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Echo de l’Evangile

« Une lampe pour mes pas, ta parole, une lumière sur ma route » (Ps 118,105)


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sur le site de l’UP de Visé

18e dimanche ordinaire année C – Lc 12, 13-21 Dimanche 31 juillet 2016

Où sont les vrais biens ? « Que reste-t-il à l’homme de tous ses calculs ? Nous posons-nous parfois cette question ou courons-nous de plus en plus après les biens de la terre qui resteront derrière nous ? C’est la question de la première lecture dans l’Ecclésiaste. Le psaume 89 rappelle aussi que nous sommes destinés à retourner à la poussière, « nous fleurissons le matin et le soir nous sommes fanés ». Paul rappelle aux chrétiens de la ville de Colosse de « rechercher les réalités d’en haut ». « Revêtez l’homme nouveau, celui que Dieu refait sans cesse toujours neuf à son image ». Lâcher tout, faire le vide de soi pour s’attacher à Celui qui ne passe pas. Les pauvres de cœur sont ceux qui laissent Jésus remplir leur cœur : le Royaume des cieux (Dieu lui-même) est à eux. « Ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ? » L’Évangile ne tourne pas autour du pot. Nous pouvons nous interroger : quel sens a notre existence ? En sommes-nous maître, ou bien appartient-elle à Dieu ? La création nous est donné, plutôt confiée, pour la gérer, pas pour notre satisfaction personnelle, mais au profit de tous, et en la respectant. Être les intendants des biens de la terre, c’est d’abord respecter la vie donnée par Dieu à tout ce qui vit sur notre planète. Les plans que je fais sur ma vie sont souvent hypothéqués par la maladie, la guerre, le chômage, la mort. Alors, à quoi a servi ce que j’ai eu tant de mal à rassembler ? A rien, ou à servir les autres, à me mettre au service des frères et de Dieu. Faites donc mourir ce qui appartient à la terre, conseille Saint Paul. Disponibilité envers Dieu et nos frères par le partage et l’amour.

Désiré van Ass, curé des UP Saint Léonard Liège nord – Vottem et Liège Saint Martin

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17e dimanche ordinaire année C – Lc 11,1-13 Dimanche 24 juillet 2016

« Demandez, on vous donnera »

« Lorsque vous priez … » Le Seigneur apprend à ses disciples à lever les yeux vers leur Père. Lui, le Fils Unique, apprend à ceux dont il a fait ses frères les mots qui font d’eux, jour après jour des fils de Dieu. « Qui d’entre vous … » Soudain Jésus, se rappelant que l’homme, s’il garde les yeux tournés vers le ciel est comme pris de vertige, retourne aux choses terrestres. Il leur parle d’eux. Le grand Notre Père est suivi de petites histoires d’en bas ! Par elles, Jésus nous dit comment prier en vérité avec les mots qu’il vient de nous laisser. On a le droit de mettre une vie entière à essayer de comprendre le sens du Pater, mais prier le Pater est donné sans délai à celui qui agit comme cet ami qui insiste pour qu’on lui ouvre en pleine nuit. Il cherche de toutes ses forces à éveiller cette amitié assoupie, il frappe à la porte.  Souvent dans notre prière nous pensons que l’Ami ne nous entend pas, qu’il dort et que la porte est fermée.  Alors il faut demander, chercher et frapper encore.  Dépasser notre découragement, dépasser la mesure humaine et s’éveiller à la mesure de Dieu. L’homme qui demande, cherche et frappe, découvre que c’est à sa propre porte – la porte de son cœur – que « voici, dit Dieu, je me tiens et je frappe.  Si quelqu’un entend ma voix et ouvre, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi » (Ap 3,20).  Dans l’image que nous laisse Jésus, Dieu est à la fois l’Ami que l’on prie et l’Ami qui nous fait demander de quoi dresser la Table. (Frère Eric Pohlé, op.p. – extrait de Prier au quotidien)

Proposé par Fabienne

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16ème dimanche ordinaire C – Lc 10, 38-42 dimanche 17 juillet 2016

Aujourd’hui, Jésus se repose.

Comme il est bon de se reposer chez des amis. Lazare, Marthe, Marie, des amis que Jésus appréciait. Il fait halte chez eux, tout simplement. Marie a faim de sa parole libératrice et pacifiante. Et Jésus est heureux d’annoncer la Bonne Nouvelle. Il apprécie aussi un bon repas et se réjouit de partager la table proposée par Marthe. Marthe et Marie : deux sœurs que l’on a souvent opposées. L’une besogneuse, l’autre contemplative. Deux dimensions de la vie chrétienne à ne pas séparer mais à articuler. Rappelons l’intuition fondamentale de Frère Roger de Taizé : Lutte et contemplation pour devenir homme de communion. La contemplation, la prière, sont authentiques si elles ne sont pas un alibi pour nous couper du monde, mais au contraire si elles nous engagent dans la construction d’un monde plus juste et plus fraternel. Et un engagement qui ne se ressourcerait pas dans la prière deviendrait vite de l’agitation fébrile. Soyons donc à la fois Marthe et Marie. Mais arrêtons-nous un instant auprès de Marthe qui reçoit un reproche de Jésus. Pourquoi ? Ce que Jésus lui reproche ce n’est évidemment pas son service. Jésus insiste tant sur la valeur du service. Ce qu’il reproche à Marthe, c’est son énervement, sa crispation, son stress. Marthe est la patronne de tous ceux qui s’engagent, mais deviennent grognons. “C’est toujours les mêmes qui travaillent !… Jamais un merci !…. ” Quand le cœur n’y est pas, il vaut mieux s’arrêter et s’asseoir pour bien remettre les choses en place dans sa tête et dans son cœur. Oh Marthe ! tu avais si bien commencé la journée. Tu aurais pu mettre la table en chantant, et te réjouir de voir ta sœur Marie heureuse près du Maître. Combien de “Marthe”, hommes ou femmes, aujourd’hui encore si dévoués, perdent le bénéfice de ce qu’ils font parce qu’ils ne le font pas de bon cœur, et râlent facilement sur les autres. Cette maison de Marthe, c’est notre cœur où le Christ vient se reposer un instant. Saurons-nous choisir la bonne part ? Si vous me recevez, dit Jésus, ne vous faites pas de soucis pour le style des couverts ou la couleur de la nappe. Pas besoin de grand luxe dans nos églises, de richesses dans nos ornements liturgiques, ni de pompes dans nos cultes. Pourvu que vous soyez là, dit le Christ, assis pour écouter ma Parole, le cœur ouvert à mon message. C’est la seule chose nécessaire. C’est là la meilleure part.

Lucien Vanstipelen.

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15e dimanche ordinaire C – Lc  10, 25 – 37 Dimanche 10 juillet 2016

L’amour en question ?

 

 Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle » (Lc 10, 25). C’est la question qu’un professeur de droit censé bien connaître la loi pose à Jésus. Jésus ne répond pas à la question mais le mets devant sa responsabilité de professeur de droit et lui retourne la question : « Dans la Loi, qu’y a- il d’écrit ? Que lis-tu ? ». Avec une certaine naïveté celui-ci répond correctement et mérite les félicitations de Jésus qui l’invite à mettre sa propre réponse en pratique pour avoir droit à la vie éternelle. Jésus le félicite surtout parce qu’il a évité le piège d’une querelle stérile et le rejoint dans la vérité de sa vie : « Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie ». Alors que ce professeur de droit n’a pas mis de limite à l’amour qu’il porte à Dieu, il voudrait l’installer dans l’amour qu’il porte à son prochain.  Pour lui, il doit y avoir des catégories dans le terme « prochain », il y a des personnes qui ne peuvent pas être considérées comme ses prochains, ceux et celles qui ne sont pas des justes, les moins pieux, « les moins aimés de Dieu » selon la loi de Moïse. Il est alors obligé de poser cette autre question à Jésus : « Et qui est mon prochain ? ». Une fois de plus, Jésus ne répond pas à sa question mais lui raconte l’histoire de cet homme tombé entre les mains des bandits sur la descente qui mène de Jérusalem à Jéricho. A la fin de l’histoire, Jésus interpelle le professeur de droit en renversant la question, non pas qui est le prochain de …. Mais qui s’est montré le prochain de l’homme pris dans l’embuscade des bandits ? Et le professeur de droit répond sans aucune hésitation : « Celui qui a fait preuve de bonté envers lui » c.à.d. le samaritain et non le prêtre ou le lévite. Le double piège du professeur de droit se referme sur lui-même. Pour Jésus, l’amour comme le prochain ne sont pas une question de définition mais c’est toujours une aventure, une histoire que nous devons mettre en route et qui se vérifie par des actes concrets. L’amour de Dieu tout comme celui du prochain n’a pas de limite. A travers cette discussion avec le professeur de droit, Jésus nous conduit à établir le bilan de l’amour que nous portons à Dieu et au prochain en deux parties : Il y a d’abord notre amour propre qui se définit dans ce que nous produisons nous-mêmes pour la satisfaction de notre instinct de propriété, de puissance ou de vanité (notre diplôme, notre titre, notre rang social, notre maison, notre voiture ou notre compte en banque, etc…), toutes ces choses éphémères, qui d’ailleurs vont nous trahir en nous narguant lorsque la mort nous les fera quitter. C’est le cas du professeur de droit, sûr de lui et du prêtre, du lévite, certainement pressés et pris par le travail qui les attend au temple et passent à côté de l’essentiel, l’homme en souffrance. Et il y a ensuite ce que l’amour de Dieu a semé en nous pour le transmettre en vue de l’éternité. Car si tout passe, seul le vrai amour demeure.  L’amour, c.à.d. la générosité, l’amitié, cette capacité de se mettre à la place de l’autre et de comprendre les problèmes auxquels il est confronté ; un amour respectueux des personnes rencontrées sur notre route. C’est le cas de ce samaritain : « il le vit et fut saisi de pitié…. prit soin de lui……Tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai » ( Lc 10, 33c – 35 e). Comme communauté des croyants, nous devons nous efforcer d’être ce relais d’un amour sans calcul et désintéressé, qui nous habite et nous dépasse en vue de l’universelle fraternité des enfants de Dieu, destiné à vivre ensemble et pour toujours avec le Christ, le point d’accomplissement de notre comportement (Col, 1, 19b). Commençons par redécouvrir cette dimension de l’amour du prochain au sein de nos propres familles en accordant du temps, surtout le temps du dialogue et de l’écoute à ceux qui partagent le vécu quotidien avec nous. Soyons attentifs à leur peine et leur détresse.

Abbé Willy MFUKALA Moke Key

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14e dimanche ordinaire C – Lc 10, 1-12 Dimanche 3 juillet 2016

 

Transformons le loup qui sommeille en nous !

« Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups » nous dit l’Evangile de ce dimanche. Les disciples sont-ils comme des moutons de panurge ou des agneaux sacrificiels ? A vrai dire, si cette parole m’est adressée aujourd’hui en tant que chrétienne, ni l’une, ni l’autre de ces images ne me tente. Que veut dire le Christ ? Jésus envoie ses disciples en mission. Il les compare à des ouvriers moissonneurs. Pour les agriculteurs, la moisson est l’assurance d’un gain, d’un bien-être qui permet la vie pour les mois à venir. Les disciples ne participent qu’à la récolte. Ils n’ont pas ensemencé le champ. Jésus a besoin d’eux pour cette tâche limitée et pourtant essentielle. Il les envoie en avant de Lui. Comme un père qui apprend à marcher à ses enfants, il est derrière. Quelle sécurité ! A la suite des apôtres, Jésus nous envoie lier les gerbes de vie qu’il a préparées et Il nous accompagne. Jésus envoie ses disciples en mission avec un  mode d’emploi : « Soyez comme des agneaux au milieu des loups ». Où sont les loups ?  C’est vrai que notre expérience humaine peut nous faire dire que l’homme est un loup pour l’homme. A notre époque marquée par la violence et la peur de l’autre, la tentation est grande de rester entre soi, entre agneaux, entre personnes bien pensantes de la même chose. Comment vivre sa foi et la mission à l’heure actuelle où l’on est souvent confronté à deux attitudes,  l’exaspération des sentiments religieux et l’augmentation de l’indifférence ? Il me semble que l’injonction de Jésus concerne l’attitude à avoir. Etre agneaux, c’est accepter d’arriver désarmé face à l’autre, c’est prendre le risque de la rencontre en assumant sa fragilité jusque dans son espérance en Jésus-Christ. Et Jésus continue les consignes dans ce sens :

  • Ne rien prendre avec soi: se présenter nu devant l’autre c’est  lui donner l’occasion de pouvoir répondre à nos besoins. Quand on part en voyage, l’on remplit sa valise de ce qui  rassure et quand on entre en relation, nos bagages d’idées toutes faites, de compétences, d’expériences peuvent remplir tout l’espace.
  • Souhaiter la paix: c’est aborder la rencontre avec l’autre le cœur ouvert, sans protection, sans faux-fuyant, sans malice. Quelque soit la personne en face, l’initiative est de notre côté et dans ce sens, être agneau est loin d’une attitude facile et servile.
  • Manger ce qu’on vous propose : on ne sait pas d’avance où sont les loups, si notre attitude de paix sera reçue. Il y a des rejets, des méchancetés, des spécialistes de la sinistrose qui vous casse le moral en deux coups de cuillères à pot. Mais si la paix est reçue, alors on peut partager la vie en acceptant d’abord de recevoir ce que l’autre offre.

Après et seulement après, Jésus nous dit que l’on peut oser une parole d’espérance, de guérison, une seule : « Le royaume de Dieu est proche ». Il est proche parce que nous l’aurons construit en arrivant comme des agneaux et que nous aurons, par notre attitude, transformé et éloigné le loup qui sommeille en chacun, nous compris !

Dominique Olivier, OP

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13e dimanche ordinaire C – Lc 9, 51-62
Dimanche 26 juin 2016

Ces paroles sont loin d’être anodines !

Laissons-les retentir dans notre esprit : « Qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas digne du Royaume de Dieu ! » ou « Laissez les morts enterrer leurs morts ! » Le Christ nous inviterait-il à ne plus regarder en arrière et à faire fi de notre passé.  Le chrétien doit-il faire table rase de ses racines et vivre le présent uniquement comme  une  dynamique tournée en permanence vers l’avenir.  Ne risque-t-on pas de brûler nos racines pour être de nulle part ?

Regardons nos églises et nos communautés ? D’où sommes-nous et vers où allons-nous ?  Dans un monde constamment en mouvement, où il faut de la souplesse, celui qui s’installe, ne tient-il pas le mauvais rôle ? Ce n’est pas si évident que cela car l’humain a besoin de stabilité : on ne transplante pas un arbre tous les ans.  Il ne se développera pas.

Et notre Église, comment vit-elle cela ? Comment nous situons-nous dans un monde en perpétuel changement, travail, village, même pays ? Et nous, change-t-on facilement de lieu lorsqu’on nous invite à quitter notre paroisse, notre lieu de culte habituel pour aller voir ailleurs, pour trouver d’autres personnes, même si celles-ci vivent à quelques distances de chez nous ? Ne dit-on pas : C’est trop loin, je n’y vais pas en laissant notre bonne conscience nous dire : faire vingt kilomètres pour aller faire ses achats n’est pas du même ordre.  Et pourtant ? Nos communautés sont-elles prêtes à vivre ces changements ou les subissent-elles passivement comme imposés irrémédiablement de l’extérieur ? Avec une question encore plus profonde : sommes-nous prêts à entrer dans une dynamique de mission, avec suffisamment de confiance à l’Esprit Saint pour lui confier l’avenir de nos communautés et au travers d’elles, celui de l’Église ?

MAYERES Jean-Luc

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2e dimanche Ordinaire C –  Jn 2, 1-11
17 janvier 2016

Aux noces de Cana…

Je n’ai jamais eu la chance d’aller en Terre Sainte ; mais ceux qui y sont allés disent :  « Cana, c’est vraiment le bled, le petit village… »

Et pourtant c’est là que des choses extraordinaires se sont passées.

Tout commence par un manque : un manque de vin ; probablement un manque de joie. Comme, dans les grandes foules de nos villes où règne parfois l’anonymat, l’indifférence, le « chacun pour soi ».

Il y a bien des frustrations pour l’heure d’aujourd’hui : manque de travail, problème de santé grave, dépression, etc…. notre monde semble être lui aussi en manque de sens.

Cependant, comme à Cana, de beaux et grands signes peuvent être donnés par la Vie, par Dieu. Les acteurs des noces eurent besoin des rites de la religion juive et de l’apport d’une femme et mère : Marie.

Le résultat fut éloquent : l’eau se changea en vin. La joie alors est de nouveau de mise comme lors de ce beau mariage, d’une alliance réussie et prometteuse. Jean l’évangéliste conclut cette partie d’Evangile par cette phrase : « Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en Lui. » Ceux qui travaillent un peu la Bible savent que ce signe, au début de l’Evangile de Jean, évoque la pâque de Jésus en particulier son dernier repas pris avec ses disciples, le don de soi dans l’offrande de sa vie et la Résurrection, don du Père pour l’humanité.

Comment notre foi va-t-elle collaborer à rendre cette joie profonde aux hommes et femmes d’aujourd’hui ? Les habitués de la liturgie byzantine voient dans l’évènement de Cana une manifestation de la présence du Christ au monde, tout comme la visite des mages et le baptême de Jésus par Jean. Ces trois évènements forment comme un triptyque à propos de la venue de Jésus.

S’Il nous a accompagnés ainsi… notre témoignage ne peut faire fi de cette dynamique d’incarnation. C’est par nos engagements concrets dans nos milieux que nous pourrons nous aussi discerner les signes de la gloire du Christ en nos vies.

Essayons ; donnons de notre temps et prenons des initiatives…

Nous serons certainement étonnés de ressentir en effet cette même joie des participants de la noce de Cana.

Sur ce chemin, nous sommes tous frères.

Michel Wilderjans

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 Baptême du Seigneur – Année C – Luc 3, 15-16 ; 21-22
10 janvier 2016

Papiers, s’il-vous-plait !

En très peu de temps, nous voilà passés de la naissance de Jésus à son baptême… 30 ans plus tard ! Jésus n’est sans doute pas très connu au-delà de Nazareth et de ses habitants. Nous savons qu’il a vécu avec ses parents, Joseph et Marie, et nous pouvons supposer que comme tous les enfants, il a grandi, nourri de tout ce que ses parents ont pu lui offrir : nourriture, affection, éducation et toutes ces petites choses qui ne portent pas de nom… Le nouveau-né de Bethléem est maintenant devenu quelqu’un.

Ce jour-là, au bord du Jourdain, il devient bien plus encore : son identité lui est pleinement révélée. L’ange du Seigneur annonçait aux bergers de Bethléem : « Un Sauveur vous est né qui est le Christ, le Seigneur… ». La nouvelle était déjà grandiose : quelqu’un choisi par Dieu vient vivre parmi vous, auprès de vous pour vous montrer le chemin du bonheur : accueillez-le !

Aujourd’hui plus d’intermédiaire ! C’est Dieu lui-même qui parle directement à Jésus… pas à la foule… C’est un « je » qui s’adresse à un « tu » pour le faire naître complètement, comme pour lui dire qui il est et en même temps ce qu’on attend de lui !

A sa naissance, il a reçu bien des noms : Jésus, Emmanuël, Prince de la Paix, Sauveur, Christ, Seigneur… !

Ce matin lui est révélé l’essentiel,  ce que nous souhaitons tous entendre :

« Tu es ma fille – mon fils » : tu es une part de moi-même, tu me prolonges et donnes sens à mon existence comme je donne sens à la tienne.

« Tu es mon bien-aimé » : j’éprouve pour toi un amour beau, grand, bon, plein et indéfectible.

« En toi je trouve ma joie » : ce que tu es me ravit au point de me bouleverser et de me rendre tellement heureux.

En recevant ce « complément d’identité », c’est aussi une vraie déclaration d’amour que Jésus reçoit là, passeport indispensable pour entamer sa vie publique.

Quelle chance, elle nous est également adressée puisque depuis sa naissance, Jésus fait de nous des frères et sœurs unis par l’amour d’un père merveilleux ! Quelle bonne nouvelle à partager, il n’y a pas de temps à perdre !

Anne Van Linthout-Locht

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Epiphanie année C – Mt 2, 1-12
3 janvier 2016

Verrons-nous les signes des temps ?

Le 2e Isaïe l’avait annoncé : il y aura un moment où l’exil à Babylone prendra fin. Ce jour est enfin arrivé. L’auteur du texte voit, dans l’avenir, ce qui arrivera à la fin des temps : « Toutes les nations se joindront au Peuple de Dieu pour marcher ensemble vers sa lumière ». Désormais, c’est l’humanité toute entière qui constituera le Peuple de Dieu.

Le psaume 71 annonce que le salut sera pour toutes les nations « jusqu’au bout de la terre ». Nous sommes toutes et tous invités à participer à cette œuvre de salut en défendant ceux qui ne voient pas d’avenir pour eux : « Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. »

Paul continue la réflexion d’Isaïe sur le caractère universel du salut : « les païens sont associés au même héritage. » Nous sommes appelés à « ne pas faire de différence entre les hommes » parce que « nous formons un seul corps. »

La pointe de l’Evangile d’aujourd’hui se porte sur la différence, même l’opposition entre « Jérusalem et le judaïsme » d’un côté et « le paganisme » de l’autre. Hérode et Jérusalem ne reconnaissent pas le Messie et lui tendent un piège. Au contraire, les Mages étrangers et païens viennent les premiers adorer le Seigneur. Alors qu’Israël avait tous les atouts pour comprendre le sens des Ecritures, ce sont les autres qui ont perçu le mystère, car ils étaient attentifs aux signes.

Saurons-nous capables, en cette année qui commence, d’être attentifs aux signes d’aujourd’hui et accueillir à notre tour tous ceux qui viennent de l’étranger ?

BONNE ANNEE 2016 à toutes et tous

Désiré van Ass, curé de l’UP de Vottem

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4ème dimanche de l’Avent C – Lc 1, 39-45
20 décembre 2015

Marie annonce la Bonne Nouvelle

Un de mes anciens paroissiens, aujourd’hui décédé, m’a raconté qu’il était à Liège, le 8 septembre 1944, lorsque les Américains sont arrivés. Il a couru jusqu’à Bassenge pour annoncer la nouvelle : Les libérateurs sont là ! Quand on a une bonne nouvelle à annoncer, on ne tient plus en place.

« Marie partit en toute hâte« . Elle porte la nouvelle : le libérateur tant attendu est là ! Bien sûr, elle n’est pas la seule à attendre. Tout le monde attend le Messie annoncé par les prophètes. Mais à qui peut-elle annoncer cette incroyable nouvelle ? Aux voisins ? On la  prendrait pour une folle ! Aux grands-prêtres et aux pieux pharisiens ? On la traiterait de sacrilège. Enfin, ce n’est pas sérieux ! Le Messie, quand il viendra se révélera dans le temple, au cœur d’une liturgie grandiose ! Ou alors, il descendra du ciel entouré d’une multitude d’anges et d’archanges. Il aurait bien besoin de cette armée céleste pour rétablir et imposer la Justice sur la terre !

Mais venir comme un germe insignifiant dans le ventre d’une femme ? Qui peut croire cela ? Souvent, quand on a un secret à partager, une nouvelle étonnante, on se tourne vers les aînés, on se confie à sa grand-mère ou à son grand-père. Marie se rend chez sa vieille cousine Élisabeth, femme usée par la vie, mais dont la foi est vive et le cœur ouvert à l’inattendu.

Marie débordante de joie annonce la nouvelle et communique sa joie. Élisabeth tremble d’allégresse. Cette rencontre a déclenché un courant d’amour et d’espérance qui n’a pas cessé de traverser les siècles et de parcourir le monde. Et cette Bonne Nouvelle nous arrive aujourd’hui : Dieu lui-même vient nous libérer. Il vient, non pas de haut, non pas de l’extérieur, non pas en force et dans l’éclat, il vient de l’intérieur et du bas, dans la douceur et la discrétion, partager notre condition humaine et proposer la Vie en abondance.

Marie et Élisabeth, deux femmes de rien du tout, deux pauvres, mais deux aimantes. Ce seront désormais les pauvres, les humbles, les souffrants, les aimants qui recevront la Bonne Nouvelle en plein cœur. Dieu vient à notre rencontre, ouvrir nos vies, ouvrir l’avenir.

Saurons-nous à notre tour annoncer cette Bonne Nouvelle au monde? Tout particulièrement à l’occasion de cette Année Sainte de la Miséricorde ? Saurons-nous accueillir la paix et la joie de Dieu et la porter avec empressement, la partager sans réserve. Il n’y a pas de temps à perdre. Il faut se mettre en route. L’Année Sainte est commencée. Et déjà, dans la nuit, brille l’étoile de Noël.

Abbé Lucien Vanstipelen

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3ème dimanche  Avent C – Lc 3, 10-18
13 décembre 2015

« Que faire pour bien faire ».

« Que devons-nous faire ? ». Cette question n’est pas innocente, elle est révélatrice d’une source d’inquiétude chez les auditeurs de Jean-Baptiste. Chacun veut se situer par rapport à la prédication de Jean. Il ne faut non plus être dupe, chaque auditeur qui pose cette question à Jean a sa réponse en tête et veut savoir si la réaction de Jean vient la confirmer ou l’infirmer.

Une chose est certaine : Tous attendent que Jean Le Baptiste leur donne des consignes extraordinaires, qu’il leur parle d’un Messie de gloire qui vient libérer Israël de l’occupation romaine, rétablir la grandeur du royaume de David, lui redonner son honneur et sa dignité ternis. Sur le plan moral, ils attendent que Jean leur propose des règles strictes, des observances religieuses pour être dignes du Dieu d’Israël.

« Que devons-nous faire ? ». Jean fait savoir à son auditoire que son baptême n’est qu’un baptême de conversion à l’accueil du Messie, différent du baptême dans l’Esprit (qui vient transformer les mentalités) et dans le feu (qui vient brûler les idoles et purifier les cœurs) que le Messie apporte.

Jean ne juge personne et ne condamne personne mais il renvoie chacun à son propre examen de conscience pour décider des actions futures.

Jean surprend son auditoire et le ramène à la simplicité des gestes quotidiens. Il conseille à chacun de poser des gestes, des actions simples mais exigeants, les gestes de solidarité dans le partage et les gestes de justice dans la dignité et le respect de l’autre.

C’est quand ces gestes de solidarité et de justice sont posés au milieu de nous que nous pouvons retrouver le prophète SOPHONIE et l’apôtre Paul qui placent ce troisième dimanche de l’Avent sous le signe de la joie, joie sereine d’un Dieu créateur qui choisit la voie de la pauvreté pour ramener l’homme aux vraies valeurs de la vie. Que notre premier cadeau à offrir aux autres soit celui de répandre cette joie à profusion.

L’abbé Willy Mfukala  Moke Key

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2ème dimanche Avent C – Lc 3, 1-6
6 décembre 2015

Indispensable désert !

