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Évangiles du mois 2016-2017-A

Novembre 2017: Évangile du dimanche 5 novembre ( 31ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (23, 1-12)

En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »

Méditation

Sommes-nous de ceux qui pensent qu’être chrétien, c’est suivre un catalogue de bonne conduite ? Sommes-nous de ceux qui pensent que notre présence à la messe dominicale et que les quelques dons que nous faisons aux collectes font de nous un «bon chrétien». L’évangile de ce dimanche nous ouvre un autre chemin.

«S’abaisser», c’est vivre pleinement notre condition humaine avec ses échecs et ses paradoxes, avec la santé et puis aussi la maladie… et ce malgré nos conquêtes scientifiques et nos désirs de mieux-être. Au travers de cette page d’évangile le Christ initie une nouvelle voie spirituelle fondée sur l’humilité et le service. Il transmet un enseignement éthique à portée universelle : éviter l’arrogance, faire ce que l’on dit faire, égale dignité de tous les êtres humains, justice et partage.

Certes ce n’est pas facile d’avancer dans la société telle qu’elle est, pas facile de participer en silence à l’inhumain qui s’étale sous nos yeux, pas facile de s’écarter des idées dominantes de réussites sociales. Prétendre vivre en humble chrétien n’est qu’utopie ou illusion si nous n’agissons pas selon nos valeurs. Dès que les circonstances s’y prêtent, tâchons de rebondir. Donnons moins d’importance à l’argent, risquons davantage, soyons joyeux, laissons la place qui revient à notre prochain. Le Christ ne nous demande pas de nous «absenter» du monde ni de nous contenter de regarder la caravane qui passe avec tristesse, mais bien d’être présent autrement. Le bonheur du chrétien n’est pas dans le bonheur tel qu’on l’entend habituellement. Il est dans l’incessante marche à la recherche du Christ dans nos vies. Alors sortons, vivons tant que nous sommes encore vivants, mettons nos pensées en actes et abaissons-nous au service car nous n’en serons que plus élevés.

Prière

Dieu éternel, ton nom et ton empreinte, nous tâchons de les porter au plus profond de nous-mêmes. Nous t’en prions, rends-nous serviables sans nous imposer pour que nous puissions aider les autres sans les humilier. Rends-nous dévoués à la terre, à tout ce qui est petit, insignifiant, pour que nous puissions prendre à cœur, ce que personne ne perçoit parfois. Apprends-nous à attendre, à écouter et à nous taire quand c’est nécessaire. Rends-nous petits et suffisamment pauvres pour que nous acceptions nous-mêmes d’être parfois aidés par les autres. Renvoie-nous chercher dans ce monde la nourriture de ta parole, la force de ton nom. Permets-nous de ne pas rester en arrière, anxieux et à l’écart mais revêtus de notre habit de service, de voir les nouvelles possibilités que tu nous donnes pour être homme et femme sans préjugé en ce moment de notre histoire actuelle.

Jean-Claude SIMON.

Octobre 2017: Évangile du dimanche 1er octobre ( 26ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (21, 28-32)

En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : ‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.’ Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’ Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’ et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier. » Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »

Méditation

Dans la religion juive, les grands prêtres et les anciens sont traditionnellement les garants du respect de la loi, les modèles qui se donnent en exemple au peuple, et que tous devraient pouvoir imiter. Mais cette loi, ils l’ont peu à peu dénaturée, s’attachant plus au respect des pratiques cultuelles, des manifestations extérieures de piété, qu’à son cœur, qui est chemin d’Amour et de Vie. Sous prétexte de faire appliquer la loi, ils condamnent et excluent toutes les personnes qui les dérangent, les mettent mal à l’aise, les obligent à remettre en question leur vision des choses, ou font obstacle à leur confort et leur suprématie.

Tout au long de sa vie publique, Jésus s’est confronté à cette vision faussée qui considère les apparences plutôt que le cœur de l’homme. Chaque fois, il s’est attaché inlassablement à remettre au centre, clairement et fermement, l’impératif premier duquel découlent tous les autres : aimer Dieu et le prochain. Ce faisant, il dérange les autorités : les chefs des prêtres et les anciens essaient par tous les moyens de le prendre en défaut, afin d’éliminer ‘proprement’ ce ‘fauteur de trouble’ qui les empêche de régner tranquillement. Mais ils n’y parviennent pas, comme le montre le passage précédant directement cette parabole. C’est alors que Jésus donne à leur réflexion l’histoire des deux fils, les comparant à celui qui dit vouloir faire la volonté du Père, mais dont les actes ne correspondent pas aux paroles. Et on verra quelques chapitres plus loin que ça les mènera à prendre une décision diamétralement opposée à la loi qu’ils prétendent défendre : ordonner la mise à mort d’un homme innocent.

