en train de se réaliser. Le médecin se racla la gorge et dit: «Sire, cette huile est très précieuse et très rare. Je l’ai spécialement préparée pour votre Altesse. Je suis sûr qu’elle produira son effet dans un délai très court, mais…». Le médecin s’arrêta, hésitant. La curiosité éveillée, le roi bondit de son siège et demanda: «Mais… quoi? Parle!». Le médecin continua: «Rien, rien de grave. Il s’agit d’un problème mineur. Quand vous appliquerez cette huile sur votre tête, ne pensez pas aux rats, c’est tout. C’est tout, il n’y a rien d’autre à faire et tout ira bien».

Le roi se rassit et se détendit. Il pensait: «Ce n’est rien. Ne pas penser aux rats en appliquant l’huile…». Il renvoya le médecin après lui avoir donné la récompense promise.

Le jour suivant, le roi se leva tout content tôt le matin et il sortit l’huile du placard avec respect. Après avoir chanté une prière, il en versa un peu dans sa paume droite et allait l’appliquer sur son crâne. Mais que se passa-t-il dans sa tête? Il vit brusquement des rats, des rats énormes se déplaçant dans une longue procession!

Le roi resta sous le choc et remis l’huile dans la bouteille. Cependant, il n’était pas prêt à abandonner si facilement. Il essaya et réessaya à différents moments de la journée, hors du palais, dans le jardin, mais à chaque fois, le nombre de rats augmentait. Il s’énerva tellement qu’il finit par jeter la bouteille d’huile par la fenêtre.

Mes enfants, c’est la nature du mental. La première chose qui nous vient à l’esprit, c’est toujours celle à quoi nous ne voulons pas penser. L’incident, l’objet ou l’idée que nous voulons oublier nous suivra et nous hantera toujours, où que nous allions, à n’importe quelle heure et quoi que nous fassions pour oublier.

S’attarder sur ce que nous voulons oublier en rend la mémoire plus vive, alors concentrez vos pensées sur des choses positives, pas sur la situation que vous voulez changer mais sur comment vous voudriez que cela soit, comment cela devrait être. La salinité de l’eau salée s’amenuise à mesure que vous y ajoutez de l’eau sucrée. Laissez les pensées positives chasser les pensées indésirables.

MAI 2016 – ÉCHOS: AU NOM DU PÈRE, DU FILS ET DE SAINT-JACQUES

Presque un an, déjà un an, que nous avons parcouru ce beau chemin de COMPOSTELLE… et que de souvenirs.

Alors, pourquoi en parler aujourd’hui? Je ne sais pas, peut-être parce qu’on arrive près de la date et que de nombreux souvenirs me reviennent à l’esprit.

Le début: une boutade, une réflexion, un pari… sûrement lors d’un repas de famille un peu de tout cela mais surtout une forte envie de partager une aventure avec Jérôme, une aventure père-fils.

Pourquoi SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE, j’ai envie de dire pourquoi pas. On recherchait, quelque chose de «sportif» avec un peu de dépassement de soi. Les idées vont du GR20 en Corse, une rando dans les Alpes en passant par les choses les plus idiotes et farfelues. Et puis, le déclic, le souvenir de Lucien qui est parti pour faire le pèlerinage de SAINT-JACQUES. Alors pourquoi pas nous, oui mais nous pas en pèlerins, en sportifs, on est bien d’accord. Commence ainsi une aventure, la préparation… Renseignements pris, c’est plus simple de demander une crédence pour SAINT-JACQUES que de réserver les logements. Ah oui, la crédence, c’est un peu le sésame qui vous ouvre les portes des auberges du chemin (Albergues en Espagne), le papier officiel qui vous autorise de faire le chemin en tant que pèlerin. Franchement, devenir membre d’un comité qui gère les chemins en Belgique et payer pour disposer de ce fameux papier, si ce n’est pas de l’arnaque…

En écoutant les internautes, en consultant les différents sites qui traitent du sujet, on se rend compte que l’aventure ne s’annonce pas trop difficile en ce qui concerne la préparation. Planning du parcours, préparation des sacs, montage du porte-bagage sur le VTT, réservation des billets de train, d’avion, de l’hôtel à SAINT-JACQUES. Voilà, nous croyons être prêts… On attend le départ avec grande impatience.

1100km sur le chemin en 73h40 de VTT c’est le résultat final mais bien avant cela, c’est-à-dire 14 jours avant, le 24 mai exactement, le grand Départ. BASSENGE: 4h du matin, on se dit «au revoir» et direction LILLE pour prendre le TGV qui nous conduira vers BORDEAUX, première ville «étape» de notre périple. On visite, on trouve quelques coquilles de SAINT-JACQUES (symbole de la route à suivre) et on tamponne notre premier cachet (cathédrale de Saint-André). Et c’est à ce moment que l’on se rend compte que la crédence est tout un symbole et que l’on a acheté, en Belgique, via les «amis du chemin de Saint Jacques» (merci à eux), un passeport international qui ouvre le chemin vers COMPOSTELLE.

Lundi 25 mai, première étape, 134.5 km de VTT entre BORDEAUX et SISTERON. On a fait plus de kilomètres que prévu. La première auberge est complète, donc on doit faire 12 kilomètres de plus… Non, si… si, si ça ce n’est pas du sport. Traversé les Landes dans le sable, de longues lignes droites entre les pins (merci NAPOLÉON) et toujours les marques des grands vents de 2009. Rien de bien jouissif. Tout le contraire, c’est dur, très dur et je suis épaulé dans l’effort par de très longues poussettes dans le dos offertes gracieusement par Jérôme. C’est peut être ça, alors le chemin… D’ailleurs, je ne dois pas vous parler des étapes comme on parle des étapes du tour de France. On ne doit pas étaler les kilomètres comme des trophées. Même si, je le reconnais, faire une moyenne de 85 km de VTT par jour, c’est du sport. Des montées, des des-centes, des passages super techniques, tout ce qui fait la joie de notre sport. Nous avons accompli quelque chose de bien mieux, nous avons fait le chemin de SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE.

Le début de notre voyage commence à notre arrivée à SAINT-JEAN-PIED DE PORT, on pourrait dire «La Mec-que» du pèlerin. On entre dans cette petite ville par la porte Saint-Jacques, tout un symbole, et on constate que tout le monde vous sourit et tout le monde est content d’être là. Et on se sent bien, cela doit être la première récompense du chemin. Direction l’Espagne par les Pyrénées et cette phrase qui revient sans cesse «Buen camino» (que l’on prononce ’Buen caminooo’ avec le sourire pour en faire profiter un maximum la personne à qui vous le dites) et cette phrase fait tellement du bien. Espagnol, Français, Italien, Brésilien, Coréen,… j’en oublie mais tous ont cette petite attention envers celui qui passe comme si le chemin rassemblait les différences. Les kilomètres passent, les paysages défilent, la nature nous offre de magnifiques tableaux. On fige nos souvenirs sur des photos pour que notre famille, nos amis puissent en profiter un maximum dès notre retour, mais ce qu’on ne pourra jamais faire comprendre ou alors plus difficilement, c’est le contact avec les autres.

Comment transmettre l’émotion de cet homme qui nous parle de son père, avec qui il fait une partie du chemin toutes les années depuis 6 ans et qui nous parle de l’âge de celui-ci et de sa peur de ne pas finir car le temps n’épargne personne, même sur le chemin? Cette même personne nous confie que le chemin et son papa lui ont «sauvé la vie». Comment relater cette histoire entre un écolo et un ingénieur nucléaire qui, lors d’un repas, discutent du danger de cette énergie tout en se respectant et en comprenant les argumentations de l’autre? Comment vous expliquer que sur le chemin, vous rencontrez des personnes que vous n’auriez jamais rencontrées car ces personnes sont d’un rang social totalement différent du vôtre mais que le chemin place sur le même pied d’égalité dans cette aventure.

Voilà ce qu’est réellement le chemin de SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE, c’est une aventure humaine avec un grand H. Et même nous, si nous avons pris le chemin pour un défi sportif nous avons vite compris que c’était beaucoup plus que cela. Même si pour une grande partie des Espagnols, le chemin reste une raison économique. Pour d’autres et pour les pèlerins, le chemin reste une façon différente de trouver une réponse à des questions auxquelles dans la vie de tous les jours, il est bien difficile de répondre. Vous êtes sur le chemin, pour quelques raisons que ce soit, et vous lâchez prise…

SANTIAGO DE COMPOSTELA, samedi 6 Mai 2015 après une magnifique aventure avec Jérôme, on est arrivé et l’émotion prend le dessus… Magnifique n’est pas le mot le plus fort…mais voilà, nous sommes devenus «Frères Jacquaires» comme des centaines de milliers de personnes qui certainement comme nous ont grandi grâce au chemin.

Si un jour vous avez l’occasion de partir sur le chemin même un petit bout, n’hésitez pas un seul instant, je vous promets que vous sortirez de cette aventure différent mais sûrement meilleur.

Merci à Jérôme pour cette aventure, à Chantal qui m’a permis de réaliser ce périple, à Denis, à Laura et à ma famille pour leur soutien, à mes amis pour m’avoir suivi et à Lucien sans qui, peut-être, on n’aurait jamais pensé à ce chemin de vie.

Yannick FRAINEUX

Bravo les amis pour ce très bel article qui éveille en moi bien des souvenirs de mon pèlerinage de BASSENGE à SAINT-JACQUES. On ne revient jamais comme avant de COMPOSTELLE et on reste pèlerin toute sa vie. Vous ferez au fil du temps une étrange découverte: le chemin de SAINT-JACQUES que vous avez parcouru passe en vous et peut vous entraîner loin dans une aventure intérieure. Toute mon amitié et mon admiration à mes amis pèlerins.

Lucien

AVRIL 2016: CONSTRUISONS DES PONTS

Nous avons tous été bouleversés par les attentats de Bruxelles. Depuis plus d’une semaine, nous sommes solidaires des familles des personnes décédées, ainsi que des blessés et de leur famille.
Cette violence et cette inhumanité nous interrogent jusqu’au fond de nous-mêmes. Comment des hommes peuvent-ils en arriver là? Dans quel monde vivons-nous pour que des événements pareils arrivent?

Nous avons souvent la tentation de nous replier sur nous-mêmes, de nous protéger en rejetant ceux qui sont différents de nous. Nous voudrions parfois répondre à la violence par la violence: ‘Qu’on les tue tous!’ ‘Qu’on les renvoie tous chez eux!’…

Et pourtant, cela n’est pas possible et surtout, ce n’est pas la solution. Répondre à la violence par la violence, le rejet, ne fait que nous emprisonner dans un cercle vicieux. Alors quoi?