L’Évangile de ce dimanche commence comme un cours d’histoire. Luc situe un événement géographiquement et historiquement de façon précise : date, lieu, responsables politiques et religieux, identité du protagoniste. De quoi nous faire comprendre l’importance et la réalité de ce qui arrive et couper l’herbe sous le pied aux futurs négationnistes.

L’événement annoncé est, somme toute, assez anodin dans l’histoire du peuple juif, truffée de prophètes : un homme parle dans le désert au nom de Dieu. Mais cet homme n’est pas n’importe qui. Luc met dans sa bouche les paroles du prophète Isaïe. Il nous montre ainsi l’importance de cet homme qui rassemble en lui la parole des anciens pour annoncer le futur.  Il est le trait d’union entre le passé et l’à-venir. L’histoire est en marche et nous concerne toujours. Le spot est allumé sur l’arrivée du Seigneur dans notre humanité.

Cet homme crie dans le désert. Où est notre désert, ce lieu où la vie est réduite à l’essentiel ? Dans le désert du Sinaï, on marche avec peu de choses, son sac et ses compagnons. Pas de vie et de survie sans la solidarité du groupe. Le désencombrement entraîne la solidarité et permet de regarder, d’écouter et d’accueillir l’autre et l’inattendu de la Vie. Ce sont les chemins du tout-Autre, les voies de Dieu. Si nous voulons son appel, peut-être avons-nous à recréer les conditions du désert pour permettre l’irruption de Dieu dans nos vies. Il nous faut créer le vide en nous pour percevoir la petite musique de l’amour, le murmure de l’Invisible. Le plus souvent, nos têtes et nos cœurs sont remplis de soucis, de craintes, d’énervements. Nous sommes pré-occupés avant d’être occupé tout court. Il faut se désencombrer pour accueillir.

Dans le désert, la parole de Dieu fut adressée à Jean et c’est en fait l’évènement majeur de ce texte. Luc nous parle des actions de Jean à cette époque mais ses faits et gestes trouvent leur fondement dans la parole de Dieu qui lui fut adressée. Dieu parle et Dieu parle pour tous : « tout être vivant verra le salut de Dieu ». Le croyons-nous encore ? Il nous demande de l’entendre, de l’accueillir et cela devrait suffire. Comme pour Jean, cela peut transformer nos vies  et nous tourner vers l’essentiel. Et quand on est rempli du Seigneur, on ne peut le garder pour soi. On devient à son tour des Jean-Baptiste qui annoncent  Celui qui vient, pour que cette parole devienne réalité : je crois que mon sauveur est né !

                                                                                   Dominique Olivier

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Le Christ Roi de l’univers – Jn 18, 33b-37
22 novembre 2015

LE CHRIST, ROI DE L’UNIVERS !

Non, Jésus ne ressemble pas aux rois avec leur puissance et leur luxe. Il est né sur la paille dans une étable, Il a travaillé le bois dans un atelier à Nazareth, Il touchait les lépreux, fréquentait les pécheurs. Quand Il a « triomphé » à Jérusalem Il était monté sur un âne, a été flagellé et couronné d’épines avant d’être crucifié sur une croix !

Le titre de roi convenait bien mal à cet homme là….

En quoi consiste donc cette royauté du Christ Roi que nous fêtons ce dernier dimanche de l’année liturgique ?

Tout au long de sa vie, Jésus s’est montré très réservé vis-à-vis du titre de roi. Chaque fois qu’on a voulu le faire roi il s’est dérobé, quand on voulait faire de la publicité de ses miracles, il donnait des consignes strictes de silence. Mais c’est, enchaîné devant Pilate, condamné, quand il n’en a pas les apparences du point de vue humain, qu’il  reconnait  qu’on le nomme Roi.

Jésus accepte une royauté qui consiste à rendre témoignage à la vérité, qui est la seule arme, une royauté de service avec un roi qui possède le pouvoir de nous transmettre la force de vivre dans la justice et la fraternité et cela dans un climat de paix, de tendresse et de liberté. 

Programme utopique pensons-nous ?

Nous devons y adhérer et être conscients  que le Christ règne par la foi que nous Lui donnons et la confiance que nous faisons à sa Parole.

Honorer ce Roi-là, ce n’est pas lui faire des cérémonies triomphales, ressemblant aux vanités des rois de la terre…c’est  « écouter sa voix »  et conformer notre vie personnelle, familiale, sociale, professionnelle à cette « voix »,  la Vérité.

La fraternité laïque dominicaine de Liège

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33ème dimanche Ordinaire B – Mc 13, 24-32
15 novembre 2015

Les premières paroles de Jésus sont très déroutantes. Il nous parle de cataclysme, de la fin du monde. Toutes les « lumières » s’éteignent, nous voilà replonger dans les ténèbres d’avant la création.

Au milieu de cette nuit, jaillit une nouvelle lumière, « La Lumière du monde » : « le Fils de l’Homme ».  Jésus, dans son discours, change très rapidement de ton, il nous parle tout de suite de Lumière, d’Espérance.

Le monde, les hommes vivent des nuits : celles de la guerre, de l’exclusion, du racisme, de l’indifférence, de la souffrance physique ou morale, de la mort d’un être aimé…

Au milieu de ces nuits, Dieu arrivera pour tout éclairer de son Amour. Dieu nous fera renaître à la lumière de son Royaume. Il nous sauvera.

Mais aujourd’hui, le Seigneur est déjà là avec nous. Nous n’avons qu’à ouvrir les yeux de notre cœur pour savoir que Jésus est toujours à notre porte, frappant et attendant que nous lui ouvrions la porte de notre cœur.

Une fois la porte franchie, notre chemin de conversion peut commencer et le jour peut se lever sur nos nuits, celles de nos proches, celles du monde. Combien d’hommes, de femmes, d’associations se mettent en marchent pour aider les plus démunis, les blessés de la vie…

Alors comme sur le figuier, nous verrons fleurir les fleurs de l’amour, de l’entraide, de la compassion, de la paix intérieure, de la paix dans le monde, de la miséricorde.

Grâce à tous ces hommes et femmes qui sont habités de l’Amour de Dieu, l’Espérance est déjà là aujourd’hui.

Martine BECCO, assistante paroissiale.

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32ème dimanche Ordinaire B – Mc 12, 38-44
8 novembre 2015

Se donner soi-même

Jésus s’oppose de plus en plus à l’attitude de certains scribes et pharisiens. En effet Jésus est venu pour nous inviter sur le chemin de l’amour qu’est un chemin d’humilité, de rencontres vraies, de partages et de services. Or beaucoup de scribes et pharisiens sont tentés par le « m’as-tu vu » et cherchent les premières places et ils vont jusqu’à mépriser et exploiter les plus petits, les plus pauvres. Nous aussi, nous sommes tentés dans notre société d’aujourd’hui par le paraître. On nous parle d’être le plus grand, le plus beau, le plus fort quitte à écraser les autres.

Jésus nous met en garde contre l’orgueil, la suffisance qui nous coupe des autres et de Dieu. Prenant l’exemple de la veuve qui donne tout ce qu’elle a, il nous invite à entrer vraiment sur le chemin de l’amour. Comme le dit Thérèse de Lisieux : « Aimer c’est tout donner et se donner soi-même »

Il faut nous situer au niveau du cœur en nous laissant vraiment toucher par ce que vivent nos frères et plus particulièrement ceux qui ont besoin de nous. Savoir partager matériellement c’est bien, mais cela peut rester superficiel. Si l’on veut vivre pleinement l’amour, il faut savoir donner de sa personne, de son temps, de son cœur, de son être. Tel est le chemin de Vie et de bonheur que Jésus nous propose.

L’abbé Joseph Desonay, doyen

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 Fête de la TOUSSAINT – Mt 5, 1-12
1er novembre 2015

Cette sainteté est pour chacun de nous !

Toussaint : fête de tous les Saints, connus et inconnus, et même la fête de chacun de nous, qui sommes en marche vers le Paradis.

La sainteté, que nous célébrons aujourd’hui, n’est pas inaccessible, réservée à une élite de gens parfaits. C’est nous, chacun de nous, que Dieu attend et qu’Il désire, qu’Il aime d’un amour sans mesure et sans regret. Il sait bien qui nous sommes, bien mieux que nous, mais Il nous veut avec Lui, parce qu’Il nous a faits pour Lui. Comme le disait Sainte Thérèse de Lisieux, il y a toutes sortes de fleurs dans les jardins de Dieu, celles qui en imposent et que l’on regarde avec admiration, et puis il y a aussi celles que l’on ne voit pas, qui passent inaperçues, sauf aux yeux de Dieu.

Les saints que nous célébrons aujourd’hui, ce sont tous ceux-là, ces saints discrets, silencieux. Ils ont essayé de vivre leur foi, humblement, grâce à la petite lumière que Dieu avait allumée dans leur cœur, sans se laisser décourager non seulement par la méchanceté des hommes, mais aussi par leurs propres faiblesses et imperfections. Même s’ils n’ont pas toujours su le dire et le vivre parfaitement, ils ont cru que Dieu les aimait. Et ils ont essayé d’aimer, avec toute la maladresse des débutants, ceux qui venaient croiser leurs chemins. En aimant ceux qu’ils voyaient, ils ont ainsi découvert Celui qu’ils ne voyaient pas.

Dieu nous invite à en faire partie, nous aussi. Il nous demande de nous joindre au peuple des pauvres de cœur, des doux, des miséricordieux, des artisans de justice et de paix. Il nous appelle à convertir nos larmes, notre faim de justice, notre sentiment d’être méconnu et persécuté, en joie spirituelle. Osons croire que Dieu nous veut aussi près de Lui ! Osons croire qu’Il nous aime, plus que nous ne nous aimons nous-mêmes!

Le Paradis ne peut pas être « gagné ». Dieu seul peut nous faire entrer, et il veut nous faire entrer : c’est gratuit ! La seule chose que nous puissions faire, c’est d’accueillir comme un enfant bien-aimé le don du Père, sans aucun mérite, les mains vides.

Mais l’abandon, la « Béatitude », n’est pas une planque bien tranquille, car le Ciel n’est gratuit et direct que pour ceux qui vivent en enfants bien-aimés et bien-aimants, qui essaient de faire la joie de Dieu et le bonheur de leurs frères les hommes.

En fait, la sainteté n’est pas une question de mérite, mais de désir ! Où en es-tu de ton désir de sainteté ? Si tu penses que c’est pour l’autre qui est à côté de toi et pas pour toi… Désolé !!! Tu te  trompes ! Non ! Cette sainteté est pour chacun de nous !

As-tu le désir de rejoindre ces « petits saints » et de découvrir enfin le sens profond de ta vie ?

Ivan Doigny, diacre

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30ème dimanche Ordinaire B – Mc 10, 46b-52
25 octobre 2015

CONVERSION COLLECTIVE ET GUÉRISON

Le récit de cette sortie de Jésus de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, parle d’une conversion collective qui passe souvent inaperçue. Quand Bartimée, l’aveugle qui mendiait, se mit à crier sa prière à Jésus, beaucoup de gens « le rabrouèrent pour le faire taire ». Les appels déchirants de cet infirme dérangeaient ces braves gens qui étaient honorés et heureux d’accompagner Jésus en cortège. Mais Bartimée « criait de plus belle ».

Or, voici que Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le ». Tout le cortège s’arrête et on s’empresse de transmettre l’invitation à l’aveugle. On y ajoute un mot d’encouragement : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle ». La conversion instantanée de ces gens est admirable : Ils étaient hostiles à l’aveugle qui leur cassait les oreilles et ils deviennent bienveillants à son égard parce qu’il a retenu l’attention de Jésus.

La fin du récit parle en peu de mots de la guérison de l’aveugle qui ne demandait qu’à « retrouver la vue ». Jésus attribue sa guérison à la foi dont il a fait preuve : « Ta foi t’a sauvé ». Après avoir retrouvé la vue, Bartimée « suit Jésus sur le chemin ».

Cet évangile est plus qu’un récit de conversion collective et de guérison. Sous les mots se cache une signification spirituelle qui apparaît quand on souligne les mots « foi », « voir » et « suivre Jésus sur le chemin ». La guérison de la cécité est le signe de la guérison intérieure qui a fait passer cet homme des ténèbres à la lumière. Les ténèbres désignent l’ignorance et l’incroyance, la foi est une illumination et la marche à la suite de Jésus est la définition du disciple du Christ.

Pour conclure disons que nous pensons faire partie du cortège qui escorte Jésus. Ne nous contentons pas de savourer la joie de vivre en sa compagnie : nous risquerions de ne pas entendre ou même d’être dérangés par les appels de ceux qui sont au bord du chemin. Soyons attentifs à leurs attentes. Prions le Seigneur Jésus de nous garder fidèles dans notre marche à sa suite et d’éclairer nos contemporains par la lumière de la foi.

Abbé Auguste Reul 

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29ème dimanche Ordinaire B – Mc 10, 35-45
18 octobre 2015

JÉSUS EST VENU SERVIR

Jésus se dirige vers Jérusalem avec ses disciples, où le supplice l’attend. La demande de Jacques et de Jean l’amène à leurs redire qu’il ne marche pas vers un succès, mais vers la mort. (v.38 b) En vérité les disciples suivaient Jésus pensant à une récompense, mais peu à la croix qui en était le chemin. (cf.v.37 et v.41) Ils étaient aussi étonnés en voyant Jésus se rendre délibérément à Jérusalem où on voulait le tuer. Les Apôtres n’étaient pas encore à la hauteur de ce qui impliquait ce chemin.

La demande de Jacques et de Jean nous choque sans doute, car ce n’était vraiment pas le moment de poser ce genre de question, mais nous pouvons admirer leur fidélité. Ils se servent de leur foi en la royauté du Christ pour présenter leur désir charnel, qui était d’être à sa droite et à sa gauche dans la gloire. Le Seigneur assure qu’ils auront à porter la croix avec lui. Mais il aura à accomplir le service qui lui est confié à lui-même, en appelant les autre à la communion de ses souffrances. Concernant la gloire du royaume, il en avait pas le pouvoir. Elle serait à ceux pour qui le Père l’avait préparé. (v.40)

Aujourd’hui encore Jésus dérange nos entendements humains. La demande de Jacques et Jean nous arrivent, à travers le temps, ces paroles qui sont toujours d’actualité : « Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et pour donner sa vie ». En effet il est judicieux de nous poser les questions suivantes : Qu’est-ce qu’un chef ? Comment doit-il se comporter ? Comment agissent les chefs, le chef d’une équipe, d’une famille ? Les chefs d’état sourient aux foules, sous l’objectif des caméras ; mais en vérité, qui servent-ils ? Qui se fait servir ?

Nous aimons être servi ! Mais Jésus nous enseigne qu’il est venu servir et son service des hommes sera sa mort volontaire : « Il s’est fait obéissant, prenant une nature d’esclave, et il est mort sur une croix » (Ph 2,7). Telle est la place de service, d’humilité et d’obéissance, dans laquelle cet évangile, Jésus nous présente. Jésus nous donne un exemple qui bouleverse les statuts du monde actuel. Il remet en question le fonctionnement de notre humanité. Ce n’est pas le poste que nous occupons qui est le meilleur, mais le travail que nous accomplissons en nous identifiant à Jésus serviteur, avec plus d’amour envers Dieu et nos frères. Si nous croyons qu’ « il y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13), alors nous nous efforcerons d’offrir quotidiennement un service de qualité humaine et compétence professionnelle dans notre travail, rempli d’un profond sentiment de service. Car « Le fruit de la foi est l’amour, le fruit de l’amour est le service et le fruit du service est la paix », comme le disait Mère Thérèse de Calcutta.

Yves TCHOUMOUDI

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28ème dimanche Ordinaire B – Mc 10, 17-30
11 octobre 2015

AIMER C’EST TOUT DONNER

 Bien-aimés dans le christ,

Bonjour,

Les textes bibliques de ce dimanche, nous parlent de la sagesse de Dieu et de la rencontre du Christ avec le jeune homme riche que nous connaissons dans le récit de l’Evangile de Saint Marc.

Dans la première lecture, elle nous parle de la sagesse qui vient de Dieu. Elle consiste à accueillir l’Esprit Saint qui veut habiter le cœur du baptisé. La sagesse nous aide à discerner ce qui est le meilleur, à changer nos regards sur Dieu et sur le monde. Elle discerne ce qu’il y a de plus intime dans nos cœurs, elle nous révèle à nous-même tels que Dieu nous voit. Si nous l’accueillons, elle nous illuminera notre vie, elle  viendra nous donner la force et le courage pour progresser sur le chemin de l’amour.

L’Evangile, nous montre un jeune homme qui vient trouver Jésus.  » Bon maitre, que dois-je faire pour avoir un héritage à la vie éternelle? ». Jésus lui rappelle les commandements, celui de l’amour de Dieu et de son prochain. L’homme répond qu’il a observé tout cela depuis sa jeunesse. Jésus posa un regard sur lui, il fait rayonner sur lui l’amour même de Dieu. Cette manière d’aimer sort du cœur de Jésus ; son regard et son amour sont pour lui un appel.

Comment regardons-nous les autres sur nos chemins, à l’Eglise, dans nos quartiers ? C’est un regard d’amour ou d’un jugement…En appelant cet homme qui vient à lui, Jésus met le doigt sur ce qui ne va pas dans sa vie: avoir une vie correcte, ça ne suffit pas. C’est toute la différence entre une vie irréprochable et une vie amoureuse. Jésus nous invite à passer d’une vie délimitée par des commandements à une vie amoureuse. Cet Evangile est un appel à ne pas nous crisper sur nos biens matériels  mais à les mettre au service de pauvres. Les biens matériels sont de moyens pour notre vie sur la terre, mais surement pas une fin pour la vie éternelle.

Bon dimanche à tous

Gabriel Mbomba bolomba Curé de l’UP de Dalhem

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27ème dimanche Ordinaire B – Mc 10, 2-16
4 octobre 2015

Depuis toujours, un projet d’amour

Jésus poursuit sa route vers Jérusalem. Chemin faisant, il enseigne. Une fois de plus, les pharisiens posent à Jésus une question piège et le confronte au piège du « permis » et du « défendu ». « Selon la loi de Moïse est-il permis à un homme de répudier sa femme ? »

Jésus toujours soucieux de rappeler l’esprit plutôt que la loi, prend la piste d’amener ses interlocuteurs au-delà de la question juridique. Il s’applique à faire sortir de leur aveuglement ceux qui l’interrogent. « C’est à cause de la dureté de votre cœur » leur dit-il. La sclérose du cœur !voilà la maladie dont ils sont frappés.

A ceux-là, Jésus rappelle que l’union de l’homme et de la femme, dans la fidélité, avant d’être une question de loi, est d’abord fondée sur le projet d’amour de Dieu pour l’humanité. L’homme et la femme partage aussi à l’action créatrice. Le vrai dessein de Dieu est toujours dans le commencement.

La deuxième partie de l’évangile d’aujourd’hui met en scène les enfants. L’enfant né de l’amour, le petit-être qui naît à l’amour. L’enfant, Jésus nous le donne en modèle pour entrer dans le Royaume. L’enfant est simple et confiant. Savoir le regarder, l’accueillir, se laisser atteindre par lui jusqu’à se convertir le cœur ; c’est bien laisser sa place à l’enfant.

Ainsi, la Parole rappelle la grandeur et les exigences de l’amour humain. Egaux en droit, l’homme et la femme ont aussi les mêmes desseins et la même responsabilité. La référence dernière est l’amour qui continue à les créer et les font « un ».

Cet Evangile tombe bien en début octobre car nous sommes invités à prier pour le Synode sur la famille qui se réunira à Rome. A tous les époux, à toutes les familles, accorde Seigneur tes dons d’unité, de fécondité et de fidélité, ta joie pour toujours.

Abbé Michel Wilderjans

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26ème dimanche Ordinaire B – Mc 9, 38-43.45.47-48
 27 septembre 2015

Quand Jésus fait craquer nos frontières étriquées

Sacré Jean ! En relisant ce texte, je me suis dit « un peu intégriste, le gars… ! » Il semblerait que pour lui, il n’y a que ceux qui côtoient Jésus de manière proche – les apôtres – qui auraient le droit de parler en son nom, de guérir en son nom voire de l’annoncer. Il faut donc selon lui interdire aux autres de parler.

Jésus lui répond : « Ne les empêchez pas ! » Pourquoi ?

Jésus élargit toujours nos horizons ; il nous entraîne à sa suite à dépasser les frontières parfois bien étriquées de nos petites chasses gardées. On voit cela très souvent dans nos communautés ou dans la vie de tous les jours : combien de présidents de comité, de responsables de communautés ne voient-ils pas d’un œil jaloux d’autres empiéter sur leurs plates-bandes ? Ils ont l’impression qu’on leur enlève leurs prérogatives… Mais si notre engagement a vraiment le parfum du Christ, notre perspective aura la largeur de la sienne et nous nous réjouirons de voir d’autres chrétiens marcher sur le même sentier que nous vers le même but.

Et comment comprendre la parole de Jésus : « Si ta main ou ton pied est une source de scandale, alors tranche-la ! » ainsi que la suite ?

De manière très simple : si tout ce que tu possèdes, tout ce que tu contrôles, si l’autorité dont tu jouis et les grands projets de ta vie sont un obstacle à l’amour vrai et à ta vocation d’enfant de Dieu, alors débarrasse-toi de tout cela, tu te fourvoies…

Et puis il y a cette magnifique phrase : « Quiconque vous donnera à boire un verre d’eau parce que vous vous êtes identifiés au Christ, vraiment je vous l’assure, il ne perdra pas sa récompense. » Peu importe la grandeur du geste, ce qui lui donne de l’importance, c’est le sens qu’on y met. Et ici Jésus nous rappelle que tout ce que nous accomplissons tant bien que mal à sa suite nous laisse entrevoir un monde (un royaume ?) d’une grandeur insoupçonnée : celui dont il nous ouvre les portes !

Anne Van Linthout-Locht,
Assistante Paroissiale

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25ème dimanche Ordinaire B – Mc 9, 30-37
20 septembre 2015

Sommes-nous fidèles à ce que Dieu veut pour nous ?

Quel est le sens de la fidélité à Dieu pour les juifs de la Diaspora qui sont confrontés aux vexations de leurs compatriotes ? La tradition chrétienne a vu le Christ dans ce Juste qui fut livré aux mains des bourreaux. Pour nous aujourd’hui, sommes-nous capables de résister aux « avis du monde » qui critiquent souvent l’attitude des chrétiens dans leurs engagements ?

Le psaume 53 demande à Dieu de venir à notre secours dans nos épreuves. Faisons-lui confiance lorsque nous ne savons plus trop bien vers quoi, vers qui nous diriger.

Saint Jacques nous explique que la sagesse consiste en une conduite correcte et une douceur dans les actes que nous posons. « Elle est bienveillante et sans hypocrisie », car elle vient d’en haut.

Pour la seconde fois, Jésus annonce sa passion. La mort de Jésus est, en premier lieu, de la responsabilité humaine, mais elle n’est pas absurde dans ce monde.

Il faudra du temps aux premiers chrétiens pour comprendre le sens de la mort du Christ. Chez Marc, on voit que cette réflexion des communautés est en cours. Pour nous, aujourd’hui, la mort et la résurrection de Jésus restent un profond mystère. On entend encore des chrétiens dire : « Comment Dieu, qu’on dit bon, a-t-il pu envoyer son Fils mourir sur terre ? »

Le contraste est fort, pour les disciples, entre l’annonce que leur fait Jésus et leurs préoccupations quotidiennes et humaines : « Qui sera le plus grand ? » Combien de fois sommes-nous détournés de ce que nous dit Jésus dans sa Parole d’Evangile, pour laisser la place, dans nos têtes, à nos soucis, nos préoccupations humaines, parfois même égoïstes et centrées sur nos intérêts ?

Celui qui cherche la première place doit suivre un chemin d’humilité, comme le fait l’enfant qui doit parcourir des étapes avant de parvenir à l’âge adulte.

Désiré van Ass, curé de l’UP Liège nord – Vottem

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24ème dimanche Ordinaire B – Mc 8, 27-35
13 septembre 2015

Prendrons-nous le chemin avec Jésus ?

Nous avons entendu la réponse de Pierre : « Tu es le Messie. ». Mais que mettons-nous derrière ces mots ? Pierre rêve d’un Messie selon les idées de son temps, un Messie politique, libérateur de l’oppression romaine, un homme flamboyant, qui aurait organisé la lutte armée : un Messie, qui répondrait à ses aspirations humaines. Ce rêve de Pierre est toujours d’actualité : nous voudrions un Messie, qui résoudrait tous les douloureux problèmes dus à la crise économique, à la précarité, aux violences et aux guerres.

Mais ce n’est pas le point de vue de Jésus. Sa mission passera par la souffrance, la mort et la résurrection. Pierre ne peut accepter cela. Jésus se retourne et lui fait de vifs reproches car ses pensées ne sont que des pensées humaines. Confondre le Royaume de Dieu avec le Royaume de ce monde, c’est se poser en adversaire de Dieu, en Satan. Et il ajoute que pour se mettre à sa suite, il faut accueillir la croix, afin de sauver sa vie. Pour nous, comme pour Jésus, le chemin de la foi sera un chemin de croix.

Prendre sa croix, ce n’est pas la choisir. C’est accepter celle qu’on a : accepter tel défaut, telle situation (vieillesse, maladie, dépendance des autres, situation familiale, maritale, chômage, handicap…)

Ce que Jésus veut pour l’humanité, c’est un désir fou de Dieu et des autres. Cette croix qu’il faut porter à sa suite, c’est le don de notre vie. Perdre sa vie pour l’Évangile et pour le Christ consiste en ce refus de s’enfermer sur soi-même. Il nous veut entièrement donnés aux femmes et aux hommes et à son Père.

Le caractère scandaleux de la croix nous le recevons aujourd’hui des pauvres parmi les pauvres, de ceux qui sont défigurés par la misère, qui n’ont plus visage d’hommes : nos frères d’Orient décapités ou crucifiés pour leur foi, ceux qui fuient leurs pays en guerre et s’entassent auprès des frontières des pays, qui ne veulent plus les accueillir.

Que nous est-il révélé dans cette souffrance ? Que Quelqu’un, le Messie, a jugé que nous valions assez cher pour donner sa vie pour nous, pour la multitude. Sommes-nous prêts à le suivre ?

Madeleine Conrardy

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23ème dimanche Ordinaire B – Mc 7, 31-37
6 septembre 2015

Effata ! Ouvre-toi !

Martin Luther King avait fait un rêve : celui d’un monde où blancs et noirs seraient égaux et frères.

Bien avant lui, Dieu avait fait un rêve : Rêve d’une humanité réconciliée, épanouie, accomplie. Et rêve d’un homme debout, pleinement homme.

Et les prophètes annoncent ces temps nouveaux : « Les boiteux bondiront, les muets parleront, le désert fleurira, le loup dormira avec l’agneau” .

Pour que son rêve prenne chair, Dieu envoya son fils Jésus, porteur d’une bonne nouvelle : Les temps sont accomplis. Oui, il est temps que les hommes deviennent ce qu’ils sont appelés à devenir : des enfants de Dieu qui s’aiment comme des frères.

