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Evangile du mois

Juillet-Août 2025: Évangile du dimanche 6 juillet (14ème TO C)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (10, 1-20)

Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : « Paix à cette maison ». S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : « le règne de Dieu s’est approché de vous ».

Méditation

Certains me le reprocheront peut-être mais je n’ai pas voulu retenir de cet évangile du premier dimanche de vacances, ces 72 disciples envoyés en mission comme des agneaux au milieu des loups. Je retiens cet autre passage quand Saint Luc relate qu’ils revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom ». Et Jésus d’ajouter : « réjouissez-vous ! ». Au regard des catastrophes, des guerres et des famines, toutes ces mauvaises nouvelles égrenées par les médias soulignant le bien triste état du monde, cette invitation à l’allégresse est surprenante. Comment être joyeux ? Jésus précise comment et de quoi se réjouir : en comptant sur la miséricorde, car l’amour infini du Père est et doit rester pour nous, une source de joie. Facile à dire, me direz-vous. C’est vrai et j’ai moi-même régulièrement des doutes, des suspicions et de nombreux procès d’intentions au fond de mon petit tribunal personnel. À d’autres moments et c’est tant mieux car ça me met en joie, je crois profondément que l’amour changera le monde. Le véritable amour, celui qui unit Dieu à toute sa création. Le jour où les femmes et les hommes de toutes origines répondront à cet appel d’amour, ils en seront transformés et le monde sera sauvés. L’amour de Dieu permet de découvrir à quel point l’être humain peut être extraordinaire, quel qu’il soit. Chacun d’entre nous peut être une espèce de trésor, même si parfois nous sommes mal fichus et par moments, carrément insupportables. C’est magnifique une personne en développement, magnifique ce qu’il y a en elle, de résilience, de joie, de paix parfois. Par mon travail, mes différents engagements, le développement humain a été et reste un sujet de contemplation pour moi et, de plus en plus, je tente de voir Dieu dans le vivant car je sais qu’il est là, même si souvent caché, parfois enfermé, muré par des croyances limitantes. À ceux là et même parfois sans citer Dieu, je dis qu’il existe une voie qui peut leur apporter la paix et les rendre heureux. Jésus-Christ est un exemple d’amour incomparable. Il est descendu dans la condition humaine la plus humiliante, il est devenu le pauvre des pauvres, rejeté par tous, renié par ses amis, incompris, … il nous a offert le don ultime : sa vie. Jésus nous envoie : « allez comme des agneaux au milieu des loups ». Dans un autre passage de l’évangile de Luc, il nous dit : « prenez votre croix et suivez-moi ». Autour de nous, certains ont des croix terribles à porter : peurs, angoisses, maladies, deuils d’un être cher, … Le Seigneur nous encourage à les porter avec lui et quand il nous semble que rien ne va, quand il nous semble qu’Il ne fait rien pour nous, tâchons de revenir à lui par la prière et faisons confiance. Dans chacune de nos difficultés, il y a quelque chose de positif à sortir. Aujourd’hui, je sais que Dieu n’est pas dans le ciel ou les nuages. Il est en chacune et en chacun de nous. Aujourd’hui je crois qu’être croyant c’est tenter de libérer l’Esprit Saint dans un corps sain. Être croyant c’est nous libérer de nos prisons, sortir de nous-même et nous y découvrir. S’aimer soi-même, c’est aimer Dieu en soi, Dieu qui est au fond de soi, qui est là, attendant qu’on Lui ouvre la porte. Bien souvent, on dit : « entre, Seigneur », ce matin du dimanche de Pentecôte, tandis que je rédige ces lignes, je voudrais dire : « sors, Seigneur, sors de ma forteresse et envoie-moi comme les autres 72, là où je dois me rendre ».

Prière

Seigneur Dieu,

Nous sommes un jour partis à la découverte, où du fond de nous-mêmes, tu nous appelais. Tu nous appelais comme une voix patiente devant des portes closes.

Nous sommes un jour partis, sans rien emmener d’autre que nos mains grandes ouvertes et sans traîner nos pieds à la poussière du chemin.

D’abandon en abandon, de désert en désert, le souffle de ton esprit a modelé nos visages et refaçonné nos corps ; car en toi comme en chacun de nous, Seigneur Dieu, l’humanité tressaille, l’humanité s’enfante.

Alors chaque cri devient un mot d’amour et chaque mot d’amour, un nom qui, pour nous, ressemble au tien.

