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Évangiles du mois 2015-2016-C

Novembre 2016: Évangile du dimanche 20 novembre (Christ Roi)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (23, 35-43)

On venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à regarder.
Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui. S’approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée, ils lui disaient: «Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!» Une inscription était placée au-dessus de sa tête: «Celui-ci est le roi des Juifs.» L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait: «N’es-tu pas le Messie? Sauve-toi toi-même, et nous avec! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches: «Tu n’as donc aucune crainte de Dieu! Tu es pourtant un condamné, toi aussi!  Et puis, pour nous, c’est juste: après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal.» Et il disait: «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne.» Jésus lui répondit: «Amen, je te le déclare: aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

Méditation

Certains te suivent depuis le début, tu les avais appelés et leur avais confié mission. D’autres t’ont rejoint en cours de chemin, relevés et remis en route par la formidable force de vie qui émane de toi, il faut dire que tu n’as pas ton pareil pour rassembler les foules. Les uns souhaitent et revendiquent comme un dû des postes à responsabilité dans les plus hautes sphères du Royaume que tu annonces, les autres espèrent plus simplement pouvoir y vivre tranquillement, mais tous pensaient que tu allais révolutionner le monde, renverser le pouvoir en place, renvoyer chez eux ces maudits Romains et restaurer la grande dynastie du roi David, pour que le peuple juif connaisse enfin, et définitivement, la prospérité et la paix de la promesse. C’est vrai que tu n’as pas ton pareil pour soulever les foules, pour les mettre en marche, et pour chasser les démons.

On vient de te crucifier, et le peuple reste là à regarder.

Ils regardent le symbole de leurs espoirs, le corps couvert des innombrables marques de la flagellation, les mains et les pieds transpercés d’horribles clous, le visage déformé par la fatigue et la douleur, tout en sang et en sueur, suspendu au bois de la croix, avec cette ridicule couronne d’épines sur la tête, et ce non moins ridicule panneau renseignant ton titre de roi. Leurs rêves sont évanouis, disparus en fumée. Tout est foutu.

Jubilation de ceux qui n’ont jamais cru en toi. Quolibets, moqueries.
Déception amère de ceux qui n’ont rien compris. Haussements d’épaules, injures.
Tristesse et impuissance de ceux qui t’aiment. Silence.

Et puis il y a ce vaurien, sorti de nulle part, qui lance cette parole inouïe, impensable d’espérance : ‘Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne

Et ta réponse, promesse improbable, qui aurait aussi pu être cette parole, si souvent prononcée en d’autres occasions : ‘Ta foi t’a sauvé

Aujourd’hui, les mêmes possibilités s’offrent à nous devant un crucifix : le considérer avec ironie ou agressivité, s’en détourner avec gêne ou indifférence, ou bien le contempler avec un regard de foi et se (re)mettre en marche vers et pour la vie, forts de la mémoire de cette promesse : ‘Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis’.

Seigneur, quand les épreuves me clouent moi aussi au bois de la croix, si j’oublie que tu es à mes côtés et si mon espérance vacille, souviens-toi de moi, et aide-moi à me souvenir de toi.

Annick Sauvage.

Octobre 2016: Évangile du dimanche 9 octobre (28ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (17, 11-19)

Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : «Jésus, maître, prends pitié de nous.» En les voyant, Jésus leur dit : «Allez vous montrer aux prêtres.» En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus demanda : « Est-ce que tous les dix n’ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n’y a que cet étranger ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

Méditation

Dix malheureux rongés par la lèpre ont appelé à grands cris la pitié de Jésus. Jésus les exauce et les guérit. Ils sont rendus à la société d’où leur mal les avait exclus. Un seul prend la peine de revenir sur ses pas et remercie le Seigneur. Comme Jésus, nous pourrions nous étonner : « où sont donc les neuf autres ? ».