Il est temps que les hommes se lèvent, vivent debout, vivent d’amour.

Et pour montrer que le rêve de Dieu son Père devient réalité, il rend la vue aux aveugles, la parole aux muets, l’ouïe aux sourds. Il relève le paralysé de son brancard et la petite fille de la mort. Il guérit les lépreux, change le cœur de Zachée et accueille Marie-Madeleine. Il chasse les démons de l’orgueil et de l’égoïsme, pardonne et relève les pécheurs. « Effata ! Ouvre-toi ! » dit-il au sourd-muet.

On fera taire ce Jésus, on le pendra au gibet de la croix, on l’enfermera dans un tombeau. Mais tel le grain jeté en terre, il germera et se lèvera vainqueur du mal et de la mort.

Son Royaume est en route et rien ne l’arrêtera.

Aujourd’hui, c’est à chacun de nous que Jésus dit : « Effata ! Ouvre-toi ! »

Que s’ouvrent nos oreilles pour entendre l’appel de Dieu et l’appel de nos frères.

Que s’ouvrent nos yeux et nos oreilles pour percevoir tout autour de nous tant de geste de dévouement, de gratuité, de fidélité, de service, de partage, de miséricorde.

« Effata ! Ouvre-toi ! »

Que s’ouvrent nos lèvres et que notre langue se délie pour dire du bien des autres et pour révéler le rêve de Dieu : une terre nouvelle, fraternelle, pacifiée.

Nous sommes créé pour Vivre, Vivre en plénitude, Vivre debout et nous épanouir jusqu’au jour où nous entendrons une ultime fois cet appel du Seigneur : « Effata ! Ouvre-toi ! Ouvre-toi à la Vie Éternelle »

Lucien Vanstipelen

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22ème dimanche Ordinaire B – Mc 7, 1-8, 14-15,21-23
30 août 2015

ALLONS A L’ESSENTIEL !

La Loi, des 10 commandements, transmise par Moïse était grande et belle, résumée dans l’amour de Dieu et du prochain ; mais peu à peu elle a été surchargée de multiples préceptes et de nombreux gestes, dont celui du lavement des mains, qui devinrent des obligations religieuses pour les Pharisiens. Ils avaient fait de ces rites, des contraintes qui ne répondaient pas à l’essentiel : La Loi est d’abord une Loi d’Amour !

Les traditions et les coutumes nous donnent des garde-fous, des balises. Nous avons besoin de nous y référer, chacun avec son histoire, sa sensibilité. L’erreur des Pharisiens et de nous-mêmes,  c’est de quelques fois les utiliser comme condamnation  et critique en réagissant alors avec préjugés et discriminations.

Jésus respecte nos traditions à condition qu’elles soient dynamiques et qu’elles nous libèrent. Il ne s’agit pas simplement de répéter les gestes qui ont été posés dans le passé, mais de prendre conscience que toutes les coutumes sont établies par les hommes et qu’elles ne doivent se perpétuer qu’un certain temps.

Comme Jésus l’a fait avec ses disciples, nous devons peu à peu nous former à notre rôle missionnaire, nous ouvrir à « l’universalisme » et comprendre que les cadres trop étroits des anciennes coutumes religieuses ne sont plus capables de répondre aux exigences de notre époque de mutation culturelle. Allons à l’essentiel, demandons au Seigneur de distinguer ce qui est immuable et ce qui peut et doit changer, pour que les générations de demain ne soient pas imperméables à la Bonne Nouvelle seulement parce que nous l’aurions trop liée à nos « traditions des anciens ».

Devenons plus matures dans notre foi, faisons progresser la Parole de Dieu en nous, et nous saurons que l’important est ce que nous avons dans le cœur. Que sort-il de notre cœur ?… Changeons nos cœurs de pierre en cœur de chair afin de vivre avec Dieu, de l’aimer et d’aimer tous nos frères. Nous serons ainsi encore plus prêts à revoir notre échelle de valeurs et placerons ce qui est essentiel en haut de notre agenda.

La Fraternité laïque dominicaine de Liège

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21ème dimanche Ordinaire B – Jn 6, 60-69
23 août 2015

Au risque de prendre l’Evangile au sérieux

Avez-vous déjà osé parler de Jésus lors d’un dîner avec des connaissances ou entre collègues ? Observez les réactions. Vous entendrez qu’Il fait partie de notre culture, qu’Il a développé un idéal d’amour, de non-violence comme Gandhi et que l’on en a bien besoin. Mais très vite, vous entendrez aussi qu’il y a eu beaucoup de dérives dans l’Eglise depuis l’inquisition. Si vous insistez, les réticences glisseront vers l’eucharistie « Tu y crois encore toi à ces histoires ? ». Et si vous demandez à votre auditoire s’il connaît un peu l’Ecriture pour fonder son avis, vite on va changer de sujet en douceur, mine de rien. Devant ce constat, je m’interroge : pourquoi ce manque de curiosité, cette difficulté à questionner honnêtement les paroles du Christ ? Parce que Jésus dérange encore aujourd’hui.

L’Evangile de ce dimanche nous montre que Jésus dérangeait déjà ses contemporains. Les juifs récriminaient contre lui. Ils rejetaient son discours sans chercher à comprendre. A notre époque, j’ai pensé longtemps que ce qui dérangeait les gens étaient le côté irrationnel de certains rites chrétiens, notamment l’eucharistie. Je dois pourtant me rendre à l’évidence : la consultation des voyants de tout bord et l’intérêt pour les horoscopes montrent l’inverse. A bien y réfléchir, je crois que ce qui dérange en profondeur, ce sont les exigences du discours de Jésus. Comme à son époque, Il nous demande de prendre l’Evangile au sérieux. Il vient de dire à ses contemporains qu’Il était le pain de Vie. Impossible à entendre pour les juifs, difficile à comprendre pour nous. Mais ce dimanche, en clôture de ce long discours sur l’eucharistie, il insiste sur le sens de ses paroles : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vies ». Ce sont les paroles de Jésus qui sont source de vie.

Peut-être avez-vous déjà fait l’expérience d’une phrase lue ou entendue qui vous a fait du bien, qui vous a fait comprendre des choses, qui vous a fait progresser, une phrase qui vous a nourri et fait grandir ? Parfois, nous sommes capables de cette étincelle de vie entre nous. Mais la plupart du temps nous oublions que nous avons à porté de main un trésor inestimable car les paroles de Jésus font toujours grandir. Elles sont une source inépuisable et permanente pour avancer en humanité et croître en joie et en paix. Elles sont offertes à tous à une seule condition : reconnaître comme Pierre, le lien unique entre le Père source de Vie et le Christ, médiateur par excellence pour nous et risquer ainsi de prendre l’Evangile au sérieux !

                                                           Dominique Olivier

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20ème dimanche Ordinaire B – Jn 6, 51-58
16 août 2015

Je suis le Pain de Vie

Du dix-septième au vingt-et-unième dimanches de l’année B, nous abandonnons la lecture continue de l’évangile de saint Marc pour aborder la lecture du sixième chapitre de saint Jean.  Ce chapitre commence par le récit d’une multiplication des pains qui se poursuit dans une longue méditation « eucharistique » sur le lien entre le Christ et le symbole du pain.  Rappelons que la Cène y est représentée par le lavement des pieds.

Dans la lecture continue de ce chapitre, nous arrivons ce dimanche, lendemain de l’Assomption, à l’avant-dernière étape.  En réponse aux récriminations de ses auditeurs, le Christ développe ce que les autres évangélistes et même saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens résumeront au moment de la dernière Cène : ceci est mon Corps, ceci est mon Sang.  Saint Jean ira beaucoup plus loin : il affermit en disant : « Je suis le Pain de Vie et qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie éternelle ».  Il n’y en a pas d’autres.  Allons relire le texte de la rencontre de la Samaritaine au puits de Jacob : je suis la source d’eau vive.  On aimerait que ces affirmations puissent être prises au premier degré, celui qui constitue notre vie de tous les jours mais l’évangile et surtout celui de Saint Jean nous invite à passer au deuxième degré, c’est-à-dire à un niveau qui est symbolique.  « Manger le Corps du Christ et boire son Sang » ne  fait pas de nous des anthropophages ou des cannibales.  Dès les premiers siècles de l’histoire de l’Église, cela sera reproché aux chrétiens tout comme réagiront les Juifs aux paroles du Christ.  « Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? »

Par la communion, le croyant adhère au Christ de la même manière que le Christ adhère au Père.  C’est pour lui, l’unique manière d’entrer dans la dynamique de Dieu.  Jésus se donne à nous au travers des signes de vie que sont l’eau (pour la Samaritaine du puit de Jacob), le pain et le vin (le Corps et le Sang du Christ).  Par sa vie, il va les extraire du monde commun, du vécu de tous les jours, pour leur donner un caractère extraordinaire.  Le pain, le vin et l’eau deviennent des signes extraordinaires : ils n’appartiennent plus au monde ordinaire des humains pour entrer dans le monde divin.  « Donne-nous, Seigneur, de devenir au travers de la communion ce que nous recevons : le Corps du Christ » dira une prière de l’eucharistie après la communion.

MAYERES Jean-Luc

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19ème dimanche Ordinaire B – Jn 6, 41-51
9 août 2015

Je suis le pain de vie

Non, il n’est pas facile de croire, de faire à Dieu une confiance absolue, à la vie et à la mort.

Déjà le peuple choisi en a fait l’expérience lors de l’exode. Les fils d’Israël avaient quitté l’Egypte dans la joie de la libération; mais comme la marche dans le désert n’en finissait pas, comme ils commençaient à manquer de tout et à trouver insipide la manne de Dieu, ils ont commencé à murmurer.

Cette difficulté de croire, même les contemporains de Jésus l’ont éprouvée malgré ses miracles. Qu’est-ce qui les gênait? Ils le connaissaient comme le fils de Joseph, le charpentier. Comment un homme,  qui a grandi dans une famille de la terre, peut-il prétendre qu’il descend du ciel?

Les discussions humaines n’ont jamais conduit à la foi. La foi en Dieu et en Jésus son Fils n’est pas au bout de recherches interminables, ni de longues démonstrations: c’est avant tout la réponse à une attirance de Dieu. « Nul ne peut venir à moi (c’est à dire croire), si le Père qui m’a envoyé ne le tire (vers moi) »

C’est donc Dieu le Père, qui, invisiblement, par son Esprit, nous rapproche de Jésus, nous conduit à Jésus. Et à son tour, Jésus ne désire qu’une chose: nous donner à son Père. C’est pourquoi il ajoute, au sujet de tout homme qui vient à Lui: « Je le ressusciterai au dernier jour ».

Toutes les nourritures terrestres ne sont rien en regard de cette nourriture de la foi, qui nous ouvre aux choses de Dieu. Jésus nous fait désirer, pour nous et pour tous les hommes,  la nourriture qui ne se gâte jamais, le pain de sa parole : « Moi, Je suis le pain de vie », la parole que Dieu nous donne pour vivre.

Fraternité dominicaine de Liège

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18ème Dimanche Ordinaire B – Jn 6, 24-35
 2 août  2015

Jésus, vraie nourriture

Dans cet évangile, Jésus souhaite nous ouvrir les yeux sur la vraie nourriture : le Pain venu du Ciel, Jésus lui-même, qui nourrit notre foi par ses paroles, ses gestes et son amour.

Trop souvent, nous sommes à la recherche de nourriture terrestre, nous travaillons pour avoir, pour accumuler des biens qui nous satisfont un moment. Journellement, nous sommes assaillis de publicités qui nous invitent à la consommation de biens superflus en nous faisant croire qu’ils sont indispensables à notre bien-être.

Jésus nous invite à passer sur l’autre rive, à changer notre manière de vivre et à chercher à travailler pour nourrir notre foi, notre vie, notre relation à Dieu et aux autres.

Jésus est la source, à laquelle, il est bon d’y puiser la nourriture qui nous façonne jour après jour et nous remet debout dans les moments de doute, de difficulté, de souffrance. L’Evangile est Parole de Vie, de Sagesse qui nous nourrit en profondeur et nous invite à la conversion, à être toujours en marche. Jésus est nourriture qui se garde jusqu’à la vie éternelle.

Jésus, nourriture, souhaite nous rassasier de sa vraie nourriture : ses paroles, sa vie, ses gestes, son amour qui sont don total.

Sur nos chemins de foi, soyons attentifs aux nourritures que Jésus nous donne.

Martine Becco
Assistante paroissiale

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17ème dimanche Ordinaire B – Jn 6, 1-15
26 juillet 2015

Nourrir le monde d’espérance et d’amour. 

Famine, guerres, prison, violence, terrorisme, épreuves : telles sont les circonstances dans lesquelles notre monde vit. Jésus nous demande d’y apporter la paix, l’espérance, l’unité, de la même façon qu’il demandait à Philippe comment nourrir la foule.

« Tâche insurmontable ! Impossible ! » pouvons-nous répondre, comme l’apôtre.

Mais, comme lui, qui présente cinq pains d’orge et deux poissons, nous pouvons présenter au Seigneur nos petits moyens, notre bonne volonté, notre désir d’un monde meilleur.

Alors Jésus accueillera ce que nous sommes et nous invitera à la confiance, car lui sait qu’il est vainqueur du mal, mais il ne veut pas agir seul. Il veut faire de nous ses collaborateurs et se servir de nos petits moyens pour répondre aux attentes des hommes, pour assouvir leur faim et leur soif d’amour et de bonheur.

Cette multiplication des pains n’est pas sans rappeler l’Eucharistie, qui est pour nous ce repas, où Jésus veut rassembler tous les hommes, pour les nourrir de sa présence, pour se donner comme le Pain vivant, qui viendra combler toute faim.

Jésus veut donner son amour, sa vie en surabondance à son Eglise rassemblée pour le célébrer, afin qu’elle-même devienne, dans notre monde, signe de paix, de réconciliation pour tous les peuples.

Abbé Joseph DESONAY, doyen

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16e dimanche ordinaire B – Mc 6, 30-34
19 juillet 2015

UNE GRANDE SOIF D’AMOUR

Les lectures de ce dimanche nous montrent la fantastique tendresse de Dieu pour chacun d’entre nous. D’abord, dans la première lecture, le prophète Jérémie (celui qui parle au nom de Dieu) s’emporte violemment contre les bergers qui n’ont aucun souci réel de leur troupeau. Ils les laissent se disperser et se perdre. La colère de Dieu tombe sur eux en même temps que la promesse solennelle de s’occuper lui-même du troupeau dispersé pour le réunir sous sa main afin qu’aucune d’elle ne soit perdue. Dieu promet aussi dans la descendance de David de donner celui qui fera régner la Justice ; il annonce ainsi la venue de Jésus, le seul Sauveur.

Dans l’Evangile, Jésus est déjà à l’œuvre et il a envoyé ses apôtres en mission ; après le rapport Jésus, qui est assailli de toutes parts, les invite à « souffler un peu »et à venir à l’écart. Voyant la manœuvre, tous ceux qui voulaient voir, entendre, toucher Jésus pour lui demander secours se précipitent et anticipent la retraite des amis de Jésus. Ils se précipitent en courant pour arriver avant eux ! Tout le lot des misères, des souffrances, des espoirs, des rejets et des injustices se trouve ainsi rassemblé pêle-mêle devant Jésus. Chacun se presse pour obtenir un peu de réconfort : ils ont tous FOI en Lui, ils ont un mouvement d’ESPÉRANCE en sa Parole, et Jésus ne peut que répondre par la CHARITE en se mettant à leur service,  Jésus est plein de compassion pour chacun personnellement ; tous ces gens ont une soif inextinguible d’amour, d’être reconnus, d’être enseignés par ces paroles qui donnent la vraie Vie, de réapprendre à vivre autrement ! La miséricorde de Jésus est infinie, il renonce au repos pourtant bien mérité et montre l’exemple à ses disciples, prélude au « Faites ceci en mémoire de Moi ! »

Alors, Seigneur, ouvre mes bras pour qu’ils se tendent vers tous ceux qui aujourd’hui encore ont soif de ton Amour et souffrent de toutes les duretés de ce monde égoïste et sans pitié. Que ta Parole réconforte tous ces abandonnés, ces laissés pour compte, et les remette debout, dans la dignité. 

Ivan Doigny, diacre

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15ème dimanche Ordinaire B – Mc 6, 7-13
12 juillet 2015 

L’envoi en mission

Nous sommes surpris d’apprendre que Jésus demande à ses envoyés de n’aller que dans une seule maison par localité. En St Luc, le discours d’envoi des 72 disciples précise : « Ne passez pas de maison en maison. » Il convient de lire cela à la lumière de l’hospitalité pratiquée par les orientaux. Le voyageur accueilli dans une famille est reçu comme un prince, et lors du premier repas, on lui offre un réel banquet. Le missionnaire gourmand serait tenté de profiter de cet accueil en allant chaque jour loger dans une autre famille. Jésus leur dit donc : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. » Depuis ce pied-à-terre, ils pouvaient rayonner. Les envoyés sont appelés à mener une vie sobre, partageant avec les habitants la vie simple de tous les jours.

Jésus veut que ses envoyés soient désintéressés. Il les veut pauvres aussi : ils n’emporteront aucune provision de pain ou d’argent, pas de tunique de rechange. Ils ne miseront pas sur des moyens humains pour réussir leur mission. Ils feront confiance à Dieu qui, par sa grâce, rendra fructueux leur apostolat ; ils feront confiance à leurs auditeurs, qui leur assureront le nécessaire. Ce grand détachement les rendra libres et disponibles.

Contrairement à ce qui est dit dans un même discours au chapitre 10 de St Matthieu, Jésus les autorise à prendre un bâton et à mettre des sandales. Marc écrit pour des païens vivant hors de Palestine, dans des régions, où le bâton et les sandales sont nécessaires. Leur possession n’est pas contraire à la pauvreté.

Ils prêcheront la conversion, comme Jésus l’a fait lui-même au début de son ministère : parce que les temps sont accomplis et que le Royaume de Dieu est là, ils appelleront à croire à l’évangile.

« Ils chassaient beaucoup de démons » grâce au pouvoir que Jésus leur avait donné sur les esprits mauvais. Ils sont engagés dans la lutte contre le démon, à, la suite de Jésus, qui livrait ce combat depuis son séjour au désert. La vie chrétienne est aussi une lutte contre le Malin, qui cherche à nous entraîner. Ne pensons pas naïvement qu’il ne peut pas nous influencer.

« Ils faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades et les guérissaient. » L’Evangile parle rarement de ce ministère de guérison, qui s’exerce par une onction dans laquelle nous pouvons voir l’origine du sacrement des malades, qui est un sacrement de réconfort et de guérison.

Jésus s’attend à ce que les envoyés se heurtent à la liberté et à la mauvaise volonté des hommes. Quelle que soit leur réaction, les envoyés leur auront proposé la grâce et les auront mis devant leur responsabilité. Les envoyés éviteront la contrainte et n’insisteront pas. Ils marqueront la rupture par un geste de mécontentement bien oriental, qui souligne la gravité du refus : « Partez en secouant la poussière de vos pieds

Abbé Auguste REUL

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14ème dimanche Ordinaire B – Mc 6, 1-6
5 juillet 2015 

Cela glisse sans étonner

D’où cela lui vient-il? N’est-il Pas le fils de…. ? Et le frère de….? Ses sœurs ne sont-elles pas…? Vous avez vu ce qu’il a fait ? Et vous avez entendu?  Les auditeurs de Jésus semblent atteints de ce que le pape François appelle  « La maladie du bavardage, du murmure et du commérage ». Selon lui, « c’est une maladie grave, qui commence simplement, peut-être seulement par un peu de bavardage, et s’empare de la personne en la transformant en ‘‘semeur de zizanie’ » et dans beaucoup de cas en ‘‘homicide de sang-froid’’ de la réputation » de ceux dont on parle. « C’est la maladie des personnes lâches qui n’ont pas le courage de parler directement ; ils parlent par derrière ».

On pourrait ajouter que c’est la maladie de ceux qui ne veulent pas entendre…  C’est en effet tellement plus facile de parler ainsi: ça ne coûte pas cher, cela occupe le temps, et surtout cela évite de se poser les « vraies questions », celles qui dérangent, qui obligent à réfléchir.  Il vaut mieux parler « de »  Jésus que de ce qu’il dit.

Ce qui préoccupe d’ailleurs ceux qui ont écouté Jésus, ce n’est pas ce qui les étonne, « sa sagesse », mais plutôt de savoir d’où cela lui vient… C’est une façon très subtile de faire semblant de ne pas avoir compris.  Du contenu des paroles de Jésus, pas un mot.  Ce que Jésus dit, et c’est sans doute encore trop vrai aujourd’hui,  semble à nouveau glisser sur les consciences de ceux qui l’écoutent,  sans que ceux-ci comprennent, ou veuillent comprendre, que c’est à eux qu’il s’adresse.  Jésus n’est pas dupe: il sait, presque par avance,  en prenant la parole chez lui, qu’il ne sera pas compris   mais « mal » compris.   Un prophète ne peut être que méprisé chez les siens, incapables de percevoir la nouveauté, les changements, trop englués dans la certitude de bien le connaître. Ne serait-ce pas intéressant de nous poser, nous aussi ces questions: ne sommes-nous pas trop  les « familiers » de Jésus, pour nous laisser encore bousculer par sa parole? Ne sommes-nous pas de ceux qui croient connaître et qui connaissent sans croire.  Autrement dit: « Est-ce que Jésus nous étonne encore…? »

Abbé José GIERKENS, UP Herstal

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13ème dimanche Ordinaire B – Mc 5, 21-43
28 juin 2015

Jésus nous invite à traverser l’autre rive

Les textes bibliques de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle.

Celle de rejoindre Jésus sur l’autre rive du monde qui n’est rien d’autre que la rive de la vie, de l’amour et de l’accueil. La première lecture du livre de la sagesse, nous dit que  “Dieu n’a pas fait la mort  » Il a créé la vie. Mais pourquoi il y a tant de morts injustifiées dans le monde à cause de la guerre, de religion ou de la violence raciale ? L’œuvre de Dieu est bonne, elle est semence de vie et de bonheur. On n’y trouve pas le poison qui fait mourir.

Notre Dieu ne cesse de nous combler de son amour. Mais ce don que nous avons reçu de lui, il nous invite à le partager. Nous sommes une grande famille chrétienne et dans cette famille, nous devons être solidaires les uns des autres. C’est le message que saint Paul adresse aux Corinthiens mais aujourd’hui c’est à chacun de nous de le vivre.

L’Evangile nous montre Jésus, qui a rejoint l’autre rive, celle du monde païen. Il y est accueilli par une grande foule. Dès son arrivée, il rencontre des gens éprouvés par la souffrance. C’est d’abord Jaïre qui le supplie pour sa fille en danger de mort, et ensuite la femme atteinte d’hémorragies.

Pour ces deux malades, Jésus les invite d’abord à un acte de foi et à lui faire confiance. Est-ce que dans notre vie nous faisons confiance au Seigneur ? Dans la souffrance ou dans la mort d’un proche?

A travers ce deux guérissons, le Christ se présente à nous comme celui qui sauve et relève les pauvres au monde. Jésus est venu dans le monde, pour que tous les hommes aient la vie en abondance. Il nous fait comprendre que l’amour de Dieu n’a pas de frontière. Jésus nous invite à accueillir, les malades, les pauvres que nous rencontrons dans nos vies. A ceux de l’équipe de visiteurs des malades et de Saint Vincent de Paul, nous disons merci pour leurs différents services.

Votre frère Gabriel Mbomba Bolomba
Curé de l’UP de Dalhem

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12ème dimanche Ordinaire B – Mc 4, 35-41
21 juin 2015

Qui commande à la mer ?

Il y a un réel parallèle entre le récit de la tempête apaisée où Jésus interpelle les forces de la nature et le premier miracle-guérison de Jésus chez Saint Marc lorsqu’il guérit un homme possédé d’un esprit impur dans la synagogue de Capharnaüm (Marc 1, 21 et suivant). L’injonction de Jésus aux forces du mal est la même et les réflexions de ceux qui assistent vont dans le même sens.

Discours et actions de Jésus en Saint Marc provoquent la question essentielle : « Qui est-il donc cet homme-là ? Annonçant à sa façon le Règne de Dieu ». La réponse définitive à cette question sera donnée dans le passage de la mort à la Résurrection du Christ. Le déroulement des faits va dans ce sens-là : la mer, chez les juifs, est réceptacle des forces du mal, de mort. Jésus dort sur le coussin à l’arrière, celui réservé au timonier de l’équipage. Montrant Jésus qui calme la mer, Marc entend manifester le pouvoir divin de Jésus. Comme il l’a fait pour l’homme possédé d’un esprit impur. Il menace le vent et ordonne à la mer, réceptacle des forces mauvaises, de se taire. Le sommeil de Jésus a aussi une dimension symbolique : Il dort et semble absent du drame des disciples, comme le sommeil de Jésus au tombeau laissera les disciples avec leur désarroi. Le reproche de Jésus aux disciples n’est pas d’avoir crié vers Jésus, de l’avoir réveillé ; mais de leur manque de foi. Jésus souhaite que nous passions à travers les tempêtes de la vie avec Lui, même si apparemment il dort !…

Ainsi, nous pensons parfois que le Seigneur s’est endormi quand les choses vont mal : violence de la corruption, maladies, épreuves et tentations de toutes sortes. Nous vivons parfois de réelles tempêtes sociales.

Nous serions tentés de nous laisser couler….. Mais le Christ est là. Pourquoi avoir peur, manqué de foi ?!… Il est Ressuscité et se montre à qui veut le détecter dans la foi.

Michel Wilderjans

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11e dimanche ordinaire B – Mc 4, 26-34
14 juin 2015.

« C’est une belle histoire… »

C’est l’histoire d’une petite graine, si petite qu’elle pourrait passer pour insignifiante.

C’est aussi l’histoire d’un semeur qui fait son boulot : il sème puis attend patiemment que la terre, le ciel et la vie fassent le reste. Il ne va pas tirer sur les jeunes pousses pour qu’elles grandissent plus vite, il ne va même pas contempler son champ en gestation, il vaque à ses occupations, satisfait d’avoir bien fait ce qu’il avait à faire.

C’est une histoire dynamique : les gestes s’enchaînent pour permettre à la vie  (au Royaume) de naître et prendre de l’ampleur.

C’est une histoire rassurante : une minuscule petite graine de rien du tout est capable de se transformer pour devenir le refuge de multiples oiseaux et le lieu où la vie va se multiplier puisqu’ils y font leur nid.

C’est une histoire encourageante : la pulsion de vie, mystérieuse, semble si forte, si irrésistible qu’elle surmonte les obstacles pour offrir tout ce qu’elle a à donner.

C’est une histoire qui, si on y réfléchit trop, paraît incroyable, mais qui, si on ouvre bien les yeux, se déroule chaque jour  que Dieu fait.