D’abord, comme on nous le répète, ne faisons pas d’amalgame. Le groupe Daech est une secte qui s’approprie une partie du Coran. Ce ne sont pas de vrais musulmans.

Ensuite, face à la violence et à la mort, nous sommes invités à répondre par l’amour et la vie. Cela est vrai plus particulièrement pour nous chrétiens.

Nous venons de vivre la fête de Pâques qui est la fête de l’amour et de la vie plus forte que la mort.

Lors de sa passion, Jésus l’innocent a lui aussi été victime de la barbarie de ses bourreaux.

Pourtant, il a vécu cela avec amour: ‘Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.’

Mort, mis au tombeau, le Père l’a ressuscité. La Vie est plus forte que la mort.

En cette année de la miséricorde, demandons au Père qu’il vienne guérir toutes ces blessures et nous donne de vivre de Lui.

Ainsi, nous serons des hommes et des femmes debout vivants pleinement.

Soyons aussi de ceux qui vivent l’ouverture l’accueil. Efforçons-nous de créer ou d’approfondir des relations avec ceux qui nous entourent dans un esprit de dialogue, d’ouverture. Rappelons-nous la parole du Pape François à propos de Donald TRUMP: ‘Celui qui crée des murs n’est pas chrétien.’

Soyons donc dans les premiers à créer des ponts. Par notre vie de tous les jours, par notre ouverture, par nos échanges et nos partages, osons croire que nous créons et que nous créerons une civilisation d’amour où le respect de chacun sera au centre.

Confiants en l’aide de Dieu le Père et du Christ Jésus, prions-les avec la prière de saint François:

« Seigneur,
fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir,
que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres,
que je mette la lumière.
Là où est la tristesse,
que je mette la joie.
Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant
à être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite
à l’éternelle vie. »
(saint François)

Joseph DESONAY, curé

MARS 2016: SOIS PÈLERIN!

Chemin de Carême, chemin de Pâques, chemin vers la porte sainte de la Miséricorde. Nous tous sommes des pèlerins. Nous avons toujours à nous mettre en route à l’invitation du Seigneur et des sœurs et frères. Le peuple de Dieu est un peuple en marche. Depuis Abraham à qui Dieu dit : « Quitte ton pays et va vers le pays que je t’indiquerai », nous sommes en marche vers le Royaume que Dieu nous a promis et a inauguré en Jésus-Christ.

Chemin de Carême : chemin du désert, du silence. Le Seigneur nous dit : « Je vais te séduire, je t’entraînerai au désert, je parlerai à ton cœur. » (Osée 2, 16). Malgré notre péché, le Seigneur nous attire à Lui. Il nous invite à nous laisser ré-concilier avec Lui, avec les autres, avec nous-mêmes. Il nous incite à nous convertir, c’est-à-dire à centrer toute notre vie sur Jésus.

Chemin de Pâques : Jésus emprunte le chemin du plus grand amour. Par sa passion et sa mort, il reste fidèle à sa mission d’amour jusqu’au bout. Le Père le ressuscite, le rend vain-queur du mal et de la mort. Il est vivant. En Jésus, le Père nous rend vainqueurs et fait de nous des vivants, portant les fruits de l’amour.

Chemin vers la porte sainte de la Miséricorde : en cette année sainte, le Pape François nous invite à nous rendre en pèlerinage dans un lieu jubilaire et de passer par la porte sainte, pour plonger dans les bras de notre Dieu, Dieu de tendresse et de miséricorde, plein d’amour et de pardon. Il nous invite aussi à ressortir par la même porte pour partir vers nos frères et sœurs afin de leur apporter cet amour gratuit, par des œuvres de miséricorde : visites, écoute, soutien, partage…Rendons-nous au Petit Lourdes et avec Marie, cheminons vers la Porte Sainte de la Miséricorde. Déposons au pied de la croix notre caillou et avec lui toute notre vie. Repartons le cœur plein d’amour pour tous.

Soyons toutes et tous pèlerins ! C’est là que nous rencontrerons notre Dieu et qu’il fera de nous ses enfants.

Joseph DESONAY, curé

FÉVRIER 2016: CARÊME DE LA MISÉRICORDE

En cette année sainte de la Miséricorde, le carême prend une importance toute particulière. Après avoir découvert et accueilli la Miséricorde du Père et continuant par la contemplation, la prière, les sacrements, à le faire, nous sommes invités à la porter à nos frères par les œuvres de miséricorde, que je voudrais vous rappeler ici.

1. Nourrir celui qui a faim

Nous ne sommes pas appelés au bout du monde, mais chacun(e) est appelé à agir, là où il (elle) vit, par un soutien financier, moral, politique…

2. Soigner le malade et la personne âgée

Le soin des malades et des personnes âgées n’a jamais concerné autant de monde. Aussi devenons-nous tous des accompagnants proches de personnes âgées ou de malades. Nous sommes appelés à être disponibles à nos aînés.

3. Secourir le sans-abri

De plus en plus d’hommes et de femmes sont victimes du chômage, bénéficiaires des minima sociaux, travailleurs pauvres…Une frange plus importante de la population se trouve menacée par l’exclusion sociale et risque de se retrouver un jour dans la rue. Soyons toujours plus attentifs à ces frères et sœurs.

4. Accueillir l’étranger

Face à l’afflux de demandeurs d’asile en Europe et bien plus encore, dans les pays voisins des zones de conflit, le Pape François a demandé à tous les chrétiens de se mobiliser. Cette situation nous invite à une conversion de cœur: nous ouvrir à celui qui vient, être attentif à autrui, qu’il soit d’une autre origine, culture, génération, religion. Portons sur eux un regard d’accueil.

5. Visiter le prisonnier

Visiter ceux qui sont en prison. Mais il existe aujourd’hui bien d’autre «captifs»:
Les victimes de mouvements sectaires, les retenus par des relations familiales malsaines, l’enfer des addictions aux drogues, à l’alcool, à la pornographie, au jeu … Et tous ceux, enfermés en eux-mêmes, incapables d’accéder à leur propre liberté intérieure.

6. Accompagner celui qui va mourir

Devant la fragilité de l’homme face à sa propre mort, nous pouvons apprendre à respecter la fragilité présente en tout homme: dans la vie à naître, les enfants, les personnes porteuses d’un handicap, ceux qui s’approchent de la mort.

7. Consoler celui qui souffre

En tant que chrétiens, nous sommes invités à créer une société, où chacun est reçu, soutenu dans ses difficultés, ses souffrances, ses échecs, en prenant soin des plus faibles, des plus accablés.

8. Inviter au discernement

Quel est notre appel au sein de l’Église et dans la société ? La situation d’un monde sécularisé et multiculturel nous pousse à retrouver la dimension radicale de l’annonce de la foi au Christ, lui qui se révèle comme un chemin de bonheur pour tout homme.

9. Proposer le pardon

Que de conflits, de tensions, de haine dans le monde autour de nous, voire en nous. Nous sommes invités à faire la paix dans nos quartiers, nos familles et où nous pouvons agir. Il est aussi important de recevoir la paix en notre cœur.

10. Prier les uns pour les autres

Qu’elle soit personnelle ou communautaire, la prière nous relie au Seigneur et les uns aux au-tres. Elle nous permet de nous porter les uns les autres, d’offrir un réconfort ou un appui, de confier chacun à l’amour miséricordieux de Dieu, notre Père.

Que ce temps de Carême soit pour chacun(e) un temps de pèlerinage vers Dieu et vers nos frères et sœurs, le cœur rempli de Miséricorde.

Joseph DESONAY, curé

JANVIER 2016: NOËL – NOUVEL AN

Noël ! Tout s’illumine autour de nous : les rues, les vitrines, les maisons sont revêtues de lumière. C’est la fête : sapin, cadeaux, repas, bûche, rencontre en famille. Mais, au fond, pourquoi la fête, pourquoi toutes ces lumières ?

Saint Luc nous parle de la naissance d’un enfant, dans une grotte de BETHLÉEM, au hasard d’un voyage. Cet enfant, couché dans une mangeoire a, comme premiers visiteurs, des bergers. Ces hommes sont rejetés de la société et considérés comme des voleurs, des brigands. C’est chez eux que cet enfant naît.

L’évangile nous dit que cet enfant, c’est le Fils de Dieu, c’est le Verbe éternel. Dieu vient habiter chez les hommes, il naît humblement, pauvre au milieu des pauvres. Est-ce possible ? Que veut-il nous dire ?

Cette naissance nous découvre le grand amour de Dieu : « Dieu a tant aimé les hommes, qu’il leur a donné son Fils unique » Jean 3, 16. Dieu vient, par son Fils, habiter l’humanité. Dieu se fait homme, pour que l’homme devienne Dieu. Chaque femme, chaque homme est vraiment fils de Dieu. Nous avons tous une valeur infinie, nous sommes de la famille de Dieu, aimés de lui, sans limite. C’est là la raison fondamentale qui, nous pousse à respecter les autres du plus petit au plus grand. En chacun, il y a cette lumière d’amour. Nous sommes invités à la découvrir, cachée dans les cœurs. Au-delà de la faute, de la pauvreté, des différences, des limites, il y a en chacun(e) cette capacité d’aimer et d’être aimé.

Vivre Noël, c’est cela : reconnaître chacun(e) comme ayant une dignité, qu’il reçoit gratuitement de Dieu et qui nous suggère de l’accueillir comme une sœur et un frère, dans le respect de sa personne.

C’est aussi le chemin de la tendresse de Dieu, qui se fait miséricorde.

En cette année jubilaire, ouvrons plus particulièrement nos vies à cet enfant, qui est le Chemin, la Vérité, la Vie, qui nous conduit au Père, plein de miséricorde et d’amour.

Que cette fête de Noël et cette année nouvelle soient, plus que jamais pour chacun(e), source de grâces, d’amour, d’espérance, de joie et de bonheur !

Joseph DESONAY, curé

DÉCEMBRE 2015: ANNÉE SAINTE

Ce 8 décembre commence pour les catholiques une année importante. Nous allons vivre l’Année Sainte de la Miséricorde. Pour certains, ces mots semblent surannés, sans véritable contenu. Arrêtons-nous quelques instants pour découvrir combien cet événement répond à un besoin que nous partageons avec tous les hommes de notre temps.