Nous pourrions aussi, et pour la Xème fois, nous insurger contre le manque de reconnaissance des 9 lépreux qui, guéris, ne viennent même pas remercier Jésus pour tant de bonté. Ne sont-ils pas à notre image : nous demandons beaucoup mais, quand il s’agit de remercier, c’est une autre affaire. Pareil dans nos prières, nous serions bien étonnés s’il nous fallait faire le compte du nombre de prières de «demandes les plus diverses» et du nombre de prières de «remerciements» ou de simples actions de grâce. Mais ce n’est pas à propos de ces neuf-là que j’aimerais partager mes réflexions mais du dixième, celui qui a choisi la meilleure part, le seul à qui Jésus dit «relève-toi et va, ta foi t’a sauvé».

La leçon de cet évangile pose, aujourd’hui encore, la question de la spontanéité et du «marchandage» dans nos rapports humains, mais aussi avec Dieu. Il nous questionne sur le sens de la «vraie» prière.

N’avons-nous pas, nous aussi, un sens aigu de ce qui nous est dû ? Ce sont les enfants et les adolescents qui attendent tout de leurs parents, ce sont ces parents qui aimeraient que leurs enfants leur manifestent bien plus d’attention qu’ils n’ont été capables d’en offrir, ce sont ces époux si prévenants avec les visiteurs mais parfois si sinistres, désagréables, lorsqu’ils se retrouvent en tête-à-tête.

Dans nos relations quotidiennes avec les autres, qu’elles soient amicales ou professionnelles, comme nous aimons parfois rester au plan de la froide correction, comme nous aimons, à la suite d’un service rendu, nous persuader intérieurement : «après tout, c’est son métier …, il est payé, je l’ai payé, pour cela …, pas besoin de merci » !

C’est sans doute vrai mais, dans beaucoup de cas, la valeur personnelle, le sens du devoir, le talent et la compétence entrent en ligne de compte dans la réalisation d’une tâche, aussi minime soit-elle. Tout ce savoir-faire, mais aussi ce savoir-être, méritent bien souvent des remerciements.

Un jour, une personne m’avoua se sentir coupable de ne pouvoir rendre à ses amis la gentillesse et les attentions offertes quand il était malade. Il y a des moments où la vie nous donne, sous différentes formes et que nous ne pouvons pas toujours offrir la réciprocité. Quelle que soit la forme offerte par la vie pour répondre à nos besoins, soyons reconnaissants. Viendra le jour où nous aiderons quelqu’un d’autre. Nous ne lui offrirons peut-être pas une aide matérielle mais de notre temps, de notre compassion, de notre écoute. Apprenons à recevoir avec gratitude, comme le lépreux de l’évangile, apprenons à ne plus confondre recevoir et échange, que nous soyons le donneur ou celui qui reçoit.

Le Samaritain nous donne une leçon de dignité humaine. Il avait crié avec ses neuf autres compagnons : « Maître, aie pitié de nous » mais il est seul à manifester sa reconnaissance. C’est lui que nous essaierons d’imiter dans nos relations avec Dieu, avec les hommes et les femmes, à commencer avec ceux et celles qui vivent tout proches de nous.

Jean-Claude SIMON.

Septembre 2016: Évangile du dimanche 25 septembre (26ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (16, 19-31)

En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens: « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui. Alors il cria : ‘Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. – Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.’ Le riche répliqua : ‘Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !’ Abraham lui dit : ‘Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! – Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.’ Abraham répondit : ‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.’ »