C’est l’histoire d’un Royaume pas comme les autres ; non pas un lopin de terre ceinturé par de hautes murailles et défendu par des gardiens jaloux… Un petit battement de cœur dont le rythme irrésistible se propage de poitrine en poitrine et finit par devenir le concert humblement puissant de l’orchestre des petits riens de Dieu.

C’est l’histoire de l’Amour qui voyage presque incognito.

Anne Van Linthout-Locht
Assistante Paroissiale

ou:

Soyez féconds : plantez vos graines de foi !

Pour semer une graine dans le sol, on a deux possibilités, l’acheter au magasin ou la garder des récoltes passées. Pour le chrétien il n’y a qu’une seule possibilité, c’est la deuxième. Notre foi est le fruit de récoltes passées, mais ce n’est pas tout ! Si cette graine n’est pas réactualisée, remise dans de la nouvelle terre, alimentée comme il se doit, elle ne pourra pas germer. Il n’est plus possible actuellement de voir notre relation à Dieu comme une tradition qui va de soi, comme si les graines se semaient automatiquement à tout vent, comme les coquelicots sur les bords des routes. On peut être nostalgique de cette réalité, mais cela ne germera pas pour autant.

Aujourd’hui, il est bon d’être heureux de reprendre le chemin du potager, comme un enfant qui découvre pour la première fois le fruit de son travail après avoir suivi les conseils de Papa ou Bon Papa. Et lorsque le sourire apparaît, quand les premiers haricots sortent de terre, c’est la source d’un émerveillement, car l’enfant sait que c’est lui qui a réalisé cela et il va appeler tout le monde pour admirer le fruit de son travail. Pouvoir retrouver cet émerveillement dans notre relation à Dieu, sentir au plus profond de notre être que cette graine est en train de germer, que cette chaleur d’amour est nourrie par notre volonté d’y croire, c’est la source et l’aboutissement d’une nouvelle naissance.

Quand les racines sont bien établies, la réalité de ce qu’on peut vivre avec Dieu à nos côtés dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Comme ce petit enfant n’imaginera pas le nombre de haricots qu’il aura lors de la récolte, nous n’imaginons pas non plus l’impact que nos semences peuvent avoir sur les personnes que nous rencontrons, parce que la croissance prends du temps. La fécondité est souvent au bout, surtout si on y a mis le cœur. Et même si la récolte sera faite par d’autres, sachez que la graine est venue de vous, alors ne la laissez pas dans une armoire, plantez vos graines de foi, le temps est toujours favorable avec le Seigneur.

La fraternité laïque dominicaine
St Dominique et St Jean

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Fête du St Sacrement du Corps et du Sang du Christ – Mc 14, 12-16 ; 22-26
7 juin 2015

L’Amour jusqu’au bout !

Conclusion de l’Alliance au Sinaï avec Moïse et le peuple choisi, le texte de la première lecture de ce jour (Exode 24, 3-8) rappelle la transmission du décalogue, qui demande l’adhésion du peuple à l’Alliance avec son Dieu. La pratique des sacrifices de sang, propres à toutes les civilisations de l’époque, annonce ici Jésus lors de la Cène : « Ceci est mon sang, le sang de la Nouvelle Alliance ».

Le psaume 115 rappelle le partage de la « coupe du salut ».

Le passage de la lettre aux Hébreux (9, 11-15) montre la valeur décisive du sang du Christ versé sur la croix pour notre salut. « Le sang du Christ fait bien davantage : il est le médiateur d’une Alliance Nouvelle ».

Le repas pascal, proclamé dans l’Evangile (Mc 14, 12-26), a un aspect « d’annonce » ; repas d’adieu qui anticipe la mort et la résurrection du Christ. Il a aussi un aspect « liturgique » en révélant la future présence du Christ dans le pain et le vin consacrés. Jésus offre aux hommes de tous les temps sa Vie apportée par sa passion qui nous sauve.

Ne regardons pas « le sang versé » comme un signe équivoque et malsain d’un rachat qui a été présenté à Dieu comme un donnant-donnant, une monnaie d’échange, le prix à payer pour « calmer sa colère » comme le chantait le « Minuit chrétiens ». Jésus, venu transmettre la Bonne Nouvelle de l’Amour, s’est vu rejeté par les autorités de son temps. Il a voulu aller au bout de sa mission, au bout de l’Amour qu’il nous a enseigné. Il est ainsi devenu le « Médiateur de la Nouvelle Alliance » entre Dieu qui aime les hommes et ceux-ci (nous en faisons partie) qui l’aiment si peu.

Désiré van Ass, curé de Liège nord – Vottem

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Fête de la Sainte TRINITE
31 mai 2015

Le Dieu trinitaire est un Dieu qui parle au cœur !

Cette Trinité, qui occupe une telle place dans la foi officielle de l’Eglise, quelle place a-t-elle dans la foi vécue des chrétiens moyens que nous sommes ? Si l’on nous questionne sur notre foi, nous serons certainement monothéistes (il y a un seul Dieu) ; si on va un peu plus loin, nous dirons Jésus est Dieu, mais il y a le Père. Comment mettre cela ensemble, nous ne savons pas bien. La Trinité est disparue de la foi concrète, elle est un accessoire encombrant de la foi.

Les Chrétiens plus âgés, « savent » ce qu’ils ont appris au catéchisme: Dieu, c’est trois personnes et un seul Dieu. Mais si on les pousse un peu…

Or, la Trinité n’est pas une option de la foi chrétienne. Elle est notre regard original, à nous les Chrétiens, sur ce que les hommes appellent « Dieu ». Elle est au cœur de la révélation. La Trinité, nous ne l’avons pas inventée, nous l’avons reçue !

Que nous apprend-telle ? Dieu est relation, alliance, communication! Dieu est communion ! Je serai d’une banalité encore plus affligeante en disant que la phrase qui exprime le mieux cela, dans le Nouveau Testament, est: « Dieu est Amour. » Chaque fois que nous commentons cette phrase, nous pensons: « Ah oui, c’est vrai, Dieu nous aime bien! » Mais  c’est beaucoup plus que cela. Le Dieu que nous confessons: Père, Fils, Esprit, n’est pas un Dieu quelconque que nous partageons avec toutes les religions. Il y a aujourd’hui une tendance à dire: « Tous les dieux, dans toutes les religions, c’est la même affaire.» J’ose dire que non.

Notre Dieu à nous, parce qu’il est Trinité est une proposition d’amour! La question de Dieu ne se pose donc pas dans les termes: « Est-ce que ce monde s’explique avec ou sans Dieu?», elle se pose en termes: « Il t’aime, veux-tu l’aimer ? »

Nous croyons en un Dieu qui a le respect des personnes. Ce n’est pas rien quand même! Il ne nous appelle pas à l’«écrabouillure» dans l’Un unique, mais il nous appelle à la communion dans la Trinité. C’est autrement plus beau! C’est l’icône de la Trinité de Roublev. Vous avez déjà remarqué qu’ils se sont payé une table carrée. Pas pratique quand on est trois. Le côté libre, il est pour nous. C’est plus qu’un symbole, c’est un appel. Le Dieu trinitaire nous ouvre sa trinité. L’admirable échange qui existe entre le Père, le Fils et l’Esprit, ils ne rêvent que d’une chose, c’est de nous le partager. Dieu attend un invité. C’est nous, c’est l’homme. C’est toi ! C’est moi !

Mad. Doigny-Conrardy
(aidée par un cours de l’abbé Windels)

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Pentecôte – Jn 15, 26-27 ; 16,12-15
24 mai 2015

Se laisser conduire vers la Vérité

Il avait dit : « Quand l’Esprit viendra, Il vous conduira dans la Vérité. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. »

Et c’est bien vrai. Ma foi n’est plus la même aujourd’hui qu’hier. La Vérité se laisse approcher petit à petit. Dieu se découvre chaque jour davantage à ceux qui le cherchent. Et il se révèle toujours plus étonnant, toujours plus séduisant.

Nous avons tout codifié, cadenassé dans des définitions immuables, des lois éternelles, des dogmes indiscutables. Mais l’Esprit fait éclater les murailles de nos certitudes pour nous conduire toujours plus loin, toujours plus haut.

La première Pentecôte a ouvert portes et fenêtres et jeté les disciples en plein monde pour qu’ils annoncent l’incroyable nouvelle : « Christ est ressuscité ! L’Amour est vainqueur ! « . Ce fut le début de l’Histoire de l’Église, une Histoire bien mouvementée faite de saintetés et de lâchetés, de fidélité et de compromissions.

Mais depuis cette première Pentecôte, l’Esprit ne cesse de souffler et même de secouer l’Église. Aujourd’hui encore, son souffle puisant est à l’œuvre partout, du Vatican à la modeste Communauté fraternelle au cœur de la brousse africaine, partout où les femmes et les hommes se lèvent pour crier que l’Homme est sacré.

Certains ont voulu s’approprier l’Esprit de Vérité. Mais voilà, l’Esprit souffle où il veut, même en dehors de l’Église. Il ne s’impose jamais. À chacun de l’accueillir et de se laisser conduire vers la Vérité, sans jamais prétendre la posséder.

Lucien Vanstipelen

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7ème dimanche de Pâques B– Jn 17, 11-19
17 mai 2015

Le monde = sacrement de Dieu.

Quand Jésus, à la fin de sa mission sur terre, prie pour ses disciples et pour tous les croyants (donc pour nous aussi), il place sa confiance et son souci pour nous toutes et tous dans les mains du Père.

Il lui demande de nous « garder en son nom ». Toutefois, il ne demande pas que nous soyons « installés » en Dieu, comme dans une sorte de cocooning bien confortable, assez désincarné, mais plutôt que nous soyons pris, consacrés, d’une manière définitive, dans le mouvement d’amour qui est notre Dieu, la sainte Trinité. Notre Dieu dont tout le bonheur et l’existence est de donner et recevoir l’amour et de sans cesse recommencer à aimer.

Au contraire de penser à nous soustraire du monde, il nous envoie dans le monde. Pas pour que nous y soyons comme des sortes de statues immobiles, non-actives parce que tournées vers l’attente de la vie éternelle. Non ! Pour que nous y soyons totalement immergés dans la plénitude de sa réalité. Pas comme des « individus » juxtaposés les uns à côté des autres, mais pour que nous y soyons des vivants, interactifs. Il nous envoie dans le monde pour que nous y soyons amour, à la ressemblance de Dieu, pour y agir comme signes de Dieu, pour que nous construisions un monde nouveau édifié sur la commune-union des femmes et des hommes, assemblée de « personnes » partageant tout, tous ensemble. Le monde considéré comme un sacrement de Dieu.

Que l’amour de Dieu soit la source de notre unité et de notre paix ! Jésus prie pour que nous devenions amour et messagers d’amour pour toute la création et qu’ainsi toute l’humanité soit rassemblée dans la joie ! « Pour qu’ils aient en eux ma joie et qu’ils en soient comblés ! »

Madeleine Doigny-Conrardy

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6ème dimanche de Pâques B – Jn 15,9-17
10 mai 2015

A la recherche d’un trésor !

Comment écrire sur un texte aussi fort, aussi beau ? Il faut le lire, le relire, y plonger et jeter le filet de la compréhension pour le retirer rempli d’une pêche miraculeuse, nourriture pour la vraie vie. Il faut entrer dans le texte comme à la recherche d’un trésor, une perle rare qui mérite de vendre tout ce qu’on a pour la faire sienne, la chérir ! Car il s’agit d’amour dans ce texte. Tout y parle d’amour. Le mot est cité dix fois.

Amour du Père, notre père à tous, Celui qui insuffla une haleine de vie dans les narines du premier homme. Cet amour du Père qui nous veut libres et joyeux : « Pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ».

Amour du Fils, du Christ qui renverse le rapport entre Dieu et les hommes : « Je vous appelle mes amis ». Ce n’est pas facile d’accepter ce rapport inversé où le Christ se met à genoux devant l’homme, comme au lavement des pieds, pour lui apprendre à se tenir debout avec ses frères.

Amour sans condition : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis ». On choisit pourtant ses amis, ceux qui nous ressemblent, avec qui on a des affinités spontanées. C’est tellement plus facile de s’entendre et c’est ceux-là qu’on aime, dit-on. Mais les autres, ceux qui nous donnent des boutons ? On choisit ses amis mais on ne choisit pas ses frères et sœurs. Ils nous sont donnés par la vie dans la relation partagée avec les parents. Et c’est bien de cela qu’il s’agit tout au long du texte. On y voit Jésus qui se positionne comme un grand frère, qui nous prend par la main et nous emmène dans sa relation au Père, notre père : « Tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître ».

Partageons une dernière perle, unique pour sa justesse : « Aimez-vous les uns les autres ». Il n’est pas écrit « aimez les autres » comme on l’a souvent interprété mais aimez-vous les uns les autres. Chaque personne, dans sa singularité, est incluse dans cette relation. Il faut donc s’aimer assez soi-même pour accepter que d’autres vous aiment et pouvoir leur répondre. Tant de gens souffrent de ne pas s’aimer et je rends grâce à Dieu pour la justesse de cette demande insistante, de ce commandement qui inclut l’amour de soi et l’amour de l’autre dans un rapport ajusté au Père.

Il y a encore beaucoup d’autres perles, n’en doutons pas et allons à leur découverte : bonne pêche miraculeuse à la recherche d’un trésor toujours offert !

Dominique Olivier

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Cinquième dimanche du temps pascal – Jn 15, 1-8
Dimanche 03 mai 2015

 « TENEZ BON »

L’évangile de ce dimanche se situe dans l’évangile de saint Jean entre le chapitre 13 et le chapitre 18 autrement dit entre le lavement des pieds et l’arrivée au Jardin dit des Oliviers, là où Judas viendra le chercher avec une bande de soldats et de gens au service des responsables du Temple.  Nous nous trouvons là au milieu des cinq chapitres au travers desquels le Christ va livrer une volée de conseils à ses disciples.  Relisez-les, ils en valent la peine.

Dans cet ensemble, le passage de ce dimanche prend la comparaison du plant de vigne constitué d’un cep court et noueux et de sarments si fins qu’il faut les accrocher à des supports pour présenter le lien existant entre le Christ et ses disciples : pour porter du fruit, le disciple doit être uni au Christ comme le sarment (la branche) est uni à son cep (le tronc) qui le fixe au sol au moyen des racines au travers desquelles il puise les nutriments pour la santé de l’ensemble. Le Père, à la manière d’un vigneron peaufine l’ensemble pour qu’il reste à la fois harmonieux et porteur de fruits.

Mais, maintenant, essayons de découvrir l’esprit du Christ parlant à ses apôtres.  Ne trouvez-vous pas qu’il y a dans ce texte un type d’insistance qui trahirait une sorte d’angoisse dans la voix du Christ ? Ce sentiment se traduit par l’insistance que l’on devine dans les derniers versets de ce passage : si vous demeurez en moi, quoi qu’il puisse vous arriver, vous ne serez jamais déçus mais, croyez-moi, faites confiance, vous n’y perdrez rien, c’est moi qui vous le dis.

Si nous sommes invités à tirer pour nous les conclusions de ce texte, nous pourrions dire en deux mots : « Tenez bon ! »  Autrement dit, soyez unis au Christ, c’est une première chose et, de façon corolaire, soyez unis les uns aux autres.  Avec le Christ, nous ne serons jamais abandonnés et avec les autres, nous ne serons jamais seuls, quoi qu’on puisse en dire.

MAYERES Jean-Luc

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4e dimanche de Pâques – Jn 10, 11-18
26 avril 2015

UN BERGER QUI NOUS APPELLE A LE SUIVRE…

« Je suis le Bon Pasteur » : des paroles dites il y a plus de 2000 ans, des paroles qui semblent remplies de grande naïveté, et pourtant qui sont d’une prodigieuse actualité car elles nous révèlent le Père dans sa tendresse et sa fidélité. Il ne s’agit pas d’être tous pareils comme des moutons, égaux et soumis, ce n’est pas à l’uniformité que nous sommes appelés mais bien à l’unité.

Le Bon Pasteur est encore aujourd’hui vivant et vrai au milieu de ses brebis, c’est-à-dire au centre de toute l’humanité et il veut faire entendre sa voix et ressentir son amour à chacun de nous.

De tout temps, les peuples ont cherché des guides, des chefs, des êtres supérieurs capables de les diriger, de faire régner la paix et la justice.

Mais alors que ces leaders humains promettent monts et merveilles et se comportent souvent comme des « bergers mercenaires » qui ne pensent qu’à leurs profits et  pour qui les brebis ne comptent pas vraiment, voici venir le Vrai Berger, le Bon Pasteur qui aime les hommes, tous les hommes, plus que lui-même.

Jésus, notre Berger, nous connait et nous le connaissons, il est heureux de nous savoir heureux, ce qui nous touche le touche et ce qui nous blesse le blesse !

Son désir profond comme celui de son Père, c’est que chaque baptisé  entende sa voix et se laisse conduire par Lui.

Sachons l’écouter et suivons-le sur le chemin qu’il nous trace, sur ses pas.

Il nous conduit, nous offre aide et protection pour traverser les obstacles de nos vies. Même si nous nous écartons quelque peu du troupeau, soyons assurés de toujours  y retrouver une juste place parmi les brebis.

Avec Lui à nos côtés, nous n’avons rien à craindre : Il tient tellement à nous, Il nous aime tant qu’Il a été jusqu’à donner sa vie pour nous.

La fraternité laïque dominicaine de Liège

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3ème Dimanche de Pâques – Lc 24, 35-48
12 avril 2015

Être bouleversé

          L’évangile nous dit que les apôtres sont bouleversés. Être bouleversé est un sentiment que les apôtres ont vécu à plusieurs reprises depuis trois ans, depuis qu’ils suivent Jésus.

Déjà à leur première rencontre avec Jésus, leur Maître, qui les appelle à tout quitter pour le suivre, les apôtres bouleversent leur vie, leurs projets. Ils laissent tout pour être des pécheurs d’homme. Et durant trois ans, par ses paroles, ses gestes, ses prises de position à contre-courant, Jésus va les interpeler, les déstabiliser, les bousculer.

Puis Jésus, le Fils de Dieu, leur ami et Maître, est arrêté, souffre sa passion et meurt sur la croix. Ils sont dans une profonde tristesse. Ils ne comprennent pas, ils sont bouleversés.

Mais, ils ne sont pas au bout de leur bouleversement. Voilà que Jésus-Ressuscité est là au milieu d’eux. Il leur souhaite la paix, partage leur repas, leur ouvre l’esprit à l’intelligence des Ecritures, et leur annonce la libération des péchés, de la mort. Il y a de quoi être bouleversé, nous le serions pour moins.

Mais toute cette vie bouleversante, partagée avec Jésus jusqu’à sa Résurrection, va permettre aux apôtres d’être des témoins heureux et debout. Ils vont annoncer sans relâche la Bonne Nouvelle : Dieu d’Amour nous Sauve du mal et de la mort.

En ce temps pascal, laissons-nous bousculer par Jésus-Ressuscité pour être à notre tour témoin de son Amour.

Martine Becco
Assistante paroissiale

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2ème Dim de Pâques – Jn 20 19-31
12 avril 2015

Ouvrons-nous à la miséricorde divine ! 

Le grand signe de l’amour miséricordieux de Dieu notre Père est qu’il nous donne son Fils, que celui-ci a partagé notre vie d’homme, prenant sur lui nos péchés et allant jusqu’au bout de l’Amour, par sa Passion et sa Résurrection.

Mais cette miséricorde se manifeste aussi par des gestes simples de Jésus. Par exemple, dans l’évangile de ce dimanche. Thomas ne veut pas croire au témoignage des apôtres. Il refuse de croire à la Résurrection, s’il ne touche pas les plaies de Jésus. Jésus comprend Thomas et répond à son désir, en l’invitant à toucher ses plaies et à devenir croyant. C’est là un geste, qui libère Thomas et l’invite à grandir.

La miséricorde c’est cela : l’amour qui donne vie, l’amour qui permet de grandir, comme l’amour d’une mère pour l’enfant qu’elle porte en son sein. Cet amour miséricordieux et son accueil dans nos vies sont un premier pas dans notre vie chrétienne, comme le dit le Pape François. Amour qui vient rendre vie à tout ce qui est mort en nous, tout ce qui est endurci, ce qui est sec, ce qui est rupture, blessure.

Mais c’est aussi un amour, qui nous révèle à nous-mêmes, qui nous sommes. Il nous permet de découvrir ce qui nous épanouira vraiment. Il nous donne de devenir nous-mêmes. Il nous débarrasse de tous nos masques, nos faux-semblants, nos faire-valoir. Il nous fait découvrir que nous sommes uniques, que nous sommes une merveille. Il nous donne de nous aimer nous-même, pour mieux aimer les autres.

Ouvrons-nous à la miséricorde divine ! C’est notre joie, notre épanouissement.

Doyen Joseph DESONAY

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Fête de Pâques – Jn 20 1-9
5 avril 2015

 On a enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où on l’a mis !

Le tombeau est vide. Nos églises se vident. Peut-être notre cœur est-il vide aussi ?

Si Jésus est ressuscité, où est-il donc parti ? Quelque part, tout là-haut, dans le ciel, rejoindre ce Père que nous n’avons jamais vu et que l’on nous dit plein d’amour pour nous ?

Est-il dans son Eglise, dont nous sommes, chacune et chacun, les pierres vivantes ? Notre Eglise, cette assemblée de témoins de sa résurrection, qui nous déçoit parfois tellement quand elle s’enlise dans ses défauts, ses manques d’amour et ses discours théologiques. Elle nous semble parfois tellement loin de notre réalité concrète ! Sera-t-elle toute revigorée par la venue de notre nouveau pape François ? Allons-nous tous ensemble, guidés par lui, devenir aussi des chrétiens vivants, des ressuscités ?

Dites-moi : « Où allons-nous le trouver ce Jésus ressuscité ? »

N’est-il pas beaucoup plus proche encore que nous n’osons le penser ? Aurons-nous le courage de rechercher, au fond de nous-mêmes, l’humble et fidèle Présence du Dieu vivant ?

Oui, depuis toujours, depuis l’instant de notre conception, il y a un « Autre » qui habite chacun de nos « je ». « Dieu est toujours déjà là. C’est nous qui ne sommes pas là ! » (Maurice Zundel)

Pour prendre conscience de cette vivante réalité spirituelle, il me faudra consentir à faire silence avec moi-même, pour aller chercher la Présence tout au fond de moi.

« Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi. C’est à nous de défendre jusqu’au bout la demeure qui t’abrite en nous. » Etty Hillesum.

C’EST DANS TON CŒUR, DANS TA VIE, QU’ON L’A MIS !

Madeleine Doigny-Conrardy

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5e dimanche du Carême B – Jn 12, 20-33
22 mars 2015

Le grain s’ouvre quand il meurt

Un jour après la messe, un agriculteur  à l’accent rocailleux m’a fit remarquer qu’il devait y avoir une erreur dans l’Evangile de ce jour.  Voyant mon étonnement, il me dit « Eh bien oui, vous savez, quand le grain de blé est semé, il ne meurt pas, il s’ouvre… ».

En réfléchissant, j’ai finalement trouvé cette remarque bien judicieuse et tout à fait …évangélique.

Nous voudrions voir Jésus. Ainsi commence l’Evangile de ce jour. Sans nul doute, il serait légitime pour nous, en ces temps troublés, et dans notre vieil occident indifférent, de nous exprimer aussi de la sorte.

Nous voudrions voir Jésus… à l’oeuvre, ici et maintenant. Et ce n’est pas une question de curiosité, mais une question de vie ou de mort.

Nous aimerions voir Jésus : nous avons tant à lui demander…  Mais tel n’était pas le propos des grecs de l’Evangile quand ils s’adressent aux apôtres : s’ils voulaient voir Jésus, c’est parce qu’ils avaient une idée derrière la tête: voir pour suivre…

Fascinés, enthousiasmés, séduits, les voilà tout proches du maître. Groupies proches du but, le coeur battant à l’idée d’approcher le cercle des proches, ils attendent avec impatience  les paroles que leur rapporteront Philippe et André. Et là, l’évangile ne le dit pas…  Ce que dit Jésus est si dur à entendre, vrai coup de tonnerre : son vrai visage se révèle: «  le grain de blé ne meurt  (…) Qui aime sa vie la perd ; si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ». Où est le Jésus fort et brillant aux paroles brûlantes et aux gestes fous ?  Bouleversé jusqu’à l’intime, Jésus perçoit que  le grain ne peut plus attendre: il va mourir… et s’ouvrir pour que la vie puisse enfin jaillir: c’est l’ultime moment, c’est pour ce moment-là qu’il a été semé sur terre. Incompréhensible sinon par amour.

Ainsi, et pas autrement, sera révélée la gloire de Dieu, et la mort sera vaincue. Ces paroles de l’Evangile à l’approche de Pâques sont comme là, pour éduquer et aiguiser notre regard pour nous apprendre à voir la vie dans le grain qui meurt, pour déjà, lentement mais sûrement, accoutumer nos yeux à la lumière de la résurrection.

 Abbé José GIERKENS

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4ème dimanche du Carême B – Jn 3, 14-21
15 Mars 2015

DIEU  A ENVOYÉ  SON   FILS  POUR SAUVER  LE  MONDE

Frères et sœurs,

Les lectures de ce dimanche viennent nous apporter un message d’espérance. “Dieu a tellement aimé le monde qu’il a envoyé son fils ». Dans l’évangile de Jean, ce que Jésus appelle le « monde  » c’est tantôt la création, tantôt l’humanité, tantôt les forces d’oppositions à Dieu. Dans le cas présent le Christ nous parle de tout l’amour que Dieu porte à sa création et à tous les êtres humains. Il les aime tous, même les plus rebelles et les plus infidèles. En nous donnant son fils bien-aimé, le Père nous a tout donné. Il s’est totalement engagé pour le salut du monde. Et aujourd’hui, il nous a rappelé qu’il n’est pas venu pour condamner le monde mais pour le sauver.

Saint Jean nous invite à regarder la croix. Il faut oser regarder le crucifié, ce regard vers le Christ sauveur est un regard de foi, un regard de confiance et d’amour. C’est là tout l’enjeu du Carême qui est un temps de conversion et de retour à Dieu. Il nous faut donc réentendre l’appel de Dieu: “Revenez à moi de tout votre cœur”. L’essentiel de la conversion entre Jésus et Nicodème, c’est cette phrase: « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique.  »

Tout au long de ce Carême et tout au long de notre vie, nous sommes donc invités à lever les yeux vers la Croix du Christ. Par sa mort et sa résurrection, le Christ Jésus nous fait passer vers la vraie Lumière. Avec lui, nous pourrons faire un pas de plus. Il nous invite à regarder le monde avec lui et comme lui. Par sa croix, Il guérit les blessures du monde. Il est la Lumière plus forte que la nuit, l’amour plus fort que la mort. Alors oui, levons les yeux, élevons nos cœurs ! Profitons de ces derniers jours du Carême pour ouvrir les yeux sur la Vérité et renaître à la Lumière de la vie.

