NOVEMBRE 2014: Évangile du dimanche 16 novembre (33°TO)
Évangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu (25,14-30) : la parabole des Talents.
« C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.” Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.” Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.
Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !”
Méditation.
La fin de l’histoire est dure, Seigneur ! Es-tu vraiment si injuste et impitoyable que le maître de la parabole, toi, le Dieu d’Amour et de Miséricorde, toi notre Père? J’ai peine à y croire…
Alors comme d’habitude, je relis, avec les lunettes de l’amour :
– Quel maître ferait confiance à ses serviteurs au point de partir pour un long voyage en leur confiant tous ses biens, sans aucun contrôle ? Confiant, non seulement qu’ils ne vont pas les lui voler, mais qu’ils auront la volonté et seront capables de les faire fructifier?
Toi, Seigneur, tu nous fais confiance au point de remettre ta vie entre nos mains.
– Le trésor que tu nous confies, c’est bien mieux qu’une somme d’argent, si grande soit-elle, dont nous ne pourrions jouir que sur cette Terre. Tu nous donnes ton Amour infini, tu veux nous faire vivre de ta Vie éternellement. Tu nous confies ta Parole d’Amour et la mission de la transmettre, et tu nous donnes ton Esprit pour nous aider à en vivre.
– Ta Parole n’est pas faite pour rester sur les planches d’une bibliothèque, gardée bien au chaud, intacte mais stérile. Elle est faite pour être écoutée encore et encore, longuement méditée, et sans cesse confrontée au concret de nos vies, afin d’y faire germer l’amour.
– Quand je me nourris de ta Parole, quand j’en nourris mon cœur, mes actions, ma relation aux autres, toute ma vie, alors l’amour grandit en moi, et je ressens une joie plus grande que toutes les joies. Mais ce germe d’amour que tu me donnes, si je le laisse de côté, si je le néglige, si je n’en prends pas soin comme on soigne un jardin, une fleur délicate, un être cher, alors il risque bien de s’étioler, se ratatiner comme une peau de chagrin et, à la longue, de mourir. C’est ça que tu veux me dire à travers cette parabole, car tu m’aimes, et tu veux le meilleur pour moi. Tu me demandes de choisir la vie (Deutéronome, ch.30, v.19).
Je veux m’approcher de toi avec confiance et te rendre grâce, chaque jour, pour le trésor d’amour que tu me donnes, le faire grandir en moi et le partager avec mes frères.
Aide-moi à vivre de ta Parole, pour qu’elle porte du fruit et fasse grandir ton Royaume.
Annick Sauvage.
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OCTOBRE 2014: Évangile du dimanche 12 octobre (28ème TO)
Évangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu (22, 1-14): Tous invités.
Jésus disait en paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : ‘Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce.’ Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : ‘Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce.’ Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit : ‘Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?’ L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : ‘Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.’ Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. »
Méditation
« Heureux les invités au repas du Seigneur ! Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ». En lisant ce passage de l’Évangile, je pense à cette phrase, que nous entendons chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie. L’écoutons-nous vraiment ? La recevons-nous dans toute sa force et sa beauté ? L’Amour parfait, infini, m’invite à la noce de son Fils bien-aimé, héritier de tous ses biens et donc de tout son amour. Héritier d’un amour si fort qu’il est capable à lui seul de racheter, d’effacer, d’enlever tous mes manques d’amour. De me rendre capable, si je lui donne toute ma confiance, ma foi, d’aimer comme lui. Déjà ça, ça devrait me réjouir : être invitée à une noce, c’est-à-dire à la célébration d’un amour, c’est toujours une grande joie, et si en plus c’est la noce du Fils de l’Amour, vraiment, ça doit être une fête au-delà de tout ce que je peux imaginer. Mais ça va plus loin encore. Car non seulement je suis invitée, mais je suis l’invitée principale : l’épouse, c’est moi ! C’est avec l’humanité entière, avec moi, avec nous tous, qu’en Jésus, Dieu-Amour veut s’unir éternellement ! C’est cette union que nous sommes appelés à vivre dans le quotidien de nos vies et à célébrer lors de chacune de nos eucharisties. Et puisqu’il veut s’unir à chacun de nous, ça implique que nous soyons tous unis nous aussi :« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », ça fait partie de l’invitation, c’est le fameux vêtement de noces qu’il nous faut revêtir pour pouvoir y participer pleinement. Et que répondent les invités, bien souvent ? « Non, merci, c’est bien gentil, mais j’ai pas le temps, j’ai plein de choses à faire, faut qu’j’aille arroser mes haricots, laver ma voiture, écouter les infos…plus tard, peut-être… »
Mais lui ne renonce pas, il ne se laisse pas décourager par notre tiédeur, notre indifférence ou même notre hostilité, il continue à nous inviter, encore et toujours, en vue de notre plus grand bonheur, au festin merveilleux de son amour pour nous.