Méditation

Il y a tout juste un an, l’actualité nous donnait à voir le drame de la guerre vécu dans les pays du Moyen-Orient, obligeant des populations entières à prendre le dur chemin de l’exil. Face à l’afflux des migrants cherchant refuge en Europe, plusieurs attitudes se sont exprimées. Compassion devant la détresse et désir d’apporter son aide, de trouver des solutions acceptables, dans le respect de l’humanité et de la dignité de tous. Mais aussi peur et rejet, tentation du repli sur soi. Incompréhension. Violence. Ou bien l’indifférence – ‘Je ne les connais pas, leurs problèmes ne me concernent pas…’ Le pauvre Lazare ne demande pas grand-chose au riche, seulement de pouvoir récolter ce qui tombe de sa table. Ça ne le priverait en rien. Mais le riche semble ne pas même s’apercevoir de la présence de Lazare. C’est comme si celui-ci n’existait pas. Et même au séjour des morts, alors que demander pardon aurait pu tout changer, il continue à ne considérer Lazare que comme un esclave, tout juste bon pour être mis à son service. Je suis chrétienne et je désire te suivre, Seigneur, toi qui me dis « Chaque fois que vous ne l’aurez pas fait à l’un d’entre euxc’est à moi que vous ne l’aurez pas fait » Je vis confortablement, je mange à ma faim. Qu’est-ce que j’ai fait tout au long de cette année, concrètement, pour aider ceux qui n’ont pas la même chance? Trop peu…Seigneur, je te demande pardon pour ma tiédeur et ma frilosité, mon égoïsme et mon indifférence. Change mon cœur, aide-moi à regarder la réalité en face et à prendre mes responsabilités dans la construction d’un monde plus juste, où chaque homme puisse vivre dans la dignité.

Annick SAUVAGE.

Été 2016: Évangile du dimanche 24 juillet (17ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (11, 1-13)

Un jour, quelque part, Jésus était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda: «Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste l’a appris à ses disciples». Il leur répondit: «Quand vous priez, dites: ‘Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes nous pardonnons à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous soumets pas à la tentation». Jésus leur dit encore: «Supposons que l’un de vous ait un ami, et aille le trouver en pleine nuit pour lui demander: Mon ami, prête-moi trois pains: un de mes amis arrive de voyage, et je n’ai rien à lui offrir. Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond: Ne viens pas me tourmenter! Maintenant, la porte est fermée; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner du pain, moi je vous l’affirme: même s’il ne se lève pas pour les donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Eh bien, moi, je vous dis: Demandez, vous obtiendrez; cherchez, vous trouverez; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit; celui qui cherche trouve; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre. Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson? Ou un scorpion, quand il demande un œuf? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent?»

Méditation

Été, temps des vacances. Temps offert, tous s’accordent à le dire, comme une chance : « profites-en bien ! » – oui, mais comment… ? Des tas d’activités en tous genres nous sont proposées pour rentabiliser au maximum nos vacances, au point qu’elles ne sont plus toujours ce qu’elles devraient être : un temps de ressourcement, de respiration, de recréation. Pour cela, nous, Chrétiens, possédons un vrai trésor : la prière que Jésus nous a enseignée, le Notre Père.
Nous l’avons apprise par coeur au tout début de notre vie de Chrétiens, et depuis ce lointain temps de l’enfance, nous la récitons au cours de la messe, parfois un peu machinalement, sans vraiment faire attention aux mots que nous prononçons, puis la mettons souvent de côté jusqu’au dimanche suivant.
Jésus nous dit « Demandez, vous obtiendrez. Celui qui demande reçoit »
Alors, si nous profitions de ce temps des vacances pour redécouvrir la richesse et la beauté du Notre Père, pour réapprendre à le prier chaque jour comme Jésus dont nous sommes les disciples, nous recentrer sur l’essentiel et demander au Père ce qui est bon pour nous car il sait, lui, ce dont nous avons réellement besoin.
Si nous le lui demandons avec insistance, il nous donnera l’Esprit Saint en abondance, lui qui est la nourriture dont nous avons besoin chaque jour pour être capables d’aimer, de pardonner, de résister au mal, de vivre de la Vie Éternelle.

Annick SAUVAGE.

Juin 2016: Évangile du dimanche 5 juin (10ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (7, 11-17)

En ce temps-là, Jésus se rendit dans une ville appelée NAÏM. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme.

Voyant celle-ci, le Seigneur fut saisi de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas. »

Il s’approcha et toucha le cercueil; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi. » Alors le mort se redressa et se mit à parler.

Et Jésus le rendit à sa mère.

La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous, et Dieu a visité son peuple. » Et cette parole sur Jésus se répandit dans la Judée entière et dans toute la région.