 Bon temps de carême

Gabriel Mbomba Bolomba
Curé de l’UP de Dalhem

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3ème dimanche du Carême B – Jn 2, 13-25
8 mars  2015

Nous sommes le corps du Christ.

Qu’avons-nous fait de Lui ?

L’ Évangéliste Jean rapporte cet épisode du Temple dans les premiers temps de la vie publique de Jésus, au cours du premier voyage à Jérusalem. Les autres Évangiles donnent au même épisode directement un contexte pascal.

Dans cet Évangile Jésus est en colère. Il semble violent. Ceci afin d’annoncer un temple nouveau purifié des anciennes contraintes. Ce temple nouveau c’est Lui.

Au verset 17, il cite le psaume 68 : « L’amour de ta maison fera mon tourment » psaume qui fait partie du groupe du juste souffrant. Le geste de Jésus sera la source de ses malheurs. La purification du temple conduit à la Passion. Le passage de l’ancien au nouveau temple le conduit de la mort à la Résurrection.

Le verset 21 évoque le remplacement par un autre culte centré sur le « corps » de Jésus Ressuscité. Voici la libération inouïe et radicale, dont la libération de l’esclavage de l’Egypte n’était qu’une annonce, une figure. Le lieu de la Présence de Dieu n’est plus un édifice, c’est Quelqu’un ! C’est le corps du Christ. Nous avons toujours tendance à « assigner Dieu à résidence » à Lui faire des « prisons dorées », des sanctuaires  où il est mis à part, rejeté hors du monde, hors de nos vies. Recevant le corps de Jésus, je « deviens » son corps qui est un sanctuaire pour l’humanité entière. Ce signe comme le miracle de Cana sont les signes qui annoncent l’inauguration par Jésus d’un monde Nouveau.

Abbé Michel Wilderjans

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2ème dimanche du Carême B – Mc 9,  2-10
1er Mars 2015

« Viens, viens sur la montagne… » 

J’avais toujours eu un peu de mal à comprendre ce que les apôtres Pierre, Jacques et Jean ont vu quand soudain Jésus fut transfiguré devant eux.

Jusqu’à ce que dans une petite église du Beaujolais, un dimanche matin, un prêtre ne tente de l’expliquer à ses ouailles de la façon suivante.

Il avait une nièce pour laquelle il avait beaucoup d’affection et avec laquelle durant son enfance et son adolescence il avait partagé bon nombre de questions, d’idées, sur les petites et grandes choses de la vie. Et voilà que sa nièce devenue adulte se marie et attend son premier enfant. Quand l’enfant naquit, il rendit bien évidemment visite au jeune couple pour les féliciter et faire connaissance avec son petit-neveu. Lorsqu’il arriva dans la pièce où se tenait sa nièce avec son nouveau-né dans les bras, ce qu’il vit le bouleversa profondément : « C’était ma nièce, disait-il, et en même temps c’était bien plus que cela, c’était une maman ! Je ne l’avais jamais imaginée comme cela et je n’avais même jamais pensé qu’elle avait en elle la capacité, les gestes, le regard, les mots qui faisaient d’elle bien plus que ce que j’en connaissais. Je ne savais pas qu’une maman se cachait en elle et se révélerait un jour ! »

Pour moi, tout s’éclaircit alors et j’ai compris que les disciples devaient avoir fait une expérience du même ordre sur le Mont Thabor. Peut-être n’avaient-ils pas encore vu en Jésus qu’il était bien plus que le fils du charpentier ? Peut-être que ce soir-là, cela est devenu plus évident pour eux et qu’ils en ont été tout bouleversés ? Peut-être ont-ils commencé à prendre Jésus vraiment au sérieux sur la montagne ? Peut-être pouvons-nous faire le même chemin pendant ce Carême : prendre Jésus au sérieux et orienter nos vies selon sa parole…

PS : Avez-vous remarqué qu’il se passe toujours des choses étonnantes et révélatrices sur la montagne dans l’Ancien ou le Nouveau Testament ? Et si on allait y faire un petit tour pendant le Carême, histoire d’en savoir plus ?

Anne Van Linthout-Locht
Assistante Paroissiale

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1er dimanche du Carême B – Mc 1, 12-15
22 février 2015

Vous avez dit « Tentation» ?

Le mot « Tentation » traditionnel n’est peut-être pas le mieux adapté dans la traduction. La connotation directe au péché, à la morale – même si dans le cas de Jésus, il n’y succombe bien sûr pas –  oriente trop négativement la portée du verbe grec « Peirazô » qui parle plutôt « d’expérience vécue ».

Il s’agit bien d’une expérience sous forme d’épreuve, c’est-à-dire qu’elle va mobiliser chez Jésus – comme cela sera aussi le cas chez chacun d’entre nous – une activité demandant beaucoup d’énergie et qui va ouvrir, chez le sujet qui la vit, une meilleure connaissance de ses capacités, voire la révélation de ce qu’il est vraiment. Dans la « tentation » biblique, on trouve d’emblée un effort éprouvant, au sens physique de l’effort requis. Vient ensuite la gratification de savoir qu’on est capable d’affronter ce type d’épreuve. C’est un peu comme un examen qu’un élève doit passer.

La « tentation » de Jésus devient ainsi une épreuve qualifiante. Au tout début de sa vie publique, Jésus subit l’épreuve, épreuve acceptée, voire même souhaitée avec le Mal. Elle a pour fonction de révéler la vraie nature de Jésus, à ses propres yeux d’abord si on reste à l’intérieur du texte, mais surtout à l’intention du lecteur de l’Évangile que nous sommes, si nous considérons que ces textes ont été écrits pour nous faire vivre.

Satan devient « l’examinateur » menant jusqu’au bout l’interrogatoire afin d’en avoir le cœur net sur la personnalité de celui qu’il « tente ». Plus qu’un combat contre un Mal puissant, il s’agit bien pour Jésus d’une épreuve qualifiante traduisant le dessein de Dieu agissant par l’Esprit. Confirmé dans son être profond, Jésus peut maintenant passer à l’action : il a la compétence et l’autorité pour commencer son Ministère.

Désiré van Ass, curé de l’UP Liège nord – Vottem

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6ème dimanche Ordinaire B – Mc 1, 40-45
15 février 2015

Et moi ? Ai-je le désir d’être guéri(e) ? 

Quelle confiance, dans cet appel du lépreux ! Jésus a aimé la véhémence de son désir, puisqu’il lui a répondu tout de suite : « Je le veux : sois purifié ! »

A la veille du début du Carême, accueillons la Bonne Nouvelle d’un Dieu, qui vient chercher notre désir. Comme le lépreux, identifions notre manque le plus profond.

Pour guérir d’une maladie, l’homme doit d’abord se reconnaître malade et désirer la guérison. Sans cela, ni les médecins, ni les médicaments ne serviront à grand-chose. L’intercession de Jésus ne servira à rien, si nous n’admettons pas d’abord notre « lèpre ». Il faut de l’honnêteté et de l’humilité pour reconnaître nos imperfections, notre péché.

Mais nous pouvons avoir confiance en Lui, Il est là, Il nous attend. « Si tu le veux… » Jésus le veut, Jésus le veut toujours, à toute heure de notre vie. Parfois, c’est nous qui ne le voulons pas vraiment. Nous connaissons les misères qui nous collent au cœur, mais nous disons : Après tant d’années, c’est incurable ! Je suis incurable !

C’est alors que nous n’osons plus espérer. Nous nous en tenons à ce que nous voyons en nous, sans regarder suffisamment ce que Jésus nous donne à voir de nous, avec son regard à Lui. Appuyons-nous sur la force de son amitié de Sauveur. Prions Jésus de renouveler notre envie de vivre vraiment debout, pleinement guéris.

Sainte Thérèse de Lisieux écrivait à sa sœur Céline : « Si tu veux supporter en paix l’épreuve de ne pas te plaire à toi-même, il est vrai que tu souffriras, parce que tu seras à la porte de chez toi, mais ne crains pas : plus tu seras pauvre, plus Jésus t’aimera. » La première pauvreté de cœur que Dieu nous demande, c’est de lâcher notre fausse image de nous-mêmes, pour ne garder dans les yeux que son regard d’amour sur nous.

« Oui, je le crois, tu peux me purifier de toutes mes lèpres. En mon cœur naît une grande reconnaissance envers Toi, Jésus. Tu me veux à ce point libre… bien au-delà de ce que j’attendais, espérais. Je m’offre à cette vie, pour vivre comme Toi-même, tu as vécu. Amen ! ».

Madeleine Doigny-Conrardy

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5ème  dimanche Ordinaire B– Mc 1, 29-39
8 février 2015

Tout le monde te cherche

Après avoir annoncé la Bonne Nouvelle dans la Synagogue, Jésus sort du cadre officiel de la Religion pour entrer dans la vie quotidienne.

Et on sait toute l’importance qu’à, pour Jésus, la vie quotidienne. C’est là, dira-t-il, dans l’humble quotidien, que se rend le vrai culte à Dieu, en s’aimant les uns les autres.

Jésus arrive chez Pierre et André et trouve la belle-mère de Pierre au lit avec de la fièvre. Jésus la prend par la main et la relève. Ainsi, Dieu s’est fait homme pour prendre l’homme par la main et le remettre debout. ʺJe suis venu, dira-t-il, pour que vous ayez la Vie en abondance.ʺ

Et la malade, une fois guérie, se met à les servir. Le chrétien libéré, remis debout est quelqu’un qui sert.

Le lendemain, avant l’aube, Jésus se rend dans un endroit désert pour prier. C’est dans ce cœur à cœur avec son Père, qu’il fait ʺle plein ʺd’amour.

ʺTout le monde te cherche !ʺ lui disent les disciples quand ils l’ont retrouvé.

ʺTout le monde te cherche !ʺAprès 2.000 ans, rien n’a changé. Tout le monde te cherche Jésus, parfois même sans le savoir !

Ils te cherchent, le philosophe perdu dans ses pensées et le sculpteur qui s’émerveille de l’œuvre sortie de ses mains.

Ils te cherchent, le biologiste qui sonde l’infiniment petit et l’astronome qui découvre une nouvelle planète au bout de l’infini.

Ils te cherchent, le moine qui s’élève par la prière dans le calme de sa cellule et l’infirmière épuisée au chevet des malades.

Ils te cherchent, l’enfant qui fait ses premiers pas et le vieillard qui s’éteint sur son lit d’hôpital.

Ils te cherchent, le détenu libéré à qui personne n’ose faire confiance et le travailleur licencié qui perd sa dignité.

Ils te cherchent, le riche qui désespère et le pauvre qui tend la main.

Ils te cherchent, les amoureux qui s’enlacent et ils te cherchent encore les vieux mariés qui se donnent la main sur le banc du soir.

Ils te cherchent les jeunes qui se droguent de musique, d’alcool ou d’extasie et ceux qui suivent le chemin lumineux du don d’eux-mêmes.

Ils te cherchent tous les croyants du monde, tous les priants du monde, tous les mendiants de l’Eucharistie.

Nous te cherchons, car tu es l’Amour dont nous avons tant besoin.

Lucien Vanstipelen.

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4ème  dimanche Ordinaire B – Mc 1, 21-28
1er février 2015

Un prophète nouveau, un enseignement nouveau

La scène décrite par Marc se rapproche de notre eucharistie de ce dimanche dans ses deux parties principales : une liturgie de la Parole et un acte de salut.

1° La liturgie de la Parole :

En ce jour de sabbat à la synagogue de Capharnaüm, Jésus se lève pour lire un passage de l’Ancien Testament et le commenter ensuite, comme l’aurait fait n’importe quel juif. Mais son commentaire suscite l’étonnement à Capharnaüm : « Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ». L’identité de Jésus devient la préoccupation majeure de ses auditeurs parce que son enseignement dépasse celui des scribes et des pharisiens. Il livre et commente la Parole tirée des Ecritures dans toute sa pureté. Il s’identifie à cette Parole. Il est cette Parole incarnée («  Et le Verbe s’est fait chair ….. »).

2° L’acte de salut

L’identité de Jésus qui posait problème est tout d’un coup révélé par le possédé qu’il vient de libérer : «  Tu es le Saint de Dieu ». Un qualificatif qui passe mal auprès des scribes et des pharisiens, seul Dieu est saint. Dieu est saint parce qu’il est le « Tout autre », « l’incomparable ». Le démon qui abandonne le possédé en le secouant annonce sa propre condamnation et celle de ses semblables : « Tu es venu pour nous perdre ». Marc amorce ainsi la lutte impitoyable entre Jésus et toutes les forces du mal. Cette dualité habite en nous.

Nous pouvons être mal à l’aise face à ces histoires de possession et des démons. Dans le judaïsme antique, toute maladie, toute infirmité physique, morale ou intellectuelle était liée à la présence des forces du mal et à la possession par ces mêmes forces. Ramenons tous ces récits à notre expérience humaine face au problème du mal. Ne nous est-il pas arrivé de nous sentir habiter par les forces du mal (la maladie, des malheurs qui se succèdent ?….) et nous croire incapable d’y faire face : «  Pourquoi moi ? ». C’est à ce niveau que Marc nous invite à nous mettre à l’école de Jésus, cet homme qui nous invite à reconnaitre Dieu comme notre Père et à lui faire confiance.

Jésus, le Saint de Dieu, est Celui qui nous prouve que cette confiance en Dieu, son Père et notre Père, ne déçoit pas mais conduit à la paix intérieure. Que notre prière de ce dimanche soit confiante et partagée avec nos frères et sœurs qui souffrent dans leur corps comme dans leur âme.

Willy-Roland MFUKALa Moke Key

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4ème  dimanche Avent B – Lc 1, 26-38
21 décembre 2014

MISSION IMPOSSIBLE

A quelques jours de la fête de Noël qui fait mémoire de la naissance du Christ, voici un retour en arrière rapide pour nous faire entrer dans l’intimité la plus profonde de Marie, sa mère.

Un évènement prodigieux se révèle à cette petite jeune fille toute simple : tu seras la mère du Sauveur des hommes, qui règnera pour toujours. Tu donneras la Vie au monde par ce Fils de Dieu. Tu es comblée de grâces et le Seigneur est avec toi.

Marie est toute retournée, on dirait que tout le ciel lui dégringole sur la tête et que toutes ses valeurs sont chamboulées, on lui demande une mission naturellement impossible humainement parlant. Comment faire confiance à cet envoyé de Dieu ? Il n’y a aucun point d’appui, ni de repère connu ! Or, Marie, bien que toute retournée, pose la bonne question pour éclaircir son esprit embrumé : comment ? Et la réponse est fulgurante : l’Esprit de Dieu sera en toi, fais confiance car voici une preuve  que Dieu peut tout, même l’impossible ; ta cousine, la stérile, attend un enfant elle aussi.

Le  DIEU Tout Puissant est suspendu aux lèvres de Marie, il est d’une faiblesse incroyable puisqu’il confie l’avenir de l’homme à un petit bout de femme qui pourrait dire NON : il se met en quelques sorte à genoux devant elle pour lui demander : Veux-tu ? Il respecte pleinement l’être humain et ne veut pas forcer une décision, c’est le comble de l’Amour !

Alors Marie dans un élan total se confie à Dieu ; elle accepte, au risque de sa propre vie et de sa réputation, de porter celui qui donnera la Vie aux hommes ; elle accepte de se jeter à l’eau, de plonger en apnée avec le souffle de Dieu comme seule bouée. Dans un oui total et confiant, Marie se veut servante qui écoute la parole de Dieu et se fie à Lui, même dans une situation impossible ! Dieu est plus puissant en Amour et cet amour peut tout accomplir, même l’impossible.

Que la joie de Noël inonde votre cœur car un Sauveur nous est né pour que nous ayons la Vie

Merci Marie pour ce oui à l’impossible, car grâce à lui, tout est possible désormais. L’amour a fait le premier pas. ALLELUIA.

Ivan Doigny, diacre

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3ème  dimanche Avent B – Jn 1, 6-8.19-28
 14 décembre 2014

Témoin très modeste

Des enquêteurs cherchent à savoir quel est cet homme d’allure sauvage qui prêche au désert et interpelle vigoureusement ses auditeurs à la manière des prophètes d’autrefois.

Depuis 3 siècles, c’est le silence. Qui est ce dernier-venu ? Il déclare ne pas être le messie. On croyait que le prophète Elie reparaîtrait avant l’avènement du messie. Selon Malachie, Dieu allait envoyer le prophète Elie avant le jour de son intervention définitive. Jésus lui-même, d’ailleurs, confirmera : « Jean-Baptiste est l’Elie qui doit venir ». Mais, par excès de modestie, le précurseur nie être Elie. Dans le livre du Deutéronome, Moïse annonce que Dieu enverra un prophète comme lui. On veut savoir si Jean est ce grand prophète : « Ce n’est pas moi ». Il dément toutes ces rumeurs qui, cependant, perdureront. Certains de ses disciples, ayant reçu son baptême, ont formé des communautés « johannites » qui croyaient trouver le salut dans le message du précurseur. St Paul, au début de son 3ème voyage, en rencontrera une à Ephèse. Ces gens n’avaient pas entendu parler de l’Esprit-Saint. Après avoir entendu Paul, ils reçurent le baptême au nom de Jésus. Paul leur imposa les mains: ils furent remplis de l’Esprit-Saint. Ces Johannites étaient connus au temps des apôtres. En écrivant son Evangile, Jean souligne l’insistance du précurseur qui veut éviter la méprise. Il n’est pas la lumière, mais témoin de la lumière. « ‘Le Verbe est la vraie lumière ».

Jean appelle à préparer la venue du messie : « Aplanissez le chemin du Seigneur ». C’est notre travail en ce temps d’Avent : Aplanir les montagnes d’orgueil et combler les abîmes de faiblesse qui sont en nous. Soyons humbles et ayons confiance en Dieu.

Abbé Auguste REUL

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2ème  dimanche Avent B – Mc 1, 1-8
7 décembre 2014

Une histoire de sentier.

On ne peut préparer un chemin que si on l’emprunte. Banalité sans doute que de dire cela et pourtant, on ne peut effectivement déblayer, débroussailler, aplanir un chemin, que si… on y avance. Le prologue de l’Evangile chez Marc, évoque à sa manière, lui aussi un chemin sur lequel avancer, mais dont on ne sait pas encore très bien ce qu’il sera. Pourtant, dès le début, le lecteur que nous sommes va prendre une longueur d’avance sur les disciples et les adversaires de Jésus, dont l’évangile nous montrera les multiples hésitations et incompréhensions. En effet, dès le premier verset, en quelques mots, de précieuses informations nous sont données: Jésus est Christ, messie, (ressuscité) et Fils de Dieu. Rien moins que cela! Le sommet à atteindre est décrit, l’horizon à contempler est défini.

Alors en route ! On y va! Un messager est envoyé par Dieu pour préparer le chemin de Jésus. Et ce chemin sera pour nous comme un nouvel exode, une nouvelle libération: Dieu sauve! Nous sommes donc mis sur la piste: Jean-Baptiste proclame un baptême de conversion, et nous oriente vers un sauveur qu’il annonce: il nous dit «regardez-le, il est plus fort que moi, il vous baptisera «dans l’Esprit-Saint. Enigme, mystère…, baptisé dans l’Esprit-Saint…

Et c’est là que nous nous rendons compte que le chemin ne se dégagera que si on l’emprunte. En effet, comme les disciples, pour comprendre, il nous faudra parcourir patiemment tout ce chemin d’évangile, page de vie après page de vie, qui ira jusqu’à la mort de Jésus et conduira à sa résurrection. Le sommet ne se découvre que si on avance pas à pas. Et si ce temps de l’Avent en était un premier.

Abbé José Gierkens

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1er dimanche de l’Avent B – Mc 13, 33-37
30 novembre 2014

Contre la pauvreté, j’ai choisi la solidarité

Pendant ce temps de l’avent, l’action vivre ensemble, nous a proposé les pistes pour un avent solidaire. Comment pourrions-nous vivre ces quatre dimanches de l’avent dans nos communautés et dans notre société ?

Pour moi, la solidarité n’a pas de frontière des races, des peuples ou des cultures…la fraternité est une dimension universelle pour l’homme. D’ailleurs Jésus nous l’a dit  » chaque fois que vous l’avaez fait à un de plus petit, c’est à moi que vous l’avez fait ». Qu’est-ce que nous avons fait ? Sinon de témoigner  de l’amour fraternel envers les pauvres et nos prochains. Sur ce, je remercie des hommes, des femmes, visibles et invisibles qui ne cessent d’aider les pauvres en Belgique et dans le monde entier.

En ce premier dimanche de l’Avent, nous commençons notre route vers Noël. Tout le monde en parle déjà en famille, en ville et surtout dans les magasins. On prévoit chaque année des grandes réjouissances en famille ou entre amis, des réveillons, des cadeaux. Le problème c’est que beaucoup oublient celui qui est à l’origine de cette fête. C’est un peu comme si on fêtait un anniversaire en oubliant complètement celui qui est le premier concerné. On pense à tout sauf à lui.

Les lectures bibliques de ce jour et celles que nous entendrons au long de ce temps de l’Avent voudraient nous aider à remettre cette fête « à l’endroit ». Noël c’est d’abord Jésus qui est venu dans notre humanité, qui continue à venir et qui reviendra. Avec les textes de ce dimanche, nous sommes précisément renvoyés à l’avenir : Jésus reviendra. Nous attendons sa venue et nous nous y préparons activement tout au long de notre vie. Pour attendre sa venue, nous sommes invités à veiller dans ce premier dimanche de l’avent. Comment veiller ? Contre la pauvreté, j’ai choisi de veiller, être vigilant, de ne pas endormir…surtout de ne pas fermer les yeux sur les injustices de notre société, et dans le monde. Nous assistons à une société inégalitaire où les richesses deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Veiller signifie aussi conscientiser les diverses populations, les sensibiliser sur la situation de pauvreté,  être solidaire mais aussi de dénoncer ces situations d’injustices sociales dans le monde.

Veillez c’est aussi porter son attention autour de soi, en regardant les autres et surtout à porter un secours matériel et spirituel. Veillez dans la foi, dans l’amour ou dans le partage c’est aussi être le gardien de nos frères et sœurs qui sont dans le besoin.

C’est aussi cette bonne nouvelle que nous annonce saint Paul dans la 2ème lecture : « Le Salut est maintenant tout près de nous. » Le projet de Dieu avance irrésistiblement. Trop souvent, nous ne voyons que ce qui va mal. Saint Paul voudrait nous aider l’éclosion du Royaume dans ce monde. Le chrétien doit vivre et agir, tendu vers le « jour du Seigneur » qui pointe à l’horizon. Il est invité à rejeter « les activités des ténèbres ». Cela suppose une rupture avec ce qui se pratique autour de nous dans de nombreux domaines. Tout n’est pas compatible avec la foi au Christ.

L’application de cette consigne suppose une grande vigilance. C’est la recommandation que Jésus nous adresse dans l’évangile de ce jour : « Veillez ! » Nous le savons bien, si au volant de notre voiture, nous ne restons pas éveillés, nous allons tout droit à l’accident. Nous, chrétiens, nous devons rester éveillés pour rester en vie, pour entrer dans la vie. Toute notre attention, toute notre pensée, toute notre vie et notre cœur doivent être entièrement tournés vers le Seigneur qui va venir.

Cette attitude de veille se vit d’abord dans la prière : C’est ce que Jésus nous dit au jardin des Oliviers, juste avant sa Passion : « Veillez et priez ». Nous pouvons nous unir à la prière des monastères, à celle des personnes malades et à celle de toute l’Eglise. C’est dans la prière que nous essayons de veiller. Ce contact régulier avec le Seigneur nous permet d’être plus attentifs aux « réalités d’en haut ». Ces trois lectures nous orientent donc vers l’avenir. Car il y a un avenir pour l’homme et Dieu en fait partie. La vraie priorité, c’est de nous préparer tous les jours à la grande rencontre du Seigneur, par une vie généreuse et fidèle, remplie de confiance et d’amour.

Gabriel Mbomba Bolomba
Curé de l’UP de Dalhem

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Christ Roi A – Mt 25, 31-46

23 novembre 2014

Jésus, l’innombrable présence

Le Christ-roi de l’univers se présente à nous sous la forme de deux visages qui se superposent, antinomiques et complémentaires : celle du bon berger qui sépare les brebis des chèvres. Il y a souvent dans nos paroles bibliques comme une relance de vie pastorale car c’est avec cette image empruntée à la culture nomade de son temps qu’Israël, le peuple élu, a exprimé la gouvernance de celui-ci selon les vues de Dieu.

L’autre image montre un Christ en gloire, le fils de l’Homme, jugeant l’univers à la fin du monde, avec tous les attributs de la royauté. Oui, un jour, il viendra pour le jugement du monde, et il ne s’agit pas d’un petit évènement. Il ose revendiquer le droit de juger toutes les nations. Quel contraste avec celui qui lui-même sera bientôt jugé comme criminel au tribunal de Ponce Pilate avec cette force de conscience de ce qu’il est : Vrai homme et Vrai Dieu…

La scène grandiose de gloire divine est enlacée d’une autre scène : «  J’ai eu faim, j’ai eu soif, j’étais un étranger, j’étais en prison, j’étais malade… » Aussi, quand s’achèvera toute l’histoire humaine, Jésus, en la résumant toute entière pourra ne parler que de Lui, multitude des hommes, présence innombrable.

Quand, devant Pilate, Jésus revendiquera d’être roi nous comprendrons combien cette royauté reste cachée et que tous, aussi bien élus que damnés, auront mal saisi : « Quand t’avons-nous aidé ? Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? »

C’est pour avoir annoncé cette paradoxale royauté, que Jésus sera mis à mort, pauvre parmi les pauvres. Si nous croyons à la parole de Jésus, dans notre vie banale, ordinaire peut se jouer le même destin éternel, divin.

L’abbé Michel Wilderjans

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33ème dimanche Ordinaire A– Mt 25, 14-30
16 novembre 2014

Le maître et les trois serviteurs

A travers cette parabole, on pourrait comprendre Dieu comme un maître dur et exigeant qui met ses biens provisoirement en gérance et entend régler ses comptes une fois de retour. S’agit-il vraiment de cela ?

Au moment de son départ, il n’est pas question de confier de l’argent mais bien de donner et au retour, il n’est pas question de reprendre ce qui a été donné mais bien de rendre des comptes, de s’expliquer sur la gestion en quelque sorte. C’est tout de même différent !

Le maître, Dieu, le Créateur, s’éloigne momentanément et donne aux hommes, les serviteurs, du bien, ce qu’il y a de mieux pour que celui-ci devienne à son image et à sa ressemblance. Il espère évidemment que durant son absence, les serviteurs feront comme Lui c’est-à-dire produire du nouveau bien.

Alors à son retour, ceux-ci viennent lui montrer (et non pas lui rendre) ce qu’il ont produit, le fruit de leur propre travail. Ils montrent qu’ils ont su être comme le maître, créateur de biens.