Merci, Seigneur, pour ton amour infini qui m’appelle inlassablement. Pardon pour toutes les fois où j’y réponds si mal. Et la prochaine fois que je me présenterai au repas de tes noces sans avoir revêtu le vêtement de la confiance en toi et de l’amour de mes frères, quand tu interrogeras mon cœur, ne permets pas que je garde le silence : mets dans ma bouche et dans mon cœur ces mots qui me garderont ouverte la porte de la salle du banquet : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole, et je serai guérie… »
Annick Sauvage.
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SEPTEMBRE 2014: Évangile du dimanche 7 septembre (23ème TO)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (18, 15-20).
Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Encore une fois, je vous le dis : si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quelque chose, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »
Méditation.
Qu’est-ce que tu me demandes là, Seigneur… ?
Je ne veux pas d’histoires, moi, je n’ai pas envie de me disputer avec lui (ou elle) !
Si je vais lui dire qu’il agit mal, je risque de perdre son amitié. Il risque de me dire que ça ne me regarde pas et de me mêler de mes affaires, et il aurait raison : s’il se met dans son tort, c’est son problème, après tout, qu’il se débrouille…
Il pourrait aussi me répondre qu’au lieu de le critiquer, je ferais mieux de me regarder d’abord moi-même, et là encore il aurait raison : n’est-ce pas ce que tu veux dire dans l’histoire de la paille et de la poutre ? C’est vrai que moi non plus je n’agis pas toujours comme il le faudrait, alors de quel droit j’irais faire la leçon aux autres ?
Vraiment, cette histoire de correction fraternelle, ça me met très mal à l’aise…
Pourtant cette parole est là. Qui suis-je pour décider de ne pas en tenir compte ?
Alors, comme d’habitude quand je ne comprends pas, je vais lire et relire, et dans la prière je te demande ton aide : que veux-tu me dire vraiment ?
Et je me souviens que tu m’appelles à vivre de ton amour : ‘aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés’ : toutes tes autres paroles ne peuvent et ne doivent être lues qu’en lien avec celle-là : aimez ! (cf 2ème lecture : Romains 13, 8-10)
Et je remarque que tes premiers mots sont pour me dire que l’autre est mon frère : ces mots viennent avant la mention du péché, comme pour me rappeler qu’avant de regarder l’erreur, je dois regarder la personne, et la regarder comme un frère, une sœur, que tu aimes et que tu m’invites à aimer. Toi, tu brûles d’amour pour chacun de nous, tu veux si fort notre bonheur, que tu souffres quand tu vois l’un de nous prendre un chemin qui risque de le rendre malheureux – c’est ça, commettre un péché : couper le lien avec Dieu Père, avec l’Amour, la Vie, le Bonheur. Comme dans la parabole de la brebis perdue qui précède ce passage, tu veux tout faire pour le ramener sur le chemin du bonheur, parce que tu l’aimes.
Et pour agir en ce monde, tu n’as que nos mains …
Mais tu me dis ‘si’ : ne vais-je pas parfois un peu vite pour accuser? Quand je critique mon prochain, est-ce toujours parce qu’il est dans l’erreur ou est-ce surtout parce qu’il me dérange ? Avant de dire à l’autre qu’il a tort, je dois d’abord être sûre qu’il a réellement tort.
Tu me dis aussi d’aller lui parler ‘seul à seul’ : ici encore, tu pointes une de mes mauvaises habitudes : quand je pense que quelqu’un est en tort, est-ce que je ne commence pas souvent par en parler à d’autres ? Est-ce toujours utile ? Est-ce que ça ne risque pas de nuire à la relation sans résoudre le problème ?
Alors, Seigneur, viens habiter mon cœur toujours mieux, pour que j’aie le courage d’aller parler à mon frère si c’est nécessaire, et surtout, que je le fasse avec beaucoup d’amour…
Annick Sauvage.
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ÉTÉ 2014: Évangile du dimanche 6 juillet (14ème TO)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (11, 25-30): « Je te loue, Père,… »
En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit: « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout petits. Oui, Père, c’est ainsi que tu en as disposé dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père. Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père, et nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler.
