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Évangiles du mois 2018-2019-C

Septembre-octobre 2019: Évangile du dimanche 1er septembre (22ème TO)

Méditation

Drôle de conseil, en ce jour de rentrée des classes: «Ne cherche pas la première place, va t’asseoir tout au fond, au dernier rang ! » À première vue, ce texte peut faire penser à un éloge de l’abaissement et de l’humilité, voire de l’humiliation acceptée de bon cœur, et il est vrai que pendant des siècles, le Magistère, les clercs, les catéchistes… l’ont présenté comme tel. Personnellement, j’ai du mal à imaginer Dieu acteur dans ce type de scène… Je sens plutôt dans ce passage de l’Évangile – qui est Bonne Nouvelle pour tous – deux appels :

• D’abord, un appel à se recentrer sur l’essentiel: les Pharisiens de l’époque comme les Chrétiens que nous sommes ont par-fois tendance à s’intéresser au paraître plutôt qu’à l’être, et à oublier que quand on est invité à une fête, l’important n’est pas la place qu’on occupe à table (ou sur les bancs de l’église) mais de vivre la fête tous ensemble entre frères, de savourer le festin qui nous est offert et de rendre grâce pour la chance que nous avons d’y être invités. S’il est vrai qu’ici-bas l’espace est limité et qu’il faut bien qu’il y ait des places différentes, Jésus veut peut-être nous rappeler que le Père nous aime tous du même Amour et nous veut tous de la même façon tout près de Lui.

• Ensuite, un appel à retrouver, comme dans une pub célèbre, le goût des choses simples: le bonheur de recevoir un cadeau auquel on ne s’attendait pas, et le bonheur de donner gratuitement. Pouvoir donner et recevoir sans aucun calcul, quelle libération et quelle joie !

Merci Seigneur, de nous rappeler que ton Amour est le même pour tous, qu’il n’y a pas de dernier dans ton cœur mais que nous y sommes tous premiers. Aide-nous, en ce temps de la rentrée, à repartir sur des bases saines en vivant notre fraternité humaine et notre Foi sans calculs ni arrière-pensées, comme toi-même tu vis et comme tu ne cesses de nous y inviter.

Annick SAUVAGE

Juillet-Août 2019: Évangile du 15 août (Assomption de Marie)

Réflexion

Comme tous les 15 août, nous célébrons dans nos paroisses, la fête de Marie, Reine, comme on chante, en son mystère de l’Assomption. Ce n’est plus guère populaire de parler de Roi et de Reine, même si en Belgique, notre couple royal joue, je le crois, un rôle exemplaire et bénéfique pour tout le pays. Alors comment faut-il comprendre cette expression ? J’ai envie de croire qu’elle est comparable même si ça fait ringard à l’expression «reine du foyer» utilisée parfois pour désigner notre maman, celle que l’on aime, qu’on respecte et qu’on a envie de fleurir. Il en va de même de Marie, mère de Jésus. La fête de l’Assomption c’est la fête de la reconnaissance, de la tendresse, de la délicatesse du Fils de Dieu, pour sa maman. Il ne pouvait faire mieux que de la prendre près de lui. Marie est ce qui arrive quand Dieu parle sans obstacle par une femme. Marie Reine, c’est aussi notre fête à nous, notre reconnaissance pour celle qui nous a donné le Fils de Dieu fait homme et, par là même, est devenue notre propre maman. Une maman qui nous aime et qui nous protège, chacun en particulier en commençant par les plus faibles. Certes, il s’agit là de sentimentalité pouvant paraître niaise, bigote ou puérile mais je n’oublie pas que Marie était aussi un être de chair et de sang en même temps que d’esprit et de grâce. Marie fut une fiancée, une épouse, une villageoise, une voisine. Elle a sans doute connu la vie avec ses hauts et ses bas, elle a vu son fils grandir, devenir un homme puis un rebelle dont on voulait la peau. Elle a vécu la douleur de le suivre sur son chemin de croix puis pendu au bois du supplice. Marie Reine était bien de notre race. Comme nous, elle savait avoir besoin d’un libérateur, comme nous, elle fut sauvée par le sang du Christ, son enfant. Comme nous, elle fut sans doute parfois découragée, désespérée, ne comprenant pas les attitudes de son peuple, de l’institution religieuse, des comportements des «grands» de son monde, des prêtres et des pharisiens. Et pourtant elle ne désespérait pas, elle a vécu son Avent et plus tard, s’est associée au mystère de la Rédemption. En ce jour de l’Assomption, elle nous rassure avec tant d’amour. Merci, Marie Reine.