Méditation

Un jeune homme mort, et deux cortèges qui se croisent. Une femme, qui a déjà perdu son mari, perd à présent son fils unique, sa dernière raison de vivre. Elle n’est plus ni épouse, ni mère, elle ne voit plus de sens à sa vie et n’a plus que ses larmes. Une foule nombreuse l’accompagne, remplie d’une compassion impuissante, pleurant avec elle, quittant avec elle la ville, lieu de la vie, pour se rendre au cimetière, lieu de la mort.

Alors se produit la rencontre.

Un jeune homme approche, débordant de vie. Il sème la vie et la joie partout où il passe, d’ailleurs il arrive de CAPHARNAÜM, où il vient de remettre sur pieds l’esclave d’un centurion romain. Lui aussi est rempli de compassion, mais ça ne le paralyse pas, il prend les choses en mains, il ose toucher le cercueil, il ose une parole improbable : ‘Lève-toi !’.

Par ce contact, par cette parole, il rend vie à ce qui semble mort, il rend le fils à sa mère. Elle peut maintenant faire demi-tour et retourner à la ville, lieu de sa vie.

Une grande foule accompagne la femme vers le cimetière, et une grande foule suit Jésus, portée par la puissance de vie qu’il rayonne. Et moi, de quelle foule est-ce que je fais partie?

Nous connaissons tous des situations de mort, où tout semble perdu. Nous pouvons alors nous résigner et pleurer, ou bien faire confiance en la vie plus forte que la mort, prendre les choses à bras le corps, et nous relever.

Une anecdote vécue récemment : un travail important à rendre, des mois de boulot, l’échéance imminente, la finalisation à portée de mains, et puis l’accident, une bête erreur de manipulation, le document refermé sans sauvegarde, les modifications non enregistrées, la mise en page complètement chamboulée et le travail de plusieurs jours perdu, à deux heures à peine de l’échéance. « C’est foutu, on n’arrivera jamais à tout refaire en si peu de temps ». Et les larmes coulent, abondamment. Découragement, tentation de baisser les bras et de tout arrêter, à quoi bon… ? Mais on s’y est toutes mises, trois ordinateurs à la fois, des copiés-collés tous azimuts, les claviers qui crépitent et les cerveaux qui bouillonnent, et je vous jure que pour tenir le coup, il fallait y croire, qu’on réussirait !

Et on y est arrivées. Et les sourires ont chassé les larmes, et la vie a chassé la mort…

Merci, Seigneur, parce que quand les épreuves nous empêchent d’avancer, tu viens espérer en nous, et ta foi en la vie nous aide à nous relever, et à continuer le chemin.

Annick SAUVAGE.

Mai 2016: Évangile du dimanche 8 mai (7ème de Pâques)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (17, 20-26)

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

Méditation

En Dieu règne l’unité. Elle est au cœur de son projet lorsqu’il ordonne la création, et c’est elle qu’il veut reconstruire lorsqu’il vient sauver l’homme égaré loin de lui.

La dernière prière de Jésus vibre de cet ardent appel : Que tous, ils soient un … Qu’ils soient un en nous … Que leur unité soit parfaite. C’est pour cela qu’il livre sa vie, pour que nous acceptions de revenir à la source de toute unité, l’amour trinitaire. En vivant cette unité intérieure, il devient possible de faire grandir l’unité autour de nous.

Alors la gloire de Dieu se laisse voir. Depuis qu’elle s’est révélée sur la croix et s’est répandue sur le monde au matin de Pâques, plus rien ne peut l’arrêter. Elle transparaît sur le visage de ceux qui aiment de l’amour même de Dieu.

L’unité ne s’obtient pas à coup de serpe, en élaguant un peu vite nos différences. L’unité est un don que Dieu déploie en ceux qui se laissent travailler au souffle de son Esprit. Elle est le signe visible de sa présence en nous. Voici ce que le Père cherche à réaliser, faire sa demeure en chacun de nous pour que le monde voie ses œuvres et croie en son amour.