Mais le troisième n’a rien compris, il n’a rien créé ; il s’est contenté de garder, de veiller sur le bien qui lui a été donné pour finalement le restituer à son maître. Il n’est pas malhonnête, mais il n’a pas saisi l’opportunité de devenir à l’image et à la ressemblance de son maître, créateur de bien. On comprend mieux alors qu’en refusant de quitter son statut de serviteur pour celui, offert, de co-créateur, il ne puisse pas entrer « dans la joie de son maître ».

Dieu n’agit pas avec nous comme si nous étions des esclaves, des serviteurs, des subalternes. Il cherche à faire de nous des fils et des filles à son image et à sa ressemblance… et donc des héritiers.

Anne Van Linthout-Locht
Assistante Paroissiale

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Dédicace du Latran  A – Jn 2, 13-22

9 novembre 2014

Moi, pierre vivante du Temple de Dieu

La source d’eau vive qui jaillit du Temple de Jérusalem (Ezéchiel 1), Jésus est venu l’actualiser et l’incarner en lui-même. C’est du côté percé par la lance que jaillit pour chacun de nous l’eau de la vraie Vie. « La vie apparaîtra en tout lieu où arrive le torrent” .

Paul nous le rappelle dans l’extrait de la lettre aux Corinthiens qui nous est proposée aujourd’hui: « Vous êtes la maison que Dieu construit… les fondations, c’est Jésus Christ… le temple de Dieu est sacré et ce temple, c’est vous. »

Dans l’Evangile, Jean nous dit : « Le temple dont il parlait, c’était son corps. »

Dans chaque eucharistie, nous sommes invités à devenir ce que nous recevons, selon l’expression de St Augustin. Nous recevons le Corps du Christ, ensemble, au milieu de nos frères et sœurs chrétiens, en même temps que des millions de chrétiens à travers le monde. Nous prenons conscience que nous faisons partie de ce Corps mystérieux, celui de notre frère Jésus Christ, l’Eglise. C’est la fête de ce Corps glorieux que nous venons de célébrer lors de la Toussaint dernière, composé d’une « multitude que nul ne peut dénombrer » nous rappelait l’Apocalypse de Jean.

Quoi de plus normal qu’en ce jour où nous fêtons la consécration de nos églises (bâtiments) à travers la fête de la Basilique de Saint Jean du Latran, cathédrale de l’évêque de Rome, de notre pape François, quoi de plus normal que de nous souhaiter bon anniversaire à chacun de nous puisque, l’anniversaire de ces églises de pierre est, en symbole voyant, l’anniversaire de toutes ces pierres vivantes de l’Eglise que nous formons. Bon anniversaire à toutes et tous!

Désiré van Ass, curé de Liège nord – Vottem

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Fidèles défunts A – Lc 12, 35-38.40
2 novembre 2014

ATTENDRE dans la VIGILANCE ! 

Attendre, non pas comme on attend l’autobus, un appel au téléphone ou comme on attend que le temps passe. Attendre, comme une façon d’être présent à un absent, à nos absents.

Rester vigilant à une Présence annoncée et déjà là. Mais demeurer vigilant, porter attention, est devenu un art difficile tant nous sommes assiégés par mille appels, qui sont autant de fuites, tant nous sommes distraits par tous ces bruits du dehors ou même du dedans.  Nos têtes et nos vies sont envahies par des préoccupations interminables.

Jésus ne parle pas d’attendre avec inquiétude ou peur, comme on attendrait Dame la mort avec sa faux, car, à coup sûr, nous ne pourrions être vraiment présents à ce que nous faisons, ni aux personnes, que nous rencontrons et écoutons. Jésus nous demande de «rester en tenue de service», autrement dit, être à ce que nous avons à faire, en sachant que le Royaume de Dieu est déjà au milieu de nous. Et agir à la manière de Jésus : partager, donner, pardonner et porter attention, particulièrement à ceux, qui n’intéressent pas ou qu’on ne regarde plus : Dieu se glissera au milieu d’eux. L’attitude de veille demande donc de ne pas nous laisser enfermer dans les réalités terrestres, mais de nous ouvrir à la Présence de Dieu dans ces mêmes réalités.

Le pape François rappelait cette nécessité de la vigilance, quand il déclarait le 14 octobre dernier que « l’on constate souvent une attitude d’indifférence envers la foi… Il est important que nous chrétiens, nous montrions concrètement notre façon de vivre la foi, à travers l’amour, l’harmonie, la joie, la souffrance, pour que cela suscite des questions, comme au début du chemin de l’Église. Pourquoi vivent-ils ainsi? Qu’est-ce qui les pousse? » Notre monde a besoin de chrétiens dont la foi demeure en état d’éveil, capable d’allumer le feu, qui dort sous la cendre, étouffé par des conditions d’existence difficiles et parfois inhumaines. Il faut offrir « l’oxygène de l’Évangile, le souffle du Ressuscité, pour la ranimer dans les cœurs » (Pape François).

Bouleversant quand nous prenons conscience de cette récompense inouïe qui nous attend : Dieu qui nous voit tellement beaux, qu’il se mettra en tenue de travail, nous fera asseoir à table et nous servira chacun à notre tour ! Nous serons alors élevés au rang d’invités d’honneur à sa table.

En ce jour, où nous faisons mémoire de nos amis défunt(e)s, les voyons-nous déjà installé(e)s à la table du banquet de l’Amour éternel ?

Mad. DOIGNY-CONRARDY

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30ème dimanche Ordinaire A – Mt 22,34-40

26 octobre 2014

Une invitation au bonheur

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même ! »

« Tu aimeras ! »

 Comment peut-on imposer d’aimer !? Comme si aimer était une question de volonté !

« Tu aimeras…ton Dieu ! »

 Il est déjà difficile d’aimer ceux que l’on voit et que l’on côtoie, alors aimer Dieu qu’on ne voit pas, n’est-ce pas nous demander l’impossible ?

Ceux qui sont familiers de l’Évangile, ceux qui devinent dans leur vie la présence du Christ Ressuscité – brûlure au cœur, fontaine jaillissante de paix et de joie – se savent et se sentent profondément aimés.

Se laisser aimer par Dieu, Le laisser faire et Il fera fondre l’orgueil et l’égoïsme présents en chacun. Peu à peu notre regard sur le monde et sur les autres change. Notre cœur s’élargit aux dimensions du Sien. Son amour nous habite et nous porte vers les autres.

Aimer comme Dieu nous aime, sans conditions, sans exceptions, sans rien attendre en retour. Il ne s’agit donc pas d’un effort à faire, mais de Le laisser faire.

Le commandement suprême devient alors : « Tu te laisseras aimer par Dieu. Et par Lui, avec Lui et en Lui, tu aimeras ton prochain de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces.”

Et le Christ ajoute : « Tu aimeras ton prochain…comme toi-même !” . On nous a trop souvent répété que nous devions nous mortifier, nous sacrifier, misérables pécheurs que nous sommes. Allons donc ! Le Christ ne demande pas cela. Il nous invite au contraire à nous émerveiller de la Vie et de l’Amour qui nous animent.

Se savoir aimé. Se laisser aimer. S’aimer et aimer les autres. C’est là une invitation au vrai bonheur.

Lucien Vanstipelen

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29ème dimanche Ordinaire A – Mt 22,15-21

19 octobre 2014

La question fiscale, une question religieuse

« Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? ». Question piège posée à Jésus à l’issue d’une alliance contre nature (comme cela arrive souvent en politique) entre les partisans d’Hérode (véritables collaborateurs de l’occupant romain), les sadducéens, véritable parti religieux aristocratique et conservateur, formé d’opportunistes habiles, les pharisiens, un autre parti religieux, nationaliste, des légalistes purs et durs et enfin, le groupe des Zélotes, des pieux fanatiques, nationalistes militants, véritable nid des terroristes pour défendre les acquis religieux d’Israël. Sont-ils différents des extrémistes de tout bord de nos religions d’aujourd’hui ?

Quel est le comportement de chacun de ces groupes par rapport à l’exigence de payer l’impôt à l’empereur ? Les partisans d’Hérode payent leurs impôts sans problème. Le sadducéens le font par opportunisme politique, les pharisiens par hypocrisie mais les Zélotes ne payent jamais les impôts. Chaque groupe attend la réponse de Jésus pour se positionner mais aussi et surtout pour se débarrasser de ce prophète réformateur sans groupe d’appartenance. La question fiscale est avant tout une question religieuse. Si Jésus répond à la question posée par l’affirmative (oui, il faut payer l’impôt à l’empereur), il insulte et trahit le Dieu de Moïse. Il devient un renégat. S’il réagit négativement (non, il ne faut pas payer l’impôt à l’empereur), il peut être accusé d’agitateur auprès de Pilate. La vraie question est la suivante : « Seigneur, crois-tu au Dieu de Moïse ou à César, l’empereur-dieu ? ».La réponse de Jésus est sans équivoque : «  Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Réponse complexe et difficile qui confond les envoyés des pharisiens et d’Hérode, victimes de leur propre piège. Ceux-ci doivent d’abord discerner eux-mêmes ce qui appartient réellement à César et ce qui appartient à Dieu. A l’exception des partisans d’Hérode, les autres interrogateurs sont juifs et ils savent par la loi de Moïse que tout appartient à Dieu.

La première interprétation, à mon humble avis, est que Jésus veut amener ces compatriotes et les partisans d’Hérode à éviter la confusion dans leur discours : La réalité sociale vécue sous l’occupation romaine avec ses avantages et son cortège de servitude doit être intégrée dans la vie sans pour autant oublier l’exigence de l’amour de Dieu et du prochain. Ils ne peuvent pas enfermer Dieu dans une tendance humaine fût-elle politique ou religieuse. Ce type de comportement trahit la nature même de Dieu. La deuxième interprétation est le rejet et la négation pure et simple des origines divines de César, l’empereur-dieu pour les romains. César est une créature de Dieu et en étant même empereur, il a des comptes à rendre à Dieu. Dieu est Dieu, il ne peut être confondu avec une de ses créatures. On n’enferme  pas Dieu dans un calcul humain quelconque mais chaque individu, même le politique, a des comptes à lui rendre.

Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » Phrase célèbre et magique, mais aussi la référence pour tout homme politique qui veut rappeler à l’Eglise d’être apolitique. L’Eglise doit-t-elle se taire ?  Et qui est l’Eglise ?L’Eglise, peuple de Dieu en marche, est constituée des hommes et des femmes, citoyens d’une communauté nationale. A ce titre, ces citoyens ont leur mot à dire dans l’administration du quotidien de leur vie. Leur mot, éclairé par la foi et les valeurs de l’Evangile doit faire appel au discernement, à la prise de responsabilité pour la promotion humaine de chaque membre de sa communauté nationale dans tous ses aspects et pour le bien- être de tous. Ne nous tenons donc pas à l’écart des enjeux sociaux politico-économiques qui nous concernent tous.

Willy-Roland Mfukala Moke Key

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28ème dimanche Ordinaire A – Mt 22,1-14
12 octobre 2014

Le cadeau de la fête est toujours là !

Depuis plusieurs semaines, les lectures se suivent et se ressemblent : Jésus nous raconte des paraboles, des histoires souvent à double sens pour nous expliquer le Royaume de Dieu. Mais c’est quoi finalement le Royaume de Dieu ?

Je me suis amusée à comparer rapidement les différents textes : on y parle d’un patron ou d’un propriétaire, d’une proposition de travail que l’on refuse ou que l’on accepte et des résultats de ce travail. A chaque fois, il y a une logique déroutante : on y voit la liberté du maître qui récompense chacun avec une générosité débordante qui ne lèse personne. On y voit un patron qui n’engage pas ceux qui sont bardés de diplômes ou de certitudes mais ceux qui sont capables simplement de sincérité et de retournement.

Dans le texte de ce dimanche, il ne s’agit plus d’un patron mais d’un roi. On ne parle plus de travail mais de fête, donc de joie : un roi marie son fils et veut en faire profiter ses amis. Mais les invités font la fine bouche et déclinent l’invitation. Ils vont même jusqu’à malmener les envoyés du roi. Cela fait furieusement penser à la façon dont le message et la personne du Christ sont reçus à son époque, comme à la nôtre. Ringard d’être croyant ! On relègue Dieu au fond d’un tiroir ou à la poubelle, hors de sa vie en tous les cas.

La parabole nous apprend que même si les invités se détournent de l’invitation, le roi persévère. Le cadeau de la fête est toujours là ! Et le roi élargit l’invitation à tous ceux qu’ils rencontrent pourvu qu’ils mettent l’habit de fête. Serait-ce la fine pointe de toutes ces paraboles du Royaume ?

Pour moi,  le Royaume de Dieu, c’est le projet de Dieu pour l’humanité. Dans ce projet, nous sommes appelés à faire fructifier ce que le Seigneur a déposé entre nos mains, gratuitement, et il nous attend comme partenaire, comme invités à la noce. La parabole d’aujourd’hui nous apprend quelque chose de fondamental : le royaume de Dieu, annoncé par Jésus-Christ est relation. Dieu n’attend pas des pantins ou des esclaves mais des personnes qui librement acceptent son invitation et y répondent. C’est le sens de l’habit de fête à revêtir. Qui d’entre nous ne se préparent pas lors d’un mariage pour faire honneur à la fête et à l’amour ainsi célébré ? Cette invitation permanente à la fête et à la relation m’enchante et me donne du cœur à l’ouvrage pour transformer toutes mes relations selon le projet de Dieu.  N’est-ce pas cela faire advenir le Royaume ici et maintenant ?

                                                                       Dominique Olivier

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27ème dimanche Ordinaire A – Mt 21,33-43
5 octobre 2014

Est-ce un paradoxe ? Je vous le demande

Est-ce un paradoxe ? Je vous le demande.  C’est à l’occasion d’un séjour en Alsace, presqu’au milieu des vignobles que j’ai découvert ces lectures qui m’ont inspiré ce mot.  Qu’elle est belle cette région viticole striée de plants de vignes montrant un paysage bien ordonné.  Il y en a à perte de vue.

Et la Bible, elle aussi nous parle de la vigne mais pas comme les vignerons alsaciens.  Reconnaissez que, pour le prophète, le propriétaire n’a pas de chance : d’abord, il a sélectionné les ceps de sa plantation en vue d’une bonne récolte et il en reçoit quelque chose d’infect, d’innommable.

Pour Jésus, il a confié son terrain aux mains d’un personnel qualifié qui se révèlera vite n’être qu’une bande de profiteurs sans foi, ni loi.  Pas de chances.  Cela ne ferait pas grand-chose dans les pages d’un journal.

Alors, mettons-nous à un niveau différent.  La vigne : Israël, l’Église, quelque chose qui a de la valeur aux yeux de son propriétaire.  Les ouvriers : nous ? les responsables à des niveaux divers ? La mission : nous ne sommes pas propriétaires mais responsables, quoi que peuvent en penser les vignerons de l’évangile de ce dimanche.  La vigne est quelque chose de vivant. Elle doit produire du bon. Nous l’avons reçue presque en héritage de nos parents et nous en sommes responsable jusqu’au jour où les générations qui nous suivent la recevrons, elles-aussi, en héritage pour d’autres.  Elle est reçue.  Comment la gérons-nous ?

Un vieux fruit du passé auquel nous n’accordons guère d’importance quant à son entretien.  Notre seule préoccupation est qu’elle donne, peu importe comment, qu’elle donne jusqu’à l’épuisement.  Tant qu’elle donne, ne nous tracassons pas de son état.

Au fond, comment vivent-elles nos églises ? Je ne parle pas des bâtiments mais des communautés qui s’y rassemblent.  Qu’est-ce que nos héritiers en recevront ?  Là, c’est l’Église : le peuple de Dieu.  Sortons de l’univers catho ! Et si la vigne prenait le visage de la Terre, cette petite planète bleue sur laquelle nous essayons de vivre ? Qu’elle serait notre réaction ? Ne l’a-t-on pas reçue un jour en fermage ? Alors, qu’en faisons-nous ?

MAYERES Jean-Luc

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26ème dimanche Ordinaire A – Mt 21,28-32

28 septembre 2014

Le « dire » et le « faire »,  le « voir » et le « croire » !!

Pour bien comprendre cette parabole des 2 fils, resituons le contexte. Jésus enseigne dans le temple et s’adresse aux grands prêtres et aux anciens du peuple qui lui ont posé une question: Qui t’a donné cette autorité?

Jésus répond par une question: le baptême de Jean, d’où venait-il, de Dieu ou des hommes? Ils n’osent se mouiller! Jésus leur demande alors leur avis sur l’attitude des 2 fils.

Les 2 fils donnent une réponse différente à la sollicitation de leur père mais chacun fait le contraire. Je pense que nous sommes tous d’accord avec les pharisiens pour dire que c’est le premier fils qui s’est bien comporté. Cela se résumerait-il à dire : mieux vaut bien agir avec un peu de retard ou de mauvaise humeur que de ne rien faire du tout malgré les belles promesses? N’y a t-il pas bien davantage ?

Jésus veut leur faire comprendre que le Père n’agrée pas comme serviteurs ceux qui se contentent de parler devant les hommes, mais ceux qui se repentent devant Lui.  On est ainsi un peu moins surpris d’entendre Jésus dire sur sa lancée à des justes selon la loi, que les pécheurs publics et les prostituées les précèdent dans le Royaume de Dieu. Qu’y a t-il au tréfonds de cette apostrophe? Au-delà de la claire exhortation du Christ au repentir, quelle lumière les paroles du Seigneur peuvent-elles apporter, aujourd’hui, à nos vies?

Jésus nous invite à bien comprendre une chose essentielle, et plus encore, bien sûr, à la mettre en pratique. Il y a , tour à tour et tout à la fois, le « dire » et le « faire », puis le « voir » et le « croire ». Il faut savoir « dire », c’est-à-dire, parler vrai, exprimer son âme, se prononcer, répondre à son appel. Mais cela ne suffit  pas. Il est nécessaire de bien « voir », c’est-à-dire, s’instruire de ce qui est juste, comprendre, discerner. Mais cela reste insuffisant.

Il faut « dire » et « faire », il faut « voir » et « croire ». Car il y a priorité de l’acte sur la parole et de la foi sur la connaissance.

Souvenons-nous des paroles du Christ: Ce n’est pas en disant « Seigneur, Seigneur »! qu’on entrera dans le Royaume de Dieu, mais c’est en faisant la volonté de mon Père.

La fraternité dominicaine

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25ème dimanche Ordinaire A – Mt 20,1-16a

21 septembre 2014

La bonté du Maître

            Dans cette parabole, entendue souvent, notre attention est souvent attirée par le fait que chacun reçoit le même salaire, que l’homme ait travaillé une journée ou une heure.

En regardant de plus près le maître agir, nous voyons un maître qui se lève très tôt et se couche très tard, il est toujours en éveil.

C’est un maître, un Seigneur qui ne reste pas enfermé dans son domaine, dans son Royaume, mais un maître qui sort dès l’aube et il sort jusqu’à cinq fois tout au long de la journée. Il sort même à midi, en pleine chaleur, une heure où généralement on reste chez soi, plus au frais.

Ce maître va vers les hommes et il n’attend pas qu’ils viennent vers lui pour lui solliciter un travail, de l’argent…ou toutes autres demandes. Il a toujours la même préoccupation : aller à la rencontre des hommes et plus particulièrement ceux qui sont assis sur le bord de la route, des hommes apparemment oisifs, désabusés, qui n’ont pas l’air de vraiment chercher ou qui sont découragés de ne pas avoir de réponses à leurs quêtes, leurs recherches, leurs demandes, qui ne se décarcassent plus pour gagner leur pain, de quoi vivre, des abandonnés, des rejetés….Ce maître fait le premier pas, il cherche à tout prix à entrer en relation. Ce maître ressemble étrangement à Dieu qui cherche Eve et Adam dans le jardin d’Eden « Où êtes-vous », à Dieu au Buisson ardent «  J’ai entendu les cris de mon peuple, j’ai vu leur souffrance… »

En sortant aussi souvent, le maître montre aussi son enthousiasme, son obstination face au découragement des hommes. Pour lui, rien n’est jamais perdu, il y a toujours un espoir, une Espérance : remettre l’homme debout.

Pour le maître, le Seigneur, tous les hommes ont la même valeur, la même place dans son cœur, ce sont tous ses enfants bien aimés et son Royaume est pour tous qu’on réponde à ses appels depuis ses 10 ans, 30 ans, 50 ans, 70 ans, à la veille de sa mort…que nous ayons des passages à vide…

Le maître n’a qu’une idée, que nous soyons tous rassemblés dans son Royaume, sans en perdre un seul.

Dans nos vies, soyons à l’écoute de Dieu qui nous appelle, qui vient à notre rencontre et plus particulièrement dans nos moments de découragement et soyons assurés que nous sommes ses enfants bien aimés dans toutes circonstances.

Martine Becco,
Assistante Paroissiale

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La Croix Glorieuse A – Jn 3, 13-17
14 septembre  2014

La Croix Glorieuse

La croix était l’instrument de supplice par excellence à l’époque des Romains et plus particulièrement de Jésus. C’étaient les plus grands malfaiteurs, qui étaient condamnés à cette mort. La croix instrument de honte, instrument de mort a changé de sens pour les Chrétiens.

Jésus, le don d’amour du Père, est venu vivre au milieu des hommes, partageant en tout notre vie, excepté le péché. En allant jusqu’au bout de l’amour, en se livrant lui-même au supplice de la croix, et en ressuscitant, il a fait de cet instrument de mort, un chemin de vie. Il nous a révélé que Dieu le Père a envoyé son Fils dans le monde non pas pour, juger et condamner, mais pour sauver le monde et nous rendre vainqueurs du mal et de la mort.

Ainsi donc, pour nous Chrétiens, la croix est signe de victoire, d’amour, de vie. C’est pour cela que nous pouvons la porter au cou avec fierté et orner, avec elle, les pièces de notre maison. Elle est pour nous signe de la victoire glorieuse du Christ.

Joseph DESONAY, doyen

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23ème dimanche Ordinaire A – Mt 18, 15-20
7 septembre 2014

L’amour a fait les premiers pas

Le texte de ce jour est interpellant : si ton frère a commis le mal, va le trouver ! Est-ce à dire que nous devons nous instaurer en juge de notre voisin ? L’accabler de reproches sanglants et risquer de le démolir en clamant son problème à la face de tous ?? L’évangile ne va pas du tout dans ce sens, au contraire, il nous invite à être porteurs d’une démarche d’amour. Le sens profond est simplement de faire prendre conscience à la personne visitée qu’il y a un problème, une difficulté, une incompréhension dans sa vie et que continuer dans ce sens est générateur de conflit pour lui et les autres.

Une réflexion commune à ce propos est porteuse de paix car elle recherche le meilleur possible en respectant chacun dans ce qu’il est profondément. Elle n’impose pas une solution radicale qui risque d’écraser mais suggère des chemins à emprunter pour garder la dignité de chaque être humain.

Le risque est grand dans notre monde d’aujourd’hui de se voir opposer un refus catégorique de discuter en arguant de la liberté totale inaliénable: « je fais c’ qui me plait, plait, plait !! ». Et pourtant, il faut insister calmement, sereinement et peut-être se faire aider par d’autres encore pour obtenir un résultat. Non pour le plaisir « d’avoir raison comme one tiesse d’y hoye », mais bien par amour et respect  pour cette personne qui vaut la peine d’être aimée telle qu’elle est. Oui, l’amour que Dieu met dans nos cœurs est à son image « aimez- vous les uns les autres comme je vous ai aimé ». Et il a été jusqu’au bout lui, jusqu’à la croix, jusqu’à la mort honteuse que nous connaissons pour que nous ayons la vie.

Jésus nous invite à être des semeurs d’amour autour de nous et à aider nos frères à vivre dans le respect et la dignité, à faire le premier pas au nom de son amour fou pour chacun de nous sans distinction.

A partir du moment où nous lui faisons confiance, il peut, par l’Esprit, insuffler en nous ce désir de servir nos frères, non pour les abaisser mais au contraire les aider à se relever et à marcher dans la dignité.

Aide nous, Seigneur, à nous réunir en ton nom, dans la paix du cœur, car nous savons qu’à ce moment-là, tu es au milieu de nous et que tu nous accorderas ce que nous demandons. Tu as raison d’y croire, envers et contre tout ! Merci Jésus !

Ivan Doigny , diacre

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22ème dimanche Ordinaire A –Mt 16, 21-27
31 août 2014

Félicitation et réprobation

L’apôtre Pierre est d’abord félicité par le Seigneur qui lui annonce qu’il pourra édifier son Eglise sur le roc de sa foi : Pierre est un rocher solide. En réponse à la question du Christ sur son identité, Pierre avait affirmé : « Tu es le Messie, le Fils de Dieu ». Jésus lui déclara qu’il n’avait pas trouvé cela lui-même, mais que le Père le lui avait révélé.

Peu après, Pierre se fait rabrouer : “Satan ! Tu es un obstacle sur ma route ». Il devient pour Jésus une pierre de scandale. Celui-ci vient d’annoncer sa passion, et Pierre se révolte à l’idée que le Messie soit humilié. Ses pensées sont celles des hommes.

Jésus avait dit qu’il allait partir à Jérusalem, souffrir, mourir et ressusciter. Il annonce aux disciples qu’ils auront à renoncer à eux-mêmes, à porter leur croix, à perdre leur vie pour vraiment la garder. Le disciple joue le jeu « A qui perd, gagne ». Le disciple est avant tout quelqu’un qui « marche derrière Jésus ». La marche est une image éloquente. Un marcheur ne reste pas immobile, il avance ; il se détache et progresse ; il n’éprouve ni nostalgie du passé, ni crainte de l’avenir.

Celui qui se tient debout sur ses deux pieds, est certes stable et en sécurité, mais il n’avance pas et reste immobile. Celui qui marche est en position instable et peu sûre : il ne se tient toujours que sur un pied à la fois.

Le disciple connaît une insécurité continuelle du fait de sa conversion permanente. Cherchons notre sécurité dans la confiance en notre Maître.

Abbé Auguste Reul

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21ème dimanche Ordinaire A – Mt 16, 13-20
24 août 2014

Pour vous, qui suis-je ?

Pendant ses quelques années passées sur la terre, Jésus a vécu parmi les hommes en leur offrant son amitié.
Il veut leur donner bien davantage.

Mais pour cela, il faut qu’ils s’entendent sur son identité : pour vous, qui suis-je ?

Quand Pierre affirmera : « tu es le Messie », Jésus lui révélera que cette réponse ne vient pas de sa réflexion mais de sa foi qui est un don du Père.

C’est sur la foi de cet homme que Jésus va bâtir son Eglise et par elle, offrir son salut à chaque génération.

Comme dans tout amour ou amitié, oser donner sa réponse à la question : « qui es-tu pour moi ? » fait grandir le lien.

Notre réponse à la question de Jésus fera grandir notre foi.

Comme nous voyons que la foi de Pierre a grandi avec des chutes et des relèvements à partir de cette réponse qu’il a osé donner à Jésus son maître bien aimé.

Accueillons donc la question directe que le Seigneur nous adresse aujourd’hui pour que se dégage en nous tout ce qui peut encore lui être livré pour le salut de tous.