Prière

Marie Reine, Notre-Dame de tous les jours, au cœur de ce monde affairé, nous voudrions te demander de transformer en prières : nos tâches monotones, nos travaux sans joie, nos jours gris, nos nuits sans repos, nos fins de mois difficiles, nos années sans partir en vacances, nos inquiétudes pour nos enfants et petits-enfants. Au milieu de ce monde affairé, Marie Reine, Notre-Dame, se trouvent des gens sans travail et sans motivation, des émigrés persécutés, des femmes abandonnées, des enfants peu aimés, des pauvres, des malades, des personnes âgées maltraitées. Entoure-les de ta tendresse maternelle et conduis-les à ton fils, en demandant pour eux le courage de vivre et d’espérer.

Jean-Claude SIMON

Mai-Juin 2019: Évangile du dimanche 19 mai (5ème de Pâques)

Méditation

Tu avais réuni tes disciples les plus proches pour un dernier repas, un repas d’à Dieu où tu leur avais fait une pressante et ultime prière récapitulant la substance, le sens et le but de ta vie, ton testament en quelque sorte : «Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Mais l’un t’a trahi, un autre t’a renié publiquement à trois reprises, et quasi tous les autres se sont enfuis… Malgré cela, malgré les incompréhensions, les moqueries et l’adversité, malgré la trahison, le désaveu et l’abandon des tiens, malgré l’atroce douleur de la crucifixion, alors que même la présence aimante et rassurante de ton Père ne t’était plus perceptible, tu es allé jusqu’au bout de l’Amour, tu as continué à aimer, à les aimer, jusqu’à ton dernier souffle.

L’actualité de ces derniers mois regorge de révélations d’abus sexuels et de pouvoir commis par des prêtres et religieux, même haut placés, sur des mineurs, garçons ou filles, et sur des femmes engagées dans l’Église, religieuses pour la plupart. Souvent la hiérarchie savait et taisait, omettant de prendre des mesures efficaces pour empêcher les auteurs de continuer à nuire, et négligeant de porter aux victimes l’attention nécessaire.

Nombreux sont tes disciples, parmi ceux-là même qui t’avaient consacré leur vie, qui t’ont trahi en dénaturant ton commandement d’amour, et pendant des années, l’Église a nié les faits et fui ses responsabilités.

Mais aujourd’hui souffle un vent nouveau. Autant les responsables à tous niveaux que les gens de la ‘base’ reconnaissent les manquements graves qui ont eu lieu, et affirment une volonté de transparence et de justice, et le désir de mettre en place des moyens pour que de telles choses ne se reproduisent pas. Tu es ressuscité et vivant, Seigneur, et ton Esprit est à l’œuvre, aujourd’hui comme hier. C’est notre responsabilité à tous d’en témoigner et d’être veilleurs. Et de revendiquer et d’assumer, comme laïcs, un rôle actif au sein de l’Église. Ainsi nos prêtres ne seront plus isolés, livrés à eux-mêmes, et pourront trouver dans leur entourage le soutien, les ressources et l’attention nécessaires pour prévenir et endiguer les dérives quelles qu’elles soient.

En ce temps pascal, ayons à cœur de soutenir par la prière, par nos paroles et par nos actes, tous les germes de Résurrection qui bourgeonnent dans l’Église d’aujourd’hui.

Annick SAUVAGE.