Alors, dans ces moments de grâce, nous le savons, le règne de Dieu s’est approché de nous.

Jean-Claude Simon

Mai-Juin 2025: Évangile du jeudi 29 mai (Ascension du Seigneur C)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (24, 46-53)

En ce temps-là, Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples, leur dit : « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance venue d’en haut. » Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit. Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.

Méditation

L’Ascension est un moment clef de la vie de relation entre Jésus et ses disciples. L’Ascension, c’est ce moment unique où s’échangent les dernières paroles, moment à la fois empreint de tristesse (ce qui a été ne sera plus et cela est su) et de promesse (cette séparation est pour une vie nouvelle, en lien avec la précédente, par la parole donnée). Dans ce passage de Luc, aucune dimension affective, un propos objectif, rationnel. « Il fallait que… ». Pas une fatalité mais la proposition d’une finalité qui s’ouvre à chacun de nous, l’offre d’un sens large pour tous… être témoin, là où je me trouve de l’ensemble du sens de l’aventure humaine, un appel à ne pas se replier sur soi, sur son particulier, mais un
appel à viser large, à viser l’universel qui m’est adressé et auquel je puis répondre en m’offrant… la promesse aussi d’y être alors pleinement accueilli comme une personne, la promesse de la venue de l’Esprit qui m’aidera, me rejoindra, me donnera de pouvoir tenir cette place pour les autres, tous les autres, en y étant moi-même. Je suis pris dans une relation au mystère qui me fait vivre. J’accueille cette pauvreté radicale… où je fais l’expérience paradoxale, que je vis comme jamais je n’ai pu vivre auparavant…

L’Ascension est, peut-être, l’occasion pour chacun de nous de (re)considérer tous ces moments où, dans ma vie, j’ai été amené à quitter ou à être quitté dans une promesse que j’avais à croire, tous ces moments où le sens de mon existence semblait toutefois vaciller, tous ces moments où j’étais si fragile… Ce départ n’a-t-il pas été l’occasion que se révèle une autre présence, une autre manière d’être en relation avec celui qui est parti, une relation plus spirituelle, où j’y suis plus moi-même si je m’offre… L’Ascension est peut-être l’occasion pour moi de faire mémoire, de dire du bien, de bénir… d’accueillir encore plus pleinement ce qui s’offre à moi depuis ce moment.

Père Jean-Luc Fabre
(Source : https://jardinierdedieu.fr)

Mars-Avril 2025: Évangile du dimanche 6 avril (5ème de Carême C)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (8, 1-11)

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser.
Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? »  Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

Réflexion

La suite, nous la connaissons, Jésus se met à écrire sur le sol. La seule fois, je crois, où il est dit que Jésus écrit. Quoi ? nous ne le saurons jamais, mais son écrit marque un moment de silence puis, se redressant, il leur dit : « que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » Dans un premier temps, Jésus garde le silence, il évite la question piège sensée le perdre. Lui qui ne cesse de parler de miséricorde, qui s’affiche ostensiblement avec les pécheurs, un dangereux progressiste qui prétend révolutionner la loi en la transformant en loi d’amour : aime ton Dieu et aime ton prochain comme toi-même … Non, il ne va pas tomber dans le panneau et se mettre en contradiction totale avec la loi ou avec ses préceptes. Jésus garde le silence. L’amour se dit aussi dans le silence. Dans nos journées
bruyantes, alimentées sans arrêt par les différents médias qui nous entourent, le silence nous est parfois difficile à vivre. Comme les maîtres de la loi et les pharisiens de l’Évangile, le silence nous amène à réfléchir sur nous-même et sur le sens de notre vie. Bien souvent alors, les masques tombent, nous sommes en face à face avec ce qu’il y a en nous de bien mais aussi avec toutes nos zones d’ombre à estomper au plus vite.

« Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Que de fois dans notre petit tribunal personnel ne sommes-nous pas à juger les autres. Mon voisin a dit ceci ou a fait cela, tous les chômeurs sont des voleurs, tous nos problèmes viennent des émigrés, … Tous coupables, à condamner, à rejeter ! C’est toujours la faute des autres que nous voyons et que nous souhaitons condamner, rarement la nôtre car, c’est bien connu, nous sommes sans péché… Tout au long des évangiles, Jésus se montrera terriblement empathique avec ceux qu’on appelle des pécheurs et terriblement impitoyable avec ceux qui se prennent pour des justes. C’est Saint Jean qui relate cette parabole, en vue de certaines personnes persuadées être justes et ne font aucun cas des autres : « Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était pharisien, et l’autre publicain. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : « Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain. Je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : « Ô Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur ». Jésus déclarait : « Je vous le dis, celui-ci descendit justifié dans sa maison, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. »

Toutes et tous, nous sommes faibles, pécheurs comme cette femme de l’évangile. Sommes-nous prêts à le reconnaitre en toute vérité? Avouons-le, régulièrement nous refusons de reconnaitre nos faiblesses et négligeons le repentir. Apprenons à regarder en face nos péchés, nos faiblesses, toutes nos zones d’ombre et de ce regard vrai jaillira le cri du psalmiste : « des profondeurs de mon abîme, j’ai crié vers toi, Seigneur ! ». Et c’est dans le silence que nous entendrons Jésus nous dire : « va et désormais ne pèche plus ». « Va », c’est une nouvelle remise en route et « ne pèche plus », c’est oui, je te fais confiance, tu peux changer, ton avenir est devant toi, pas derrière. Me revient à l’esprit une phrase encore prononcée par Jésus : « ne soyez plus au passé, voici que je fais un monde nouveau… »

Prière

Seigneur Dieu, malgré nos attentes et nos protestations, c’est dans la brise légère que tu t’adresses à nous. Le silence, c’est bien souvent ta parole et toutes les langues, toutes les époques, tous les hommes et toutes les femmes l’interprètent. De toute parole, Tu es la vérité, la consolation, la remise en route qu’elles apportent comme pour la femme adultère. Chacun et chacune, pour peu qu’on soit réceptif au silence, devient capable de Te comprendre dans sa propre langue et dans sa propre époque. Rends-nous plus humble et moins condamnant, mets dans nos bouches
des paroles qui consolent et illuminent, rends nous attentifs au droit et à la justice, fais-nous aspirer à une vie nouvelle. Guide notre cœur et notre foi, donne à nos paroles et à nos pensées de porter des fruits, accorde-nous le pardon pour nos fautes et d’entendre de Toi : « va et désormais ne pèche plus ! »

Jean-Claude Simon

Janvier-Février 2025: Évangile du dimanche 9 février (5ème TO C)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (5, 1-11)

En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

Méditation

« Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »
Ce passage d’Évangile m’a toujours étonnée : ces pêcheurs n’étaient sans doute pas des novices et ont certainement fait tout ce qu’il fallait comme il le fallait cette nuit-là, pourtant ils sont rentrés bredouilles. Il y a des jours comme ça, où rien ne va. Il ne leur reste plus qu’à laver leurs filets et aller se coucher, harassés qu’ils sont par cette longue nuit de vain labeur.

Mais voici que Jésus leur demande d’y retourner, pas demain, pas ce soir, mais sur le champ !

Qu’aurais-je fait à leur place ? Sans doute aurais-je pensé : ‘’ Il parle bien, c’est vrai, et a accompli plusieurs choses étonnantes, mais bon… il est charpentier, pas pêcheur, je connais mon métier mieux que lui ! Si je n’ai rien pris de toute la nuit, il n’y a aucune raison pour que ça change maintenant. Mes filets sont lavés à présent, je ne vais pas les salir à nouveau avec si peu d’espoir de succès. Et puis je suis épuisée par cette nuit de travail, je n’ai plus qu’une envie, retrouver mon lit et DORMIR ! ’’

Mais eux y sont allés. Ils ont fait taire leur fatigue. Ils ont fait taire leurs doutes. Ils ont choisi l’écoute et la confiance. Et laissant tout ils l’ont suivi. Malgré l’absence totale de garanties. Jusqu’au bout.

Seigneur, bien souvent je mène la barque de ma vie en ne comptant que sur moi-même, négligeant de prendre le temps de la prière pour orienter mes choix, mes décisions. En ce début d’année, je voudrais réapprendre à me laisser guider par Toi. Comme Simon le pêcheur dans l’Évangile de ce jour, comme le prophète Isaïe dans la première lecture, comme l’apôtre Paul dans la deuxième, aide-moi à reconnaître humblement ma faiblesse, et à m’accrocher fermement à Ta Parole, lumière de mes pas et lampe de ma route.