La miséricorde, voilà, un mot qui, trop souvent est limité à une interprétation : celle du Pardon. Bien sûr cet aspect est important, mais, il est loin de découvrir toute la profondeur de ce mot.

Miséricorde, en hébreu, a la même racine que le terme qui désigne le sein maternel Il veut nous découvrir tout l’amour de Dieu, qui est un amour qui donne vie et fait grandir, comme l’amour de la Maman pour son bébé, qu’elle porte en elle.

En grec, ce mot se traduit par «Eleïson», rendu par «prends pitié». Mais le terme grec possède bien d’autres significations et il, est lié au mot «Elion, l’huile». Celle-ci donne la lumière, à l’époque de Jésus elle guérit, dans la Bible, elle donne la dignité de roi. C’est l’amour, qui vient nous libérer de toutes les blessures de notre vie. Il est aussi lumière et donne sens à nos vies. Il nous dit que tous, nous avons droit au respect et rend à chacun(e) sa dignité.

Cet amour Miséricorde est important pour notre monde, qui trop souvent a perdu le sens, où l’on méprise et écrase pas mal d’hommes et de femmes, où beaucoup souffrent dans leur corps et dans leur cœur des blessures reçues.

Nous voyons donc que toutes et tous, nous avons besoin d’accueillir cet amour miséricordieux et de le partager à nos frères et sœurs.

Et l’année sainte, dans tout cela ?

C’est une année jubilaire (50 ans du Concile Vatican II), une mise en route, un pèlerinage à la rencontre de la Miséricorde, une année particulière de grâce et de conversion.

Pour signifier notre «Oui» à cette conversion, nous sommes invités à faire un pèlerinage vers un lieu jubilaire et à passer par la «Porte Sainte.»

Passer par la Porte Sainte, c’est se plonger dans les bras de Dieu pour y recevoir sa tendresse, sa miséricorde. Ressortir par cette porte, c’est nous laisser envoyer vers nos frères pour leur partager ce que nous avons reçu.

Habituellement les portes saintes se trouvent dans les 4 grandes basiliques à Rome. Mais le Pape François souhaite que tous, pauvres et riches, puissent passer par ces portes. Il a donc demandé aux Évêques de désigner plusieurs lieux saints dans leur diocèse.

Ici, à LIÈGE, notre Évêque a, entres autres, choisi «Le Petit Lourdes», à BASSENGE, comme lieu jubilaire. Ainsi donc une porte sainte sera inaugurée là-bas, le dimanche 20 décembre, à 10h, lors d’une eucharistie. Cette porte sera ouverte tous les jours et nous pouvons nous y rendre, surtout en groupe. Chaque vendredi, une permanence d’écoute et une célébration du sacrement de la réconciliation, de 16h à 18h, sera suivie de la Messe de la Miséricorde.

D’autres événements sont programmés et vous en serez informés en temps utile. Bonne année Sainte à toutes et à tous.

Joseph DESONAY, curé.

NOVEMBRE 2015: LA TOUSSAINT

À la Toussaint nous célébrons la fête d’un peuple en Marche. Saint Jean, dans l’apocalypse, nous dit : « J’ai vu ! Et voici une foule immense, que nul ne peut dénombrer, une foule de toute nation, tribu, peuple, langue. » Cette foule, ce cortège c’est l’humanité en marche vers la vie, vers la gloire de Dieu.

Dans cette foule, il y a d’abord ceux qui «vivent la grande épreuve ». C’est-à-dire ceux qui vivent sur cette terre. La grande épreuve, c’est le combat entre le bien et le mal. Ce combat que nous vivons tous. Appelés à vivre l’amour parfait, nous sommes tentés par la jalousie, l’égoïsme, l’orgueil, la violence, le repli sur soi…. Et avec la force de l’Esprit Saint, nous avons à transformer ce monde, à rendre l’amour vainqueur.

Puis il y a «ceux qui lavent leurs robes et les blanchissent dans le sang de l’Agneau.» Ce sont ceux qui vivent le passage de la mort. Chacun, ils ont besoin d’être purifiés car ils arrivent avec leurs vêtements salis par la grande épreuve. Cette purification qui les rendra pur comme Dieu est pur, qui les rendra Saint comme Dieu est Saint. Ils ne peuvent réaliser cette purification par eux-mêmes, ni par leurs apports, ni par leurs mérites. Ils ont besoin de se plonger dans «le sang de l’Agneau». Ils ont à accompagner le Christ sur ce chemin du plus grand amour, celui de sa passion, sa mort et sa résurrection en mourant avec Lui, à eux-mêmes et à toutes leurs fautes.

Il y a enfin «cette foule immense en vêtement blanc» qui se tient debout devant le trône et devant l’agneau et qui chante la gloire, la louange de Dieu. Ils sont arrivés dans la maison du Père où ils ont revêtu le Vêtement Blanc, la pureté même de Dieu, où ils vivent la plénitude de l’amour dans la paix et la joie.

Que ces images tirées de l’apocalypse (Apocalypse de saint Jean 7, 2-4, 9-14) soient pour chacun source d’Espérance de Paix et d’Amour.

Bonne Fête de Toussaint à tous!

J. DESONAY, doyen

SEPTEMBRE 2015: AVANCER DANS L’UNITÉ

Septembre, mois de la rentrée, d’un nouveau départ. Cette année sera riche en événements pour l’Église universelle. En octobre : synode sur la Famille; en décembre: ouverture de l’année jubilaire extraordinaire sur la Miséricorde. Mais aussi pour notre Unité pastorale de la Vallée du Geer. Il est important que nous grandissions dans la collaboration entre les différentes communautés. Rappelons-nous que nous n’avons plus qu’une seule paroisse pour la Vallée du Geer, grande paroisse composée de 7 communautés.

Le lieu d’animation, de rassemblement, de célébration est la paroisse où, comme le dit notre vicaire général: «tout est donné pour tous.» Vous comprenez donc qu’il est essentiel que nous ayons régulièrement des célébrations uniques pour toutes les communautés, dans la paroisse, lieu d’unité. Nous avons à nous déplacer d’une communauté à l’autre pour les célébrations dominicales.

Pour la catéchèse des enfants, il est urgent de les rassembler dans un endroit unique, afin qu’ils se rencontrent et forment un véritable groupe. Ils pourront ainsi découvrir qu’ils ne sont pas les seuls à vivre la catéchèse, comme « les derniers des Mohicans».

Nous avons aussi à nous rencontrer et à mieux nous connaître entre les différentes communautés. Pour cela il faut pouvoir partager des temps de convivialité, de rencontres; vivre des temps de partage sur notre foi, afin de nous aider à rester fidèles et à pouvoir être témoins de ce qui nous fait vivre, de notre espérance, de l’amour qui nous vient de Dieu. Nous avons aussi à célébrer l’Eucharistie ensemble et à former, comme nous y invite notre Évêque, une assemblée significative.

Dans cet esprit, pour bien commencer l’année, nous aurons le dimanche 27 septembre, un avant-midi dominical. À partir de 9 heures, nous nous retrouverons à EMAEL, pour un petit déjeuner, suivi d’un temps de partage et de la célébration à 11h. (Seule célébration pour l’unité, ce dimanche). Vous êtes toutes et tous attendus à cet avant-midi (Inscriptions souhaitées au 04 286 30 01). Ces temps de rencontre et de célébration se dérouleront régulièrement pendant l’année.

Cette unité, nous avons à apprendre à la vivre à tous les niveaux de la pastorale. C’est pourquoi, durant cette année, nous diminuerons le nombre d’eucharisties le week-end, et reverrons la répartition de celles-ci, dans les différentes communautés. Nous vivrons ainsi des célébrations mieux animées, où nous serons plus nombreux et formerons une assemblée significative.

Tous ces changements ont déjà été amorcés, dans la Vallée du Geer, mais le temps est venu d’aller plus loin et de vraiment réaliser et vivre la Grande Paroisse de l’Unité pastorale.

Tout changement d’habitudes est difficile à vivre, mais avec la bonne volonté de chacun(e) et l’aide de l’Esprit Saint, nous pourrons avancer ensemble pour donner vie à notre paroisse et à nos communautés.

Bonne rentrée de septembre ! Union de prières avec toutes et tous !

Abbé Joseph DESONAY, curé.

ÉTÉ 2015: LE PETIT LOURDES CÉLÈBRE SES 125 ANS

François NOUWEN fut nommé curé de BASSENGE en 1875. Dès son arrivée dans la paroisse, il encouragea la dévotion à Notre-Dame de LOURDES, à qui il attribuait une spectaculaire guérison. Très soutenu par ses paroissiens, il acheta un vaste terrain presque en face du presbytère, et construisit, il y a 125 ans, une grotte semblable à celle de LOURDES.

Le curé vit alors arriver un grand nombre de fidèles venus de toute la région, et même de BRUXELLES, des PAYS-BAS, d’ALLEMAGNE. Tous ceux qui n’avaient pas les moyens de se rendre à LOURDES en FRANCE, venaient prier Marie à BASSENGE. L’endroit, qui devenait de plus en plus célèbre, fut appelé “LOURDES des pauvres” ou “Petit LOURDES”.

De nombreux pèlerinages arrivèrent de partout et l’œuvre du “Petit LOURDES” prit une dimension telle que le curé NOUWEN songea à demander l’aide d’une congrégation religieuse.

Monseigneur RUTTEN, Évêque de LIÈGE, autorisa la congrégation des Religieux du Saint-Sacrement à s’établir à BASSENGE pour desservir la grotte et s’occuper des pèlerinages. Le 20 juillet 1902, les premiers Pères du Saint-Sacrement arrivèrent à BASSENGE.

Le curé NOUWEN décéda le 25 septembre 1902. Les Pères du Saint-Sacrement héritèrent des biens du curé et devinrent propriétaires, non seulement de la grotte et du domaine du “Petit LOURDES”, mais aussi de l’école des garçons et d’un domaine destiné à la construction d’un hospice.

L’école des garçons (actuellement la salle paroissiale), fut transformée par les Pères en chapelle provisoire, en attendant la construction d’une chapelle et d’un couvent sur la colline.

La chapelle définitive sur la colline fut bénite solennellement par l’Évêque de LIÈGE, Monseigneur RUTTEN, le 3 novembre 1904. Le couvent pouvait accueillir 40 religieux.