Mars-Avril 2019: Évangile du dimanche 17 mars (2ème de Carême)

Méditation

C’était donc peu de temps avant sa mort. Jésus venait d’annoncer que son départ était proche, que sa vie terrestre s’achèverait dans la souffrance. Et comme cela lui était arrivé plusieurs fois, plutôt que de se retirer pour prier seul, il a pris avec lui, Pierre, Jacques et Jean. Accablés de sommeil, ses disciples se sont probablement endormis comme plus tard, au jardin des oliviers. Une lumière éblouissante les réveille. Ils n’ont pas peur, au contraire, ils ont envie que cela ne s’arrête pas : «Il fait bon ici, construisons trois tentes » insistent-ils.
Décrire davantage ce qu’ils ont vu et entendu, exprimer leur bonheur, c’est sans doute impossible, comme Bernadette à LOURDES qui, après avoir vu la Vierge, disait: «elle est tellement belle qu’on a envie de mourir pour la revoir ». Bernadette, comme les apôtres et tant d’autres saints, y a puisé la foi, le courage, la force d’aimer jusque dans les plus pénibles événements de la vie et jusque dans la mort.
Chaque chrétien aimerait vivre un événement tel que celui vécu par les 3 apôtres de l’évangile. Un événement qui pourrait les accompagner toute une vie. Un événement qui peut surgir soudain: saint Paul sur le chemin de DAMAS, Pierre, Jacques et Jean, Paul CLAUDEL à Notre-Dame de PARIS, le soir de Noël 1886 ou, plus près de nous, Éric Emmanuel SCHMITT dans le désert marocain, Frédéric LENOIR dans un temple bouddhiste.
Comme Jean d’ORMESSON l’écrit: «Croire est une grande chance. La foi est un bonheur. Plus puissante encore que la pensée, elle soulève des montagnes. Elle éclaire le monde d’une lumière venue d’ailleurs (comme dans la transfiguration). Avec elle et par elle, l’histoire est justifiée. Le malheur s’explique et s’inverse en acceptation ».
Voir la gloire de Dieu, contempler enfin l’Être parfait, l’accueillir en nous pour en recueillir bien-être et joie. C’est sans doute vrai que chacun d’entre nous le souhaiterait, ce l’est plus encore lorsqu’en famille ou au travail, nous vivons des situations douloureuses, incertaines, voire tragiques. Nous reprendrions alors facilement à notre compte, l’interrogation d’un poète contemporain: «Et Dieu, à présent, il nous donne de l’inquiétude, il dort mal, il rêve fort, il se retourne et l’on entend le monde craquer de tous ses ressorts. Où est-il ? ». Parti prier sur une montagne ?
«Un monde sans Dieu serait trop injuste » ajoute Jean d’ORMESSON. Ce que ce monde, dans l’espérance, peut faire de mieux, c’est de nous servir de passage et d’introduction à un monde de vérité, de justice et d’amour. Nous y planterons nos tentes, nous y terminerons notre carrière et nous vivrons heureux pour toujours.

Prière

Seigneur Jésus, tu nous as laissé ton message de bonne nouvelle.
Mais aujourd’hui tu sembles parfois invisible comme le souffle du vent, imperceptible comme le silence. Et pourtant tu es là, respectant nos doutes et notre foi.
Tiens-nous réveillés à ta présence. Sois patient avec nous, pardonne-nous de n’avoir d’autre réponse que ton propre nom parfois ineffable toujours ineffaçable du monde : Jésus, fils bien-aimé du Dieu créateur du ciel et de la terre.
Reste un modèle, sous nos yeux, un personnage dont l’existence et la place dans notre histoire ne peuvent être contestées.

Jean-Claude SIMON

Janvier-Février 2019: Évangile du dimanche 6 janvier (Épiphanie)

Méditation

Ce récit évoque des souvenirs de ma tendre enfance. À l’école, au moment de l’Épiphanie, Madame nous avait appris ce refrain que nous chantions à tue-tête : ‘Melchior et Balthasar sont venus d’Afrique…’ Je passais des heures devant la crèche à contempler les petites figurines hautes en couleurs apportant des cadeaux à l’enfant Jésus, et j’inventais de merveilleuses histoires pleines de chameaux et de déserts aux oasis luxuriantes dont les parfums, couleurs, musiques et danses enchantaient mon imagination d’enfant.
Plus tard, les contes des 1001 nuits (Aladin et la lampe merveilleuse, Ali Baba et les 40 voleurs, Sinbad le marin…) puis les romans de ma jeunesse (Le Livre de la Jungle, Le Lion, les Frison-Roche…) sont venus comme en écho faire naître en moi une sympathie et une curiosité bienveillante pour les personnes et cultures venues d’Orient, d’Afrique ou d’ailleurs.
À l’heure où la ‘crise des migrants’ fait débat, plusieurs personnes accueillent des familles réfugiées en provenance de pays en situation de détresse, et témoignent de la chaleur et de la richesse que ces rencontres leur apportent. Leur façon de vivre et de célébrer, leur rapport à la foi et à la religion, certes différents des nôtres et parfois surprenants, peuvent devenir sources de dialogue et d’enrichissement mutuel, pour autant qu’on prenne la peine d’aller les uns vers les autres et d’accueillir les personnes ‘qui ne sont pas comme nous’ avec la simplicité et la bienveillance des enfants.
Et chez nous, qu’en est-il ?
Chercher à connaître les nouveaux arrivants de notre paroisse et nos quartiers, oser la rencontre et l’accueil: une façon simple de rendre la fête de l’Épiphanie, ‘Manifestation du Seigneur au monde entier’, concrète et vraie. Alors, la joie sera au rendezvous pour tous, et Noël sera vraiment Bonne Nouvelle pour le monde.