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Méditation:
J’ai réussi des études supérieures, je pense donc avoir un niveau intellectuel convenable.
Comment alors ne pas être interpellée, et même choquée, par ce passage de l’Évangile et ces paroles de Jésus? Je suis de bonne volonté, j’essaie de faire de mon mieux pour faire le bien, et ça ne servirait à rien?
À cause de mon intelligence, je n’aurais pas accès au Royaume de Dieu?!
Je ne te comprends pas, Seigneur: n’est-ce pas le Père qui m’a créée et voulue avec mon
intelligence? Et d’ailleurs, n’as-tu pas souvent soupiré devant le manque d’intelligence de tes disciples qui sont si lents à comprendre? Alors…?
Alors, je me dis que j’ai peut-être mal lu.
Oh, bien sûr, je sais lire, j’ai appris, mais justement: j’ai lu avec les seuls yeux de mon intelligence qui essaie toujours de décortiquer, d’analyser, de critiquer… j’ai oublié qu’un jour, j’ai décidé de te suivre en te faisant totale confiance.
Alors, je recommence ma lecture, avec les yeux du cœur.
Et je te vois t’adresser à ton Père avec amour, admiration et respect. Comme un tout petit enfant regarde son papa comme un héros, tu regardes le Père, ton discours est d’abord un merci plein d’admiration et d’émerveillement. Et je te sens heureux comme ça, heureux de cette relation privilégiée que tu as avec lui, heureux d’être Fils, c’est un cri de jubilation que tu pousses.
Et c’est peut-être d’abord ça que tu veux me dire : avant de chercher à comprendre, commence par réapprendre à t’émerveiller, regarde les tout petits enfants, ils s’émerveillent de tout: une pâquerette, un ver de terre, un caillou…
Ils sont capables, eux, de voir le beau, le merveilleux dans ce qui te paraît si banal à toi, l’intelligente, que tu en arrives à ne plus t’émerveiller pour grand-chose, enfermée que tu es dans ta science, cherchant dans les livres et sur internet les réponses à toutes tes questions et les solutions à tous les problèmes qui pèsent sur tes épaules.
Réapprends d’abord à t’émerveiller et à développer en toi l’enfant.
Alors, ta relation au Père sera juste, et tu oseras lui dire simplement, dans une prière confiante, tout ce qui pèse dans ta vie.
Alors tu recevras force et courage pour affronter les problèmes de ta vie. L’amour filial qui t’unit à lui, ce joug léger que je te propose, te remettra debout et alors, tu pourras mieux utiliser ton intelligence: elle est bonne, elle est utile, mais elle ne doit jamais t’empêcher de t’émerveiller et te faire négliger de louer Dieu et de lui demander son aide.
Une bonne résolution pour les vacances qui s’ouvrent:
décider de s’émerveiller et de rendre grâce au moins une fois chaque jour…
Bonnes vacances émerveillées à tous !
Pour aller plus loin:
- Psaume 8
- Et un lien avec l’actualité: rassembler les Belges autour d’un même événement, les rendre fiers d’être belges: là où les hommes politiques ont bien du mal, le foot a réussi (le foot, pas le golf: un sport collectif et populaire…) :« Je te loue, Père, d’avoir caché cela aux sages et aux savants… »
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JUIN 2014: Évangile du dimanche 29 juin – fête des saints Pierre et Paul
Évangile de Jésus Christ selon Saint Mathieu (16, 13-19): « Pour vous, qui suis-je? »
Jésus était venu dans la région de Césarée de Philippe, et il demandait à ses disciples :
« Le fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent: « Pour les uns, il est Jean Baptiste; pour d’autres, Élie; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »
Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? »
Prenant la parole, Simon Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon, fils de Jonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera delié dans les cieux. »
Méditation:
Il y a ce que les gens disent, et puis il y a ce que Pierre va dire.
Quelle différence entre les deux?
Les gens ne connaissent pas bien Jésus. Ils l’ont vu passer, l’ont entendu parler et vu agir de façon ponctuelle, ou en ont entendu parler par d’autres, mais ne le connaissent pas en profondeur, ils n’en ont qu’une vision extérieure et fragmentaire.