En 1905, les Pères érigèrent, en plus du Rosaire, un chemin de croix dans la colline. Sous l’impulsion des religieux, l’œuvre du “Petit Lourdes” connut une extraordinaire expansion. De partout, les pèlerins affluaient. Chaque paroisse environnante avait son jour annuel de pèlerinage.

De nombreuses manifestations religieuses furent organisées. La principale fut sans doute “LE MYSTÈRE DU CHRIST-ROI”, grand spectacle qui attira, en 1934, plus de 10 000 personnes à BASSENGE.

En 1922, le noviciat de l’ordre des Pères du Saint-Sacrement fut installé à BASSENGE. Et de 1935 à 1939, un juvénat vit le jour dans l’ancien hospice N-D. de LOURDES.

Lorsqu’en 1956, on construisit une nouvelle chapelle sur la colline, personne ne se doutait qu’une bonne dizaine d’années plus tard, les Pères, devenus trop peu nombreux, quitteraient BASSENGE, abandonnant le “Petit LOURDES”, de moins en moins fréquenté.

À la place des Pères, un atelier protégé “Le Val du Geer” et un home pour handicapés, “La Cerisaie”, furent installés. Cette heureuse reconversion connaîtra jusqu’à nos jours une très belle expansion.

Quant au “Petit LOURDES”, il tomba en léthargie. Seuls quelques dévoués comme le Frère Auguste, le Père Barbé, Julien MAQUET…, gardèrent allumée la petite flamme de vie.

Mais cette petite flamme allait devenir un grand feu, car depuis 25 ans, une dynamique équipe, constituée en ASBL “Les Amis du Petit LOURDES” a rendu au domaine son éclat d’antan.

Depuis octobre 1989, où l’on fêta les 100 ans du “Petit LOURDES”, le domaine, remis en état, accueille à nouveau des milliers de fidèles qui viennent confier à Marie leurs prières, leurs peines, leurs espoirs.

Parmi les nombreux travaux de restauration, il faut signaler la remise en état par Henri HARDY et Madame GROOTHUIS des chapelles du Rosaire et l’éclairage du site, réalisé en 1994, qui rend l’endroit encore plus accueillant.

Mais les célébrations Eucharistiques dans cette cathédrale en plein air très fréquentée devaient se limiter à la belle saison.

C’est alors qu’est venue l’idée de construire une nouvelle chapelle pour abriter les pèlerins et prolonger les célébrations toute l’année. Un fameux défi qui a été relevé et réalisé par une merveilleuse équipe de bénévoles et l’aide de très nombreux entrepreneurs et habitants des environs. La chapelle, éclairée d’une belle et grande verrière présentant des vitraux remarquables, a été inaugurée par Monseigneur l’Évêque Aloys JOUSTEN le 1er mai 2008.

Au fil du temps, le nombre de pèlerins ne cesse d’augmenter. Nombreux sont ceux qui viennent, dans notre monde stressé, chercher guérison intérieure et réconfort dans ce havre de prière et de paix. Bien des personnes retrouvent auprès de Marie, confiance et espérance.

125 ans ! Il n’est pas possible de laisser passer cet anniversaire sans une Eucharistie à la mesure de l’événement.

Le samedi 4 juillet à 18h, une Eucharistie Solennelle d’Action de Grâce sera présidée par Monseigneur l’Évêque Jean-Pierre DELVILLE et animée par la chorale “Ballade” de VERVIERS et par l’Harmonie Royale Broederband de ZUSSEN. Cette même harmonie donnera, à 17h30, un concert musical.

Bienvenue à tous !

Comme chaque année, une grande procession aux flambeaux nous réunira le 14 août à 20h30. Et le lendemain, 15 août à 10h, une messe solennelle en plein air sera célébrée à la grotte.

Rappelons que l’Eucharistie est proposée aux pèlerins tous les 1ers dimanches du mois à 18h (sauf en juillet et en août) et que chaque vendredi de l’année, à 18h, la messe est célébrée soit en plein air, soit à la chapelle, selon le temps.

Il convient pour terminer, de remercier toutes celles et tous ceux qui, discrètement mais efficacement, entretiennent le domaine du Petit Lourdes.

Les amis du Petit Lourdes

JUIN 2015: Juin, mois de stress, mois de la ‘Fête Dieu’

Nous entrons dans le mois de juin. C’est le mois des examens, des épreuves diverses. Mois de stress pour les enfants et les étudiants, mais aussi pour les parents et les proches. Il est important de s’encourager, de se soutenir, de se serrer les coudes.

Pour les étudiants, ce sont les longs moments d’étude et l’inquiétude des examens. Pour les parents, c’est la communion à leur enfant durant ces épreuves, soutien, réconfort, encouragement. Tout cela participe de l’amour.

À propos d’amour, nous avons besoin aussi de nous ressourcer, d’aller à la source de l’amour. Durant ce début de juin, nous vivons dans l’Église, une fête de l’amour, la Fête du corps et du sang du Christ (1er dimanche de juin cette année). Pour nous, Liégeois, c’est la ‘Fête Dieu’, née grâce à l’inspiration de trois femmes: sainte Julienne de CORNILLON, épaulée par ses amies, la bienheureuse Ève de SAINT-MARTIN, et Isabelle de HUY.

Depuis 751 ans, cette fête est célébrée dans l’Église universelle, mais plus particulièrement à LIÈGE. Ce sera le JEUDI 4 JUIN. Voici le programme auquel notre évêque nous invite: à la Basilique Saint-Martin, journée de prière et d’adoration entre 10h et 18h. À 19h30, Eucharistie festive présidée par Mgr Jean-Pierre DELVILLE. À 20h15, Procession solennelle dans les rues de LIÈGE jusqu’à la cathédrale, suivie d’un verre de l’amitié.

Adoration, mais comment et pourquoi adorer?

En réponse à cette question, je voudrais vous partager ce que disait Michel QUOIST, il y a une quinzaine d’années lors d’une conférence: ’Lors des premiers jours de printemps et de soleil, les jeunes de ma ville, lors des jours de congé, vont s’étendre sur la plage pour partager, discuter, lire et s’exposer au soleil. Lorsqu’ils retournent de la plage et regardent leurs bras, ils ont l’impression que rien n’a changé. Mais le soir, lorsqu’ils se déshabillent, ils voient la trace sur leurs bras et ils réalisent qu’ils ont déjà un peu bruni.

L’adoration, c’est un peu la même chose. C’est s’exposer au soleil d’amour de Dieu. On lit, on fait silence, on se bat avec ses distractions, on récite des prières. Et lorsqu’on quitte, on a l’impression comme les jeunes, que rien ne s’est passé.

Mais pourtant, notre cœur a bruni au soleil de Dieu. Il s’est rempli d’amour.’

Oui, l’adoration est échange de regard vécu dans l’amour. Je le regarde et il me regarde. Voilà un chemin qui peut nous aider à nous ressourcer et à passer cette période parfois difficile des examens.

Exposons-nous quelques minutes au soleil de Dieu.

Joseph DESONAY, curé

MAI 2015: RÉCITER LE CHAPELET, POURQUOI?

Souvent, les gens me demandent si je récite le chapelet. Ils croient que, curé moderne, je laisse ça à celles qu’on appelle les bigotes.

Je le récite chaque jour et je le médite. J’aime immensément mon chapelet. Le chapelet c’est la méditation de quinze moments essentiels de la vie de Jésus, liés à sa Mère. Le Rosaire nous permet de contempler la vie du Christ et les moments les plus importants liés à la vie de sa Mère. C’est un merveilleux album de famille. Il passe de la joie à la souffrance et se termine par une lumière éblouissante : la Résurrection.

Le chapelet, c’est la prière des pauvres. Oui, « c’est la prière des pauvres ».
C’est pour cela qu’on n’en veut plus.

Les objections pour ne pas les citer ?

« C’est un truc de vieilles ».
Là, tu te plantes. Je connais de plus en plus de jeunes qui le récitent.

«C’est marmonner la même prière. C’est lassant et je pense à autre chose ».
Là, t’as tout faux. Répéter «Je vous salue, Marie», à plein cœur, même si tu t’évades de temps en temps de ta prière, tu te projettes dans un souffle d’amour qui te porte et te dynamise. Le Rosaire te met dans un climat d’élévation. En effet, la prière, ce n’est pas tirer le Ciel vers la terre pour que Dieu, par sa Mère, exauce automatiquement tout ce que tu demandes. C’est pour s’élever vers Dieu qui sait, lui, mieux que toi, ce dont tu as besoin. C’est le sens de la parole du Christ : «Tout ce que vous demandez sera exaucé.»
Quels petits miracles Marie n’a-t-elle pas accomplis pour tel ou tel de mes jeunes, alors que j’étais paumé face à eux et sans solution ?

«Je préfère parler directement à Dieu».
O.K.! Mais n’oublie pas que Dieu, ayant ras-le-bol de ne pas être aimé, a envoyé son Fils Jésus dans le ventre de Marie d’abord ! Et puis bébé, ado, adulte, Jésus nous a tracé la route après trente-trois ans de présence parmi nous. On est quand même un milliard de chrétiens à croire qu’il a existé, il y a juste deux mille ans. Et qu’il existe au cœur de nous-mêmes, comme Fils de Dieu.

Que cette méditation du Rosaire te fasse mieux comprendre la vie du Christ.

N’oublie pas surtout que, sans sa Mère, le Christ n’aurait jamais été ce qu’il a été. Et bien sûr, le discret saint Joseph a été incontestablement le père par excellence.

Marie, depuis deux mille ans, est apparue partout. LOURDES, FATIMA, PONTMAIN, LA SALETTE et j’en passe… Dieu a permis cela. Pourquoi ? Parce qu’il nous a créés homme et femme. Et que Dieu a donné à chaque humain une tâche précise. À travers chaque apparition de Marie, il nous fait signe. À Marie, il a donné le pouvoir fabuleux d’être notre Mère et la Mère de l’Église. C’est la plus grande sainte, la plus parfaite. Elle a une puissance immense.

Médite sa vie à travers ses quinze mystères.

Accroche-toi à ton chapelet.

Tu verras combien ces Ave Maria t’apporteront une joie immense. Ils toucheront le Cœur de Marie. Elle intercédera auprès de Dieu. J’appelle cela les « sourires de Marie ».

Attends-toi à ce qu’elle te comble de grâces. Allez! Ouvrons l’Album de famille de Marie en méditant les grands moments de sa vie. Invoquons-la par le Rosaire.