Annick Sauvage

Novembre-Décembre 2024: Évangile du dimanche 1er décembre (1er Avent C)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (21, 25-28 et 34-36)

« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de
vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

Réflexion

Deux années de pandémie et une menace COVID qui ne faiblit pas, des inondations et des sécheresses à répétition, la guerre en Ukraine et l’embrasement du Moyen Orient, des étés 2022 et 2023 caniculaires suivi d’un été 2024 pourri, des feux de forêt, des tempêtes à ne plus finir, une crise socio-économique, énergétique, climatique, une insécurité qui provoque la peur de l’avenir, … serions-nous en train de vivre ce que relate l’évangéliste ?

En ce premier dimanche de l’Avent, le passage de Luc pourrait, à première vue, nous y faire penser et ainsi renforcer notre affolement et nos craintes paralysantes. L’objectif n’est pas celui-là, bien au contraire, car dans le même passage, Jésus nous parle bien de son retour à la fin des temps : « Quand ces événements commenceront à se produire, redressez-vous et relevez la tête car votre délivrance (de l’esprit mauvais ?) sera proche. »

Redressons-nous, osons notre foi, osons la proclamer, faisons preuve de résilience. Voilà le mot lâché : de son origine latine, le terme résilience a gardé son sens de « rebondir » : du verbe « resilio », littéralement « sauter en arrière », d’où l’expression : « capacité à rebondir ». Pour nous chrétien, « être résilient » c’est relever la tête, c’est croire que l’amour sera toujours plus fort que la mort, c’est autre chose que la peur mais c’est aussi répondre par un engagement. À son retour, le Christ veut trouver des femmes et des hommes debout, espérant son Royaume.

Mais il est vrai que notre espérance en ce Royaume de Dieu qui, soit dit en passant, se construit chaque jour et ne peut faire abstraction des événements que nous vivons actuellement. Des événements qui ponctuent notre histoire personnelle avec nos joies et nos peines, notre famille, l’Eglise, le monde dans lequel nous vivons. Je crois même que si elle veut exister, cette espérance, c’est dans cette histoire qu’elle doit s’incarner. Que signifierait notre réponse à la requête de Jésus si elle restait purement intellectuelle, théorique, formulée au fond d’une église. Mais quelle est notre
réponse ?
Jean-Yves Leloup écrit : « A l’époque où nous vivons, on est parvenu à un tel degré de tiédeur presque générale dans la sainte foi en notre Seigneur Jésus-Christ, à une telle insensibilité à l’égard de la communion avec Dieu, que vraiment, on peut le dire, on s’est éloigné presque totalement de la vraie vie chrétienne ». Ils sont nombreux les chrétiens d’aujourd’hui à dire que les messages de l’Eglise sont devenus incompréhensibles, dépassés, ringards. Mais c’est surtout notre éloignement qui rend ces messages incompréhensibles. Personnellement, j’essaie d’adhérer à la parole en mystère et poésie, parole qui réalise ce qu’elle dit à chacune des époques. Au niveau des mentalités, la compréhension religieuse n’est souvent que crispation sur un raisonnement et la cristallisation d’un besoin d’assise logique, sans ambiguïté. Or il s’agit parfois juste de se laisser mobiliser par la force de la parole, sortir de soi pour que l’amour puisse y entrer. Laissons-le agir et nous verrons notre confiance et notre joie grandir.
Le verbe s’est fait chair, il a habité (il habite ?) parmi nous et nous avons vu sa gloire. Non, le Verbe n’est pas un rêve mais une réalité tangible. Depuis plus de 2.000 ans, le temps de l’Avent, pendant ces quatre semaines qui nous préparent à Noël, nous est donné pour que nous préparions le retour du Fils de l’Homme, mais à la lumière du jour, dans la sérénité et l’espérance caractérisant tous les chrétiens de bonne volonté, à travers le monde que nous habitons et qui nous habite.

Prière
Seigneur Dieu, en ce début de l ’Avent, viens réveiller notre cœur alourdi, secouer notre désert spirituel.
Donne-nous d’écouter à nouveau les murmures de ton Esprit qui en nous prie, veille, nous donne sans cesse rendez – vous.
Ravive notre patience, notre attente, la vigilance active de notre foi afin de nous engager partout où la vie est bafouée,
l’amour piétiné, l ’espérance menacée, la femme ou l ’homme méprisé.
Seigneur, Dieu, en ce temps de l ’Avent, aide-nous à relever la tête, fais de nous des veilleurs de l ’ici et maintenant, préparant et hâtant l ’avènement de ton Royaume, celui du règne de l ’Amour.

Jean-Claude Simon

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