Annick SAUVAGE

Novembre-Décembre 2018: Évangile du 25 décembre (Jour de Noël)

Méditation

Tout n’a-t-il pas été dit à la radio, à la télévision, dans les magasins? Alors, passons, il n’y a rien à voir. Un enfant est né voici plus de 2000 ans, il n’y a pas à en faire un plat ! En ces jours-là, les scribes et les docteurs de la loi, spécialistes du texte et de la tradition annonçaient le Messie avec autorité. Ils prêchaient la morale et écrasaient de leurs règlements les épaules des plus faibles. En ces jours-là, comme aujourd’hui, croyants de toutes sortes appelaient le même Dieu tout puissant sur leur champ de bataille. Et c’est au milieu de tout ce tralala qu’un enfant est né et demande à naître chaque jour de chaque petit geste d’amour. Mais ça ne compte pas. Pensez donc ! Rien qu’un enfant qui demande simplement d’aimer !

Aussi, en ces jours-là comme aujourd’hui, il n’y a pour témoins que quelques illuminés, des bergers, des femmes et des hommes de bonne volonté qui s’arrêtent au milieu de la nuit, qui regardent un enfant leur tendre les bras et leur dire « pourquoi pas ? » Et notre cœur de se mettre à fondre, nos yeux pétiller de plaisir et une chanson nous revenir à l’esprit du plus profond de notre petite enfance. Oui, un enfant est né il y a plus de 2000 ans mais il est surtout une invitation à faire naître l’enfant qui est en nous. L’enfant s’émerveille de tout, découvre, communique d’un simple geste, d’un regard. Il est beau dans sa fragilité. Il apprend à marcher et, titubant, il se met à découvrir le monde. C’est ainsi qu’il devient une femme ou un homme.

Ainsi donc, pour nous chrétiens, la naissance du Christ n’est pas seulement un passé émouvant ou miraculeux, un enfant perdu entre l’âne et le bœuf. Ce n’est pas seulement ranimer l’agréable féerie des traditionnels contes de Noël. La naissance du Christ, c’est aujourd’hui en Vallée du Geer comme à Bethléem, parce qu’elle est aussi notre naissance, notre marche en avant. Allez, il n’y a pas à en faire un plat. Un enfant est né voici plus de 2000 ans, un point c’est tout. Il n’y a rien à écrire là-dessus et restons chez nous, il n’y a rien à voir… L’événement n’est pas dans l’apparence. L’événement est intérieur. Arrêtons-nous ensemble et regardons-nous de l’intérieur, en silence, ne fût-ce que durant une messe, pourquoi pas celle de minuit et demandons-nous : «qui sommes-nous, que faisons-nous de notre temps, de notre travail, de nos loisirs, … ». Comme Annick nous le suggérait la fois dernière : « pouvons-nous être appelés disciples du christ, c’est-à-dire chrétiens ? »

Prière

Seigneur Dieu et Père de Jésus-Christ, en cette nuit est né notre salut et notre espoir. Nous te prions : aide-nous à voir sa lumière se lever au milieu de nous, permets-nous de reconnaître en lui ta bonté et ta miséricorde, que son visage nous éclaire. Montre-Toi à tous ceux qui cherchent à tâtons dans les ténèbres, viens au-devant de ceux qui marchent dans la tristesse et soit notre joie, lumière consolatrice aujourd’hui et jusqu’à la fin des temps.

Jean-Claude SIMON

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