Garde un chapelet dans ta poche. Ça te permettra à tout moment et partout de dire comme un enfant : « Je vous salue, Marie. »

Guy GILBERT, prêtre

Avril 2015: ACCUEILLIR NOTRE ÉVÊQUE, VIVRE PÂQUES

La semaine du 20 au 26 avril, notre Évêque Mgr Jean-Pierre DELVILLE viendra à la découverte des 6 unités pastorales de notre doyenné de la Basse-Meuse. Il rencontrera des groupes engagés dans la solidarité, l’enseignement, la pastorale (Cf. article).

Il y aura deux moments forts pour tout le doyenné où vous êtes plus particulièrement invités: le lundi 20 avril à 20h à la collégiale à VISÉ, nous vivrons une soirée rencontre prière. Ce sera le moment de demander à l’Esprit-Saint de nous éclairer et de nous aider à vivre cette semaine. Il est important que nous soyons nombreux à accueillir notre Évêque et à écouter son premier message. Un autre temps fort sera l’eucharistie de clôture suivie de l’apéritif, le dimanche 26 avril à 10h30 en l’église de BLEGNY. Là aussi, c’est important d’être présent pour rendre grâce et écouter les conclusions et les encouragements que notre Évêque nous adressera à la fin de sa visite. Ce sera aussi l’occasion de le rencontrer, de nous rencontrer lors de l’apéritif.

Monseigneur sera aussi présent dans notre unité de la Vallée du Geer: le lundi 20 avril de 14h à 19h30, il visitera l’atelier protégé, le Petit Lourdes et vers 18h, il rencontrera le groupe ‘Cameroun’. Le samedi 25 avril à 18h, il célébrera la confirmation des jeunes de la vallée; après la célébration, il sera présent au repas ‘sandwichs’.

Ce mois d’avril, nous le commençons par la célébration de la Semaine Sainte et la fête de Pâques, fête centrale de notre vie chrétienne. Suivre Jésus sur le chemin du plus grand amour qui passe par la passion et la croix et vivre avec lui, la résurrection et notre victoire sur le mal et sur la mort, est l’affirmation centrale de notre foi. Elle donne à notre vie, une dimension d’amour, d’espérance et d’éternité.

Bonne visite de notre Évêque,

Bonne semaine sainte, Bonne fête de Pâques!

Joseph DESONAY, curé

Mars 2015: Dimanche des Rameaux: scoop à Jérusalem

Comme une traînée de poudre entre rues et venelles de la ville sous la botte de l’Empire romain, la nouvelle se répand de bouches jusqu’à oreilles : ”Il vient, Il va venir, celui que tout le peuple attend depuis longtemps pour faire tomber le joug pesant sur nos épaules !”

Déjà les plus ardents ont étendu par terre leurs manteaux colorés pour en faire un tapis tandis que d’autres encore coupent aux arbres alentour des brassées de rameaux tout gorgés de printemps. Courant à Sa rencontre hors des murs de la ville, la foule à l’unisson crie son enthousiasme:

“Hosanna ! Gloire à Dieu !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le grand Roi d’Israël ! ”

“Qui est-ce ? ” questionnent, hagards, quelques badauds curieux.

“Vous ne le savez pas ! C’est Jésus, le Messie ! Celui dont les prophètes ont promis la venue ! Regardez, Il arrive ! ”

C’est à ce moment-là qu’offusque l’équivoque : accueilli comme un Roi dont on a, pompeusement, improvisé le sacre aux yeux de tout le peuple… Accueilli comme un Roi, Jésus entre en la ville, monté sur un ânon, le petit d’une ânesse ! Ainsi c’était donc… “ça ”, ce grand Libérateur tant et tant espéré ! Pas même un guerrier chevauchant, arme au poing, un pur sang vigoureux, mais un homme doux et humble avançant, désarmant, au milieu de la foule totalement désarmée !

Serait-ce que, côté terre, comme au premier Noël où Il naît sur la paille, Dieu choisisse à nouveau de chambouler l’échelle de nos valeurs humaines ?

Serait-ce que, côté cœur pour conquérir le nôtre, Dieu choisisse sciemment d’arracher à jamais le masque dur et hautain dont les hommes l’affublent depuis la nuit des temps ?

Étrange cette histoire des tout premiers R a m e a u x et étrange ce Roi qui, quatre jours plus tard et dans Sa démesure, Se mettra à genoux devant tous Ses disciples pour leur laver les pieds !

Et si ces paradoxes devaient, à notre tour, bousculer nos raisons, ne nous étonnons pas car: ”Dieu ne serait pas Dieu s’Il était raisonnable! ” (Charles SINGER)

Marie-Claude PELLERIN

FÉVRIER 2015:  CARÊME, temps de la rencontre

Le CARÊME, ce nom résonne en nous avec privations, faire des efforts, tenir des résolutions: en un mot : froncer les sourcils et prendre la tristesse au sérieux. C’est un carême qui part de nous pour aller à Dieu, au lieu de partir de Dieu pour aller à nous. Et si on inversait les choses? Le carême serait ouverture à la vie, à l’amour, au dialogue, au pardon, à la réconciliation, à l’accueil, au partage échange…Comme le dit saint Paul, dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, qui nous est proposée comme lecture le Mercredi des Cendres : « Nous le demandons, au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » 2Co 5, 20

Se laisser réconcilier ! Cette réconciliation, nous devons la vivre avec Dieu, avec les autres, avec nous-mêmes.

Avec Dieu ! Nous lui en voulons parfois devant certains évènements de nos vies. Nous sommes détachés de lui. Nous avons négligé ces moments de prière, de rencontre, de communion, d’échange d’amour. Pour revivre avec lui cette relation de fille et de fils, dans l’évangile de Matthieu, Jésus nous invite à la prière et plus particulièrement à nous retirer dans le silence de notre chambre, pour retrouver ce cœur à cœur avec notre Père. Lui-même se retirait régulièrement dans un endroit désert de bon matin, pour vivre cette relation filiale avec son Père et notre Père.

Avec les autres ! Là aussi, nous avons régulièrement rompu les ponts, rejeté certaines personnes, refusé des services. Nous avons aussi été blessés par les autres. Jésus nous dit qu’il est important de faire l’aumône avec nos frères. Faire l’aumône, c’est donner à l’autre sans attendre en retour. Donner de l’argent, du temps, de l’écoute, du partage, du dialogue, du sourire, du service… Mais pour rétablir des relations, nous avons besoin de la force d’amour de Dieu. Ce ne sera pas le fruit de nos efforts pour gravir la montagne, mais le résultat de l’abandon, de l’ouverture à la vie de Dieu en nous.

Avec nous-mêmes ! Nous nous en voulons pour pas mal de choses. Nous nous culpabilisons. Il y a de nombreuses parties de nous que nous n’aimons pas, dont nous ne sommes pas fiers. Nos cœurs parfois se sont endurcis. Nous sommes esclaves d’un certain nombre d’habitudes. Nous ne sommes plus vraiment libres. Jésus nous invite à nous libérer de ces habitudes. Il veut transformer notre cœur de pierre en cœur de chair, il veut réchauffer et éclairer de sa lumière, ce qui est froid, ce qui est obscur en nous. Il veut nous libérer de la culpabilité, en nous apportant le pardon, la miséricorde du Père. Une fois encore, cela ne se vivra pas à la force du poignet, mais en nous abandonnant à ce Père plein de tendresse et d’amour, pour chacune et chacun.

Que durant ce carême, nous puissions nous laisser rejoindre par Dieu. C’est lui qui nous rendra libres et nous donnera de vivre d’amour, dans la joie de la Résurrection !

Joseph DESONAY, curé

JANVIER 2015: Premier janvier, journée mondiale de la Paix

Souvent, lorsque l’on parle des fêtes de fin d’année, on parle de la St-Sylvestre. En réalité, en s’exprimant ainsi, on s’arrête en chemin : la St-Sylvestre, c’est le 31 décembre : n’oublions donc pas que ces fêtes, ces réveillons nous font passer au 1er janvier, qui est la fête de Sainte Marie, mère de Dieu et aussi, journée mondiale de la paix.

Le pape François nous rappelle, régulièrement, l’importance de construire la paix dans notre monde, condition sine qua non de la liberté, du respect et de l’épanouissement de tout être humain. Dans son message pour la journée du 1er janvier 2014, il nous parlait «de la fraternité, fondement et route pour la paix.» Je me permets de reprendre ici quelques passages de cette lettre du pape François.

«La fraternité est une dimension essentielle de l’homme, qui est un être relationnel. La vive conscience d’être en relation nous amène à voir et à traiter chaque personne comme une vraie sœur et un vrai frère; sans cela, la construction d’une société juste, d’une paix solide et durable devient impossible. Et il faut immédiatement rappeler que la fraternité commence habituellement à s’apprendre au sein de la famille, surtout grâce aux rôles responsables et complémentaires de tous ses membres, en particulier du père et de la mère.

La famille est la source de toute fraternité, et par conséquent elle est aussi le fondement et la première route de la paix, puisque par vocation, elle devrait gagner le monde par son amour.

Dans de nombreuses parties du monde, la grave atteinte aux droits humains fondamentaux, surtout au droit à la vie et à la liberté religieuse ne semble pas connaître de pause. Le tragique phénomène du trafic des êtres humains, sur la vie et le désespoir desquels spéculent des personnes sans scrupules, en représente un exemple inquiétant. Aux guerres faites d’affrontements armés, s’ajoutent des guerres moins visibles, mais non moins cruelles, qui se livrent dans le domaine économique et financier avec des moyens aussi destructeurs de vies, de familles, d’entreprises.

Comme l’a affirmé Benoît XVI, la mondialisation nous rend proches, mais ne nous rend pas frères. En outre, les nombreuses situations d’inégalités, de pauvreté et d’injustice, signalent non seulement une carence profonde de fraternité, mais aussi l’absence d’une culture de la solidarité. Les idéologies nouvelles, caractérisées par un individualisme diffus, un égocentrisme et un consumérisme matérialiste affaiblissent les liens sociaux, en alimentant cette mentalité du “déchet”, qui pousse au mépris et à l’abandon des plus faibles, de ceux qui sont considérés comme “ inutiles ”.