Jésus, aujourd’hui encore, vient nous interpeller : sommes-nous de ceux qui font résonner de belles promesses mais passent difficilement à l’action, ou de ceux qui n’hésitent pas à retrousser leurs manches, parfois dans l’ombre et hors des structures de l’Église, pour faire grandir l’humanité en faisant régner plus de justice et de fraternité ?

Ce qui m’émerveille, c’est l’Amour du Père pour tous ses enfants : son Amour est aussi fort pour celui qui dit ‘oui, oui’ mais n’agit pas, que pour celui qui traîne les pieds mais qui y va quand-même. Il tend à chacun ses bras grands ouverts. La différence n’est pas dans l’amour de Dieu pour nous, mais dans la joie qui règne en nous quand nous marchons sur le chemin d’Amour et de Vie qu’Il nous offre.

Seigneur, Ton plus grand désir est que tous les hommes soient heureux. Merci de nous interpeller sans cesse pour nous ouvrir les yeux, et de nous faire Don de Ton Esprit. Aide-nous à l’accueillir, afin que nous puissions marcher avec Toi sur le chemin qui donne la Vie en plénitude.

Annick SAUVAGE.

Septembre 2017: Évangile du dimanche  (Texte manquant)

Été 2017: Évangile du dimanche 30 juillet (17ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Mathieu (13, 44-52)

En ce temps-là, Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le Royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. Ou encore : le Royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle. Le Royaume des Cieux est encore comparable à un filet qu’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
« Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui ». Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du Royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

Méditation
Depuis les temps les plus anciens, les trésors émoustillent l’imagination et suscitent de fortes convoitises. Leur recherche peut soulever des énergies parfois titanesques, et nombre de légendes ou d’histoires vraies sont construites autour de trésors réels ou supposés.
De nombreux livres et films mettent en scène des aventuriers sympathiques ou des pirates terrifiants, tous à la recherche de trésors cachés, se démenant de façon généralement très rude, voire sanguinaire, pour entrer ou rester en possession de la carte donnant les instructions pour les découvrir. Je me souviens notamment de l’histoire du jeune Jim Hawkins dans le célèbre roman de Stevenson L’île au trésor, porté à l’écran dans mon enfance et qui me fascinait.
Le thème fut également repris pour de nombreux jeux, télévisés ou autres, dont la très médiatique et palpitante ‘Chasse au trésor’ de Philippe de Dieuleveult.
De nos jours, les trésors n’ont plus la cote, les hommes modernes ne semblent plus espérer en découvrir, et peu sont prêts à remuer ciel et terre pour partir à leur recherche.
Et pourtant, Seigneur, tu nous dis que ton Royaume est comme un trésor et que les hommes qui le découvrent, que ce soit un peu par hasard ou après de longues recherches ayant peut-être duré toute une vie, sont dans une si grande joie qu’ils n’hésitent pas à se déposséder de tous leurs biens, à abandonner tout ce qu’ils ont acquis parfois au prix d’années d’efforts, afin de pouvoir le garder.
Nous, Chrétiens, sommes-nous conscients d’être les heureux dépositaires d’un trésor précieux, de valeur inestimable, que nous avons à redécouvrir sans cesse en creusant inlassablement au plus profond de ce champ complexe et tellement beau qu’est notre cœur ?
Seigneur, donne-nous d’oser annoncer avec force et conviction cette merveilleuse nouvelle de Ta Présence en nous, Amour Inconditionnel et Tout Puissant, véritable trésor qui sauve notre humanité.
Que chaque nouveau jour soit l’occasion de chanter notre joie d’être tant aimés et capables d’un si grand amour.

Annick Sauvage.