Jésus, tu es pour moi l’envoyé du Père qui vient révéler la vie filiale, la vie en communion.

Jésus, tu es l’ami des pauvres et des petits et tu nous envoies vers eux en ton nom.

Jésus, tu es venu chercher et sauver ce qui était perdu et tu fais grandir l’espérance en moi.

Abbé Pascal Lecocq.
Vicaire d’Herstal

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20ème dimanche Ordinaire A – Mt 15, 21-28
17 août 2014

L’amour de Dieu n’a pas de frontière des races, des peuples et des cultures

Bien-aimés dans le Christ,

Bonjour

Les textes bibliques de ce 20° dimanche du temps ordinaire,  nous annoncent que le salut de Dieu est offert à tous les hommes sans distinctions des races, des cultures ou des religions. Dieu est amour, et celui qui aime Dieu et son prochain demeure en Dieu et  Dieu demeure en  lui.

C’est ce  message que nous trouvons dans les textes de ce dimanche mais surtout dans le livre d’Isaïe. La première lecture nous montre que les étrangers qui sont attachés aux services du Seigneur, il les conduira à sa montagne sainte. Dans l’ancien Testament, Dieu s’est choisi un peuple, et les privilèges du peuple élu étaient destinés à être partagés avec toutes les nations. Il veut associer toutes les nations au peuple élu afin de les introduire dans son intimité. Dieu veut le salut de tous les hommes du monde entier. Il sera mon peuple et moi je serai leur Dieu. C’est cette alliance que Dieu a conclu avec Jésus Christ à tout le peuple.

C’est aussi cette même bonne nouvelle que nous lisons dans la lettre de saint Paul aux Romains. Il est affronté à l’incrédulité des hébreux qui ne veulent pas accueillir la grâce de Dieu offerte par le Christ et ouverte à tous les hommes.

Cette alliance, nous est présentée dans la rencontre de cette femme cananéenne qui vient vers Jésus. Il faut savoir que c’est une femme, non-juive, une païenne. Tout le préjugé tombe sur elle, mais apprenant l’arrivée de Jésus, elle vient le supplier: “Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon ». Face à cette demande, Jésus adopte une attitude surprenante. Il ignore  cette prière…mais il répond que cela ne fait pas partie de sa mission: “je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Puis devant l’insistance de cette femme, il ajoute: ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens Cette parole est particulièrement dure puisqu’elle compare la cananéenne  à un petit chien. Mais cette femme ne s’offusque pas, au contraire, elle fait preuve d’une grande humilité. Les petits chiens ne peuvent pas prétendre à ce qui se trouve sur la table, mais ils peuvent ramasser les miettes qui tombent au sol.

Devant une telle foi, Jésus est en admiration. Il comprend que la foi de cette femme est inspirée par le Père des cieux. Il ne peut résister à une foi aussi merveilleuse.

À travers cet épisode, nous découvrons que la foi n’est pas le monopole d’une race, ou d’une religion. La bonne nouvelle est pour tous, même pour ceux qui ne viennent pas dans nos communautés, dans nos petits cercles…beaucoup de fois nous excluons les personnes qui ne sont pas dans nos communautés, dans nos activités, voire dans nos assemblées. La mission de l’Église n’est pas de se sauver elle-même mais de sauver le monde. Le Seigneur veut le salut de tous les hommes, mais surtout de ceux qui sont les mal croyants, les marginaux de la foi.

En ce jour, nous te supplions Seigneur de nous aider à accueillir toute personne qui vienne à notre rencontre sans distinction. Ayons un sentiment d’amour et de miséricorde envers eux.

 Bon dimanche à tous

Abbé Gabriel Mbomba,
Curé de l’UP de Dalhem

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19ème dimanche Ordinaire A – Mt 14, 22-33
10 août 2014

Dans nos tempêtes, la foi

La scène de tempête qui suit immédiatement la multiplication des pains de dimanche dernier, débute de manière étonnante. Jésus avait fait un grand rassemblement : 5000 hommes sans compter les femmes et les enfants ! Or voilà que Jésus oblige ses disciples à quitter les lieux… puis il renvoie les foules… et Il se retire seul, à l’écart pour prier. Cette longue prière de Jésus inaugure un tournant dans sa façon « d’évangéliser ».

Ayant renvoyé les foules, il va se consacrer à la formation des Douze. Cette façon de faire a son origine dans un manque de foi, cette incrédulité que Jésus a été obligé de constater dans les foules qui couraient après Lui. Jésus se repose d’une foule qui en  reste à ses préoccupations temporelles, matérielles. « Jésus se rendit compte qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire « roi » … alors il s’enfuit dans la montagne tout seul. » (Jean 6, 14-15)

Jésus attend la foi de l’homme. Ici, c’est Pierre qui fait l’expérience du passage de la foi enthousiaste, facile à la foi plus profonde. Il croyait parfaitement connaître, lui, le marin pêcheur compétent dans son métier ; il doit passer au saut dans l’inconnu et s’aventurer sur les flots.

C’est au moment où le croyant ressent l’impossibilité du salut humain par ses propres forces que l’homme peut faire le saut dans la foi. Il faut passer à la foi pascale et c’est le rôle de nos tempêtes, de nos épreuves. Pour arriver à nous prosterner devant le Christ dans l’adoration en disant : « Vraiment tu es le Fils de Dieu » Il faut d’abord passer par le cri d’aveu : « Seigneur, sauve-moi ! » Laissant l’enthousiasme trop facile, nous nous cognons à la dure réalité de la Vie. C’est alors le test pour grandir !

L’Abbé Michel Wilderjans

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18ème dimanche Ordinaire  A  – Mt 14, 13-21
3 août 2014

Celui qui vient…combler toutes nos faims

Jésus vient d’apprendre la mort de Jean-Baptiste. Celui qui criait dans le désert : « Il vient ! », se taira à tout jamais. Celui qui demandait : « Es-tu celui qui doit venir ou bien devons-nous en attendre un autre ? »(Lc7, 20), a-t-il eu sa réponse ?

Il nous la donne à travers les quelques lignes de l’évangile de ce dimanche. Chaque action de Jésus nous en apprend un peu plus sur lui et… sur nous à sa suite.

  • Jésus part, sort, s’éloigne… il s’échappe en quelque sorte, comme pour brouiller les pistes… les choses ne sont pas si évidentes, il faut du temps et de la réflexion… Dieu se laisse chercher mais pas emprisonner dans nos schémas parfois un peu simplistes.
  • Il voit, il est ému, il guérit… heureusement, tout ne se passe pas au seul niveau de la réflexion et de la contemplation ; quand l’urgence est là et que le cœur est touché, il faut se mettre au niveau des besoins de l’homme et agir. Compatir et agir.
  • Quand la lumière pâlit et que la faim est toujours là, tenace, les apôtres voudraient que les « gens » aillent voir et se nourrir ailleurs… Ont-ils si peu confiance en Jésus et sa capacité à combler la foule ? Assistés et non pas acteurs, ils ne voient pas ce qu’ils peuvent faire… que d’autres s’en occupent !
  • « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Vous avez tout ce qu’il faut pour nourrir cette foule… Et Jésus leur montre immédiatement : pédagogie et restauration de la confiance.
  • Il rend grâces, rompt le pain et distribue : tout remettre entre les mains de Dieu tant il est vrai que livrés à nous-mêmes, nous sommes démunis… mais confiants, nous pouvons déplacer des montagnes.
  • Tout le monde a mangé, et il en reste… d’autres pourront encore être nourris. Le partage fait des miracles.

Oui, Jésus est bien « celui qui vient », image parfaite de la miséricorde divine, dont le cœur se laisse toucher, dont les mains sont prêtes à servir, guérir, relever ; qui appelle à la confiance et à l’audace tout en montrant à chacun qu’il est capable d’être acteur du partage qui enrichit et de la joie qui transfigure tout.

Petit regard sur moi-même : qu’ai-je à mettre dans le panier, à côté des cinq pains et deux poissons, qui soit bon à partager ?

Anne Van Linthout-Locht
Assistante paroissiale

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17ème dimanche Ordinaire  A  – Mt 13, 44-52
27 juillet

Discernons pour acquérir le seul vrai trésor

« Le Royaume des cieux est comparable… » Déjà la semaine dernière, Jésus nous proposait ces mêmes comparaisons, en paraboles.

Cette semaine, Mathieu termine son discours en paraboles par trois nouvelles petites histoires, dont deux jumelles. Le tout se termine par une conclusion générale : « Avez-vous compris tout cela ? »

Les paraboles jumelles « le trésor et la perle », préparées par la lecture du Livre des Rois et le Psaume 144, montre le prix inestimable du Royaume : il faut le préférer à tout, c’est le seul vrai trésor. Les deux paraboles ont une pointe commune : « il va vendre tout ce qu’il a et il achète… » Le vrai bonheur est d’entrer dans le Royaume préparé par Jésus, il nous y invite aujourd’hui comme hier. Cette acquisition compense bien, et combien, la renonciation aux richesses de ce monde. Alors, pourquoi hésitons-nous ? La vraie vie est l’union avec Jésus, qui requiert le renoncement à tous nos attachements matériels qui feraient obstacle.

La « parabole du filet » rappelle l’épisode du blé et de l’ivraie. Dieu est d’une patience infinie : il laisse le temps à l’homme de se tourner vers lui, de se convertir. S’il devait arracher de la vie du monde tous ceux qui pêchent, il ne resterait plus personne sur la terre, même pas nous !!

Merci à Dieu de sa patience envers nous, même si parfois, nous trouvons qu’il a trop de patience envers certains dans le monde : les faiseurs de guerre en Palestine, les responsables de l’attentat contre l’avion de la Malaysian, les terroristes de Syrie ou d’autres pays… pourquoi, Seigneur, les laisses-tu vivre ?

Jésus nous rappelle qu’il faut, à eux aussi, leur laisser une chance de s’amender et de se convertir. Le jugement final appartient à Dieu seul.

Mathieu, dans la finale de son discours, montre que les disciples ont compris. L’intelligence des chrétiens à la lumière de la joie de Pâques devrait nous entraîner à approfondir la Parole de Jésus pour mieux la comprendre et en vivre.

 Abbé Désiré van Ass,
Curé de l’UP Liège Nord – Vottem.

16ème dimanche Ordinaire A –  Mt 13, 24-43
20 juillet 2014

« Laissez grandir avec vigilance »

Le temps des vacances est plutôt un temps de détente, pendant lequel j’essaie de décompresser, de me reposer. J’essaie en même temps de reprendre un peu de « hauteur » par rapport aux activités habituelles de l’année. Et comme personne ne peut tout maîtriser, c’est plutôt le temps du laisser-faire…de se laisser faire.

L’évangile du jour nous y invite tellement ! J’aimerais paraphraser : laisse grandir tout ce que tu as semé durant l’année en gestes, en paroles d’amitié, de solidarité, ou, plutôt, laisse grandir ce que Dieu a semé en toi et laisse-le grandir en confiance. La semence fait son travail, avec un peu de soleil et d’humidité. Soyons donc soleil à notre tour. Aidons-nous les uns les autres à laisser germer le meilleur ! Mais Jésus suggère que nous gardions un œil ouvert : sois vigilant à l’ivraie qui peut s’insinuer aussi et fais le tri !

Le temps des vacances devient alors le temps du discernement, ou d’une certaine évaluation. Je regarde paisiblement ce qui m’aide à aimer davantage, à servir davantage, et j’essaie d’abandonner ce qui m’en empêche’. Et je peux même mettre des provisions dans mon grenier, pour faire le plein d’énergie. Chacun à notre façon, nous avons besoin de tout notre cœur et de tout notre esprit pour aimer davantage. Si notre quotidien est rempli de toutes sortes de freins et d’embûches, un temps de prière ou une retraire peut approvisionner notre grenier intérieur.

Laissons grandir la moisson qui se prépare en nous et gardons l’œil ouvert !

Père Tommy SCHOLTES
Prions en Eglise N°331

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15e dimanche ordinaire A  – Mt 13, 1-23
13 juillet 2014

Une parabole d’Espérance

Le semeur est sorti pour semer et la terre entière est son champ.

Ici, des ronces et des épines : les guerres, les attentats, les catastrophes, les accidents, les maladies, et aussi la méchanceté des hommes : autant de ronces et d’épines qui étouffent et qui blessent.

Là, le sol sec et aride des pays de la faim et aussi des solitudes, des incompréhensions, des désespoirs et tant d’hommes et de femmes au cœur dur comme la pierre.

Alors, je me suis dit : « Semeur, rentre chez toi, tu vas semer pour rien. Ou alors, fais-toi un petit jardin, avec de la bonne terre. On l’appellerait Église. Une terre bien propre, un sol bien arrosé, des légumes bien alignés” .

Le semeur est sorti. Oui, mais voilà. Il refuse d’ensemencer seulement le coin de bonne terre. Car son champ à lui, c’est le monde entier. Car son rêve à lui, c’est que tout homme reçoive la Bonne Nouvelle.

Alors, il sème à toute volée, même dans les ronces, même dans les pierres. Et la semence tombe partout, même sur les superficiels, les affairés, les versatiles. En prenne qui voudra, l’Esprit souffle où il veut.

À ses amis, à la terre tendre, Jésus dit : « Allez et portez beaucoup de fruit et que votre fruit demeure. Vous êtes la joie du divin jardinier, la joie de mon Père” .

Puis, il s’est rendu dans les terres arides, des terres couvertes de ronces. Et là, ils ont pris les épines de leurs ronces pour lui faire une couronne et lui mettre sur la tête.

Et on a planté sa croix au milieu des terres brûlées. Mais lui, cette terre séchée et brûlée, il l’a arrosée de ses larmes et de son sang.

Et voici qu’ici et là, une ronce fleurit. Des gestes d’amitié irriguent le sol. Des espérances se remettent à germer. Les aubes se lèvent sur le monde entier. Des cœurs endurcis se remettent à battre et des hommes qu’on croyait morts ressuscitent en Vie Nouvelle.

Parents, qui rencontrez tant de difficultés dans l’éducation de vos enfants, ne renoncez pas à éduquer, à lancer les semences. Catéchistes, déçus de ne plus voir les enfants une fois la Profession de Foi terminée, vous n’avez pas semé en vain. Jeunes et moins jeunes qui n’avez pas réussi telle entreprise, écoutez ce message de Jésus : quelque part en vos vies, il est une terre qui donnera des fruits.

Heureux, dit Jésus, oui, heureux ceux qui entendent la Parole de Dieu, et qui la mettent en pratique. Ils donneront des fruits pour la Vie Éternelle.

Abbé Lucien VANSTIPELEN

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14e dimanche ordinaire A –  Mt 11, 25-30
6 juillet  2014

Jésus, le messie doux et humble, poubelle de l’humanité

A l’exemple de Marie, sa mère, qui a tressailli de joie en Dieu, son Sauveur parce qu’il s’est penché sur son « humble servante », une pauvre servante d’une bourgade perdue de la Palestine à qui Jésus exprime la même joie parce que Dieu, son Père et notre Père, a choisi de révéler les mystères du Royaume non aux sages et aux savants mais aux petits, aux humbles de cœur.

Jésus se réjouit ainsi de voir son Père prendre les pauvres, les petits en affection et les conduire vers les splendeurs du Royaume. Jésus se présente comme le seul qui connait le Père et qui le fait connaître à qui il veut pour prendre part à cette joie du royaume.

C’est enfin auprès de Dieu , son Père en passant par Jésus que nous pourrons trouver au plus profond de nous-même, l’explication de notre destinée, souvent dramatique, devant la souffrance et la mort : « Venez à moi, vous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples ; car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger ». Le cœur de Jésus lui dicte un ordre, un de ces impératifs dont il détient seul le secret face à nos souffrances et nos  misères : «  Venez à moi, vous qui peinez sous le poids du fardeau ». Sans détour, Jésus se présente à nous comme le refuge de toute souffrance et de toute peine, une véritable poubelle pour contenir toute la dégradation humaine et redonner plus de vigueur à nos fragilités humaines.

N’oublions pas que sa parole initiale est destinée à ceux qui sont écrasés par le travail, à vous qui luttez dans le labeur quotidien et  (ici nous sommes tous concernés) à ceux qui sont broyés par les soucis de tout genre, la maladie, les peines morales.

Jésus tend la main et veut vivre intimement avec ceux qui souffrent pour devenir leur havre de paix : «  Venez à moi et moi, je vous procurerai le repos ». Jésus connait la mesure du poids de nos peines, de nos souffrances.  Ces circonstances l’incitent à former une sorte d’attelage au même joug avec chacun de nous au cœur de nos chagrins, comme deux bœufs de travail dans une ferme et aucun fardeau ne nous pèsera parce que l’amitié de ce Dieu, devenu homme semblable à chacun de nous, habite nos cœurs et partage notre intimité

Dans le travail comme dans la souffrance, aller vers Jésus est une garantie de repos, comme une assurance-vie quand survient un handicap.

Dans nos difficultés physiques comme morales, l’amitié de Jésus doit devenir et rester notre force. Jésus s’attèle à notre peine et nous ne sommes plus seuls à les porter et à les supporter. L’amour que Jésus a pour chacun de nous va jusque là. C’est au quotidien de chacune de nos vies, dans nos souffrances tant physiques que morales, au cœur même de nos illusions et drames humains que Jésus marche avec nous, qu’il devient source de vie et de soulagement pour nous.

Sur la recommandation de l’apôtre Paul, vivons selon l’Esprit de Jésus parce que « ceux qui vivent selon l’Esprit de Jésus trouvent en lui la raison d’être heureux, heureux de l’amour de  Dieu, heureux de le partager, heureux de contribuer à soulager les misères et à construire un monde plus juste….Soyons ensemble témoins de la joie de Dieu… » (Cardinal VINGT TROIS). Soyons porteurs de l’espérance et de la solidarité de Dieu pour le monde (plus spécialement en ce temps des vacances) en développement les dispositions d’accueil et d’écoute autour de nous pour que le touriste d’un jour à Visé se sente accueilli.

Abbé Willy MFUKALA Moke Key

St Pierre et Paul –  Mt 16, 13-19 
29 juin  2014

« Et toi, que dis-tu ? Pour toi, qui suis-je ? »

Jésus interroge ses disciples : « Que dit-on de moi ? » Ils répondent selon ce qu’ils ont entendu et perçu… Mais Jésus précise sa question : « Et, vous, qui dites-vous que je suis ? »… non pour recevoir quelque appréciation flatteuse, mais pour les amener à réfléchir et à se compromettre en exprimant devant tous ce qu’ils croient vraiment… Avec son tempérament de chef, Pierre prend la parole pour proclamer que Jésus est le Messie, le Fils du Dieu vivant.

Le Seigneur nous donne parfois l’occasion de proclamer notre foi. Faisons-le sans respect humain comme sans fanfaronner. Le son de notre foi éveillera un écho chez ceux qui vivent près de nous, et leur sera un secours. Notre vie est tissée d’événements que le Seigneur choisit pour nous et qui nous donnent l’occasion de montrer nos couleurs, même sans parler. Les actions que nous posons peuvent témoigner ou non que le Christ vit en nous et qu’Il est premier servi. L’amour que nous témoignons à nos frères de la terre leur fait soupçonner l’Amour et la Tendresse de Dieu, en même temps qu’il donne une raison de croire à l’Amour infini de Dieu pour nous. Si nous nous entraînons à témoigner ainsi par nos actions, il nous deviendra facile de dire notre foi lorsque les circonstances nous y amèneront… Et sachons bien que nos actes parlent si fort que nos paroles peuvent devenir vaines et inutiles.

En cette fête des St Pierre et Paul, les deux « colonnes » de la prédication apostolique, puissions-nous rester fidèles à leur enseignement et répondre personnellement à cette question que Jésus nous pose, à nous aussi, Que notre vie lui soit réponse !

Mad. Doigny-Conrardy

Saint Sacrement – Jn 6, 51-58
22 juin 2014  

Fête du Corps et du Sang du Christ 

Observez  un ostensoir, cet objet d’orfèvrerie que le prêtre porte de reposoir en reposoir à la procession ou qu’il expose sur l’autel lors de l’adoration, prière silencieuse et contemplative. « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! »  Ce temps de prière fait sienne la parole du jeune Samuel.  Montre-nous, Seigneur, les signes de ta présence dans nos vies et dans notre monde.

Si notre esprit tourne à vide, ou plutôt, si notre esprit s’encombre de futilités, pourquoi ne pas prendre en image cet objet sensé supporter notre prière.  Dans nos paroisses, il en existe de style baroque.  Ils ont un pied large pour leur stabilité et un nœud pour leur saisie.  Au-dessus, une partie transparente, fermée par deux disques.  À l’arrière, une petite porte donne accès au rail sur lequel glisse la lunule, support d’une grande hostie qui en remplit le centre.  En façade, cette partie rayonne : elle est comme un soleil.  De part et d’autre, deux anges nous invitent à la prière.  Ils nous disent : « Regardez, ce qui est important est là ! »  Sur les rayons du soleil, est accrochée la base de ce sacrement : une gerbe et un pampre de vigne. Ils symbolisent le corps et le sang du Christ.  Pour montrer que le centre est précieux : l’orfèvre l’a garni d’un pourtour de brillants.  Au-dessus, surplombant l’édifice : une couronne.  Elle nous rappelle que Dieu est Père et Roi.  Elle tient l’oiseau, image de l’Esprit.  Cet objet nous invitant à prier le Christ nous signale son interaction avec le Père et l’Esprit.  L’ensemble de cet ostensoir est réalisé en vermeil, métal mêlant or et argent.  Alors, pour occuper notre esprit et le guider vers la prière, mettons-nous dans la peau de l’artiste qui l’a réalisé. Pour rendre l’objet priant, il a dû méditer et l’ensemble rend visible sa propre prière.  Pour lui donner de la valeur, il a dû utiliser un matériau noble, quelque chose qui brille et qui attire l’attention.  Pour notre contemplation, il a créé quelque chose de beau.

Alors, en ce jour où nous célébrons le Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, fête liégeoise s’il en est, essayons de laisser le Christ nous interpeler ! Si nous n’avons pas d’ostensoir ou si l’église est fermée après l’office, pourquoi n’irions-nous pas sur le Net pour en chercher une image ou alors simplement dans la Bible, car, elle aussi, est une présence de Dieu.

MAYERES Jean-Luc

Sainte Trinité A – Jn 3, 16-18
15 juin 2014

Invitation

Aujourd’hui, nous fêtons la Sainte Trinité et l’évangile de ce jour nous propose seulement quelques lignes pour entrer dans ce mystère ! Pour nous y aider, j’ai repensé à l’image de l’icône de Roublev où trois personnages divins, identiques, lumineux font table ouverte aux spectateurs qui contemplent l’icône, soit moi, vous, nous.

Dieu, Père,  a tant aimé le monde qu’il est allé jusqu’au bout de l’amour en donnant son propre Fils pour nous sauver. La possibilité de participer à cet amour existe grâce à l’Esprit. L’invitation est lancée, la Trinité invite à la vie !

Vais-je répondre ? Ai-je envie d’être sauvé ? Mais sauvé de quoi ? Peut-être du non-sens de l’existence, de toute envie de mort, de tous ces moments sombres, fades, où le mal l’emporte sur le bien, où le défaitisme s’installe face à la situation de la société actuelle…

Et si je suis sauvé de tout cela, cette vie éternelle promise dans le texte, que va-t-elle changer? Si l’imagination pousse à croire que la douleur sera épargnée, que la tristesse n’existera plus, c’est une illusion, c’est être sur un petit nuage en dehors du réel. Etre croyant ne supprime pas la souffrance mais donne de la confiance. La foi m’aidera à dépasser l’ombre pour venir à la lumière et être attentif au secret que Dieu révèle à ceux qui veulent écouter et ainsi je ne serai pas abandonné parce que l’amour sera le plus fort.

Alors à table ! Sans jugement avec la singularité de tous les convives, leurs richesses misent en lumière. Chacun est attendu, oui, même elle! Même lui ! Même moi !

Encore faut-il le vouloir, on ne peut donner à boire à ceux qui n’ont pas soif, on peut juste susciter l’envie et si le « non » persiste, le jugement est sans appel puisque le lien au Père, Fils et Saint-Esprit est d’une liberté absolue ! L’amour de notre Dieu va jusque-là.

Bon Appétit !

Roger Kessler, Fraternité Laïque Dominicaine

Dimanche de Pentecôte A  – Jn 20, 19-23

8 juin 2014

Pentecôte : nouvelle création

Dans le récit de Saint Jean, la venue de l’Esprit-Saint est faite d’intériorité, de discrétion et non de feu, de bruit…L’Esprit-Saint se manifeste comme une force intérieure capable de nous recréer au plus profond de nous-mêmes. C’est le même Esprit, le même Souffle de Vie que Dieu Créateur insuffle à Adam qui prend naissance .

Pentecôte, fête de la vie nouvelle. Aux apôtres qui ont trahis Jésus, que ce soit Judas en le livrant, que ce soit Pierre en le reniant trois fois, ou les autres qui ont pris la fuite, Jésus vient à eux pour recréer une relation de confiance. Il vient se manifester, là, dans leurs peurs, leurs enfermements, leurs doutes, leurs insécurités. Il leur apporte la paix, la force de l’Esprit-Saint ; force qui transforme l’intérieur, qui relève, qui unit, qui donne vie, qui pousse vers l’extérieur, vers Dieu, vers les autres…

Le printemps est une belle image de l’Esprit-Saint. En hiver, nous pouvons penser que la nature est morte, que plus rien ne repoussera, surtout si les gelées sont importantes. Mais aux premiers rayons de soleil du printemps, combien de fois, nous nous émerveillons de voir les bougeons apparaître, les perce-neiges et crocus pointer leur bout de nez au milieu de nos parterres.

La Pentecôte offre à chacun de nous l’occasion de renouveler notre relation avec Dieu, avec les autres. C’est le temps d’un nouveau commencement.

En nous donnant son Esprit-Saint, Jésus- Christ ouvre les portes verrouillées de nos cœurs par nos peurs, nos angoisses, nos paralysies et nous envoie, là où nous vivons, pour créer un monde meilleur, un monde plus humain et plus fraternel.

Martine Becco, Assistante paroissiale

 7e dimanche de Pâques A  – Jn 17, 1-11 a
1er juin 2014

A la prière de Jésus, devenir ce que nous sommes

Nous nous retrouvons dans la grande prière que Jésus partage chez Saint Jean juste après le repas de la cène. Il est déjà sur le chemin vers sa passion, sa mort et sa résurrection, l’accomplissement de sa vie, de ce pourquoi il est venu partager notre vie d’homme. Cette prière est comme un testament spirituel.

Pour mieux comprendre ce texte, il est important de définir un peu le mot gloire. Celui-ci signifie la renommée, mais par extension on pourrait dire être reconnu dans ce que nous sommes vraiment. Dieu est pleinement Père, créateur de toute vie. Jésus est le Verbe, la Parole de Dieu, Fils de Dieu. Il est venu partager notre vie d’homme pour faire de nous des membres de la famille de Dieu. L’Esprit-Saint est cet amour partagé entre le Père et le Fils, il nous est donné chaque jour.