Paul VI affirmait que non seulement les personnes mais aussi les nations doivent se rencontrer dans un esprit de fraternité. Et il explique : «Dans cette compréhension et cette amitié mutuelles, dans cette communion sacrée, nous devons […] œuvrer ensemble pour édifier l’avenir commun de l’humanité». Ce devoir concerne en premier lieu les plus favorisés. Leurs obligations sont enracinées dans la fraternité humaine et surnaturelle et se présentent sous un triple aspect : le devoir de solidarité, qui exige que les nations riches aident celles qui sont moins avancées; le devoir de justice sociale qui demande la recomposition en termes plus corrects des relations défectueuses entre peuples forts et peuples faibles; le devoir de charité universelle, qui implique la promotion d’un monde plus humain pour tous, un monde dans lequel tous aient quelque chose à donner et à recevoir, sans que le progrès des uns constitue un obstacle au développement des autres.

Ainsi, si on considère la paix comme ‘opus solidaritatis’, de la même manière, on ne peut penser en même temps, que la fraternité n’en soit pas le fondement principal. La paix, affirme Jean-Paul II, est un bien indivisible. Ou c’est le bien de tous ou il ne l’est de personne. Elle peut être réellement acquise et goûtée, en tant que meilleure qualité de la vie et comme développement plus humain et durable, seulement si elle crée de la part de tous, «une détermination ferme et persévérante à s’engager pour le bien commun». Cela implique de ne pas se laisser guider par «l’appétit du profit» et par «la soif du pouvoir ». Il faut avoir la disponibilité de “se perdre” en faveur de l’autre au lieu de l’exploiter, et de “le servir” au lieu de l’opprimer pour son propre avantage. […] L’“autre” – personne, peuple ou nation – [n’est pas vu] comme un instrument quelconque dont on exploite à peu de frais la capacité de travail et la résistance physique pour l’abandonner quand il ne sert plus, mais comme notre “semblable”, une “aide”.

La fraternité a besoin d’être découverte, aimée, expérimentée, annoncée, et témoignée. Mais c’est seulement l’amour donné par Dieu qui nous permet d’accueillir et de vivre pleinement la fraternité.

Le nécessaire réalisme de la politique et de l’économie ne peut se réduire à une technique privée d’idéal, qui ignore la dimension transcendante de l’homme. Quand manque cette ouverture à Dieu, toute activité humaine devient plus pauvre et les personnes sont réduites à un objet dont on tire profit. C’est seulement si l’on accepte de se déplacer dans le vaste espace assuré par cette ouverture à Celui qui aime chaque homme et chaque femme, que la politique et l’économie réussiront à se structurer sur la base d’un authentique esprit de charité fraternelle et qu’elles pourront être un instrument efficace de développement humain intégral et de paix.

Que Marie, Mère de Jésus, nous aide à comprendre et à vivre tous les jours la fraternité qui surgit du cœur de son Fils, pour porter la paix à tout homme sur notre terre bien-aimée.

(Message du pape François pour la journée de la paix, janvier 2014, cfr. site internet vatican.va)

C’est dans ce sens, que je vous souhaite à tous une année 2015 pleine de fraternité et de paix !

Joseph DESONAY, curé

DÉCEMBRE 2014: Décembre, nuit et lumière

Décembre, le mois où nous affrontons le froid, les nuits les plus longues, le temps maussade, la fatigue d’une année.
Décembre, dernier mois de l’année, mois des bilans, mois durant lequel on se souvient de tout ce qui s’est passé pendant 12 mois.

Ce bilan, pour beaucoup ne sera pas très agréable : décès, maladie, chômage, séparation, difficultés économiques. Si nous regardons le monde, là aussi, que de catastrophes : inondations, tremblements de terre, persécutions de chrétiens ou de populations minoritaires, guerres, violence, même dans notre pays.

Et pourtant, nos rues s’illuminent, nos magasins mettent leurs plus beaux atours, certaines façades se parent de lumière, des sapins naissent dans les jardins. C’est aussi le moment des cadeaux : fête de la Saint-Nicolas, jour où nous voyons briller les yeux des enfants, devant les cadeaux, qui leur sont offerts par le Grand Saint.
Noël : moment des jolis paquets sous le sapin, où chacun se réjouit de ce qu’il a reçu, jours de fête, dans la joie, la chaleur de la rencontre.

Mois de décembre, moment plus particulier de solidarité, nous vivons l’ouverture des Restos du cœur et des lieux d’accueil pour les sans-abri, des repas festifs seront organisés pour les plus démunis, les personnes isolées. Pendant six jours et six nuits, des animateurs de radio et des artistes s’enfermeront dans une cage en verre, à LIÈGE, pour récolter un maximum d’argent, pour les 40.000 enfants de 0 à 3 ans, qui, en Wallonie, vivent sous le seuil de pauvreté. Dans les églises, on nous invitera à partager, lors de la collecte Vivre Ensemble, pour aider les organisations qui s’occupent des pauvres de chez nous, de plus en plus nombreux.

Pourquoi toutes ces lumières, pourquoi cette accumulation de gestes d’entraide ? Pour nous éloigner de la réalité et nous laisser emporter quelques heures dans la féerie de la fête ? Pour nous donner bonne conscience et ne pas aller plus loin dans le partage ou dans la mise en œuvre de vraies solutions ?

Non ! Décembre est le mois de Noël.

Comme le dit le prophète Isaïe: « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie…Oui, un enfant nous est né, un Fils nous a été donné. » Is 9, 1-6.

Noël, Dieu nous a tant aimés, qu’il nous a donné son Fils unique. Nous fêtons le don de l’amour de Dieu. L’enfant de la crèche nous annonce cette Bonne Nouvelle : Toute femme, tout homme, quelle que soit sa situation, sa race, sa richesse ou sa pauvreté, tous sont et seront toujours aimés de Dieu. Si nous accueillons vraiment son message, si nous le laissons grandir dans nos cœurs, si nous le vivons dans notre quotidien, alors, oui, Noël devient une vraie fête, fête de l’amour reçu et partagé, fête de cette lumière, dont aucun être humain ne peut être privé, fête de cette joie, au plus profond de nous-mêmes, que rien ne pourra nous arracher.

Alors OUI aux lumières, à la fête, au partage, à l’entraide, à l’accueil, à la rencontre avec les pauvres, les délaissés, les malades, car Noël, c’est l’amour !

Bon mois de décembre à toutes et à tous, dans l’espérance et l’amour de Noël qui vient. Bonne fête de Noël à chacun(e) !

Joseph DESONAY, curé

NOVEMBRE 2014: Se souvenir – Faire mémoire.

Le mois commence par la fête de Toussaint.
C’est une grande fête, c’est notre fête à tous. En effet, nous célébrons bien sûr avant tout, tous ceux qui nous ont quittés et qui sont dans la maison du Père.

C’est l’occasion de nous souvenir de qui ils étaient, des moments vécus ensemble. Il est aussi important de leur rendre hommage pour ce qu’ils ont été pour nous. Nous allons garnir leur tombe et nous recueillir quelques instants devant ces monuments. Mais il y a plus dans cette fête. Au fond, nous n’allons pas fleurir des pierres et nous ne nous arrêtons pas devant des disparus. Non, nos défunts sont bien vivants, mais autrement. C’est pourquoi nous voulons rester en communion d’amour avec eux rassemblés dans l’amour du Père. Nous voulons les rendre présents à nos vies. C’est plus que se souvenir, c’est faire mémoire. C’est accueillir aujourd’hui, la présence vivante dans nos vies.

Et puis, la Toussaint, c’est aussi notre fête à tous, car baptisés dans le Christ, vivant de l’amour, désirant cet amour, nous sommes déjà des saints. Mais comme le dit saint Paul «ce que nous sommes n’apparaît pas encore pleinement ». Et donc nous vivons en communion les uns avec les autres et aussi avec ceux qui nous précèdent auprès de Dieu. C’est la fête de cette grande chaîne, de ce grand réseau où chacun est irrigué par l’amour de tous, que l’on appelle la communion des saints.

C’est encore le mois où l’on se souvient de la fin de la guerre 14-18 et de toutes les armistices. Se souvenir nous invite à construire la paix aujourd’hui, en nous, dans nos relations, dans le monde.

C’est cela aussi rendre présentes et honorer les victimes des deux guerres, de toutes les guerres.

Enfin ce mois nous conduit au début de l’Avent, c’est-à-dire le début de l’année liturgique. Pour les chrétiens, c’est la fin d’une année et le début d’une nouvelle année. Là encore, c’est un temps favorable pour faire mémoire et rendre grâce pour tout ce qui a été bien et bon durant l’année passée. Pensons à tout ce que nous avons donné et reçu, à tous ces moments de convivialité, d’amitié. N’oublions pas les moments difficiles pour nous ou pour les autres où la solidarité, le soutien mutuel sont vécus avec force et profondeur. Tous ces moments où nous sommes émerveillés devant la beauté: de la nature, d’une œuvre d’art, d’une musique, d’un enfant…

Pour tout cela, nous pouvons louer Dieu, vivre dans la joie et l’espérance, en nous préparant à accueillir celui qui vient, l’enfant de Noël.

Bon mois de novembre. Osons nous souvenir et faire mémoire.

Joseph DESONAY, curé

OCTOBRE 2014: Octobre, mois de la mission universelle et du rosaire

Il y a quelques années, on parlait des missions et l’on pensait aux «pays des missions» et on les aidait.
Mais depuis on a voulu mettre l’accent sur le fait que tout chrétien doit être missionnaire. Tous nous avons à être témoins de la Bonne Nouvelle, de l’Évangile. Matthieu termine son évangile par ces mots où Jésus dit: «Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde» (Mt 28, 19-20). Ainsi donc les dernières paroles de Jésus c’est pour nous envoyer comme porteurs de l’Évangile partout où nous allons, où nous vivons.

Le pape François nous indique dans son exhortation apostolique dans quel esprit nous devons vivre cette mission d’évangélisation: «remarquons que l’évangélisation est essentiellement liée à la proclamation de l’Évangile à ceux qui ne connaissent pas (plus) Jésus-Christ ou l’ont toujours refusé. Beaucoup d’entre eux cherchent Dieu secrètement, poussés par la nostalgie de son visage, même dans les pays d’ancienne tradition chrétienne. Tous ont le droit de recevoir l’Évangile, les chrétiens ont le devoir de l’annoncer sans exclure personne, non pas comme quelqu’un qui impose un nouveau devoir, mais bien comme quelqu’un qui partage une joie, qui indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable. L’Église ne grandit pas par prosélytisme mais par attraction. » (la joie de l’Évangile 14).