La prière de Jésus continue d’avoir toute sa pertinence et nous sommes appelés à la faire nôtre pour qu’elle devienne réalité en nous et rejaillisse sur nos communautés et dans le monde. Il est temps d’invoquer l’Esprit d’unité et de se mettre à son écoute. Il est temps de répondre au Christ, qui nous unit au Père, aujourd’hui et demain.

Source : Bénédicte DUCATEL (Dans la Revue Magnificat de mai 2010)

Avril 2016: Évangile du dimanche 17 avril (4ème de Pâques)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (10, 27-30)

En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »

Méditation

Ce qui m’émerveille, Seigneur, c’est la simplicité et la tranquille assurance avec lesquelles tu dis des choses extraordinaires, inouïes.

Nous savons très bien que tous, nous mourrons un jour, et toi tu affirmes calmement : ‘Je leur donne la vie éternelle, jamais elles ne périront’.

D’où te vient cette certitude ?

Il ne faut pas chercher bien loin, ça éclate de façon lumineuse dans la suite de tes paroles: toi, vrai homme, tu sais bien que, comme nous tous, tu mourras un jour, et que ce serait folie de prétendre, par tes seules forces d’homme, pouvoir assurer la vie éternelle à quiconque, à commencer par toi-même.

Mais toi, vrai Fils qui ne fais qu’UN avec le Père, qui le connais intimement et es connu et aimé de lui depuis toujours, tu sais que le Père EST éternellement, et tu as une confiance infinie en lui. Tu peux dire ‘Personne ne les arrachera de ma main’, non pas parce que ta main d’homme a une force particulière, mais parce qu’elle se tient avec confiance dans la main du Père : ‘Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père’. C’est aussi cette confiance absolue qui te permet de dire, à Gethsémani : ‘Abba, pas ce que je veux, mais ce que toi, tu veux’, et sur le bois de la Croix : ‘Père, entre tes mains, je remets mon esprit’

Ce qui m’émerveille, Seigneur, c’est ton immense confiance en ton Père, née de la certitude d’être connu et aimé de lui.

Parfois, ballottée par les épreuves de la vie, je me sens comme une brebis perdue, Seigneur, je ne sais plus trop que faire, qui croire, quelle décision prendre.

Alors je fais silence pour mieux entendre, au milieu de la cacophonie ambiante, ta voix qui murmure au fond de mon cœur, et j’écoute:

‘Aimez-vous les uns les autres’ ;
‘Ne jugez pas’ ;
‘Pardonnez’ ;
‘Moi, je te connais,
je t’ai appelée par ton nom,
tu es à moi,
tu as du prix à mes yeux,
tu as de la valeur,
je t’aime,
ne crains pas, car je suis avec toi’(*) ;
‘Je suis venu pour que tu aies la vie, la vie en abondance’ ;
‘Je te dis ça pour que ma joie soit en toi, et que ta joie soit parfaite’ ;
‘Je ne suis pas venu pour te condamner, mais pour te sauver’

Quelle merveille que le son de ta voix, Seigneur !

Alors, comme Pierre, je te réponds : ‘Seigneur, à qui irais-je ? Tu as les paroles de la vie éternelle’.

Donne-moi de ne jamais oublier le son de ta voix, et quand la vie ressemble à une tempête déchaînée, aide-moi à tendre l’oreille pour t’écouter, à te faire confiance et à te suivre, toujours.

(*) Livre du prophète Isaïe, ch. 43

Annick SAUVAGE.

Mars 2016: Évangile du dimanche 6 mars (4ème de Carême – Laetare)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (15, 1-3.11-32)

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui: « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : ‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’ Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : ‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’ Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’ Mais le père dit à ses serviteurs : ‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent à festoyer. Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : ‘Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’ Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : ‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !’ Le père répondit : ‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »

Méditation

Qu’est-ce qui différencient les deux frères dans leur relation à leur père ? Au fond, pas grand-chose: tous deux le considèrent comme un patron, un maître auquel il faut être soumis. L’aîné trouve ça normal et accepte, depuis toujours il obéit à son père afin de rester dans ses bonnes grâces. Le plus jeune, lui, refuse cette soumission à laquelle il se croit obligé, il veut être libre. Au fait, n’est-ce pas une réaction saine ? La relation père-fils n’est-elle pas autre chose qu’une banale et triste rétribution pour services rendus? Et le Père ne veut-il pas ses enfants libres? Quand le fils prodigue rentre au bercail, il n’a pas beaucoup changé: il n’espère pas être réintégré à sa place de fils de la maison, il brigue juste une place d’ouvrier qui lui assurerait la pitance ! Mais son père, qui le voit venir de loin – signe qu’il guette constamment son retour – court se jeter à son cou et le couvre de baisers. Et le fils réalise enfin de quel amour immense et inconditionnel il est aimé.

Puisse le fils (le frère) aîné, puissions-nous, nous aussi, laisser de côté nos calculs, accueillir humblement ton amour toujours donné, et le partager simplement avec nos frères.

Annick SAUVAGE.

Février 2016: Évangile du dimanche 14 février (1er de Carême)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (4, 1-13)

En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : «Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain.» Jésus répondit : «Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain.» Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : «Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela.» Jésus lui répondit: «Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte.» Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : «Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre.» Jésus lui fit cette réponse : «Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.» Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

Méditation

J’ai beaucoup mangé ces derniers temps, même quand je n’avais plus très faim.

Friandises de Halloween et de la Saint-Nicolas, repas copieux – bûche et compagnie – des réveillons et jours d’après à Noël et Nouvel An, galette des rois à l’Épiphanie, crêpes de la chandeleur… Pas mal acheté, aussi : cadeaux, décorations, vêtements pour les fêtes, soldes…

J’ai fait le plein de bonnes choses, donc, peut-être même un peu trop, pourtant je ne me sens pas comblée, quelque chose me manque. Cette abondance de nourriture et d’objets qui ont rempli mon estomac et ma maison, me laissent sur ma faim. Peut-être ai-je un peu négligé, tout occupée que j’étais à organiser les fêtes, de me nourrir de l’essentiel ? Peut-être aussi ai-je eu tendance à me tromper d’essentiel… ? Tout, autour de nous, vise à nous convaincre qu’il est bon pour nous de consommer toujours plus, d’acheter les dernières nouveautés pour être heureux en ce monde. On en vient vite à étouffer sous cette avalanche de propositions alléchantes, et difficile de ne pas se laisser influencer, de se laisser tenter.

Au boulot et ailleurs, l’envie de tout maîtriser, de défendre mes intérêts, d’imposer ma conception des choses, de me faire bien voir, aussi, m’ont parfois amenée à dire ou à faire des choses pas très belles, oubliant que la seule chose qui compte, c’est d’aimer. Il m’est aussi arrivé, sachant ton amour pour moi, de te faire un affreux chantage aux sentiments, de te prendre pour un magicien qui m’obéirait au doigt et à l’œil et d’inverser les rôles en mettant ton Amour à mon service, au lieu de me mettre, moi, au service de ton Amour…

Besoin d’aller au désert, Seigneur. Me débarrasser de tout ce qui n’est pas moi. Reconnaître qui je suis. Reconnaître qui tu es. Creuser ma faim de toi, retrouver le bon goût de ta Parole. Réapprendre à me laisser conduire par l’Esprit, et par lui seul. Te demander pardon pour tous mes manques d’amour. Accueillir ta miséricorde. Me laisser inonder par la joie d’aimer et d’être aimée. Te contempler, tout simplement.

Annick SAUVAGE.

Janvier 2016: Évangile du dimanche 24 janvier (3ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (1, 1-4; 4, 14-21)

Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les serviteurs de la Parole. C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout depuis les origines, d’en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus […]

Lorsque Jésus, avec la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues des Juifs, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l’habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire: «Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. »

Méditation

16. Dans l’Évangile de Luc, nous trouvons un autre aspect important pour vivre avec foi ce Jubilé. L’évangéliste raconte qu’un jour de sabbat, Jésus retourna à NAZARETH, et comme il avait l’habitude de le faire, il entra dans la synagogue. On l’appela pour lire l’Écriture et la commenter. C’était le passage du prophète Isaïe où il est écrit : « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur» (Is 61, 1-2).