Dans ce passage, Jésus prie pour nous à qui il a fait connaître le Père, mais aussi qui nous sommes vraiment. Tout homme est fait pour Dieu. Si nous vivons c’est pour que nous devenions ce que nous sommes, fils et fille de Dieu. Nous sommes appelé à vivre cette relation d’amour avec la Trinité et avec nos frères. Nous sommes destinés à partager nos vies dans la confiance, avec la force de l’Esprit que nous attendons dans la prière, plus particulièrement en ces jours avant la Pentecôte.

Abbé Joseph Desonay, doyen

6e dimanche de Pâques A  – Jn 14, 15-21
25 mai 2014

ETRE UN DANS L’AMOUR

La résurrection de Jésus a tout chamboulé. Ce qui était promis à une destruction totale prend vie d’une autre manière, il est transfiguré. Jésus revient à la vie en détruisant le pouvoir de la mort et du mal.

Cette certitude est une question de foi, une foi qui s’appuie au vent de l’Esprit. Un Esprit qui vient nous souffler au creux du cœur le message d’amour de Dieu Père et Fils : « je t’aime… » et tout est dit ! .L’amour a fait les premiers pas car c’est Dieu qui a l’initiative et qui nous choisit : « Tu es mon enfant bien aimé ». Le monde normal ne peut pas vraiment entrer dans cette dynamique, il devrait changer son cœur, sa manière de vivre où l’ego et le goût de la puissance mènent la danse infernale…Le monde dans lequel nous vivons, dans lequel nous sommes insérés a besoin d’entendre, de voir, des hommes et des femmes de bonne volonté qui ont reçu ce message d’amour et qui veulent en vivre ; le monde a besoin de témoins qui, par leurs actions, sont signes de cet amour reçu et partagé en plénitude.

Notre pape François est un signe vivant par sa parole, ses gestes d’accueil et de partage ; il nous montre un chemin tourné prioritairement vers les petits, les faibles, les exclus de ce monde. Il nous indique une voie royale suivie par Jésus « je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir » être serviteur selon le cœur de Dieu : « Vous reconnaitrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous ».Alors, Seigneur, viens établir ton royaume d’amour en nous pour que nous partions le partager à tous nos frères. Ainsi nous ne serons plus qu’un en Toi qui es Père, Fils et Esprit d’Amour.

Ivan Doigny, diacre

5e dimanche de Pâques A – Jn 14, 1-12
18 mai 2014

Vers le Père

 En parlant des défunts, nous disons qu’ils sont accueillis « dans la maison du Père ». L’expression vient de cet évangile, qui parle du ciel par cette image. Ceux qui nous ont quittés, mieux, précédés, ont rejoint le Père. Ils ne sont pas tombés dans le néant, comme certains le pensent, mais dans les bras d’un père aimant.

Jésus souligne l’intime communion dans laquelle il vit avec le Père : « Qui m’a vu, a vu le Père. Je suis dans le Père et le Père est en moi. » En nous attachant à Jésus par la foi et les sacrements, nous entrons dans cette communion. Du coup, nous franchissons le gouffre, qui nous séparait du Père : nous sommes sauvés et vivons en Dieu.  Jésus nous introduit dans cette communion : Il est « le chemin, la vérité et la vie. » Il est le seul médiateur entre Dieu et les hommes : « Personne ne va au Père sans passer par moi. » Nous n’oublions pas ceux qui n’ont pas eu la grâce de connaître le Christ. S’il n’y a aucune faute de leur part et s’ils ont vécu selon leur conscience, ils rejoindront Dieu par le Christ sans le savoir.

« Là où je suis, vous serez aussi. » Ceci fait que la résurrection du Christ nous intéresse et nous concerne : elle est la promesse et le gage de la nôtre. Ce qui est arrivé au Christ nous arrivera : après le passage de la mort, l’entrée dans la gloire du Père. C’est l’objet de notre espérance.

Abbé Auguste REUL

4ème dimanche de Pâques A– Jn 10, 1-10
11 mai 2014

« Je suis la porte »

Nous pourrions trouver curieuse l’image utilisée par Jésus dans ces paraboles du bon pasteur : Je suis la porte ! Nous savons tous en effet ce qu’est une porte: une ouverture assurant le passage pour entrer dans un édifice ou pour circuler dans ses pièces,  un passage pouvant être fermé par un élément que l’on fait pivoter…

Que Jésus se présente comme « ouverture » ne nous étonne pourtant qu’à moitié.  N’a-t-il pas  été en effet tout au long de sa vie publique celui dont la Parole  tranchante a  cherché  à ouvrir les cœurs et les esprits? N’a-t-il pas, par les gestes qu’il a posé, ouvert  bien des chemins nouveaux pour faire découvrir le Royaume de Dieu son Père?

Mais ici,  quand il dit  aux pharisiens : « Je suis la porte » il va beaucoup plus loin : il  dit et  se fait avant tout « lieu de passage obligé » pour tout disciple et en particulier pour tous ceux qui ont reçu mission de  guider leurs frères.

Concrètement,  si Jésus est la porte, qu’est-ce que cela signifie ?  D’abord,  que le disciple est invité à  répondre à la question que Jésus  avait posé trois fois à Pierre quand il lui a confié d’être pasteur de ses brebis : « Et toi,  m’aimes-tu? : question que chacun pourrait se poser finalement, là où il en est sur son chemin de foi. Ensuite il y a ce pas à faire, quand  Jésus lui-même  dit  (et nous dit aussi aujourd’hui) «  Suis-moi »: Comment donc dans notre vie de tous les jours manifestons-nous  que nous sommes de ceux qui suivent le Christ?   Enfin sur ce chemin de foi, Celui qui est la porte nous pose une ultime  question : « jusqu’où es-tu prêt à aller avec moi? »  Ou autrement dit,  « acceptes-tu que la Croix fasse partie du « programme »?,  es-tu disposé  à donner ta vie? ».  « Je suis la porte », dit Jésus. Exigeant, certes, mais « c’est pour que nous ayons la vie et la vie en abondance! »

Abbé José Gierkens

3ème dimanche de Pâques  A – Lc 24, 13-35
4 mai 2014

Chers frères et sœurs en Jésus Christ,

Nous découvrons en ce troisième dimanche de Pâques, à travers ces trois textes bibliques comment Dieu s’y prend pour donner l’Esprit Saint aux croyants. Ces lectures nous disent quelle est l’action de cet Esprit. II leur est donné pour accompagner les hommes sur leur route et les configurer au Christ. C’est ainsi que le message du Christ nous rejoint sur nos routes et dans nos maisons.

La première lecture nous a donné le témoignage de Pierre. C’est lui qui, précédemment, refusait le scandale de la croix. Il peut maintenant éclairer ses compatriotes qui sont encore enfermés dans la vision qui était la sienne autrefois. Il affirme devant tous que Jésus, le crucifié, est vivant pour toujours. Dieu l’a ressuscité. Pierre et les autres apôtres en sont témoins. Ils sont également témoins du pardon que Dieu accorde aux juifs et de l’appel à la conversion qu’il leur adresse.

Cet appel de Pierre à la conversion est repris dans la 2ème lecture. Il s’adresse à des chrétiens qui, autrefois, menaient une vie « sans but ». Ou plutôt, leur but, c’était « l’or et l’argent ». Maintenant qu’ils ont donné leur foi au Christ, ils doivent rompre avec le passé. Leur libération a été acquise par le sang de Jésus qui a donné sa vie pour nous. Il est important de tout faire pour ne pas décevoir cet amour de Dieu qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Nous devons tous nous interroger sur le vrai but que nous donnons à notre existence. Cette lettre de Pierre nous est donnée pour nous appeler à une vraie conversion.

Puis nous avons l’Evangile des disciples d’Emmaüs. Nous croyons bien le connaître car nous l’avons entendu souvent. Mais il nous faut sans cesse le relire avec un regard neuf car il reste inépuisable. L’important c’est de le relire dans notre actualité, et dans notre vie de tous les jours. Ces deux disciples complètement désemparés qui retournent dans leur village c’est chacun de nous. Nous aussi, nous sommes parfois marqués par la tristesse. Notre vie de tous les jours est souvent une défaite : c’est la défaite de l’Evangile pour les persécutés, les pauvres, les victimes de la violence, des guerres, de la solitude, des immigrés sans papiers, des chômeurs, des divorcés et de l’abandon. Cette défaite c’est aussi quand nous disons qu’au point où nous en sommes, il n’y a plus d’espoir possible.
Mais voilà que sur le chemin des disciples, le crucifié lui-même s’approche et les rejoint. Il leur pose des questions : « De quoi causiez-vous donc tout en marchant ? » Ils lui répondent : « Tu es bien le seul à ignorer ce qui s’est passé ces jours-ci »… l’arrestation de Jésus et sa mort sur la croix… « Nous espérions qu’il serait le libérateur d’Israël ; mais avec tout cela, voilà trois jours que ces choses sont arrivées. » Pour les disciples, c’est la déception et la tristesse qui l’emportent.
C’est alors que Jésus intervient pour leur expliquer les Ecritures, Moïse et les prophètes. Leur cœur était brûlant tandis qu’il leur parlait. Pour entrer dans le mystère de Dieu, il nous faut ce cœur brûlant d’amour. C’est cela qu’il nous faut demander au Seigneur : « Emplis-nous de l’amour qui jaillit de ton cœur ». Ainsi, nous pourrons entrer dans le mystère de ton Père et nous serons transfigurés par cette présence d’amour. C’est ainsi que la présence de Jésus transforme le cœur et la vie des disciples.
C’est important pour nous : accueillir le Christ et son Évangile, nous laisser éclairer par lui, tout cela ne peut que changer notre vie.

Mais il y a une autre étape absolument essentielle : c’est la demande des disciples : « Reste avec nous ». Une telle rencontre ne peut pas s’arrêter ainsi. Jésus entre donc pour rester avec eux. L’Evangile nous parle d’un repas, d’un pain rompu et distribué. Alors leur yeux s’ouvrent et ils le reconnaissent. Comme pour les disciples, notre foi au Christ ressuscité a besoin d’être réchauffée par la Parole de Dieu et celle de l’Église. Nous avons également besoin d’être nourris et fortifiés par son Pain Eucharistique. Le Christ ressuscité nous rejoint au cœur de nos vies et se donne à nous pour nous ouvrir un chemin d’espérance.
Jésus a disparu à leur regard. Il a terminé son œuvre de conversion. Cette conversion est totale lorsqu’ils réintègrent la communauté des disciples. En ce dimanche, le même Seigneur nous rejoint. Il nous accompagne, il nous parle, il partage avec nous le pain de l’Eucharistie. Nos yeux ne le voient pas, mais nous le reconnaissons avec le regard de la foi. Et à la fin de cette messe, nous serons envoyés pour annoncer la bonne nouvelle au monde : « C’est vrai, le Seigneur est ressuscité ».

En ce jour de Pâques, le Seigneur nous demande de devenir des hommes nouveaux et des femmes nouvelles pour une société renouvelée selon l’Esprit de Jésus, et dans une humanité recréée.

Abbé .Gabriel Mbomba
Curé de L’UP de Dalhem

2ème Dimanche de Pâques A – Jn 20, 19-31
27 avril 2014

Thomas, témoin de foi

Dans l’Évangile de ce jour, nous prolongeons la joie de Pâques – la présence de Jésus ressuscité aux disciples ; son envoi en mission et le témoignage de la foi de la communauté. Il y a cependant une originalité : c’est l’expérience de Thomas, « notre » jumeau. Il émet un doute : celui qui apparaît ainsi est-il le crucifié  dont on peut voir les effets et traces sur sa peau ? Ce n’est pas une vaine question.

Les gestes d’amour gratuit sont-ils en lien avec cette joie (ce bonheur) ressenti à certains moments de la vie et qui trouvent leur source dans la gratuité de notre foi ?

Il nous arrive de passer tous par des moments où nous doutons (de nous-mêmes, des autres, des organisations, de Dieu…) et quand vient le « redoux » la présence réconfortante de celui qui nous appelle pour un service à rendre, pour une communication amicale ou une quelconque bonne nouvelle…y a-t-il un lien ?

L’Evangile d’aujourd’hui semble clairement dire « oui » et même faire le lien direct avec la présence de Dieu ressuscité qui, par ailleurs, nous envoie en mission et nous invite à approfondir notre foi grâce à celle des chrétiens avant nous : « Bienheureux ceux qui, sans avoir vu ont cru. v.29. »

Comment dans le monde d’aujourd’hui tel qu’il est, grandir dans une foi adulte ? D’abord en étant de ceux qui ont la foi, de ceux qui désirent changer les choses, afin que chacun soit pris en dignité, de recevoir d’eux un témoignage de vie qui nous fasse, nous aussi, mettre nos pas dans les leurs,  fébrilement peut-être, mais sûrement; assurés de la présence de Quelqu’un qui a déjà fait le passage avant nous et de qui nous pouvons devenir un familier, un ami.

Bonnes Pâques !

Abbé Michel WILDERJANS, vicaire

Dimanche de Pâques
20 avril 2014 

Christ est ressuscité !

 Sans aucun doute, à la sortie de la Vigile Pascale ou à l’issue de la messe de Pâques, dimanche matin, je vais  prononcer ces mots : « Christ est ressuscité ! ».

Fort bien, mais pourquoi ? Et qu’est-ce que j’ai en tête quand je dis cela ? Christ est ressuscité ? Vraiment ?

Je pense à une connaissance dont la famille a volé en éclats : rupture difficile, rancoeurs, doutes, déprime… Et puis voilà que tout doucement la vie reprend le dessus, l’envie d’avancer aussi, avec des gestes d’apaisement… « Christ est ressuscité ! »

Je pense à un adolescent un peu timoré, bien au chaud dans sa carapace protectrice : jamais un mot plus haut que l’autre, « pour vivre heureux, vivons caché ! ». Et puis un jour, un sentiment d’injustice tellement fort lui fait prendre la parole pour défendre un plus petit que lui. « Christ est ressuscité ! »

Je pense à cet octogénaire, veuf depuis quelque temps, qui se demande si sa vie a encore un sens et s’il est encore utile à quelque chose. Et puis ce « oui » à un enfant du voisinage en difficulté scolaire et familiale et des kilos de tendresse et de patience qui affluent à nouveau. « Christ est ressuscité ! »

Je pense à toutes les tentatives de paix et de réconciliation dans le monde, à la gentillesse et aux gestes gratuits, aux indignations salutaires, à la prise de responsabilité, à la loyauté quotidienne, à l’amitié qui dure, à la joie distribuée sans mesure… au refus du défaitisme et à la confiance en la vie… « Christ est ressuscité ! »

Anne Van Linthout-Locht, Assistante Paroissiale

Dimanche des Rameaux et de la Passion   Mt 26, 14-27,66
13 avril 2014

Entrée joyeuse, suite douloureuse…

L’entrée messianique, précédée de sa préparation minutieuse, est vraiment une entrée festive : Jésus est acclamé par la foule «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ».
Célébrer Jésus qui entre à Jérusalem, à la fois comme « Fils de David, envoyé du Père, prophète et Seigneur », c’est le faire dans la joie et la louange.

Le second Isaïe nous remet vite dans la réalité : « J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, je n’ai pas protégé mon visage des outrages ni des crachats ». Si les humiliations sont bien réelles et dures à vivre, Isaïe insiste sur la « Liberté intérieure » du serviteur souffrant et sur l’assurance du secours de son Père : « Je sais que je ne serai pas confondu ».

Le psaume 21 répond, comme si souvent, à la première lecture. Jésus reprendra sur la croix le « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mais il faut aller au bout de la lecture du psaume pour s’apercevoir que Dieu ne l’abandonne pas : « Mais tu m’as répondu ! Je te loue en pleine assemblé… »

Paul, aux chrétiens de la ville de Philippe, nous rappelle que « Il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort sur une croix » mais aussi que « Dieu l’a élevé au-dessus de tout… »

Le récit de la passion selon Mathieu nous montre le moment de l’accomplissement des Ecritures, dans la réalisation du destin du Dieu qui nous sauve « Jeshouah » en son Fils Jésus Christ. Jésus nous parle de son Père à travers tout le récit, à la Cène, à l’arrestation, à l’agonie… Nous pouvons constater combien le Père est présent dans la conscience de son Fils et qu’il l’accompagne tout au long… Ce sera vers une fin joyeuse, celle de la Résurrection.

Désiré van Ass, curé UP Liège nord – Vottem

 5ème Dim. Carême A – Jn 11, 1 – 45
 6 avril 2014

D’une réanimation à la Résurrection

Jésus releva Lazare d’entre les morts et celui-ci revint à la vie mortelle. Ne parlons de résurrection que pour désigner le passage définitif vers l’éternité glorieuse par la transformation de notre être périssable en un être impérissable.

Ce retour de Lazare à la vie est, dans l’évangile de St Jean, le 7ème « signe ». Il appelle ainsi les miracles, pour dire qu’ils interpellent et veulent éveiller la foi.

Jésus dit : « Lazare est mort. Je suis heureux de n’avoir pas été là afin que vous croyiez ! » Lazare avait deux sœurs. A Marie, Jésus dit : « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » A Marthe, il dit : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » Dans ce dialogue, nous trouvons cette affirmation forte de Jésus : « Je suis la résurrection et la vie. » La foi en lui nous donne accès à cette vie qu’il nous ouvre au-delà de la mort, qui est pour lui un sommeil.

Aux disciples, il avait dit : « Lazare s’est endormi, mais je vais le réveiller. » Ils ne comprirent pas, il a fallu que Jésus précise qu’il parlait de la mort. Dans ses prières pour les défunts, l’Eglise dit qu’ « ils se sont endormis dans l’espérance de la résurrection. »

A deux reprises, il est dit que Jésus fut « bouleversé d’une émotion profonde. » Il semble ressentir une profonde colère à l’égard de l’entourage devant les lamentations qui sont l’expression d’un manque d’espérance devant la mort.

Les uns crurent en Lui, d’autres avertirent les Pharisiens, qui décidèrent de supprimer Jésus.

Du tombeau de Lazare, nous irons au tombeau du Christ.

Abbé Auguste REUL

4e dimanche  du Carême A  – Jn 9, 1-41
30 mars 2014

Vers la Lumière

L’Évangile de ce 4ème dimanche de carême commence par une question : »Comment peut-on être aveugle de naissance ? À qui la faute ? À l’aveugle ou à ses parents ? » Car pour les chefs religieux, qui croient voir clair, c’est évident : les maladies, les infirmités sont des punitions de Dieu, par suite du péché. Alors, quand un enfant nait aveugle, à qui la faute ? À lui où à ses parents ?

Et Jésus répond une fois pour toutes, aux Juifs de l’époque et à nous qui bien souvent encore associons malheur, accident, maladie avec châtiment divin : « Qu’est ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter cela ? » Jésus répond clairement : « Ni lui, ni ses parents ne sont fautifs. » Et pour montrer qu’il est venu pour conduire tous les hommes à la vraie lumière, Jésus lui rend la vue.

Cet aveugle, mendiant, rejeté par tous est soumis à une pénible inquisition qui aboutit à un jugement sans appel : « Tu n’es que péché depuis ta naissance ! » Rien que cela !

Et pourtant cet aveugle nous est donné en exemple. Merveilleux aveugle, patron des chercheurs de lumière. Car il va non seulement retrouver l’usage de ses yeux, il va aussi découvrir une autre clarté plus essentielle, plus intérieure. Il va comprendre le sens de sa vie. Pas à cause d’une théorie ou d’une philosophie, mais parce qu’il a rencontré et reconnu quelqu’un : Jésus, le Christ.

Cet aveugle guéri a encore quelque chose à nous dire. Pour être guéri, pour voir clair, il a dû aller se laver à la piscine de Siloé. Il a fallu qu’il marche en tâtonnant, qu’il cherche, qu’il se dérange, qu’il plonge.

Aujourd’hui, comme hier, le Christ est présent sur les chemins de la vie, comme il marchait jadis sur les chemins de Palestine. Et il offre à qui le désire la lumière dont il a besoin.

»Va te laver à la piscine de Siloé ! ». C’est dire qu’il ne donne pas la lumière comme ça, sans que chacun n’y mette du sien. Dérange-toi ! Cherche ! Réfléchis ! Prie ! Écoute en toi la Source ! Tiens-toi devant le Christ. Laisse-le poser sur toi son regard d’amour. Lâche prise. Laisse-toi faire. Et tout deviendra lumineux. Aimé jusque dans tes faiblesses, tu aimeras à ton tour et ta vie éclatera en bonheur, comme la fleur de printemps s’ouvre au soleil de Dieu.

Lucien Vanstipelen

 3e dimanche. du Carême A – Jn 4, 5-42
23 mars 2014

J’ai soif…. .<Donne-moi à boire ».

 Les deux textes principaux de ce troisième dimanche de carême,  Exode 17, 3-7  et Jean 4, 5 – 12. Ces deux textes révèlent cependant des similitudes étonnantes : Dans les deux, l’élément principal est la Parole et l’écoute de celle-ci.

Dans le premier texte (Exode 17,3 – 7), Moïse a peur d’être lapidé s’il ne donne pas à boire son peuple qui commence à préférer l’esclavage de l’Egypte à la liberté et dans l’Evangile, Jésus est victime de l’ironie moqueuse de la Samaritaine : «  Comment ! Toi qui es Juif, tu demandes à boire à moi, une Samaritaine ? ». Moïse est méprisé et Jésus, le Juif hautain voit sa prétention de Juif, race supérieure anéantie. Mais la foi de Moïse à son Dieu qu’il interpelle et surtout son Espérance ne trompent pas ( Rm5, 5 – 8 ) : Le Seigneur produit de l’eau rafraîchissante à profusion d’un rocher en plein désert pour désaltérer ce peuple rebelle tout comme Jésus, la source même de cette Espérance conduit la Samaritaine à la découverte de son véritable drame : « La soif d’aimer et d’être aimée », la soif intense d’amour et de l’absolu habite et ronge cette femme depuis toujours. Le flot de la vie l’a entraînée au gré des vagues à la spirale des aventures et des déceptions. Dans sa course sans retenue à la recherche du bonheur, elle a connu des chutes à chaque obstacle, éliminée et même abandonnée.

Sa corvée quotidienne vers le puits de Jacob est à l’exemple de sa vie tourmentée et de ses douloureuses frustrations. Il a fallu la finesse et le tact d’une intelligence dont Jésus seul possède le secret pour renverser le rôle et passer de l’ironie à la réalité vraie pour que ce face à face à elle-même,  loin des apparences et des mesquineries humaines dénoue ce drame et rende à celle-ci toute sa « dignité de femme ». A l’exemple de Marie Madeleine, le premier témoin de la résurrection, elle se voit confier une mission auprès de ceux qui avaient l’habitude de l’humilier et de la mépriser.

Sa dignité retrouvée, elle s’improvise même théologienne face à Jésus sur des querelles autour des lieux saints et des rites. Mais Jésus la ramène de nouveau à la réalité de la vraie foi : Les querelles sur les lieux saints et les rites sont de vains et faux problèmes ; les vrais adorateurs sont ceux qui aiment Dieu en esprit et en vérité, ceux qui vivent de cet amour de Dieu et le lui rendent à travers d’autres hommes et femmes à aimer à la manière de Dieu. La Samaritaine est émerveillée et rassurée. Elle ne pourra plus se rendre à Jérusalem pour prier.

Le même émerveillement des Hébreux au désert. Ils retrouvent leur foi en ce Dieu qui nous a fait sortir du pays d’Egypte parce qu’il est capable de leur donner à manger et à boire même là où rien ne pousse. Dans les deux cas, il a eu ce passage merveilleux de la soif physique à la soif spirituelle, source et fondement de toute vie.

Ce temps de carême doit nous conduire à nous positionner par rapport à nos propres récriminations et nos doutes sur la Parole de Dieu. N’oublions pas que le rocher du désert et le puits de Jacob est déjà en chacun de nous. Devenons Moïse pour frapper le rocher et la Samaritaine pour rencontrer Jésus au bord du puits de Jacob pour apprendre à boire à la vraie source de la vie.

Abbé Willy MFUKALA Moke

2e dimanche du Carême A – Mt 17, 1-9
16 mars 2014

Le Christ, un éternel et inépuisable accompagnateur !

L’évangile de ce dimanche nous propose la transfiguration de Jésus, merveilleux récit qui met l’expérience spirituelle des apôtres à notre portée.

Jésus prend Pierre, Jacques et Jean et les emmène à l’écart. Ils gravissent une montagne. Le texte ne précise pas laquelle mais, comme toujours, la montagne est le symbole du lieu de la rencontre avec Dieu. Et gravir la montagne, aller à la rencontre de Dieu à travers les autres ou dans la prière, demande un effort. Là, les trois amis découvrent  le vrai visage de Jésus tout rayonnant d’amour. Peut-être des paroles ont-elles été échangées ? Mais j’en doute car il s’agit davantage de ressentir que de parler dans ce récit, comme dans toute expérience spirituelle. Dans ce moment intense, les apôtres perçoivent le lien qui unit Jésus à ses pères dans la foi, Moïse et Elie et tout naturellement, ils les perçoivent présents. Ils découvrent ensuite la puissance du lien qui unit Jésus à son Père et le message de le suivre s’inscrit profondément en eux.

Les apôtres ont des réactions de peur bien compréhensibles : quand on vit une expérience spirituelle forte, on se sent relier à plus grand que soi et cela nous dépasse. Ils n’échappent pas non plus à une autre réaction courante : l’envie de rester là, de planter sa tante là où on a vécu quelque chose d’intense et d’échapper ainsi à la plate et dure  réalité du quotidien. Là aussi, Jésus les prend par la main : il les rassure et ensemble, ils redescendent de la montagne pour replonger dans leur vie.

Je sais que nous pouvons encore assister à des transfigurations. Parfois, on rencontre des personnes lumineuses de bonté, de bienveillance, des personnes qui nous font croire que l’homme a un avenir, une graine de divin en lui.

En ce temps de carême, en ce chemin vers Pâque, je formule deux  souhaits. Le premier est de vivre une transfiguration comme Pierre, Jacques et Jean : puissions-nous assister à la révélation du visage intime et sacré d’une personne dont nous croiserons la route et à travers laquelle Dieu se révèle. Le second est plus intime : puissions-nous sentir le regard particulier de Jésus sur nous, nous laisser emmener par lui au lieu de la rencontre, prendre le temps de la prière et découvrir le vrai visage d’amour de Dieu au fond de notre cœur. Forts de ces deux expériences humaines et spirituelles, après être redescendu dans la plaine du quotidien avec Jésus, peut-être pourrons-nous aussi être transfigurés, révéler notre nature profonde et sacrée d’enfants de Dieu en reflétant le visage d’amour du Père.

Bon chemin vers Pâques avec Jésus, un éternel et inépuisable accompagnateur !

Dominique Olivier

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