C’est par notre joie et notre amour que nous devons rejoindre nos frères. Cette joie de croire, nous ne la vivrons vraiment que si nous faisons nôtre l’invitation du pape François: « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui-même sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que ‘personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur ‘». ( joie de l’Évangile 3)

Ainsi donc un chrétien vit une joie profonde parce qu’il se sait accueilli et aimé par Dieu tel qu’il vit.

Même si nous avons à traverser les difficultés et les peines, voire les échecs, nous avons à nous rappeler qu’après le Vendredi Saint et la Croix il y a le dimanche de la Résurrection. Au bout de toute nuit, il y a la lumière.

Pour nous aider sur ce chemin de joie et d’espérance, l’Église nous invite en ce mois d’octobre à redécouvrir le rosaire. Cette prière nous aide à nous laisser guider par Marie, mais surtout elle nous donne de redécouvrir Jésus à travers les «mystères», moments de la vie de Jésus médités à chaque dizaine.

Que ce mois d’octobre nous donne de mieux rencontrer Jésus-Christ et de grandir dans la joie.

Joseph DESONAY, curé

SEPTEMBRE 2014: La Nouvelle Paroisse: Communauté de communautés

Avec ce mois de septembre, nous démarrons une nouvelle année dans les écoles, mais aussi dans la vie de nos communautés, après un temps de vacances, qui, je l’espère, fut profitable à chacune et à chacun.
C’est peut-être le moment de nous rappeler l’objectif de la création des Unités Pastorales (Nouvelle Paroisse) et de découvrir la direction que nous devons prendre pour l’avenir.

Le chantier paroisse a été créé pour permettre à chaque communauté de mieux vivre en ne se refermant pas sur elle-même, mais en s’ouvrant à d’autres. C’était aussi une réponse à un besoin de s’enrichir des richesses et des capacités de chaque communauté. La mise en commun, l’entraide, la collaboration, la rencontre, tout ce qui fait la richesse de chacun, ne peut que nous aider à mieux vivre notre foi et à mieux la célébrer. Des pas ont déjà été faits, mais il faut continuer la route.

Pour orienter ce chemin, je voudrais reprendre un passage de l’exhortation «La joie de l’Évangile» du Pape François: «La nouvelle Paroisse est communauté de communautés, sanctuaire où les assoiffés viennent boire pour continuer à marcher et centre d’un constant envoi missionnaire. Mais nous devons reconnaître que l’appel à la révision et au renouveau des paroisses n’a pas encore donné des fruits suffisants pour qu’elles vivent encore plus proches des gens, qu’elles soient des lieux de communion vivante et de participation, et qu’elles s’orientent complètement vers la mission. » (n°28)

De la même façon, dans sa lettre pastorale intitulée Kairos pastoral, notre évêque nous propose quatre priorités et dans la troisième, il insiste sur la constitution interne de l’Église et nous rappelle l’importance de la formation de l’Unité Pastorale, où l’on met en commun ses potentialités. Il nous dit: «C’est là ma troisième priorité: comment faire naître un esprit d’amitié, un témoignage d’amour mutuel, une véritable fraternité ? »

Dans un monde sécularisé, nous ne pouvons pas nous contenter d’entretenir les structures existantes.

Mais nous devons devenir toujours plus comme les premières communautés décrites dans les Actes des Apôtres: «Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la Fraction du pain (eucharistie) et aux prières » (Ac 2, 42)

Pour ces raisons, nous vous proposons cette année de réfléchir sur la façon de rendre plus vivants nos différents moments de prière et de célébration. Et surtout, nous nous efforcerons de mieux vivre nos relations dans l’amour, afin d’être témoins, par nos rencontres et notre manière de vivre, que l’on puisse dire de nous: « Voyez comme ils s’aiment ! » Dans ce sens, nous multiplierons les moments de rencontre, de prière, de convivialité entre les 7 communautés de notre Unité pastorale.

Nous aurons déjà une eucharistie commune, pour toute l’Unité (la seule du dimanche) le 21 septembre, à 10h30, en l’église de ROCLENGE. Chaque communauté, chaque mouvement, chaque chrétien est fortement invité à venir célébrer ensemble la rentrée. Après l’Eucharistie, un apéritif nous sera servi et nous permettra de nous rencontrer et de mieux nous connaître.

Bonne année pastorale à toutes et à tous, dans une véritable fraternité !

Joseph DESONAY, curé

Été 2014: VIVRE EN HOMME NOUVEAU (suite)

Lorsque j’écris ces lignes, nous sommes en plein « mundial ». Vous me permettrez donc de faire une comparaison avec le football. Les vacances ne sont-elles pas un peu comme la « mi-temps » d’un match? À ce moment, le jeu s’arrête et les joueurs en profitent pour se reposer, se faire soigner, reprendre des forces. C’est aussi le moment de se désaltérer et de se nourrir. C’est enfin l’occasion de faire le point sur la manière de jouer et éventuellement de modifier ce qui n’est pas valable.

Pour nous aussi, les vacances sont une interruption dans notre rythme de vie. On pourrait dire : « Le jeu s’arrête. » Durant cette période, il est important de vivre avec un peu moins de stress, alors que trop souvent, pressés par le temps et les occupations, nous devons courir. Voici le moment de ralentir, de prendre le temps. Temps du repos, durant lequel nous récupérons de nos fatigues à travers des activités qui nous détendent et nous aident à refaire le plein de santé, de soleil, d’énergie.

C’est aussi un moment où nous pouvons nous nourrir et nous désaltérer. On peut partir s’enrichir en découvrant une autre région, un autre pays, voire une autre culture. On a l’occasion, même en restant au pays, de découvrir la nature, de s’émerveiller à nouveau de ce qu’il y a autour de soi.

L’occasion nous est donnée aussi de nous enrichir par la lecture, la découverte de certains sites d’internet, qui peuvent nous aider à découvrir tel ou tel sujet. Temps de nous ressourcer en vivant une retraite, en nous retirant dans le silence, en priant, en redécouvrant la bible et plus particulièrement les évangiles. Nous désaltérer par cette relation avec Dieu, mais aussi cette rencontre avec ceux qui nous entourent. Prendre le temps de s’occuper en famille, de s’écouter, de partager, d’aller visiter tel ou telle que nous rencontrons moins régulièrement, de retrouver des amis.

Tout cela nous conduira à faire le point sur ce que nous vivons en temps ordinaire. Nous pourrons prendre distance de nos activités professionnelles et autres, pour mieux les analyser et éventuellement rectifier ce qui ne nous donne pas vie et nous éloigne de l’essentiel. Et ainsi nous reposer, nous fortifier, nous éclairer. Nous reprendrons le «jeu» mieux armés pour remporter la «victoire».

Bonnes vacances à toutes et à tous et à chacun(e), ici ou ailleurs.

Joseph DESONAY, curé

JUIN 2014: VIVRE EN HOMME NOUVEAU.

Lorsque je lis le récit de la Pentecôte, je pense immédiatement à celui de la tour de Babel (Gn11).
Dans ce récit imagé, l’auteur, sous forme de « parabole », nous décrit comment le peuple, qui était uni et parlait la même langue, va se diviser et se disperser. Ce peuple est prospère : il invente la brique, construit une ville. Mais il veut construire une tour qui ira jusqu’aux cieux. Cela veut dire qu’il veut devenir comme Dieu et se passer de lui. Il veut décider de tout par lui-même, sans référence à Dieu, au transcendant. C’est alors qu’ils ne se comprennent plus, se divisent, n’ont plus d’orientation, de sens commun et se dispersent.

Cette histoire, cette situation me fait penser au monde d’aujourd’hui, à notre société sécularisée. De nos jours aussi, nous faisons de multiples découvertes, les sciences se développent et pensent résoudre tous les problèmes, même si certains scientifiques reconnaissent leurs limites. Beaucoup pensent pouvoir se passer de Dieu et trouver ainsi une vraie autonomie. Il n’y a plus de valeur absolue, chacun suivant son intérêt peut se construire sa ligne morale. Toutes les institutions sont régulièrement mises à mal. Par Internet, on croit savoir tout sur tout. Alors que l’individualisme se développe fortement, on croit être en relation avec beaucoup de monde par les réseaux sociaux, mais ce sont souvent des relations, virtuelles. Chacun va son chemin comme il le sent. Beaucoup ont perdu ou ne cherchent plus de sens à leur vie, cela engendre la division, la peur de l’autre différent, on se protège comme on peut derrière des alarmes, des assurances. Naît alors du racisme, de la xénophobie, de l’homophobie, bref, on se replie sur soi-même, en opposition avec l’autre. Les groupes extrémistes qui promeuvent la division fleurissent et grandissent. La violence se multiplie. L’ignorance de l’autre se répand. Bref, c’est Babel !

Devant ce tableau, on peut se décourager, désespérer, mais nous fêtons, début de ce mois, la Pentecôte, que je qualifierai d’Anti-Babel. Nous voyons que les Apôtres recevant l’Esprit-Saint, sont libérés de leurs peurs. Ils sortent de leur refuge et enseignent le peuple. Chacun les entend dans sa propre langue, dans sa langue maternelle, nous disent les Actes des Apôtres. (Ac2)

Cela veut dire que chacun est rejoint dans ce qu’il est vraiment. Chacun est reconnu dans ses différences. Chacun peut entrer en relation avec les autres. L’Esprit-Saint, l’Esprit d’amour nous éclaire, nous fortifie et nous conduit. Relisons cette parole de saint Paul, dans sa lettre aux Galates : « Les fruits de l’Esprit sont : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi…Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit. Ne cherchons pas la vaine gloire, entre nous pas de provocation, pas d’envie les uns à l’égard des autres » Ga 5, 22-25. Sachons mourir à l’homme ancien et laisser vivre en nous l’homme nouveau, animé par l’Esprit. C’est lui, qui peut renouveler ce monde, lui rendre un sens, une unité, dans le respect des différences, un enrichissement mutuel, un véritable avenir.

Joseph DESONAY, curé

MAI 2014: Mai, mois de la Fête et de la Joie

Le printemps est là, la nature fleurie et ensoleillée réjouit le cœur. Mai, mois de la fête. Fête du Christ Ressuscité, durant tout ce temps nous célébrerons Pâques et la joie d’être ressuscités avec le Christ.

Fête du travail dès le premier jour avec la fête de saint Joseph travailleur. Moment important pour se rappeler la valeur et l’importance du travail. Mais aussi journée de communion avec tous les hommes et femmes qui n’en ont pas dans notre société en crise.

Fête des premières communions et des professions de foi. Occasion de célébrer en communauté et en famille un moment important dans la vie des enfants et des jeunes. Joie de se retrouver en famille, de partager, d’échanger, de fortifier les liens.