Juin 2017: Évangile du dimanche 4 juin (Pentecôte)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (20, 19-23)

C’était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »

Réflexion

Pour beaucoup d’entre nous, Pentecôte n’évoquera encore qu’un weekend prolongé. Si le soleil est au rendez-vous, ce sera peut- être barbecue ou longs déplacements, en avion ou en voiture. Quelques privilégiés feront partir leur bateau du port. Le navigateur manœuvrera la voilure et le gouvernail, mais il devra compter sur le vent pour le faire avancer. Les actes des apôtres en 1ère lecture et l’Évangile de Jean utilisent l’image du vent, du souffle qui, en ce jour de Pentecôte, symbolise la présence de l’Esprit de Dieu, aujourd’hui encore, au milieu des hommes et des femmes de toutes races et de toutes conditions. Luc, pour parler de l’église naissante au jour de Pentecôte, évoque également le souffle de l’Esprit, le vent de Dieu. Le Pape François appelle aujourd’hui les pasteurs de l’Église à mettre leurs pas dans ceux du Christ: «Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l’Église aujourd’hui, c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles (…) L’Église s’est parfois laissé enfermer dans des petites choses, des petits préceptes. Le plus important est la première annonce : «Jésus-Christ t’a sauvé». Dans la continuité des prophètes juifs qui l’ont pré- cédé, Jésus entend rappeler l’Esprit de la loi divine prise trop souvent à la lettre alors qu’elle est là pour épanouir, faire grandir, non pour condamner ou écraser. L’Évangile fourmille d’exemples qui montrent comment Jésus redresse, sauve, élève sans jamais juger, sans jamais infliger de leçon de morale, sans même tenter de convertir. Ceux qui l’entendent se sentent avant tout aimés, reconnus, ils sont touchés! C’est parce qu’ils s’entendent dire pardonnés, qu’ils recouvrent l’estime d’eux-mêmes. C’est parce que Jésus leur a révélé leur part lumineuse, c’est parce qu’il leur montre qu’ils sont dignes d’être aimés, qu’ils ont envie de devenir meilleurs et qu’ils modifient leur comportement. C’est l’Esprit Saint qui fait surgir de nouveaux désirs chez ceux que Jésus croise aujourd’hui encore et dont la vie est déréglée, immorale, vide de sens. «L’Esprit se joint à notre esprit» dit saint Paul, ce qui signifie qu’il éclaire notre intelligence, fortifie notre volonté, brûle dans notre cœur. Sans l’Esprit, Jésus ne serait qu’un personnage historique lointain. C’est l’Esprit qui actualise la présence du Christ vivant dans son Église. Jésus, dans ses discours d’adieu, nous annonce qu’il nous enverra l’Esprit Saint afin que nous puissions mettre nos pas à sa suite. À la suite des Apôtres, le jour de la Pentecôte, aujourd’hui peut être plus que jamais, nous sommes invités à nous mettre davantage à l’écoute de l’Esprit Saint et de placer au-dessus de tout l’amour du prochain en vue de l’édification d’une fraternité universelle.

Prière

Voici le jour, Seigneur Dieu, où nous commémorons ton souffle donné à ce monde, où tu proposes un feu d’amour en chaque femme et en chaque homme de bonne volonté. Voici le jour où nous sommes convoqués pour être ton église toujours naissante. Nous te remercions avec les paroles que tu as semées en nous. Voici le jour où par la force de l’Esprit Saint et pleins de joie, nous t’appelons notre Père. Nous te prions, Seigneur Dieu, puissions-nous, conduits par cet Esprit, chercher la Vérité, respecter ta Parole et trouver Jésus, ton serviteur, ton Fils et notre Voie.

Jean-Claude SIMON.

Mai 2017: Évangile du dimanche 14 mai (5ème de Pâques)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (14, 1-12)

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi. Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c’est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres. Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. »

Méditation

« Où vas-tu ? » « Quel est le chemin ? » « Montre-nous le Père»…

Pierre, Thomas, Philippe, et vous, tous les autres, vous tous mes amis, mes frères, pourquoi cherchez-vous midi à quatorze heures ? Pourquoi cherchez-vous ailleurs ce qui est là, devant vos yeux ? Pourquoi cette inquiétude fébrile et cette recherche stérile d’un ailleurs, d’un plus tard, d’un ‘quelqu’un d’autre’, qui empêchent de vivre le Présent, qui vous empêchent de Vivre? Pourquoi ne pas accueillir simplement le trésor merveilleux qui vous est offert au cœur même de votre vie, ici et maintenant ?