Pierre, lui, au moment où il fait cette affirmation, a déjà passé beaucoup de temps aux côtés de Jésus; il a entendu toutes ses paroles, l’a vu agir, l’a vu prier, a mangé et dormi à ses côtés,…
Il connaît Jésus personnellement, intimement. Au fil des jours passés avec lui, il a appris, non à se forger une opinion parmi d’autres, mais à affirmer avec force une profession de foi qui engagera sa vie: il reconnaît en Jésus celui qui change la vie, celui qui nous sauve, qui détruit la mort et donne la vie.
Et pour cette raison, il est prêt à lui faire confiance et à témoigner, même si ça ne va pas dans le même sens que l’opinion publique. À suivre Jésus, même quand ça entraîne des risques.
Oh, bien sûr, ça n’ira pas tout seul. Il y aura encore des moments où la peur, le découragement ou l’incrédulité prendront le dessus. Mais toujours il gardera cette relation privilégiée à Jésus, qui plus tard lui fera dire et redire:
« Seigneur, tu sais bien que je t’aime… » (Jn 21,15-17)
Et Jésus déclare Pierre heureux. Oui, on est heureux, quoi qu’il arrive, quand on peut faire une telle profession de foi. Quand on sait qu’on est aimé sans condition, qu’on ne sera jamais seul et que le Seigneur de la Vie nous veut avec lui pour toujours.
Et c’est sûr qu’alors ce n’est plus une simple opinion d’homme qui s’exprime, mais la révélation de quelque chose qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer et exprimer, révélation qui vient de Dieu, et que Pierre peut recevoir car
« celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,9)
Et nous, que disons-nous? Qui est Jésus pour nous?
Est-ce qu’il change nos vies au point d’oser affirmer haut et fort notre foi malgré une tendance au relativisme et au doute?
Osons-nous ramer à contre-courant et nous dire Chrétiens même quand les gens nous renvoient des regards moqueurs, indifférents ou hostiles? Osons-nous suivre Jésus dans son combat contre les inégalités sociales et son accueil de tous les hommes?
Bien sûr pour pouvoir y arriver, il faut nous faire proches de lui.
Comme Pierre, l’écouter parler, le contempler longuement et nous nourrir d’une relation intime avec lui. Alors, comme Pierre, nous pourrons témoigner et le suivre, et comme lui, nous serons heureux.
Annick SAUVAGE.
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MAI 2014: Évangile du dimanche 4 mai (3° dimanche de Pâques)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (24, 13-35): Les disciples d’Emmaüs.
Le troisième jour après la mort de Jésus, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. Jésus leur dit : « De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? » Alors ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, répondit : « Tu es bien le seul, de tous ceux qui étaient à Jérusalem, à ignorer les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs des prêtres et nos dirigeants l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Et nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure, et elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont même venues nous dire qu’elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Vous n’avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ! » Et, en partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur expliqua, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « C’est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment ils l’avaient reconnu quand il avait rompu le pain.
Méditation :
Les deux disciples s’enfuient de Jérusalem. Ils s’éloignent de la « nudité » de Dieu. Ils sont scandalisés par l’échec du Messie en qui ils avaient espéré et qui maintenant apparaît irrémédiablement vaincu, humilié, même après le troisième jour (v. 17-21). Le mystère difficile de ceux qui quittent l’Église ; des personnes qui, après s’être laissées illusionner par d’autres propositions, retiennent que désormais l’Église – leur Jérusalem – ne peut plus offrir quelque chose de significatif et d’important. Et alors ils s’en vont par les chemins seuls avec leur désillusion. Peut-être l’Église est-elle apparue trop faible, peut-être trop éloignée de leurs besoins, peut-être trop pauvre pour répondre à leurs inquiétudes, peut-être trop froide dans leurs contacts, peut-être trop auto-référentielle, peut-être prisonnière de ses langages rigides, peut-être le monde semble avoir fait de l’Église comme une survivance du passé, insuffisante pour les questions nouvelles ; peut-être l’Église avait-elle des réponses pour l’enfance de l’homme mais non pour son âge adulte. Le fait est qu’aujourd’hui, il y en a beaucoup qui sont comme les deux disciples d’Emmaüs ; non seulement ceux qui cherchent des réponses dans les nouveaux et répandus groupes religieux, mais aussi ceux qui semblent désormais sans Dieu que ce soit en théorie ou en pratique.
Face à cette situation, que faire ?