Fête de l’Ascension et de la Pentecôte. C’est le début de la vie de l’Église, du nouveau peuple de Dieu dont nous sommes les pierres vivantes. Jésus nous promet d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Il nous envoie aussi une force, celle de l’Esprit Saint, force de foi, d’espérance et d’amour.

La fête est importante. Se rencontrer dans la joie est essentiel dans la vie des familles, des communautés. La Fête au centre de notre foi, de notre Vie en Église.

Déjà dans l’Ancien Testament, le prophète Isaïe nous invite à la fête: « 6ème jour, là le Seigneur Dieu de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. »(Is 25, 6). Ce thème du banquet traverse toute la bible et Jésus lui-même commence sa vie publique, chez saint Jean, par les noces de Cana où il change l’eau en un vin succulent. Et pour nous chrétiens, l’Eucharistie est aussi un repas d’alliance, de fête auquel nous sommes invités par le Christ. Le Christ nous veut heureux et joyeux: « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que vous soyez comblés de joie.» (Jn 15, 11).

Cette joie que Jésus nous donne est plus forte que tout et nous avons à la partager, à la rayonner.

Que ce mois de Mai soit pour chacun, au-delà des souffrances et des soucis, un mois de Fête et de Joie.

Jésus est vivant, l’Esprit Saint nous est donné.

Joseph DESONAY, curé

AVRIL 2014: PÂQUES: Un RETOUR à la VIE?
Ou un PASSAGE vers la PLÉNITUDE de l’AMOUR?

Le printemps arrive, la nature reprend vie, les arbres bourgeonnent, les parterres refleurissent, les pelouses et les prairies reverdissent. Bref, c’est le retour à la vie.
Serait-ce cela Pâques ? Jésus est-il revenu à cette vie-ci ? Après la mort, reviendrons-nous vivre sur cette terre, recommencerons-nous la même vie dans une autre personne ? Certains le pensent. Nous avons à nous réincarner pour vivre une vie meilleure, jusqu’à ce que nous soyons arrivés à la perfection à la force de notre volonté, à la force du poignet. Et si nous souffrons dans la vie, c’est parce que nous payons le mal de nos vies passées.
NON ! Pâques n’est pas cela ! C’est même à l’opposé et c’est inconciliable avec l’idée de réincarnation !
Jésus est venu prendre sur lui notre vie humaine avec nos richesses, mais aussi avec nos pauvretés, nos péchés, lui qui est sans péché. Il est venu remplir nos refus, nos duretés, nos replis sur nous-mêmes, nos exclusions, nos blessures…de son amour afin de nous en libérer.
Oui, Pâque, déjà, pour le peuple juif est le passage de l’esclavage en Égypte à la liberté,
sur le chemin de la terre promise. Ainsi Pâques, pour nous les chrétiens, est aussi une libération de l’esclavage du péché, pour nous faire vivre la liberté de l’amour.
Lorsque l’on aime, il n’y a plus de loi. St Augustin nous dit : « Aime et fais ce que
tu veux ! » Pâques, c’est le passage gratuit vers le banquet de l’amour, comme nous le dit le prophète Isaïe : « Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Même si vous n’avez pas d’argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait, sans argent et sans rien payer… Écoutez-moi : mangez de bonnes choses, régalez-vous de viandes savoureuses ! Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Écoutez et vous, vivrez ! » Isaïe 55, 1-3
Vous vivrez ! Voici le deuxième passage de Pâques. En Jésus, avec lui, nous passons de la mort à la plénitude de la vie dans l’amour. C’est l’épanouissement total de ce que nous sommes. Pâques nous rappelle que Jésus nous a pris par le poignet et nous a arrachés à la mort, pour que nous vivions, comme lui, dans la plénitude de la vie d’amour du Père. Nous n’avons pas à revenir dans cette vie, mais notre vie ici sur terre est déjà d’une manière incomplète et cachée la vie du ressuscité. Notre vie dans l’amour nous prépare et nous conduit à ce passage vers la maison du Père, là où il n’y a plus ni pleurs, ni deuil, ni souffrance, ni violence, mais la paix et la joie.
Je souhaite que pour tous et chacun, cette fête de Pâques soit ce passage vers plus de paix et de joie et nous donne déjà de vivre, mais de manière imparfaite, en ressuscités, vainqueurs du mal et de la mort, le cœur rempli d’espérance !

Joseph DESONAY, curé

MARS 2014: CARÊME: CHEMIN D’AMOUR

Souvent le Carême est considéré comme une période triste, pleine de sacrifices, après les réjouissances du carnaval. Cela n’est pas vraiment exact. Jésus ne nous invite jamais à la tristesse, au sacrifice pour le sacrifice. Il veut nous conduire sur un chemin de vie, d’amour et de joie. Ne commence-t-il pas sa prédication, dans l’évangile de Matthieu, par ce mot : « Heureux ! », qu’il répète huit fois ? Dans St Jean, il dit : « Je vous dis cela, pour que la joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. »

Le Carême est un chemin vers Pâques. Pâques, fête de l’Amour vainqueur de tout mal, fête de la vie qui nous est donnée, plus forte que la mort, fête de la joie de cette résurrection, qui ouvre nos vies sur l’Éternité.

Cela est vrai, mais n’est-ce pas une période de conversion et donc quand même de privation ?

Oui ! Mais privation, conversion, en vue de quoi ?

La liturgie du Mercredi des Cendres nous propose trois voies pour vivre le Carême. Chacune d’elles veut nous décentrer de nous-mêmes, pour nous ouvrir aux autres et à Dieu.

La première est la prière. Temps de recueillement, de silence, de lecture de l’évangile, de méditation, de « commerce d’amour avec Dieu », comme disait Thérèse d’Avila. Cette voie nous décentre de nous-mêmes, en nous ouvrant à la volonté de Dieu, à l’amour de Dieu, qui nous conduit vers les autres.

La deuxième est le partage », l’aumône. Non pas faite du bout des doigts, avec un certain dédain, une certaine ostentation, mais le vrai partage, vécu discrètement, où l’on permet à l’autre d’entrer chez nous. Partage d’argent, de temps, où l’on voit en l’autre, quel qu’il soit, un frère habité par Dieu que nous aimons à travers lui.

La troisième : le jeûne, renoncement à ce qui me replie sur moi-même et prend toute la place en moi. Jeûner, c’est se détacher des idoles, c’est permettre de se rencontrer dans l’essentiel, en se détachant, en mourant à l’accessoire. Cela nous permet alors d’avoir place dans nos vies pour les autres et pour Dieu.

Voilà le chemin de Carême, qui s’ouvre devant nous. Qu’il soit, à travers ces trois voies, chemin d’amour et de joie !

Joseph DESONAY , curé

FÉVRIER 2014: AMOUR – LUMIÈRE – JOIE

Février, mois où la lumière reprend le dessus sur les ténèbres de l’hiver. Le froid est encore là, mais le soleil brille déjà plus fort. Ce mois commence par la fête de la Chandeleur, de la lumière. Durant la célébration de la Présentation de Jésus au temple, nous allumons des cierges à partir du cierge pascal qui représente la lumière de Jésus. Siméon dira que : « Jésus prépare le salut devant tous les peuples : c’est la lumière qui éclaire les nations. » Lc 2, 30-32.

Jésus est lumière ! Il nous fait connaître Dieu, la Source de toute lumière. « Il nous fait confidence de l’Amour, en vivant cet amour dans sa vie. Cette lumière partagée remplit nos cœurs de l’amour de Jésus et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché et de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus, la joie naît et renaît toujours. Mais le grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de consommation multiple, est de s’enfermer dans de petits bonheurs, qui ne peuvent conduire qu’à une tristesse individualiste. Quand la vie intérieure se ferme sur ses propres intérêts, il n’y a plus de place pour les autres, les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, l’enthousiasme de faire du bien ne palpite plus en nous. Même les croyants courent ce risque certain et permanent. Beaucoup y succombent et se transforment en personnes vexées, mécontentes, sans vie. Ce n’est pas le choix d’une vie digne et pleine, ce n’est pas le désir de Dieu pour nous, ce n’est pas la vie d’amour et de lumière dans l’Esprit, qui jaillit du cœur du Christ lumière. » (cf.. La Joie de l’Évangile – Pape François)

Cette fête nous invite à renouveler aujourd’hui notre rencontre personnelle avec le Christ, ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui. Nous deviendrons ainsi lumière et source de joie pour nos frères.

Joseph DESONAY , curé

JANVIER 2014.

Les nuits sont longues. Nuit dans la nature, mais aussi nuit dans nos cœurs. Nuit dans notre société aux prises avec les problèmes économiques et d’emplois dont nous parlait notre Évêque. Nuit de notre monde aux prises avec la violence et les guerres. Et voilà que les rues, les maisons s’illuminent. On se prépare à la fête, la fête d’une double naissance.

Noël! Un enfant est né dans une étable à BETHLÉEM. Enfant de la paix, de la douceur. Dieu vient partager notre nuit, notre vie. Enfant, gage d’espérance, qui nous ouvre l’avenir. Que cette fête vous apporte la paix, la joie, le partage, l’espérance !

Naissance de l’an nouveau ! Comme la nature va renaître, nous aussi, nous avons à nous ouvrir à cette nouvelle année le cœur rempli d’espérance. Qu’elle vous habite chaque jour de l’année et vous donne courage, santé et vie pleine de lumière !

Puis vient janvier : les lumières de la fête s’éteignent, mais ce n’est pas fini. Tout commence, vient prendre racine. C’est le mois de la contemplation, de l’approfondissement. Avec les bergers et les mages, contemplons l’enfant de la crèche et laissons-nous toucher au cœur, afin que, comme l’ont fait les mages, nous repartions dans cette nouvelle année « par un autre chemin. » Chemin de confiance, d’amour et d’espérance. Laissons aussi Dieu susurrer à notre cœur cette parole qu’il dit après le baptême de Jésus : « Tu es ma fille, mon fils bien-aimé, en toi, j’ai mis tout mon amour. » Touchés au cœur par cette parole de tendresse de Dieu, nous pourrons alors entendre l’appel à le suivre, que Jésus nous adresse et, comme les premiers disciples, nous pourrons mettre nos pas dans ses pas, sur son chemin d’amour et d’espérance, pour, avec lui, faire renaître la lumière dans le cœur de chaque homme.

Joseph DESONAY, curé

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