Ouvrez les yeux, regardez et voyez : le chemin parcouru ensemble, riche de tous ces gestes de soutien, de toutes ces paroles de réconfort, de tous ces moments de joie pure et de louange, n’est-il pas là en vous, bien présent, concret, tangible ? Et n’est-ce pas lui qui vous donne le goût de vivre, qui fait de vous des vivants ?

Moi, je ne suis rien d’autre qu’Amour. Mon origine et ma destination, ma Vie, c’est le Père, qui est perfection, plénitude d’Amour. Le chemin qui y conduit, c’est aimer.

Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, et pour me suivre, vous savez comment faire, je vous l’ai dit, je vous l’ai montré : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés, ne me cherchez pas ailleurs, ne cherchez pas le Père ailleurs, ne cherchez pas la Vérité ailleurs, vous seriez dans l’illusion. Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés, marchez sur ce chemin. Le Père et moi, nous marcherons avec vous, nous ferons notre demeure en vous. En rompant votre pain pour le partager, vous nous reconnaîtrez, et votre cœur sera brûlant d’amour, et alors vous saurez que vous êtes déjà dans le Royaume des Cieux.

Seigneur, aide-moi à marcher toujours mieux, toujours plus vrai, sur ce chemin de ma vie dans Ta Vie…

Annick Sauvage.

Avril 2017: Évangile du dimanche 9 avril (Rameaux)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (26, 14-27,66)

Quelques jours avant la fête de la Pâque, Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent à Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples: «Allez au village qui est en face de vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle.  Détachez-les et amenez-les-moi.  Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez: ‘Le Seigneur en a besoin, mais il les renverra aussitôt.’».
Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient: «Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!  Hosanna au plus haut des cieux!»
Comme Jésus entrait à Jérusalem, l’agitation gagna toute la ville; on se demandait: «Qui est cet homme?» Et les foules répondaient: «C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée».

Méditation

La fête des Rameaux inaugure la semaine sainte et précède la fête de Pâques.  Elle constitue un des temps forts de l’année liturgique, car elle permet aux chrétiens de revivre les derniers moments de la vie du Christ, son entrée triomphale à Jérusalem jusqu’à la Crucifixion.  La foule acclame Jésus au terme d’ «Hosanna».  Cela signifie en hébreu «Sauve-nous maintenant» ou «Sauve, nous t’en prions». Nous savons comment 5 jours plus tard la même foule le fera sortir de Jérusalem sous les injures avant de le mettre en croix.

La passion ne pourrait être qu’un fait divers.  Jésus victime d’une injustice coloniale expéditive, comme tant d’hommes et de femmes aujourd’hui encore pris dans des combats ou des incompréhensions, éliminés avant même de savoir vraiment ce qui leur arrive.

La raison fondamentale pour laquelle Jésus doit mourir renvoie à une incompréhension de la mission du Messie.  Toute société, juive ou non, fondée sur l’argent, la puissance et la loi, le condamnerait encore aujourd’hui.  Jésus, quant à lui, met les femmes et les hommes à la première place, en leur subordonnant l’économique et le politique.  Or, la société considère trop souvent les individus comme étant un moyen.  Jésus, lui, révèle que Dieu est amour et qu’il refuse d’exercer sa puissance en raison même de l’amour qu’il porte à sa créature.  Comme tous les peuples de l’antiquité, les juifs croyaient en une divinité puissante et guerrière qui dirige et protège leur peuple.  C’est ainsi que se développe la croyance selon laquelle Dieu enverra un messie, sorte de roi pour libérer son peuple.  Et le voilà, sûr, c’est bien lui, qui entre dans Jérusalem, sous les acclamations !  Or Jésus, qui reconnaît être le messie ne veut pas d’un messie guerrier mais d’un messie « crucifié ».  Car il prône une sagesse d’amour qui change du tout au tout le visage traditionnel d’un Dieu inspirant la crainte et contredit l’instinct le plus universellement répandu : celui qui consiste à s’affirmer en dominant l’autre.  Jésus avait fait surgir de nouveaux désirs dans le cœur de ceux qu’il croisait et dont la vie était déréglée, immorale, vide de sens.  C’est ainsi qu’il veut sauver son peuple, transformant la tristesse en joie, l’angoisse en confiance, la mort en vie.  S’étant comporté selon ses convictions, il s’humilia plus encore en obéissant jusqu’à la mort sur une croix.