Il faut une Église qui n’a pas peur d’entrer dans leur nuit. Il faut une Église capable de les rencontrer sur leur route. Il faut une Église en mesure de s’insérer dans leurs conversations. Il faut une Église qui sait dialoguer avec ces disciples, qui, en s’enfuyant de Jérusalem, errent sans but, seuls, avec leur désenchantement, avec la désillusion d’un Christianisme considéré désormais comme un terrain stérile, infécond, incapable de générer du sens.
Pape François
(extrait d’un discours prononcé devant les évêques du Brésil le 27 juillet 2013)
source: site internet officiel du Vatican
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AVRIL 2014: Évangile du dimanche 13 avril (dimanche des Rameaux)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (21, 1-11).
Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent à Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les moi. Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : ‘Le Seigneur en a besoin, mais il les renverra aussitôt.’ » Cela s’est passé pour accomplir la parole transmise par le prophète : Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme. Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » Comme Jésus entrait à Jérusalem, l’agitation gagna toute la ville ; on se demandait : « Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »
Méditation :
Tu arrives à Jérusalem tout simplement, humblement monté sur un animal sans panache,
symbole de ta fidélité à ton option de toujours : une attention prioritaire pour les plus pauvres. Et la foule se presse, t’entoure, t’acclame :
Hosanna, Fils de David ! Béni sois-tu ! Elle reconnaît en toi celui qui doit venir, celui que les prophètes avaient annoncé, celui que tous attendaient, Le Messie, qui va sauver le peuple juif. On te fait un accueil de roi…
Mais quelques heures plus tard, cette même foule criera à Pilate de te crucifier, et même Pierre, ton disciple de la première heure, ton fidèle compagnon, va te renier à trois reprises et te laissera vivre seul ton agonie, juste après avoir affirmé haut et fort qu’il te
suivrait jusque dans la mort.
Et je m’indigne, et j’exprime mon horreur, mon dégoût devant ces comportements contradictoires et ignobles : comment peut-on être à ce point versatile, lâche et inhumain? Ah, si c’était moi… !
Mais en suis-je si sûre ? Oh, tant qu’il ne s’agit que de beaux discours et de belles intentions, pas de problème…mais s’il faut me mouiller, me risquer, retrousser mes manches, abandonner mon confort, mes acquis, mes privilèges…est-ce que je suis toujours partante et enthousiaste ? Ne m’arrive-t-il pas, moi aussi, de rentrer la tête dans les épaules et de faire comme si je ne te connaissais pas ?
Toi pourtant, tu vas aller jusqu’au bout de ton amour pour moi : malgré mes défections, mes lâchetés, mes abandons et toutes mes contradictions qui chaque jour ajoutent des clous à ta croix, au plus fort de ton agonie tu rassembleras tes dernières forces pour me crier que tu me pardonnes.
Merci, Jésus, pour ton amour que la mort n’arrête pas.
Je te demande pardon pour toutes les fois où j’y réponds si mal.
Apprends-nous à aimer comme toi.
Annick Sauvage.
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MARS 2014: Évangile du dimanche 16 mars (2° dimanche de Carême)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (17, 1-9): La Transfiguration.
Commentaire :
Pour la première fois, il parle de sa passion.
Pierre se rebiffe: « Surtout pas ça! ». Chez les Apôtres, c’est le désarroi.
Jésus lui-même doit être sensible à cette angoisse.
Il prend alors Pierre, Jacques et Jean, et se retire avec eux pour prier.
Il fait une relecture de sa vie et de sa mission, à la lumière de l’histoire de son peuple.
Nul doute: c’est bien lui le Nouveau Moïse, qui donne la Loi nouvelle;
La lumière intérieure qu’il reçoit est si forte
La voix du Père se manifeste: »Celui-ci est mon Fils bien-aimé; écoutez-le »
Les disciples sont confortés dans leur foi.
Ils voudraient seulement prolonger la joie de cet instant, au lieu d’accueillir
Il n’est pas facile de se laisser interpeller par la Parole de Dieu…
L’appel sur la montagne s’adresse aussi à nous :
Notre transfiguration n’est pas le flash d’un instant, mais une clarté progressive.
La première étape, c’est la prière.
À la descente de la montagne, Jésus avec ses disciples a pris résolument
Et nous ?
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FEVRIER 2014: Évangile du dimanche 9 février (5° TO)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (5, 13-16)
Méditation:
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JANVIER 2014: Evangile du dimanche 26 janvier (3° TO)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (4, 12-23)
Méditation:
« Et moi, je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ».
Source : www.lejourduseigneur.com (adapté)