« Une année de bienfaits » : c’est ce que le Seigneur annonce et que nous voulons vivre. Que cette Année Sainte expose la richesse de la mission de Jésus qui résonne dans les paroles du Prophète: dire une parole et faire un geste de consolation envers les pauvres, annoncer la libération de ceux qui sont esclaves dans les nouvelles prisons de la société moderne, redonner la vue à qui n’est plus capable de voir car recroquevillé sur lui-même, redonner la dignité à ceux qui en sont privés. Que la prédication de Jésus soit de nouveau visible dans les réponses de foi que les chrétiens sont amenés à donner par leur témoignage. Que les paroles de l’Apôtre nous accompagnent: «celui qui pratique la miséricorde, qu’il ait le sourire » (Rm 12, 8).

12. … là où l’Église est présente, la miséricorde du Père doit être manifeste. Dans nos paroisses, les communautés, les associations et les mouvements, en bref, là où il y a des chrétiens, quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde.

Pape François,
Extraits de Misericordiae Vultus
(Bulle d’indiction du Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde)

Décembre 2015: Évangile du dimanche 20 décembre (4ème Avent)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (1, 39-45)

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.

Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Méditation

Heureuse celle qui a cru…

Tout au début de l’évangile de Luc, ce récit de la visitation de Marie à Élisabeth suit directement ceux des annonces de la naissance de Jean-Baptiste à Zacharie et de la naissance de Jésus à Marie. Deux récits qui présentent des similitudes de structure et de contenu :

– L’ange du Seigneur apparaît à Zacharie, qui en est bouleversé. Il lui dit ‘sois sans crainte’ et lui annonce que sa femme va avoir un fils. Zacharie lui demande comment il saura que ça arrivera étant donné que sa femme, Élisabeth, est stérile et, de plus, trop âgée.

– L’ange du Seigneur apparaît à Marie qui est bouleversée elle aussi. Il lui dit ‘sois sans crainte’ et lui annonce qu’elle va avoir un fils. Marie lui demande comment cela se fera étant donné qu’elle n’a pas de relations conjugales.

À première vue, on pourrait penser que ces deux situations semblables sont équivalentes, et on a du mal à comprendre pourquoi Zacharie se voit gratifié d’une réprimande et d’une punition, alors que pour Marie il n’en est rien. Mais quand on y regarde de plus près…

À l’apparition de l’ange, les deux sont bouleversés. Mais alors que le trouble de Zacharie tient surtout de la crainte, celui de Marie semble plutôt être un questionnement émerveillé face à quelque chose qui la dépasse.

Les deux questionnent l’ange sur le ‘comment’, mais on sent chez Zacharie comme une mise en doute de la faisabilité de la chose, alors que la question de Marie porte uniquement sur la façon dont ça va se passer. Pourtant Zacharie, qui est prêtre et connaît donc les Écritures à fond, est bien placé pour savoir qu’il y a un antécédent : Abraham et Sara ont eux aussi eu un fils dans leur vieillesse, il n’a donc aucune raison de douter de la parole de l’ange: en le faisant, c’est de Dieu lui-même qu’il doute, et toute l’histoire du salut qu’il remet en question. Marie, elle, après avoir reçu de l’ange un éclairage, qui reste assez mystérieux tout de même, acquiesce immédiatement. Bien que ne comprenant pas tout, elle choisit de faire confiance. Et c’est la jeune fille ignorante et humble qui deviendra la mère du Sauveur, coiffant au poteau le prêtre respectable qui croit savoir.

La comparaison de ces deux récits met en relief et éclaire ces paroles d’Élisabeth à Marie: heureuse celle qui a cru.

Seigneur, donne-moi l’humble confiance de Marie. Que comme elle j’acquiesce à accueillir en moi le mystère de ta vie pour le mettre au monde.

Annick SAUVAGE

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