À l’image du Christ, il nous faut oser renoncer au pouvoir qui obsède et qui aveugle et accepter d’exercer l’autorité qui sert et accompagne.  Témoigner que Dieu n’est pas un juge, mais un libérateur -hosanna- que l’amour qui redresse est plus important que la loi qui condamne, que le chemin de croix du Christ jusqu’à sa Pâque est un message de vie qui humanise, aujourd’hui encore.

Prière

En cette fête des Rameaux, prions pour ceux qui, parmi nous, sont faibles et sans défense ; pour que la jeune génération trouve le bonheur en cherchant à se libérer de la «servitude » matérielle par un patient travail sur soi.
Prions pour que nous ne les scandalisions pas, ne leur apprenions pas la haine, mais les introduisions dans la vérité ; pour que nous ayons le courage de nous lever pour défendre ce qui est vulnérable, incertain, inachevé.

Jean-Claude Simon.

Mars 2017: Évangile du dimanche 12 Mars (2ème de Carême)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (17, 1-9)

Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus: «Seigneur, il est heureux que nous soyons ici! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie.» Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre; et, de la nuée, une voix disait: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour; écoutez-le! » Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d’une grande frayeur. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit: «Relevez-vous et n’ayez pas peur!» Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre: «Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.»

Méditation

Et revoici le temps du Carême. Temps précieux pour nous Chrétiens, où comme chaque année, Jésus nous invite à le suivre, et nous emmène à l’écart. Quarante jours pour gravir à sa suite une montagne si haute qu’elle nous oblige à laisser en bas nos sacs trop lourds, nos trousses de maquillage, nos réserves de dix-heures pour les petites faims, nos guides touristiques et cartes d’orientation, notre appareil photo… Si haute et si abrupte qu’à certains endroits, on serait tentés de faire demi-tour, et qu’on a bien besoin d’être à plusieurs, de se soutenir, de se tirer, de se pousser, de s’encourager «ho…hisse ! » Si haute, qu’on n’en voit pas le sommet, et qu’on pourrait s’y perdre, s’il n’y avait quelqu’un qui nous précède et nous ouvre le chemin. Mais arrivés en haut, Seigneur, quelle joie ! Non seulement le paysage, la vue est magnifique, mais au bout de ce chemin parcouru ensemble, où il faudra persévérer, tenir, s’entraider, on fait la plus belle des découvertes. On se découvre soi-même – et on découvre les autres – capables de s’oublier, de se donner, capables de solidarité et de partage, là où on pensait être de fiers égoïstes. Capables de compréhension et de pardon, nous qui étions habitués à juger un peu vite et à condamner les moindres défaillances. Alors arrivés au sommet, nous sentirons monter en nous la louange, et devenus capables de prière, nous nous regarderons, émerveillés de nous découvrir transfigurés, de découvrir nos vrais visages, créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Seigneur, pendant ce temps de montée vers Pâques, aide-nous à retrouver notre vraie face de Carême, un visage rayonnant de nous sentir si proches de toi, de te savoir si proche de nous. Et forts de cette expérience, forts de cette espérance, aide-nous à repartir vers tous nos frères, sans rien leur en dire peut-être, mais en gardant notre visage transfiguré, nos yeux pleins d’étincelles et de sourire, pour leur porter la joie qui nous habite et la leur communiquer, simplement. Alors, la lumière de Pâque ne sera plus jamais loin.

Annick SAUVAGE.

Février 2017: Évangile du dimanche 5 Février (5ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (5, 13-16)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: «Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur? Il ne vaut plus rien: on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes: alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux».

Méditation

Riche en images, l’Évangile de ce dimanche nous rappelle que se prétendre disciple nous oblige à quelques exigences. Pour nous le rappeler, Jésus choisit deux images empruntées à la vie quotidienne. Il nous parle de sel et fait remarquer que s’il se dénature comment pourrait-t-il redevenir du sel. Il n’est plus bon à rien et risque d’être jeté. Et à propos de la lumière, si nous en sommes submergés aujourd’hui, il n’est pas moins vrai que nous en manquons parfois pour éclairer notre route et celle de ceux qui nous entourent. Ces paroles pourraient, au premier abord, être prises comme des compliments faits par Jésus à ceux qui le suivent, donc à nous, chrétiens. Mais il n’en est rien car il s’agit plutôt d’une invitation qu’il nous adresse tous les jours de notre existence: «soyez le sel de la terre et la lumière du monde ». Une invitation qui prend encore aujourd’hui des allures d’envoi en mission au cœur de notre monde, à commencer sous notre propre toit. Nous sommes appelés à éclairer les ténèbres, à donner le «goût» de Dieu et Dieu sait si le projet est vaste aujourd’hui, comme il l’a toujours été d’ailleurs. Quand des femmes et des hommes, autour de nous, «broient du noir» et cherchent un sens à la vie, nous sommes invités à être sel et lumière pour réveiller en eux l’espérance qui meurt. Et comment répondre à cette invitation ? Le prophète Isaïe ne peut être plus clair: «Si tu fais disparaître de ton pays, le joug, le geste de menace, la parole malfaisante, si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi ».

Prière

Seigneur Dieu, ce que tu as semé en nous, tu le moissonneras. Tout ce que tu es venu apporter à ce monde, tu l’accompliras, c’est ce que nous croyons. Tu nous appelles à être le sel et la lumière du monde dans lequel nous vivons. Parole qui demande une réponse. Ouvre notre bouche et emplis notre cœur de paroles bienveillantes pour les autres. Aide-nous à partager notre pain avec celui qui a faim, encourage-nous à recueillir ceux qui sont sans abri et à couvrir d’habits ceux qui ont froid. Apprends-nous à ne pas nous dérober à nos semblables. Que ton existence et ton amour puissent alors devenir visibles en nous et que nous puissions ainsi être reconnus comme étant de tes disciples.

Jean-Claude SIMON

Janvier 2017: Évangile du dimanche 1er Janvier (Marie, Mère de Dieu)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (2, 16-21)

Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé. Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

Méditation

Que dire… ?
Le temps est à la fête, et j’ai à écrire un message d’espérance.
Mais ma meilleure amie, ma confidente, ma ‘grande sœur’ vient de mourir. J’ai l’impression que mon univers s’écroule, et resurgit la question du sens…
Pourtant, avec le mois qui commence s’ouvre un horizon nouveau : dans quelques semaines un petit enfant va venir agrandir la famille, mon fils va devenir papa, le fruit de mes entrailles est sur le point d’accueillir le don d’un bonheur, une bénédiction…
Comment concilier, réconcilier en moi ces deux réalités : d’un côté l’immense tristesse du départ de celle qui pendant de nombreuses années fut par sa présence indéfectible mon soutien dans les joies et les peines de la vie, et de l’autre la joie non moins immense de la naissance à venir ?
Comment, surtout, acquiescer à la Vie, Don d’Amour de Dieu, tout en percevant ce qu’elle peut réserver de souffrances, et d’apparentes incohérences ?
Un enfant vient de naître. Les bergers, tout heureux, glorifient Dieu pour ce Don de Vie, dont les anges leur ont annoncé qu’il sauvera le monde. Et tout le monde s’étonne de cette info pour le moins surprenante : comment un petit enfant, pauvre et sans défense, pourrait -il sauver le monde ?
Toi, Marie, tu retiens tous ces événements, et les médites dans ton cœur.
Dès le commencement tu as dit oui, même quand tu ne comprenais pas, même quand c’était dur, même quand il a fallu, à peine devenue mère, laisser partir ton enfant, même quand tout semblait perdu, tu as gardé fidèlement ta confiance, et tu as dit oui.
Sans ton oui, Marie, Jésus n’aurait pas pu naître. C’est grâce à ton oui, à ta confiance totale, que l’enfant-Dieu a pu prendre vie en toi. C’est grâce à ton oui qu’il a pu naître à Bethléem. Grâce à ton oui aussi qu’il pourra grandir, se donner au monde. Grâce à ton oui que sa mort sur la Croix a pu montrer aux hommes de quel amour immense ils sont aimés de Dieu. Et ta maternité offerte s’est étendue au monde.
Dans toute vie, il y a des joies et des souffrances, et dans toute vie, des doutes et des questions sans réponses. Qu’il est difficile alors de faire confiance, d’encore espérer. Mais nous t’avons, Marie, Jésus t’offre à nous pour être notre guide par ton exemple. Toi, Marie, qui as toujours su laisser Dieu être Dieu en toi, Mère de Dieu et notre Mère, aide-nous à acquiescer à ce qui advient, à redire toujours oui à la Vie, oui à l’Amour. Aide-nous à accueillir aujourd’hui, dans la confiance, l’imprévu de Dieu, à le laisser germer et naître en nous et comme toi, à le donner au monde.

Annick SAUVAGE.

Décembre 2016: Évangile du dimanche 11 décembre (3ème Avent)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (11, 2-11)

Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »
Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?… Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois.
« Qu’êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. »

Méditation

Est-il possible de se tromper de messie? Les disciples de Jean le Baptiste doutent. “Es-tu vraiment celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?” Par son comportement, très différent de celui du Baptiste, Jésus inquiète. Qui est-il ? Est-il digne de confiance? Comment savoir que c’est bien lui ?

Faisant écho à la voix des grands prophètes d’Israël, Jean annonçait le Règne de Dieu comme une réalité imminente. Il le voyait venir comme l’orage, il entendait gronder la colère de Dieu. Il exhortait les foules à se préparer à l’événement qui allait s’abattre sur le monde. La prédiction de Jean fait trembler tout un peuple dont la grande espérance messianique, jamais éteinte totalement au fond des cœurs, ne demandait qu’à se rallumer. On accourait de partout vers le Baptiste. Sa réputation s’étendait jusqu’aux petits villages de Galilée. Jésus, lui aussi, se mit en route et alla demander à être baptisé. C’est peut-être à cet instant que tout le dessein divin lui est manifesté. Au moment où Jésus expérimente en plénitude sa filiation divine, il s’ouvre à la passion amoureuse de Dieu pour l’homme; c’est un Dieu de tendresse et d’amour. Sa mission lui est dorénavant dictée par son expérience profonde, par l’émotion unique que fait naître en lui la parole de son baptême. Il veut révéler aux hommes la proximité de Dieu. Le choix de Jésus est clair. Il sera sans détour et sans retour. Il lui tarde d’aller vers les hommes, tous les hommes, mangeant et buvant avec eux. Il ne sera pas, comme Jean, un héros de la solitude. Certes, il aimera toujours se retirer dans des lieux déserts pour y prier, pour entendre la voix du Père et se retrouver dans son être profond. Se recentrer sur lui même, comme on dit aujourd’hui. Mais sa prière le poussera toujours vers les foules devenant de plus en plus nombreuses. Il ira vers elles, il n’attendra pas, il se mêlera aux hommes et aux femmes, il sera le signe vivant que Dieu est prêt, que Dieu est avec nous dans ce que nous vivons au quotidien. “L’Esprit de Dieu est sur moi, dira-t-il, Il m’a envoyé annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, promettre la délivrance aux prisonniers, la lumière aux aveugles, la liberté aux opprimés”. Voilà un discours qui tranche avec tout ce qu’on a déjà entendu. Jésus inquiète jusqu’à Jean emprisonné qui lui fait demander : “Es-tu celui qu’on attend ?”. Pour toute réponse, Jésus propose que les disciples de Jean aillent lui dire ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent sans rater l’occasion de glorifier celui qu’il estime, plus qu’un prophète, un messager pour préparer le chemin.

Prière

Seigneur, tu n’apparais pas revêtu de puissance et de majesté. Malgré nos objections et nos rêves, tu nous as paru impuissant et insensé en Jésus, ton fils, créant notre désarroi comme celui de Jean-Baptiste. Aujourd’hui encore tu viens vers nous, mais tes chemins ne sont pas toujours nos chemins et ta conception de la justice n’est pas toujours la nôtre, ou si peu parfois. Tu n’es ni inaccessible ni au-dessus de tout, tu chemines avec tous les hommes, sur toutes les routes. Tu sembles si discret mais si nutritif et aussi indispensable que du pain. En ce temps de l’Avent qui nous prépare à ta venue, nous espérons pouvoir te reconnaître en toute femme, en tout homme, en tout pain partagé. Donne-nous des yeux nouveaux, des oreilles nouvelles pour que, comme les disciples de Jean, nous puissions voir et entendre les œuvres de ta présence. Ravive en nous la force de croire et d’espérer aujourd’hui et tous les jours du reste de notre vie.

Jean-Claude SIMON

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